Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


29/11/2024

Romains - 1:3-16

Chapitre 1

Versets 3-4

Le monde a connu beaucoup d'hommes illustres qui ont marqué leur temps en se distinguant d'une manière ou d'une autre. Je pense à Napoléon ou à Pasteur par exemple. À mon avis, parmi les plus grands on devrait placer l'humble apôtre saint Paul. Il était entièrement et absolument consacré à Dieu. Sa dévotion était totale. Il n'y avait pas, semble-t-il, la moindre parcelle d'égoïsme, de recherche de son intérêt personnel dans tout ce qu'il entreprenait.

Dès le début de la lettre qu'il adresse aux Églises de Rome, Paul se sent porté aux anges, si je puis m'exprimer ainsi, à la pensée du privilège qu'il a reçu d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ dans tout l'Empire.

Verset 5

Je continue le texte du premier chapitre de cette Épître.

Par Jésus-Christ, nous avons reçu la grâce et l'apostolat pour amener, en son nom, des hommes de toutes les nations à lui obéir en croyant (Romains 1.5).

Paul s'adresse à des chrétiens. C'est la raison pour laquelle il mentionne la grâce de Dieu. En effet, cette faveur non méritée, cette miséricorde est son bras agissant, en quelque sorte, parce qu'il aime sa créature. Je ne peux aller au ciel que si je suis gracié. Tout ce que Dieu accorde, il le fait par un acte gratuit, par miséricorde. C'est ainsi que Paul a reçu son apostolat sans rien faire ou demander. Par contre, si j'essaie d'obtenir quoi que ce soit de Dieu en suivant certaines règles de conduite ou en me conformant à des rites, je me soustrais de la grâce divine et entre alors dans une autre logique, celle du donnant-donnant. Plus loin, dans cette Épître, Paul écrira:

Car le salaire que verse le péché, c'est la mort, mais le don gratuit que Dieu accorde, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ (Romains 6.23).

Voilà pourquoi, personnellement, je ne veux surtout pas que Dieu me traite sur la base de mes mérites si j'en ai, mais bien plutôt qu'il me fasse miséricorde en m'accordant sa grâce. Ce don que Paul a reçu, il l'a mis au service du Seigneur pour annoncer la Bonne Nouvelle dans l'Empire romain afin que partout des êtres humains acceptent de placer leur foi en Jésus-Christ et ainsi se soumettent à Dieu. Alors que l'apôtre n'a pas encore fini la salutation d'usage, il commence déjà par dire que l'Évangile concerne aussi bien les Juifs que les païens.

D'entrée, il précise l'universalité de la Bonne Nouvelle. Les Juifs comme les païens sont appelés par Dieu à ne former qu'un seul peuple qui croit au Seigneur Jésus-Christ. Dès le début de sa lettre, Paul annonce la couleur. Son affirmation est importante parce que les chrétiens des Églises de Rome étaient en proie à des tensions à cause de leurs origines différentes. C'est d'ailleurs pourquoi l'unité est un thème dominant de cette Épître.

Verset 6

Je continue.

Vous êtes de ceux-là, vous qui, ayant reçu l'appel de Dieu, appartenez à Jésus-Christ (Romains 1.6).

Un des Évangiles rapporte que les appelés sont assimilés à des brebis qui reconnaissent la voix de leur maître. Je cite le passage:

Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle: jamais elles ne périront et personne ne pourra les arracher de ma main (Jean 10.27-28).

Quiconque ne suit pas le Bon Berger n'est pas une de ses brebis. C'est sur ces paroles concernant l'appel de Dieu que Paul ferme la parenthèse qu'il a insérée dans sa salutation. Il n'a pas pu s'empêcher de donner un long développement concernant le message qu'il annonce: la Bonne Nouvelle de l'Évangile s'enracine dans l'Ancien Testament et concerne le Christ ressuscité, le Seigneur et le Messie. C'est de lui que Paul a reçu la grâce et la charge de l'annoncer à toutes les nations afin que tout être humain mette sa foi en Jésus. Paul va maintenant poursuivre la salutation d'usage.

Verset 7

Je continue le texte.

Je vous écris, à vous tous qui êtes à Rome les bien-aimés de Dieu, appelés saints. La grâce et la paix vous soient données par Dieu notre Père et par le Seigneur Jésus-Christ (Romains 1.7).

