(Mc 1:4-8) “Jean parut, baptisant dans le désert, et prêchant le baptême de repentance, pour la rémission des péchés.Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui; et, confessant leurs péchés, ils se faisaient baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain. Jean avait un vêtement de poils de chameau, et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. Il prêchait, disant: Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de ses souliers. Moi, je vous ai baptisés d'eau; lui, il vous baptisera du Saint Esprit.”
Le baptême de Jean-Baptiste
Le verbe “baptiser” signifiait “submerger” ou “néttoyer, laver avec de l'eau”.
(Mc 7:4) “Et, quand ils reviennent de la place publique, ils ne mangent qu'après s'être purifiés. Ils ont encore beaucoup d'autres observances traditionnelles, comme le lavage des coupes, des cruches et des vases d'airain.”
Dans ce verset nous trouvons deux fois le mot “baptiser” (traduit comme “laver”) relié au nettoyage personnel ou des différents ustensiles.
Mais, dans le contexte de notre passage, le mot fait allusion au baptême des personnes. En effet, Il a un rapport avec un rituel religieux que les Juifs pratiquaient aux païens prosélytes quand ces derniers se convertissaient au judaïsme. Il s'agissait d'un lavage symbolique de ceux qui se purifiaient des péchés commis comme païens et idolâtres tandis qu'ils se préparaient à servir Dieu.
Et c'est précisément cette manière de procéder qui marquait la différence avec le baptême de Jean; parce que nous devons noter qu'il ne baptisait pas des païens qui se convertissaient au judaïsme, mais des Juifs, des membres du peuple de Dieu. Jean nous permettait donc de comprendre que les Juifs étaient devenus comme les païens et qu'ils devaient par conséquent se convertir à Dieu. Ils ne pouvaient pas se contenter simplement par le fait qu'ils étaient des descendants d'Abraham! Voyons les avertissements de Jean envers ceux qui l'écoutaient.
(Lc 3:8) “Produisez donc des fruits dignes de la repentance, et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: Nous avons Abraham pour père! Car je vous déclare que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham.”
Donc, le baptême de Jean avait pour but réunir le véritable peuple d'Israël et le préparer à la manifestation de Dieu. Et c'est précisément ce que l'ange avait dit à son père Zacharie quand il lui avait annoncé la naissance de Jean-Baptiste.
(Lc 1:17) “... afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé.”
Mais dans tous les cas, le baptême de repentance que Jean préchait n'était pas suffisant en soi; il devait être complété, comme lui même il disait, par le baptême du Saint-Esprit que Jesús réaliserait.
(Mc 1:8) “Moi je vous ai baptisés d'eau; lui, il vous baptisera du Saint-Esprit.”
Le livre des Actes de apôtres met aussi en evidence cette vérité.
(Act 18:24-26) Apollos ne connaissait que le baptême de Jean et il fut nécessaire que Aquilas et Priscille “lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu”.
(Act 19:1-7) Paul rencontra à Ephèse quelques disciples qui avaient été baptisés du baptême de Jean, mais ils n'avaient pas encore reçu le Saint-Esprit. Il fut nécessaire qu'il croient au Seigneur Jésus et qu'ils soient baptisés en son nom pour recevoir l'Esprit.
La repentance
L'évangéliste nous dit que Jean préchait le baptême de repentance. Mais, qu'est-ce que c'est la repentance? Le mot grec pour désigner la “repentance” signifie “un changement de mentalité ou d'esprit” qui conduit nécessairement à un changement de vie. Tous les prophètes parlaient de la nécessité de “retourner vers Dieu”. Ce retour impliquait cesser de faire tout ce qui offense Dieu. La reprentance implique trois éléments importants:
Une reconnaissance du péché comme une transgression commise contre Dieu (Ps 51:4) et qui, par conséquent, constitue une offense contre Lui.
Une profonde tristesse pour les péchés commis (2 Co 7:10).
Un sérieux désir d'abandonner le péché et de vivre une vie de sainteté devant les yeux de Dieu (Lc 3:8).
Il n'y a pas de doute que parfois c'est gênant, difficile et même dangereux d'exposer à qui que ce soit la nécessité de la repentance. Les gens se sentent très souvent blessés dans son orgueil et son amour-propre. Cependant, Jean- Baptiste en a preché, Jésus-Christ l'a aussi fait et tous les deux ont perdu leurs vies pour cela. Mais ils l'ont fait non pas pour le simple désir de protester, mais parce que c'est la première condition requise pour se réconcilier avec Dieu.
Le pardon des péchés
La repentance était “pour le pardon de péchés” c'est-à-dire, son but ultime était l'obtention du pardon des péchés.
