Radio Chrétienne
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Chapitre 5
Verset 9
Un jour sur le boulevard de ceinture de Lyon, j'ai eu un accident qui était de ma faute. C'est sûr qu'il y avait des circonstances atténuantes, il pleuvait, la chaussée était glissante, mais il n'empêche que j'ai reçu une convocation pour le banc des accusés. Tous ceux qui passent en justice le sont pour leur malheur; d'ailleurs, plusieurs expressions imagées l'expriment bien. Ainsi, nous sommes poursuivis ou traînés en justice, ou nous avons des démêlés avec elle. Nous sommes tous censés être égaux devant la loi, c'est pour cela que La justice est personnifiée les yeux bandés afin de ne pas se laisser influencer par les apparences. Si effectivement sur terre les hommes essaient d'être équitables, à combien plus forte raison la justice qui est administrée là-haut dans les cieux par le Juge suprême est-elle droite, tranchante et absolue.
Tôt ou tard, nous serons tous appelés à la barre céleste, mais pas forcément celle des accusés. En effet, devant Dieu, il y a un monde de différence entre un chrétien au sens biblique du terme, et un non-croyant. Selon la définition donnée par les Écritures, un vrai croyant est un enfant de Dieu qui a reçu la vie éternelle après avoir mis sa confiance en Jésus. Parce que le Christ a donné sa vie en rançon pour moi, j'ai reçu le pardon de mes fautes et acquis une position de juste devant mon Créateur.
Je suis loin, très loin d'être parfait, et pourtant, aussi surprenant que cela paraisse, je le suis aux yeux de Dieu parce qu'il me voit uni à son Fils. Cela dit, je dois faire tout mon possible pour lui être agréable dans toute ma conduite, car un jour je serais appelé à la barre pour être évalué, mais non accusé et la nuance est de taille.
Verset 10
Je continue à lire dans le chapitre 5 de la seconde Épître de Paul aux Corinthiens...
Notre ambition est de plaire au Seigneur, car nous aurons tous à comparaître devant le tribunal du Christ, et chacun recevra ce qui lui revient selon les actes, bons ou vains, qu'il aura accomplis par son corps (2Corinthiens 5.10).
L'apôtre fait les choses dans l'ordre. Dans un premier temps, il a confirmé aux Corinthiens leur espérance et l'assurance de leur salut. Maintenant, il rappelle leur responsabilité à se montrer obéissant envers Dieu parce qu'un jour tous les croyants devront rendre des comptes devant un tribunal spécial. Ils seront jugés selon le style de vie qu'ils auront adopté en tant que chrétien. Paul leur en avait déjà parlé dans sa première lettre. Je cite les passages:
Mais le jour du jugement montrera clairement la qualité de l'oeuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l'oeuvre de chacun pour en révéler la nature. Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l'épreuve, son auteur recevra son salaire; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à échapper au feu. Ne jugez donc pas avant le temps. Attendez que le Seigneur revienne. Il mettra en lumière tout ce qui est caché dans les ténèbres et il dévoilera les intentions véritables qui animent les coeurs. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient (1Corinthiens 3.13-15; 4.5).
Ici, il n'est pas question de la destinée éternelle puisque le salut s'obtient uniquement par la foi en Jésus, et il a déjà pleinement payé le prix des fautes de ceux qui se confient en lui. Le tribunal du Christ ne concerne que les vrais chrétiens. Les oeuvres que chacun d'eux aura accomplies durant leur pèlerinage terrestre seront pesées et récompensées s'il y a lieu. Le jugement se fera sur la base de la fidélité du croyant à son Maître. Je lis deux passages:
«Très bien, lui dit son maître, tu es un bon serviteur, en qui l'on peut avoir confiance. Tu t'es montré fidèle en peu de choses. C'est pourquoi je t'en confierai de plus importantes. Viens partager la joie de ton maître !» Or, en fin de compte, que demande-t-on à des intendants? Qu'ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée (Matthieu 25.23; 1Corinthiens 4.2).
