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Jour sélectionné:
03/12/2024
Portion biblique:
Romains 2:14-3:10
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Chapitre 2

Versets 14-16

Si un jour je dois passer sous le bistouri, je ne veux pas que le chirurgien hésite, mais bien plutôt qu'il coupe franchement dans le lard. Après tout, cette opération est censée être le premier pas vers l'amélioration de mon état. Dans le domaine spirituel, c'est la même chose, et c'est bien pour cela que l'apôtre Paul n'y va pas de main morte et porte des accusations abondamment arrosées de vitriol contre la race humaine. Après un réquisitoire sans appel contre les païens, il s'en prend aux Juifs.

Versets 17-20

Je continue à lire dans le chapitre 2 de l'Épître aux Romains.

Eh bien, toi qui te donnes le nom de Juif, tu te reposes sur la Loi, tu te vantes d'appartenir à Dieu, tu connais sa volonté, tu juges de ce qui est le meilleur parce que tu es instruit par la Loi. Tu es certain d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui errent dans les ténèbres, l'éducateur des insensés, l'enseignant des enfants, tout cela sous prétexte que tu as dans la Loi l'expression parfaite de la connaissance et de la vérité (Romains 2.17-20).

Paul a déjà eu les Juifs dans le collimateur, même s'il ne les a pas nommés. Maintenant, il enlève les gants et s'adresse directement à ceux qui étaient non seulement fiers d'être des descendants d'Abraham, mais qui en ressentaient aussi un fort sentiment de supériorité vis-à-vis des païens. C'est vrai que les Juifs avaient beaucoup de privilèges, mais cela entraîne également des responsabilités. Entre les leçons de catéchisme qu'ils avaient reçues étant enfant, et la lecture régulière de la Loi dans les synagogues, les Juifs recevaient une instruction fort complète concernant l'Éternel leur Dieu.

Versets 21-24

Je continue.

Toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t'enseignes pas toi-même. Tu prêches aux autres de ne pas voler, et tu voles ! Tu dis de ne pas commettre d'adultère, et tu commets l'adultère ! Tu as les idoles en horreur, et tu en fais le trafic ! Tu es fier de posséder la Loi, mais tu déshonores Dieu en y désobéissant ! Et ainsi, comme le dit l'Écriture, à cause de vous, Juifs, le nom de Dieu est outragé parmi les païens (Romains 2.21-24).

En lisant cette liste de caractéristiques morales et religieuses, les lecteurs juifs de l'époque auraient acquiescé sans la moindre hésitation. Ils étaient le peuple choisi de l'Éternel et fiers de leur position spirituelle particulière, qui contrastait avec celle des païens idolâtres. Le problème n'était pas que les Juifs se vantaient de privilèges illusoires, mais qu'ils pratiquaient ce qu'ils reprochaient aux païens; c'étaient des hypocrites. Le Juif qui se vante de ses privilèges, mais transgresse la Loi ne se trouve pas dans une situation plus favorable que les païens au jugement de Dieu. Paul ne condamne pas ses compatriotes de son propre chef, mais cite un passage de leurs propres Écritures tiré des écrits du prophète Ésaïe (Ésaïe 52.5)

Verset 25

Je continue.

Assurément, être circoncis a un sens, à condition d'observer la Loi. Mais, si tu désobéis à la Loi, être circoncis n'a pas plus de valeur que d'être incirconcis (Romains 2.25).

La traduction littérale du verset est un peu crue, mais très parlante. Je la lis: Si tu es transgresseur de la Loi, ta circoncision est devenue un prépuce. En d'autres mots, un Israélite qui n'observe pas la Loi est semblable à un païen, et le rite juif de la circoncision ne sert à rien. Il faut savoir que dans leur argot, les Juifs appelaient les païens prépuces . Disons que ce n'était pas très élogieux. La circoncision était le signe de l'alliance conclue par Dieu avec Abraham puis plus tard avec Israël. C'était un gage de bénédictions sous conditions. En effet, ce rite n'offrait aucun avantage s'il n'était pas accompagné d'une obéissance réelle du coeur.

En fait, déjà dans l'Ancien Testament, les prophètes enseignaient que les Juifs circoncis qui enfreignaient la Loi se mettaient sur la touche; ils s'excluaient eux-mêmes du peuple de Dieu auquel ils appartenaient de naissance. C'était une des caractéristiques de l'alliance que l'Éternel avait conclue avec Abraham et ses descendants.

Versets 26-27

Je continue le texte.

Mais si l'incirconcis accomplit ce que la Loi définit comme juste, cet incirconcis ne sera-t-il pas considéré comme un circoncis? Et cet homme qui accomplit la Loi sans être physiquement circoncis te jugera, toi qui désobéis à la Loi tout en possédant les Écritures et la circoncision (Romains 2.26-27).