Malheureusement, cela ne constituait pas une préoccupation pour les Juifs de l'époque de Jean-Baptiste. Ils étaient plus intéressés à chercher une forme d'échapper au joug romain sous lequel ils étaient soumis. De nos jours, cela arrive aussi aux gens de notre temps. Dans l'ordre de leurs préoccupations il y a beaucoup d'autres choses, mais le pardon des péchés n'en fait pas partie. Cependant, les péchés du peuple juif étaient leurs plus grands ennemis que les Romains! Ils étaient plus esclaves de leurs péchés que des romains, leurs envahisseurs.
Qu'est-ce que le mot “pardon” signifie? Dans la version originale, il a le sens de “lâcher”, de “libérer”. Le “pardon” implique donc “lâcher” quelqu'un de la culpabilité ou de la condamnation du péché. On trouve cette idée exprimée poétiquement dans quelques passages des écritures.
(Ps 103:12) “Autant l'orient est éloigné de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions”
(Mi 7:18) “Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les péchés du reste de ton héritage? Il en garde pas sa colère à toujours, car il prendr plaisir à la miséridorde.”
Le soulagement que produit la repentance dans la vie de l'homme est indubitable. Le directeur d'un hôpital psychiatrique dit: “Si je pouvais libérer mes patients de leurs sentiments de culpabilité, je pourrais immédiatement donner l'exeat à la moitié d'entre eux”.
Dieu est prêt à nous pardonner (comme le père de l'enfant prodigue) mais il est nécessaire que nous retournions vers Lui, que nous nous repentions et que nous changions de sens.
Quelle relation peut-on établir entre le baptême de Jean et le pardon des péchés? Il est évident que le baptême en soit n'octroie pas le pardon des péchés. Le pardon dépendait d'une véritable attitude interne du cœur brisé devant Dieu, d'une reconnaissance de la culpabilité et d'une ferme décision de changer de vie. C'est pour cela que Jean exhortait le peuple en disant: “Produisez donc du fruit digne de repentance” (Mt 3:8). Le baptême était une forme externe de rendre témoignage qu'il y avait eu une repentance intérieure.
“Tout le pays de Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui”
Le ministère de Jean a eu un grand impact. Et cela malgré le fait qu'il a développé son ministère dans un lieu peu convenable (un désert), et qu'il a annoncé un message peu attractif: la repentance du péché.
Le verbe, “se rendaient”, indique une action continue; jour après jour, les gens partaient de Jérusalem et des zones voisines pour écouter Jean preché et se faire baptiser par lui. Comme affirme un commentariste, Jean avait vidé les villes et il avait rempli le désert. L'historien Flavuis Josèphe confirme cette description du ministère de Jean. Il parle de beaucoup de personnes qui se réunissaient pour écouter Jean- Baptiste, toutes énormement émues après avoir écouté ses paroles (voir les Antiquités, XVIII 118).
Bien que Marc cite Judée et Jérusalem, nous savons qu'il y'avaient aussi des habaitants venus de la Galilée, parce que certains des disciples de Jean étaient du nord (Mc 14:70).
“Ils se faisainet baptiser par lui dans le fleuve du Jourdain”
Le Jourdain était un lieu plein de souvenirs pour les Juifs. Leurs ancêtres étaient passés par là quand ils entrèrent dans la terre promise laissant ainsi derrière eux toute une histoire de souffrance et de mort; et maintenant, ils entraient de nouveau dans leur héritage. Cet rituel que Jean faisait était symbole de tout cela. Il leur rappelait le passé auquel ils étaient morts et symbolisait, la nouvelle vie qui s'ouvrait devant eux.
“Confessant leurs”
L'acte même de descendre aux eaux du Jourdain pour se faire baptiser constituait une confession implicite de leur condition de pécheurs. Nous ne savons pas si le baptême était accompagné d'une confession verbale des péchés.
Le verbe “confesser” qu'utilise Marc ici est un mot composé qui contient l'idée de “parler avec” c'est-à-dire “parler la même chose que” Dieu. Telle est l'essence de la confession du péché. Celle-ci implique nous mettre en accord avec Dieu et affirmer ensemble avec Lui que ce qu'il dit à notre sujet est vrai, nous sommes pécheurs (1 Jn 1:8-10).
Par conséquent, quand nous confessons nos péchés, nous n'essayons pas de les minimiser, ni de les justifier, ni de donner des excuses, mais tout le contraire.