«Bien-aimés de Dieu » est une expression pleine de charme. Même si l'Éternel est un Dieu trois fois saint qui a nos fautes en horreur, il nous aime passionnément. Dans le Nouveau Testament, tous les croyants sont appelés saints. C'est un terme qui revient très souvent et qui veut simplement dire mis à part . Il désigne des gens vivants sur terre ayant placé leur foi et leur confiance en Jésus-Christ. Dans l'Église catholique romaine, ce mot a pris un sens différent. Dans toutes ses Épîtres, Paul appelle la bénédiction divine sur ses auditeurs. Il leur souhaite à la fois la grâce de Dieu, un concept typiquement chrétien, et la paix qui était la forme de salutation juive.

Verset 8

Je continue.

Tout d'abord, je remercie mon Dieu par Jésus-Christ au sujet de vous tous parce qu'on parle de votre foi dans le monde entier (Romains 1.8).

Paul avait l'habitude de commencer ses lettres par un mot de remerciement à Dieu, une prière précise et un message personnel aux destinataires. Pour les Romains, il se réjouit de ce que leur foi est connue partout dans le monde entier, une hyperbole signifiant l'Empire romain. Le christianisme va effectivement se répandre comme une traînée de poudre, ce qui va éventuellement attirer l'attention des autorités et provoquer des persécutions.

Versets 9-10

Je continue.

Dans toutes mes prières, je ne cesse de faire mention de vous à toute occasion et Dieu m'en est témoin, lui que je sers de tout mon être en proclamant la Bonne Nouvelle qui concerne son Fils: je lui demande de me donner enfin l'occasion de vous rendre visite si telle est sa volonté (Romains 1.9-10).

Paul était un homme de prière. Sa constante intercession pour les Romains comprend une requête nouvelle en vue de la visite qu'il projetait de leur rendre, un espoir qu'il nourrissait de longue date, et qui faisait définitivement partie de son programme. Le livre des Actes explique les circonstances dans lesquelles l'apôtre a finalement pu se rendre à Rome. Elles n'étaient pas joyeuses. Il était un prisonnier de droit commun; en cours de route, il dut affronter une tempête terrible qui vit la destruction totale du navire, et il fut piqué par une vipère. Pourtant, c'est dans un nuage de bonheur que Paul arriva enfin dans la capitale. Il fut d'ailleurs chaleureusement accueilli par les croyants romains.

Verset 11

Je continue.

Car j'ai le vif désir d'aller vous voir pour vous apporter quelque bienfait spirituel en vue d'affermir votre foi (Romains 1.11).

Les circonstances exactes de la fondation des Églises de Rome nous sont inconnues, mais elles ne sont pas le fruit direct du travail de l'un des apôtres. C'est peut-être bien ce qui motive Paul à aller à Rome; il veut s'assurer que ces chrétiens marchent bien dans le droit chemin. Il veut aussi leur communiquer un bienfait spirituel. Même s'il ne précise pas de quoi il s'agit, il est évident qu'il désire affermir leur foi. Il va déjà commencer au moyen de cette lettre dans laquelle il va expliquer avec force détails comment le croyant est déclaré juste devant Dieu, ce qui est l'enseignement central de cette Épître.

Paul désirait ardemment annoncer le message de la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ; il l'avait tellement à coeur qu'il ne pouvait pas attendre d'être à Rome en personne, il lui a fallu commencer par l'écrire. Il était un prédicateur dans le vrai sens du terme, et non pas un homme d'Église, un administrateur ou un simple animateur.

Versets 12-13

Je continue le texte.

Ou plutôt, afin que nous nous encouragions mutuellement, vous et moi, par la foi qui nous est commune. Je tiens à ce que vous le sachiez, frères: j'ai souvent formé le projet de me rendre chez vous, mais j'en ai été empêché jusqu'à présent. En effet, je souhaite pouvoir récolter quelques fruits parmi vous comme parmi bien d'autres peuples (Romains 1.12-13).

Cette visite que Paul désirait faire leur serait mutuellement profitable sur le plan spirituel. La foi vive de l'apôtre sera une consolation et une force pour les Romains, un encouragement à persévérer, à aller de l'avant même une fois que les persécutions éclateraient. Il désirait exercer un ministère parmi les Églises romaines afin de leur communiquer quelque bénédiction spirituelle grâce à son enseignement et à sa façon de vivre la foi chrétienne, mais il voulait aussi évangéliser les non-croyants, les invitant à placer leur confiance en la personne de Jésus-Christ. En retour, et à son tour, le grand apôtre serait encouragé.