Cette perspective qu'un jour il sera jugé et l'espérance de l'éternité auprès du Seigneur avaient un effet salutaire sur l'apôtre. Elles le rendaient capable de persévérer au milieu des difficultés sans nombre qui l'assaillaient. Il explique sa position dans une autre Épître. Je résume le passage:
Pour moi, en effet, la vie, c'est le Christ, et la mort est un gain. Je suis tiraillé de deux côtés: j'ai le désir de quitter cette vie pour être avec le Christ, car c'est, de loin, le meilleur. Mais il est plus nécessaire que je demeure dans ce monde à cause de vous. Je sais donc que je resterai pour contribuer à votre progrès et à votre joie dans la foi (Philippiens 1.21-25).
Je suis comme Paul, mais un tout petit peu seulement, car ma raison pour vouloir rester plus longtemps sur terre est égoïste. Je voudrais encore profiter de ce que la vie peut offrir. Je me sens un peu comme ce petit garçon noir, il y a bien des années dans le sud des États-Unis, qui assistait à une soirée d'évangélisation. La fin du message s'est terminée avec cette question: Qui veut aller au paradis? Tout le monde a levé la main sauf le petit noir. Alors, le prédicateur l'a regardé et lui a demandé: Ne veux-tu pas aller au ciel? Le garçon a répondu: Bien sûr que si, mais je croyais qu'une charrette partait tantôt ! Comme lui, je ne suis pas pressé de faire ce dernier voyage; l'apôtre non plus, mais pour des raisons beaucoup plus nobles.
Comme de coutume, il nous donne la bonne marche à suivre pour la vie chrétienne. Son engagement était authentique, libre de toute hypocrisie, dénué d'intérêts personnels, et visait uniquement à annoncer le Seigneur Jésus-Christ. En tant que vase d'argile de terre fragile, il endurait bien des souffrances, mais à la lumière de l'espérance de la résurrection à venir, son ambition était de plaire au Seigneur en faisant connaître la splendeur éternelle du Dieu créateur. Quel exemple !
Verset 11
Je continue le texte.
Nous savons donc ce que signifie craindre le Seigneur. C'est pourquoi nous cherchons à convaincre les hommes, et Dieu sait parfaitement ce que nous sommes. J'espère d'ailleurs que, dans votre conscience, vous le savez, vous aussi (2Corinthiens 5.11).
Nous vivons dans une cacophonie religieuse déroutante qui explique que la plupart des gens ont bien du mal à se faire une idée juste du Créateur. La nouvelle théologie protestante qui est née au siècle dernier enseigne que Dieu est comme un vieil homme à la barbe grisonnante plein d'indulgence et de douceur, une sorte de papa gâteau qui se baladerait sur un nuage rose bonbon. Ce libéralisme religieux prône la paternité universelle de Dieu et la fraternité de tous les hommes. Mais selon les Textes sacrés, l'Éternel est trois fois saint, sa justice inflexible et il est intraitable en ce qui concerne nos fautes. Un passage du Nouveau Testament dit:
C'est une chose terrible que de tomber entre les mains du Dieu vivant (Hébreux 10.31).
Cela dit, il nous aime et veut nous épargner son juste châtiment. Voilà pourquoi, ce n'était pas du bout des lèvres, mais avec conviction que l'apôtre cherchait à convaincre ses auditeurs de la véracité du message du salut et de la gravité de le rejeter. Paul savait qu'il avait obtenu la vie éternelle par la foi en Jésus-Christ, mais aussi qu'un jour il allait se tenir devant la barre céleste pour rendre compte de son ministère. Cette perspective lui inspirait un respect mêlé d'humilité et lui donnait du zèle. Tout chrétien devrait aussi être animé d'une crainte révérencieuse à l'égard du Seigneur qu'il sert, et qui sera aussi son juge. D'ailleurs, une des paroles du livre des Proverbes dit:
La clé de la sagesse, c'est de révérer l'Éternel (Proverbes 9.10).
Paul a conscience que les apôtres doivent remplir leur ministère d'une manière digne de leur appel en annonçant la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ avec un coeur droit. Mais comme il devait constamment faire face à de l'opposition dans l'accomplissement de sa tâche, il lui faut justifier sa conduite afin de rester crédible auprès de ses auditeurs. Il affirme donc une nouvelle fois la sincérité de ses mobiles devant Dieu qui voit notre vie entière et connaît nos pensées aussi bien que nos actions. Il invite les Corinthiens à reconnaître sa bonne conscience d'après ce qu'ils savent de lui.
Verset 12
Je continue le texte.
