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Jour sélectionné:
04/01/2025
Portion biblique:
1 Chroniques 13:1-15:1
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Chapitre 13

Introduction

Je suis le premier à avouer que quelquefois la lecture et l'étude de l'Ancien Testament peuvent surprendre. En effet, il y a déjà une distance culturelle considérable entre ma vie de tous les jours et celle des Israélites du Proche-Orient ancien. Ensuite, comme les Hébreux étaient choisis de Dieu, ils avaient des privilèges et des responsabilités qui étaient différents des autres peuples de l'Antiquité.

Mais ce n'est pas tout. Il n'est pas rare que les auteurs bibliques qui racontent les mêmes événements les placent dans des ordres différents en fonction de la perspective qu'ils adoptent, ce qui fait qu'on n'est pas sûr du tout de leur séquence chronologique. À leur décharge, on peut toujours dire qu'ils ne connaissaient pas le rationalisme cartésien.

Dans la section du premier livre des Chroniques que j'étudie en ce moment et qui commence au chapitre 13, il est question de faire venir l'Arche de l'alliance, aussi appelée Coffre de Dieu, à Jérusalem, la nouvelle capitale du royaume. Cet objet très saint avait été capturé par les Philistins lors d'une bataille. Mais comme l'Éternel les a punis en leur suscitant une plaie mortelle, ils renvoyèrent le Coffre sacré dans le territoire d'Israël où il avait fini chez un prêtre qui le gardait. Maintenant qu'après bien des péripéties David est enfin roi de tout Israël, il aspire à ce que l'Arche de l'alliance soit amenée dans sa capitale.

Dans les livres de Samuel qui couvrent les mêmes événements, la construction du palais royal, la naissance de la plupart des fils de David, et une longue campagne militaire contre les Philistins précèdent les deux récits du transfert du Coffre sacré à Jérusalem. Le chroniqueur, lui, place tous ces éléments entre les deux récits qu'il fait du transport de l'arche de l'Éternel. Il est tout à fait possible qu'il ait ainsi restitué l'ordre chronologique des événements, alors que les livres de Samuel ont adopté une vision plutôt thématique des choses. Quoi qu'il en soit, en débutant par l'histoire du transfert du Coffre sacré, l'auteur veut montrer que David était un roi pieux qui se souciait avant tout du culte de l'Éternel.

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 13.

David tint conseil avec les chefs commandant les «milliers» et les «centaines», ainsi qu'avec les autres notables. Puis il s'adressa à toute l'assemblée d'Israël et leur dit:? Si vous le jugez bon, et si cela est dans le plan de l'Éternel notre Dieu, envoyons des messages à tous nos compatriotes qui restent encore dans toutes les régions d'Israël, ainsi qu'aux prêtres et aux lévites dans leurs villes de résidence, pour qu'ils nous rejoignent (1Chroniques 13.1-2).

Le chroniqueur fait ressortir la piété du roi qui désire du fond du coeur suivre la volonté divine. Comme David veut transférer le Coffre sacré dans sa capitale, il a besoin de la participation des prêtres et des Lévites, car eux seuls sont habilités à envelopper et à porter les objets de culte. Par ailleurs, l'Éternel avait donné à Moïse des règles très strictes concernant le transport de la Tente de la Rencontre avec tous les objets sacrés qu'elle contenait, dont en particulier, l'Arche de l'alliance.

On peut certes se dire que tout ça, c'est bien compliqué. C'est vrai, mais justement, l'idée de Dieu est de nous communiquer qu'on ne s'approche pas de lui n'importe comment, car il est trois fois saint. Et comme ce concept de sainteté nous échappe totalement parce que nous sommes entachés de péchés, nous avons grandement besoin d'un enseignement précis sur ce sujet.

Versets 3-5

Je continue le texte.

Puis nous ramènerons auprès de nous le coffre de notre Dieu, car nous ne nous sommes pas préoccupés d'aller le chercher sous le règne de Saül. Toute l'assemblée trouva cette proposition judicieuse, et l'on déclara qu'il fallait la suivre. David rassembla donc tout Israël, depuis le torrent d'Égypte jusqu'à Lebo-Hamath, pour faire venir le coffre de Dieu de Qiryath-Yearim (1Chroniques 13.3-5).

Cette localité où se trouvait l'Arche de l'alliance était située à 13 km au nord-ouest de Jérusalem. Des représentants de toutes les tribus furent conviés pour ce grand événement. Ils venaient depuis Lebo-Hamath tout au nord, ainsi que de l'extrême sud du pays délimité par un des affluents du Nil. En passant, l'auteur contraste l'attitude très laxiste de Saül, le premier roi d'Israël, vis-à-vis de l'Éternel et de la Loi, avec celle de David qui lui était un homme pieux.

