Témoignages chrétiens
Je suis donc devenu chrétien
Judicael Mbella
Gabon
Je suis le cinquième enfant d'une famille de 7 garçons; j'ai perdu mes progéniteurs en 2004 (ma mère) et en 2010 (mon père) étant en Espagne où je poursuis mes études universitaires. L'histoire de ma conversion peut sembler simple et normale pour certaines personnes, mais pour moi c'était un miracle particulier.
En 1997, je me suis initié au mwiri (une tradition assez particulière). Pour vous faire une idée, le mwiri est une cérémonie d'initiation au cour de laquelle, des jeunes garçons participent de certaines pratiques occultes qui se maintiennent secrètement, au risque de mettre toute une famille en danger de mort. Cette même année, j'accompagnais mon père à la capitale, Libreville, où il avait été évacué pour un cancer (une gangrène, plus concrètement). Étant à l'hôpital, j'ai reçu la visite d'un jeune garçon qui venait de temps à autre parler de Dieu aux malades et leur faire compagnie. C'est ainsi que j'ai eu mon premier contact avec l'évangile, d'une manière différente de celle de l'église catholique. Mais en ce moment, je n'avais aucun besoin spirituel parce que je me considérais un garçon normal comme les autres de mon âge. C'est alors que nous avons terminé notre temps d'hospitalisation et après l'opération de mon père, nous sommes repartis à Koula-Moutou (notre province de domicile).
J'aimerai tout de même dire que le temps qui a suivi celui de mon initiation avait suscité en moi quelques questions existentielles: que signifiait exactement être initié? J'avais vu que certains jeunes de mon quartier qui étaient passés par cette épreuve affichait parfois un comportement discriminatoire et insensible aux études (ce qui me semblait inquiétant, car j'aimais étudier puisque c'est l'éducation que j'avais reçue de mes parents) et faisaient des pratiques bizarres.
Á partir de 1998, les choses ont commencé à changer pour moi. En effet, il y avait une certaine liberté dans mon Lycée et mes professeurs (en particulier, un couple des anciens de l'Église) nous parlaient souvent de l'évangile en classe. Et comme j'aimais raisonner et discuter (car je me croyais philosophe), nous avions souvent de longues conversations. Le comble de tout cela, c'est que certains de mes compagnons de classe assistaient à la même église et, comme nous empruntions souvent le même chemin pour aller à la maison, elles profitaient (elles étaient toutes des filles) pour terminer la conversation sur Dieu. Sans jamais me laisser convaincre et voulant toujours avoir raison, j'élargissais la conversation jusqu'au jour suivant. L'une des filles était ma cousine et je ne l'ai su que plus tard.
En 1999, année importante pour tous, nous devions passer l'examen officiel de BEPC, mon professeur d'anglais m'invita à aller au culte du dimanche, car l'église était seulement à quelques mettre de ma maison. Bien évidemment, j'ai accepté l'invitation, sans compromis pour moi. J'y allais (comme j'étais allé quelques fois à l'église catholique) et je rentrais à la maison, comme si rien ne s'était passé.
Cette même année, j'avais passé mon examen au deuxième tour, ce qui m'avait touché profondément; je me suis senti blessée dans mon orgueil propre car j'étais l'un des meilleurs élèves de la classe et je n'avais pas le droit de passer l'examen au deuxième tour, sinon au premier.
Le jour où j'avais assisté au culte, le pasteur avait prêché sur le péché et l'importance de la repentance, comme si c'était mon histoire, comme si quelqu'un lui avait raconté ma vie avant. La prédication de ce jour m'avait tellement touché que lorsque je suis rentré à la maison, je n'ai voulu parlé à personne; pas même à mon professeur le jour suivant en cours. Une nouvelle étape s'écrivait dans ma vie. Pour une fois, je voyais une grande différence entre ce que je croyais connaître de Dieu et ce que sa parole disait au sujet de la condition de l'homme sans lui. Je m'étais toujours cru mieux que les jeunes gens de mon âge; mais à partir de ce moment, je compris que je n'étais rien; que je n'étais pas différent des autres. J'ai alors commencé à étudier la Bible. Rien n'était si facile au début, j'avais un caractère assez fort et je ne me laissais pas convaincre si facilement sans raisonner. L?orgueil était l'une de mes grandes bataille dans ma transformation.
Quelques mois après ma conversion, je me suis fait baptisé et c'est ainsi qu'une période de preuves difficiles a commencé dans ma vie dans tous les aspects. Lors de mon initiation au mwiri, j'avais ouvert une porte bien grande; j'avais signé un pacte avec mon propre sang; un pacte qui m'a coûté son prix au moment de changer de camp. À plusieurs reprises, j'ai vu la main de Dieu sur moi, me gardant de tout genre de pressions, d'attaque physiques et spirituelles au fur et à mesure qu'il formait sa vie en moi. En effet, être initié et se convertir au christianisme sont incompatibles; ce qui veut dire qu'il fallait être ferme dans sa décision ou succomber aux menaces. Mes compagnons et moi avions vécu des menaces de mort jusqu'au point où l'un des garçon avait échappé à une incendie dans la maison où, heureusement ou miraculeusement, seule sa chambre c'était brûlée de toute la maison. À plusieurs occasion, nous avons échappé à des mauvais sorts qui étaient faits; des incantations. De fait, nous n'avons su tout cela qu'après lorsque les auteurs mêmes l'ont confessé auprès de certains membres de nos familles. Nous avons vu de nos propres yeux des manifestations des forme des ténèbres et comment le Seigneur nous a gardé de tout cela.
Ma conversion m'a coûté le prix de la moquerie et m'a aussi donné une relation spécial et de considération avec ma famille; ce que je n'avais pas avant.
Bref, ce n'est qu'au travers de l??uvre de l'Esprit en nous que nous avons pu supporter tout genre d'épreuves. Deux ans après, ma relation avec ma famille était la meilleur, au point où mon père m'avait donné des responsabilités qui correspondaient à mes grand-frères.
Je rend Gloire à Dieu pour sa protection tout au long de ces années et pour me permettre de partager cela avec vous.
Soyez bénis au nom de Jésus Christ.