“Et Juan avait un vêtement de poils de chameau”
Pourquoi Jean portait-il ces vêtements? D'abord, parce que c'était les vêtements des gens humbles. Jésus-Christ dit à la foule au sujet de Jean qu'il ne portait pas des vêtements précieux (Mt 11:8). Ensuite, bien que son père étatit sacrificateur, Jean s'était séparé de cette classe et il le manifestât par le fait de ne pas porter les mêmes vêtements. Enfin, parce que ces vêtements indiqueaient que Jean se considérait comme l'accomplissement de la prophétie de Malachie (Ml 4:5) à propos de la venue du prophète Elie qui devait apparaître avant l'arrivée du Messie. Comparer la description d'Elie dans (2 R 1:8).
“Et il se nourrissait des sauterelle et de miel sauvage”
C'était la nourriture du désert et mettait en évidence une vie de simplicité. Les sauterelles se mangeaient sèches ou bouillies dans de l'eau salée. Le “miel sauvage” venait probablement des rayons que les abeilles faisaient entre les roches ou dans quelques arbres du désert.
Les détails que nous donne l'évangéliste sur le vêtement, la nourriture de Jean- Baptiste et le lieu du désert sont importants parce qu'ils marquent une vie de séparation de tout ce que le monde cherche et apprécie. Jean était un homme qui vivait son message et cela est important, dans la mésure où on ne peut pas condamner le monde en étant du monde.
La prédication de Jean le Baptiste
La prédication de Jean a deux parties: Il préchat d'abord la repentance de laquelle le baptême était un symbole (Mc 1:4). Il préchat ensuite la venue du Messie (Mc 1:7-8).
“Il vient après moi celui qui est plus puissant que moi”. Enfin les prophéties de l'Ancien Testament s'accomplissaient. Les temps s'étaient accomplis et l'heure s'était approchée (Ga 4:4-5). Et Jean avait été désigné pour annoncer le commencement de l'l’œuvre du Messie.
“Et je ne suis pas digne de délier, en me baissant, la courroie de sa souliers”. C'était une coutume à l'époque de Jean qu'un esclave rétirait les souliers pleins de poussière du chemin de son maître quand celui-ci arrivait à sa maison pour qu'il se sente à l'aise. Et devant la dignité supérieure de Celui qui venait, Jean en se sentait même pas digne de réaliser la mission d'un serviteur. Comme disait un commentariste: “celui qui vient est un homme, mais sa chaussure n'empêche pas qu'il mérite une adoration divine”. Jean veut manifester par ces mots une reconnaissance profonde et réelle de la grandeur de Christ. Sa position est bien claire: devant le Messie, il n'était qu'un simple serviteur. Et son attitude ne changeat jamais. Par exemple, quand le peuple commençait à se demander en eux-mêmes si Jean n'était peut-être pas le Christ attendu, Jean ne voulait en aucun moment occuper la place qui ne le correspondait pas (Lc 3:15-16)(Jn 1:19-20). Nous pouvons donc affirmer avec assurance que si quelque chose caractérisait la prédication de Jean, c'était qu'il exaltait le Christ.
“Moi, je vous ai baptisés d'eau; mais lui, il vous baptisera du Saint-Esprit”. Après avoir mis en exergue la différence entre la dignité du Messie et son précurseur, Marc va le faire maintenant entre leurs ministères. Juan baptisait d'eau. Jésus-Christ le ferait du Saint-Esprit. Comme nous avons déjà vu avant, le travail de Jean resterait totalement incomplet sans celui de Christ. Jean préparait le chemin au Messie au moyen du baptême de la repentance. Mais Jésus seul pouvait donner le Saint-Esprit et le salut. Remarquons tout de même que le “baptême du Saint-Esprit” n'est pas effectué par le Saint-Esprit, sinon par Christ. Cette prophétie de Jean est dans un temps future (“il vous baptisera”). Quand s'est-elle accomplie? Cela ne fut possible qu'après la mort, la résurrection et l'ascension de Christ au ciel (Act 1:4-5)(Act 2:1-13).
Questions
1. Pour quoi Jean-Baptiste n'exerçait-il pas son ministère à Jérusalem, la capitale?
2. Le baptême de Jean est-il le même que le baptême chrétien? Pourquoi le baptême de Jean n'était-il pas complet ou suffisant?
3. Quelles sont les véritables caractéristiques de la véritable repentance? Expliquez ce que veut dire l'expression “confesser les péchés”.
4. Indiquez certaines des caractéristiques du ministère de Jean-Baptiste qui vous semblent importantes.
5. Dans cette étude nous avons considéré quelques différences entre Jean-Baptiste et le Seigneur Jésus-Christ. Par exemple, nous avons vu que Jean baptisait d'eau et Jesús le ferrai du Saint-Esprit; Jean était un serviteur tantdis que Jesús est le Seigneur. Indiquez d'autres comparaisons qui apparaissent dans les Évangiles.