Verset 6

Je continue.

David, avec tout Israël, se rendit à Baala, à Qiryath-Yearim, dans le territoire de Juda, pour en ramener le coffre de Dieu, l'Éternel qui siège entre les chérubins et sur lequel le Nom par excellence a été invoqué (1Chroniques 13.6).

L'Arche de Dieu, et par extension le Temple, avait été choisie par l'Éternel comme point de rencontre entre lui et son peuple. Mais il est évident que Dieu ne réside ni dans un édifice, ni dans un coffre. D'ailleurs, lors de la dédicace du Temple, Salomon dans sa prière a lui-même affirmé et je le cite:

Mais est-ce qu'en vérité Dieu habiterait sur la terre, alors que le ciel dans toute son immensité ne saurait le contenir? Combien moins ce Temple que je viens de te construire ! Toutefois, Éternel, mon Dieu, Que tes yeux veillent nuit et jour sur ce Temple, ce lieu dont tu as toi-même dit: «Là, je serai présent» (1Rois 8.27-29).

Cette évidence faisait partie des vérités enseignées aussi bien dans l'Ancien Testament que dans le Nouveau par l'apôtre Paul aux peuples païens de son époque. Je le cite:

Cependant, le Dieu très-haut n'habite pas dans des édifices construits par des mains humaines. C'est ce que dit le prophète: Mon trône, c'est le ciel, la terre, l'escabeau où je pose le pied. Quelle est donc la maison que vous me bâtirez, dit le Seigneur, ou quel lieu de repos pourrait me servir de demeure? Dieu, qui a créé l'univers et tout ce qui s'y trouve, et qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite pas dans des temples bâtis de mains d'hommes (Actes 7.48-49; 17.24).

Verset 7

Je continue le texte.

On chargea le coffre de Dieu sur un chariot neuf après l'avoir pris de la maison d'Abinadab. Ouzza et Ahyo conduisaient le chariot (1Chroniques 13.7).

Dans la Loi de Moïse, l'Éternel avait donné des instructions très précises sur la façon dont les Israélites devaient déplacer tous les ustensiles concernant le culte. Je l'ai déjà dit, mais je le répète parce que c'est important. Seuls les Lévites étaient habilités à manier les objets du culte et pouvaient les transporter sur des chars tirés par des boeufs. Par contre, des règles strictes géraient les ustensiles qui se trouvaient dans le Lieu très saint. L'Arche de l'alliance en particulier, ce Coffre qui symbolise la présence divine, et tout ce qu'il contenait, devait être porté à dos d'homme par un membre d'une famille de Lévites appelée les Qehatites. De plus, ces objets ne pouvaient être touchés qu'une fois emballés. Je lis deux passages de l'Ancien Testament qui précisent ces règles.

On fabriquera un coffre en bois d'acacia. Tu le plaqueras d'or pur, à l'intérieur et à l'extérieur. Tu couleras quatre anneaux d'or et tu les fixeras aux quatre coins du coffre, deux de chaque côté. Tu tailleras aussi des barres de bois d'acacia et tu les plaqueras d'or. Tu les engageras dans les anneaux, le long des côtés du coffre pour qu'on puisse le porter. Les barres devront rester en permanence dans les anneaux du coffre, on ne les en retirera pas. Quand Aaron et ses fils auront fini de couvrir le sanctuaire et tous ses ustensiles, au moment du départ du camp, les Qehatites viendront pour les porter. Ils ne toucheront pas directement les choses saintes, car ils seraient mis à mort (Exode 25.10-15; Nombres 4.15).

Au vu de la piété du roi David, il est étonnant qu'il n'ait pas suivi les prescriptions de la Loi de Moïse à la lettre; sans doute les ignorait-il, car il n'aurait jamais agi par négligence.

Versets 8-10

Je continue le texte en compressant.

David et tout Israël exprimaient leur joie devant Dieu en chantant de toutes leurs forces et en jouant sur des lyres, des luths, des tambourins, des cymbales et des trompettes. Lorsque les boeufs firent un écart, Ouzza tendit la main pour saisir le coffre de Dieu. Alors l'Éternel se mit en colère contre Ouzza et l'Éternel le frappa parce qu'il avait touché le coffre de sa main. Ouzza mourut là devant Dieu (1Chroniques 13.8-10).