Nous ne nous recommandons pas à nouveau auprès de vous. Nous voulons seulement vous donner de bonnes raisons d'être fiers de nous. Ainsi vous saurez répondre à ceux qui trouvent des raisons de se vanter dans les apparences et non dans leur coeur (2Corinthiens 5.12).
Paul oppose deux types de fierté. Il y a d'abord celle de ses opposants qui se base sur les apparences, sur des recommandations humaines. C'est le m'as-tu-vu , la star qui entre sur scène parée d'éclat dans un environnement son et lumière. Ce besoin d'étalage de la part des adversaires de l'apôtre conduit à l'orgueil pur et simple et à l'arrogance. Mais à côté du coeur hautain, l'apôtre dit qu'il existe une fierté légitime qui repose sur l'oeuvre divine accomplie par l'intermédiaire de son ministère.
Il tenait à ce qu'il soit considéré comme un serviteur du Christ afin que son message soit reçu comme émanant de Dieu. Il prêchait la culpabilité absolue de l'être humain, sa perdition éternelle, et Jésus comme seule et unique voie de salut. Un tel langage n'allait pas lui attirer la popularité des foules, mais se voulant fidèle à son Maître, il avait la responsabilité de proclamer la vérité divine. Il invitait donc les Corinthiens à prendre son parti contre ses opposants.
Verset 13
Je continue.
Quant à nous, s'il nous est arrivé d'être hors de sens, c'est pour Dieu, si nous sommes raisonnables, c'est pour vous (2Corinthiens 5.13).
Au travers des circonstances plutôt défavorables de son ministère, Paul avait fréquemment agi en insensé, c'est-à-dire comme s'il faisait peu de cas de sa vie. En effet, quelle personne de bon sens ferait face à une foule en furie décidée à lui faire la peau? (Actes 19.30). Qui serait assez fou pour retourner dans une ville où il venait d'être battu et laissé pour mort? (Actes 14.19-20). Paul était cet homme. Il était tellement consacré à la cause du Christ qu'il ne prenait pas ses propres intérêts en compte.
Cela dit, les Corinthiens connaissaient bien le côté raisonnable de leur père spirituel, son amour pour eux, son enseignement rationnel et logique qui reposait sur les écrits de l'Ancien Testament et les révélations qu'il avait reçues du Christ lui-même. La vie et le ministère de l'apôtre consistaient en une démonstration des deux plus grands commandements de la Loi tels que Jésus les a enseignés. Je cite ses paroles:
Voici le commandement le plus important: Écoute, Israël, le Seigneur est notre Dieu, il est le seul Dieu; tu aimeras donc le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ta pensée et de toute ton énergie. Et voici celui qui vient en second rang: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas de commandement plus important que ceux-là (Marc 12.29-31).
Verset 14
Je continue le texte.
En effet, l'amour du Christ nous étreint, car nous avons acquis la certitude qu'un seul homme est mort pour tous: donc tous sont morts en lui (2Corinthiens 5.14).
L'amour du Christ était la motivation qui poussait Paul à une consécration sans réserve. C'était le moteur de son ministère. Il désirait ardemment annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ à toute l'humanité. En effet, tous les êtres humains sont sous une sentence de mort aussi bien physique que spirituelle. Quand Adam vivait dans le Jardin d'Éden, il était notre représentant, celui de toute la race humaine. Puis l'Éternel a mis nos premiers parents à l'épreuve disant à Adam:
Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certainement (Genèse 2.16-17).
Adam a désobéi à Dieu en toute connaissance de cause et le résultat a été dramatique; il a entraîné à sa suite toute l'humanité dans la mort, car nous étions potentiellement tous présents en lui. Vous et moi somme nés dans une famille vouée au jugement divin. On a coutume de dire que dès l'instant de votre naissance, vous commencez déjà à mourir. Quand le roi David écrivit: Je marche dans la vallée de l'ombre de la mort , il ne parlait pas de la fin de son séjour sur terre, mais voulait dire que la vie consiste en une marche dans une vallée de larmes où l'ombre de la mort est sans cesse présente.