Paul entrevoit déjà les occasions qu'il aura de se réjouir lorsqu'il sera le témoin de l'action vivifiante du Saint-Esprit suite au ministère qu'il a l'intention d'exercer aussi bien parmi les chrétiens qu'au sein des non-croyants. C'est un grand réconfort pour un prédicateur de voir Dieu à l'oeuvre aussi bien dans sa propre vie qu'autour de lui. En effet, bien qu'il fût un être exceptionnel à bien des égards, Paul n'en demeurait pas moins un simple homme sujet à toutes les faiblesses qui sont le lot de l'humanité. Nous avons tous besoin, à un moment ou à un autre, d'une parole chaleureuse, d'une tape amicale sur l'épaule ou d'une oreille attentive.

Verset 14

Je continue le texte.

Je me dois à tous les hommes, Grecs ou barbares, instruits ou ignorants (Romains 1.14).

Dans l'absolu, Paul ne devait rien à personne. Il n'avait jamais volé quoi que ce soit à quiconque. Cependant, depuis qu'il avait rencontré le Christ et à cause de son appel d'apôtre, il se sentait redevable, obligé de proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à tout être humain. Les Grecs représentaient tous ceux qui parlaient leur langue, donc tous les gens civilisés de l'époque. Même en Palestine ou à Rome, les gens instruits connaissaient le grec et vivaient à leur manière. Le mot barbare vient du son «bar bar», une onomatopée imitant un langage incompréhensible. Sous la plume de Paul, ce terme désigne tous les peuples qui ne parlaient pas le grec.

Verset 15

Je continue.

Voilà pourquoi je désire aussi vous annoncer l'Évangile, à vous qui êtes à Rome (Romains 1.15).

Le sentiment de dette que Paul éprouvait à l'égard du monde païen, produisait en lui ce vif désir d'apporter partout la Bonne Nouvelle, ce qui incluait la capitale de l'Empire. L'apôtre avait de bonnes intentions, mais il ne contrôlait pas son environnement. Quand il écrit cette Épître, il ignore complètement dans quelles circonstances et quand il sera en mesure de réaliser son désir d'aller à Rome. Il est prêt à le faire avec beaucoup d'enthousiasme, il n'attend plus que le feu vert d'En-Haut, de son Seigneur.

Maintenant, va commencer l'enseignement proprement dit de cette lettre. Mais Paul a fait les choses dans l'ordre. Après avoir exprimé sa reconnaissance envers Dieu pour la foi des Romains, il a exprimé sa solidarité avec eux dans leur foi commune. En tant qu'apôtre de Jésus-Christ, il désire vivement les aider tout en étant lui-même encouragé par leur exemple. Sa mission vise tous les peuples, quelles que soient leur culture et leur origine. Telle est l'obligation qui lui a été imposée.

Verset 16

Je continue.

Car je n'ai pas honte de l'Évangile: c'est la puissance de Dieu par laquelle il sauve tous ceux qui croient, les Juifs d'abord et aussi les non-Juifs (Romains 1.16).

Paul a déjà dit que son message était enraciné dans l'Ancien Testament et rappelé que le personnage central était Jésus-Christ. À partir d'ici, il précise la teneur de l'Évangile; son effet est de produire le salut, sous la condition de placer sa foi en Jésus-Christ, et sa portée est universelle. La Bonne Nouvelle est pour tous, Juifs et païens. Le vif désir de l'apôtre d'annoncer la Bonne Nouvelle provenait de son estimation sur le contenu inestimable de ce message, l'Évangile.

C'est déjà la quatrième fois qu'il emploie ce mot dans cette introduction, ce qui reflète combien il l'avait sur le coeur. Pour l'apôtre, cette Bonne Nouvelle est la panacée de Dieu pour répondre aux besoins fondamentaux d'une humanité à la dérive. Il définit l'Évangile disant qu'il a été mis en oeuvre par les capacités infinies de Dieu. Paul utilise le mot grec dynamis , qui a donné dynamite en français. Cette puissance divine va pourvoir au salut de quiconque croit, quelle que soit son origine ethnique.