Ce jugement paraît très dur. En fait, c'est un avertissement qui m'est adressé comme quoi les bonnes intentions, aussi louables soient-elles, n'ont pas d'audience devant Dieu. Si je désire m'approcher de lui, je dois obéir exactement aux règles qu'il nous a données et non pas agir comme bon me semble. Si je veux que mes fautes me soient remises, c'est pareil. Je dois suivre ses instructions. Or, à ce sujet, il est dit dans les Écritures que sans effusion de sang, il ne saurait y avoir de possibilité de pardon. Je lis un passage du Nouveau Testament:

En fait, selon la Loi, presque tout est purifié avec du sang, et il n'y a pas de pardon des péchés sans que du sang soit versé (Hébreux 9.22).

C'est ce qui explique pourquoi il fallait que le Christ meure sur la croix.

Versets 11-14

Je finis ce chapitre en compressant.

David s'irrita parce que l'Éternel avait ouvert une brèche en frappant Ouzza. Ce jour-là, David eut crainte de Dieu et il se demanda:? Comment oserais-je faire venir le coffre de Dieu chez moi? Il le fit déposer dans la maison d'Obed-Édom où il y resta trois mois, et l'Éternel bénit la famille d'Obed-Édom et tous ses biens (1Chroniques 13.11-14).

Il apparaît que David n'a pas pris tout de suite conscience de la faute qu'il avait commise. Par contre, il apprit la dure leçon comme quoi on ne plaisante pas avec Dieu et qu'il est dangereux de ne pas prendre garde aux ordonnances divines. La Loi de Dieu n'est pas une simple suggestion, mais bien plutôt un ordre à respecter dans son esprit et à la lettre.

Chapitre 14

Verset 1

Nous voici rendus au chapitre 14 de ce livre qui par différents récits va confirmer que la bénédiction de l'Éternel repose sur le nouveau roi. Je commence à lire.

Hiram, le roi de Tyr, envoya une délégation à David en lui faisant livrer du bois de cèdre et en lui envoyant des tailleurs de pierre et des charpentiers pour lui construire un palais (1Chroniques 14.1).

Tyr s'appelle aujourd'hui Sur et se trouve dans le sud Liban. La bonne entente entre les deux rois va permettre à David de construire son palais royal.

Versets 2-3

Je continue.

David reconnut alors que l'Éternel le confirmait comme roi sur Israël et qu'il donnait beaucoup d'éclat à son règne à cause d'Israël son peuple. Après son installation à Jérusalem, David épousa encore d'autres femmes, et il eut des fils et des filles (1Chroniques 14.2-3).

L'Éternel accorde au roi une nombreuse descendance. Le chroniqueur ne mentionne pas que toutes ses femmes seront une source de chagrin pour David durant toute sa vie. La polygamie était couramment pratiquée dans tout le Proche-Orient ancien à cette époque, surtout par les personnages importants. Son objectif était d'une part d'avoir beaucoup d'enfants, et donc d'affermir son groupe familial ou sa dynastie, et d'autre part, ces mariages avaient des buts politiques, car ils permettaient des alliances commerciales et surtout militaires.

Le Chroniqueur mentionne 13 enfants dont deux qui sont importants: Salomon, qui montera sur le trône et qui est l'ancêtre de Marie la mère de Jésus, et Nathan, de qui est issu Joseph, le père adoptif du Christ. Par contre, l'auteur passe sous silence les 7 années de règne de David sur la seule tribu de Juda. Il ne mentionne pas non plus les enfants qui lui sont nés durant cette période.

Versets 8-16

Je continue plus loin tout en compressant le texte.

Lorsque les Philistins apprirent que David avait été établi roi sur tout Israël par l'onction, ils se mirent tous en campagne à sa recherche. David en fut informé et marcha à leur rencontre. David consulta Dieu et lui demanda:? Dois-je attaquer les Philistins? Me donneras-tu la victoire sur eux? L'Éternel lui répondit:? Attaque-les ! et je te donnerai la victoire sur eux. Les Philistins s'avancèrent et David les battit là. Puis il déclara:? Dieu a fait une brèche, par ma main, dans le rang de mes ennemis, comme les eaux rompent une digue. Les Philistins abandonnèrent leurs divinités sur place et David donna l'ordre de les brûler. Les Philistins envahirent de nouveau la vallée. David consulta encore Dieu, qui lui répondit:? Ne les attaque pas par derrière ! Contourne-les à bonne distance, puis reviens sur eux en face de la forêt des mûriers. Quand tu entendras un bruissement de pas dans les cimes des mûriers, alors lance-toi à l'attaque, car je me serai mis en campagne devant toi pour battre l'armée des Philistins. David fit ce que Dieu lui avait ordonné, et ses troupes battirent l'armée des Philistins en les poursuivant de Gabaon jusqu'à Guézer (1Chroniques 14.8-16).