Au fur et à mesure que je prends de l'âge, ma vallée s'assombrit davantage et devient de plus en plus étroite jusqu'à ce qu'elle me pousse dans l'au-delà. C'est un peu comme si derrière votre maison se trouvait la chaîne des Alpes avec une belle vue sur le Mont Blanc. Imaginons maintenant que cette haute montagne soit le paradis, le jardin d'Éden où Dieu a placé l'homme lors de sa création. Adam disposait de tout ce dont il avait besoin; il avait entière liberté d'aller où bon lui semble et de manger ce qu'il désirait sauf de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. Adam était sans faute à l'époque et s'est trouvé confronté à un choix. Dieu lui avait demandé de ne pas prendre d'un certain fruit, mais il a passé outre le commandement et a désobéi. Cet événement s'appelle la chute. Adam a été expulsé du paradis, est descendu de cette montagne élevée pour venir s'échouer dans la vallée où nous sommes à présent. Une fois en bas, la race humaine a débuté lorsqu'Adam et Ève ont eu des enfants. Mais ils ne viennent pas au monde sur le Mont Blanc où se trouvaient nos premiers parents avant leur désobéissance, mais tout en bas dans la vallée de l'ombre de la mort.
Mais Dieu a tellement aimé le monde qu'il a envoyé son Fils afin de nous sauver. Le Seigneur Jésus-Christ est donc descendu du ciel jusqu'à nous. Il est l'Être parfait par excellence. Le Nouveau Testament dit qu'il était saint, innocent et sans tache, séparé des pécheurs . Né ici-bas, il est devenu un simple homme afin de racheter les descendants d'Adam et leur offrir la vie éternelle. Il est venu du ciel, mais il n'est pas monté au sommet de la montagne où il n'y a désormais plus personne, car tous les êtres humains sont fautifs aux yeux de Dieu, ce qui leur ferme le paradis. Tous sont dans la vallée de larmes et sous le jugement divin. Jésus est donc venu là même où se trouvent tous les hommes morts dans leurs péchés et lui-même a donné sa vie pour les racheter.
Parce que les êtres humains étaient spirituellement morts et doivent mourir physiquement, il est lui-même passé par la mort. Christ est mort afin de nous soustraire au châtiment divin et pour que nous ayons la vie éternelle. Dans le présent texte, l'apôtre écrit aux Corinthiens: nous avons acquis la certitude qu'un seul homme est mort pour tous: donc, tous sont morts en lui. Jésus a pris notre place et maintenant ceux qui lui font confiance sont morts et ressuscités avec Lui, mais ne sont pas retournés sur la haute montagne de l'histoire avec la possibilité de tomber à nouveau. Non, le Christ les conduit jusqu'à sa demeure dans le ciel. Dans une autre Épître du Nouveau Testament, Paul écrit:
Par notre union avec Jésus-Christ, Dieu nous a ressuscités ensemble et nous a fait siéger ensemble dans le monde céleste (Éphésiens 2.6).
Bien que toujours sur terre dans la vallée de larmes, les croyants sont déjà dans les cieux en compagnie de Jésus, en puissance en quelque sorte.
Verset 15
Je continue le texte.
Et il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort à leur place et ressuscité pour eux (2Corinthiens 5.15).
Tous les vrais croyants qui par la foi ont reçu la vie éternelle sont appelés à vivre de façon désintéressée. Ils devraient être entièrement consacrés à leur Maître durant tout le temps qui leur reste à vivre ici-bas. C'est ce qui s'appelle être un disciple du Christ. Cette façon de vivre consiste à adopter la perspective divine de la réalité, considérer les choses de ce monde comme provisoires et attribuer avant tout de l'importance aux vérités invisibles et spirituelles. Un disciple est aussi quelqu'un dont l'objectif premier est d'honorer la personne de son Maître dans toutes les facettes de sa vie. D'ailleurs, c'est bien ce que Jésus a dit à ceux qui désiraient le suivre. Je le cite:
Puis, s'adressant à ses disciples, Jésus dit:? Si quelqu'un veut marcher à ma suite, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Car celui qui est préoccupé de sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi, la retrouvera (Matthieu 16.24-25).
À l'origine, le mot chrétien signifiait petit christ. C'était une insulte adressée par les païens du premier siècle à ceux qui suivaient Jésus. Mais en fait, c'est ce qu'un croyant devait être, un petit Christ. C'était en tout cas ce que voulait Paul pour lui-même. Sa seule ambition était d'imiter Jésus, son Seigneur, et de vivre sa vie comme son Maître l'avait vécu, avec le même abandon désintéressé. C'était tout un programme.
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