Après avoir dit qu'il avait une dette à l'égard de tous, et un vif désir d'annoncer le message de la Bonne Nouvelle, Paul explique maintenant qu'il n'en a pas honte. Mais pourquoi cette précision? Eh bien, parce que l'Évangile est dénué de prestige; aucun temple ne s'y rattachait comme c'était le cas pour toutes les croyances religieuses de l'époque. Par exemple, dans la ville d'Éphèse se trouvait l'une des 7 merveilles du monde antique, le magnifique temple de Diane aussi appelée Artémis.

Malgré la sobriété du message de la Bonne Nouvelle, Paul en est fier parce que c'est la solution unique et véritable à la perdition des hommes, mais aussi parce qu'il annonce que Dieu se constitue par lui un seul peuple en Jésus. Ces concepts étaient révolutionnaires dans une société polythéiste et fracturée par des classes de tous ordres, aussi bien ethnique que civile. Ce message sauve à condition que les hommes répondent positivement à l'offre qui leur est faite. Malheureusement, l'apôtre va montrer un peu plus loin, et avec beaucoup de rigueur, que non seulement les hommes sont perdus, mais aussi qu'ils n'ont pas réagi de manière appropriée à ce qui leur était connu de Dieu.

Cela dit, même si l'Évangile est pour tous, Paul affirme la priorité historique des Juifs. En effet, d'une part, ils étaient le peuple élu de Dieu; d'autre part, c'est à eux qu'avait été confiée la révélation divine, et en troisième lieu c'est du milieu d'eux que le Christ devait naître. En conséquence, les descendants d'Abraham jouissaient d'un avantage particulier, exprimé par cette priorité chronologique: les Juifs d'abord. Jésus lui-même a dit à la femme samaritaine et je le cite:

Vous, Samaritains, vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous les Juifs, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient du peuple juif (Jean 4.22).

Lorsque Paul se rendait sur un nouveau champ missionnaire, il s'adressait d'abord aux Israélites et ne se tournait vers les païens que lorsque la majorité des Juifs manifestait son refus de l'Évangile souvent de manière fort violente. Dans le livre des Actes, qui raconte l'histoire des voyages missionnaires de l'apôtre Paul, à trois reprises, il nous est fait part de sa réaction face au rejet de son message par ceux de sa race. Chaque fois, il se tourne vers les non-Juifs. Je le cite:

Première référence:

C'est à vous en premier que la Parole de Dieu devait être annoncée. Mais puisque vous la refusez et que vous-mêmes ne vous jugez pas dignes d'avoir part à la vie éternelle, nous nous tournons vers ceux qui ne sont pas Juifs (Actes 13.46).

Deuxième référence:

Mais les Juifs s'opposaient à lui et l'injuriaient. Aussi il secoua contre eux la poussière de ses vêtements et leur dit:? Si vous êtes perdus, ce sera uniquement de votre faute. Je n'en porte pas la responsabilité. À partir de maintenant, j'irai vers les non-Juifs (Actes 18.6).

Troisième référence:

Paul fit cette réflexion:? Elles sont bien vraies ces paroles que le Saint-Esprit a dites à vos ancêtres, par la bouche du prophète Ésaïe: Va trouver ce peuple et dis-lui: Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas; vous aurez beau voir, vous ne saisirez pas. Car le coeur de ce peuple est devenu insensible, ils ont fait la sourde oreille et ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n'entendent, de peur qu'ils ne comprennent, qu'ils ne se tournent vers moi et que je ne les guérisse. Et Paul ajouta:? Sachez-le donc: désormais ce salut qui vient de Dieu est maintenant apporté aux païens; eux, ils écouteront ce message (Actes 28.25-28).

La priorité qui avait été accordée aux Juifs a été satisfaite par l'apôtre Paul. Cependant, l'exemple des Juifs qui ont méprisé la Bonne Nouvelle que leur offrait l'apôtre devrait m'interpeller. En effet, Dieu appelle pendant un temps puis sa voix se tait, et ce silence est très lourd. C'est le biologiste Jean Rostand qui, je crois, a dit: J'ai dit non à Dieu et ce non m'obsède . C'est pourquoi dans un des livres du Nouveau Testament nous avons cette mise en garde sévère que je lis:

Prenez à coeur ce que dit l'Esprit Saint: Aujourd'hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas, comme l'ont fait vos ancêtres. Prenez donc bien garde que personne parmi vous n'ait le coeur mauvais et incrédule au point de se détourner du Dieu vivant (Hébreux 3.7, 8, 12).


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