Gabaon en Israël et Guézer en pays philistin étaient deux villes au nord-ouest de Jérusalem, distantes de 20 km l'une de l'autre. Dans ce récit, le chroniqueur oppose à nouveau le roi David à Saül, son prédécesseur, et cela, de deux manières. D'abord, il établit un contraste de l'attitude entre les deux hommes. Saül avait trempé dans le spiritisme en consultant quelqu'un qui invoquait les morts avant de prendre part à la bataille contre les Philistins, ce qui lui coûta la vie ainsi que celle de ses trois fils.

David, lui, invoque l'Éternel à deux reprises. Après sa première victoire sur les ennemis héréditaires d'Israël, il aurait très bien pu se reposer sur ses lauriers et s'appuyer sur ses troupes pour la confrontation suivante, plutôt que sur l'Éternel. Mais comme il était réellement pieux, il l'invoque à nouveau, montrant ainsi sa totale dépendance de Dieu. En conséquence, l'Éternel a agi envers ces deux rois de manières opposées: il donne la victoire aux Philistins sur Saül et le fait mourir, tandis qu'il accorde un triomphe éclatant à David sur ces mêmes ennemis.

L'attitude humble et soumise de ce grand roi est un exemple à suivre, car c'est exactement le comportement que Dieu exige de ses créatures. Facile à dire, mais beaucoup moins à faire, parce que l'homme est naturellement hautain vis-à-vis de son Créateur. Au point même où une apparente attitude de foi peut en cacher une autre, l'insolence, voire même une certaine arrogance qui cherche à forcer la main de Dieu. C'est d'ailleurs ce que les Écritures appellent tenter le Seigneur .

Verset 17

Je finis ce chapitre.

Dès lors la renommée de David se répandit dans tous les pays, et l'Éternel le fit redouter par toutes les nations (1Chroniques 14.17).

Parce qu'il faisait entièrement confiance à Dieu, David devint un des plus grands souverains que le monde a connus. C'est grâce à lui qu'à cette époque, l'Éternel fit d'Israël la première puissance du Proche-Orient.

Chapitre 15

Introduction

Dans les deux chapitres suivants, il va encore être question du transfert du Coffre de Dieu, car c'est ce qui occupe le coeur de David et remplit son horizon. Il désire que l'Éternel fasse sa résidence à Jérusalem dans sa capitale. Il est intéressant de noter que le chroniqueur aurait pu nous rapporter des tas de choses concernant les affaires de l'État d'Israël dirigé par David. Ainsi, il y avait sans doute beaucoup à dire sur de nombreux sujets, que ce soient les traités signés avec les nations des alentours, les autres guerres qu'il a menées avec certains de ses voisins, ou tout autre événement officiel important, un peu comme ce qui nous est raconté le soir au journal télévisé.

L'histoire devrait nous enseigner que les hommes s'intéressent beaucoup trop à ce qui a somme toute peu d'importance, parce qu'éphémère. Je me souviens encore lorsque Brejnev, chef suprême de l'URSS, faisait trembler le monde. Où est-il aujourd'hui? Au 18e siècle, alors que Napoléon était empereur, un énorme personnel administratif était à son service, mais son quartier général, dans lequel furent prises des décisions qui affectèrent toute l'Europe et l'Afrique, est maintenant un musée qui sent la poussière. C'est la même chose pour Versailles qui fut pendant des années le centre politique d'une grande partie de l'Europe. Mais aujourd'hui, cet immense palais divertit les touristes qui s'ennuient.

David, lui, avait ses priorités dans le bon ordre. Il savait que ce qui était important était l'Arche de l'alliance, le lieu de la présence divine, l'endroit où l'homme peut bénéficier de la miséricorde divine. Ce Coffre symbolique était muni d'un couvercle qui s'appelait le propitiatoire, car c'est là que le Grand-Prêtre faisait la propitiation des péchés par l'aspersion de sang lors de la fête très solennelle du Yom Kippour. Cette cérémonie, comme l'Arche elle-même, annonçait celui qui devait venir, le Messie, le Sauveur du monde. C'est ainsi que Jésus-Christ est venu et a versé son sang pour le salut de tous ceux qui lui accordent leur confiance. Je cite un passage écrit par l'apôtre Jean dans sa première épître:

Mes petits enfants, si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. Il est lui-même le propitiatoire pour nos péchés (1Jean 2.1-2).

Jésus-Christ est l'accomplissement de tout ce que le couvercle du Coffre sacré représentait. Il est le trait d'union entre Dieu et sa créature déchue; c'est en lui que le Père céleste se montre propice et favorable vis-à-vis du pécheur repentant.


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