Dans ce texte, Paul lance un gros pavé dans la marre juive en plaçant les païens au même niveau que les Israélites. Il tourne la table disant qu'un non-Juif, donc incirconcis, qui ne connaîtrait pas la Loi et ses rites, mais qui obéirait à ses exigences, serait aux yeux de Dieu semblable à un Juif pieux. Cette pensée était révolutionnaire et fortement désagréable à entendre pour les descendants d'Abraham qui se considéraient bien supérieurs aux autres peuples, simplement par le fait de leur naissance et de la circoncision.

Celle-ci n'est pourtant qu'un symbole, comme la bague que porte quelqu'un de marié. S'il l'a perd, cela ne veut pas dire qu'il n'est plus marié, parce que le mariage c'est beaucoup plus qu'un simple morceau de métal précieux. Mais s'il commet un adultère, il déshonore le mariage et alors sa bague perd tout son sens. Le Juif qui enfreint la Loi commet un adultère spirituel et sa circoncision n'a plus aucune valeur.

Versets 28-29

Je continue.

Le Juif, ce n'est pas celui qui en a les apparences; et la circoncision, ce n'est pas celle qui est apparente dans la chair. Mais le Juif, c'est celui qui l'est intérieurement; et la circoncision, c'est celle du coeur, selon l'esprit et non selon la lettre. La louange de ce Juif ne vient pas des hommes, mais de Dieu (Romains 2.28-29).

Un vrai Juif est quelqu'un qui appartient au peuple de Dieu. Seulement, on n'en fait pas partie à cause de sa naissance, en faisant quelque chose, en suivant des rites, ou en portant certains vêtements. Le vrai croyant vit au-delà des apparences; il obéit à Dieu du fond de son âme. Le concept de circoncision du coeur n'est pas une invention de Paul. Il apparaît dans l'Ancien Testament sous la plume de plusieurs prophètes et déjà avec Moïse que je cite:

Opérez donc aussi une circoncision dans votre coeur et ne vous rebellez plus contre l'Éternel. L'Éternel votre Dieu vous circoncira le coeur et celui de vos descendants pour que vous l'aimiez de tout votre coeur et de tout votre être, et qu'ainsi vous viviez (Deutéronome 10.16; 30.6).

Les Israélites qui observaient les prescriptions de la Loi pour les apparences, pour étaler leur piété, ou par obligation, étaient légion, mais leur coeur n'était pas droit devant Dieu. Le véritable enfant de Lumière comme Jésus l'appelle (Luc 16.8), est celui qui est consacré à Dieu dans son for intérieur.

Chapitre 3

Verset 1

Nous voici rendus au chapitre 3 de l'Épître aux Romains que je commence à lire:

Dans ces conditions, quel est l'avantage du Juif? Quelle est l'utilité de la circoncision? (Romains 3.1).

Un trait caractéristique du style de l'apôtre Paul est de poser une question que sa discussion a soulevée, et d'y répondre. Le lecteur se demande: Si Juifs et païens sont égaux devant Dieu, à quoi ça sert de faire partie de la race d'Abraham? Dans un contexte de chrétienté, la question serait: Mon appartenance à une Église, mon baptême, mon credo, me gagnent-ils des points pour entrer au ciel? Eh bien non, pas du tout ! La vie éternelle dépend exclusivement de mon acceptation de la personne de Jésus-Christ et de ce qu'il a accompli pour moi sur la croix.

Verset 2

Aux Juifs, qui s'interrogent: Quel est donc notre privilège , la réponse de Paul est immédiate et directe. Il dit:

L'avantage est grand à tous égards. Car c'est aux Juifs tout d'abord qu'ont été confiées les paroles de Dieu (Romains 3.2).

Paul ne mentionne ici que le premier et le plus important des privilèges des Juifs. Il en indiquera d'autres plus loin dans l'Épître. C'est à eux que furent confiées les déclarations divines, c'est-à-dire les promesses et les commandements de Dieu. On pense tout d'abord à la Loi de Moïse qui leur fut donnée sur le mont Sinaï. Mais les premières promesses de l'Éternel qui concernent les Juifs ont été faites à Abraham, puis à ses descendants. Elles leur appartiennent en propre et beaucoup ne se sont pas encore accomplies.

En fait, l'Ancien Testament ne contient pas le moindre trait de plume annonçant l'Église en tant qu'institution; par contre, il prédit de manière répétée l'établissement d'un royaume qui sera dirigé par les Israélites et dans lequel ceux-ci conserveront leur distinction nationale. Les Évangiles parlent assez peu de l'Église, mais beaucoup du royaume à venir. Israël n'est pas l'ombre de l'Église, mais sa base, et Jésus en est la fondation. Une partie d'Israël en tant que peuple a encore un grand avenir dans le plan de Dieu.

Versets 3-4

Je continue le texte.

Que faut-il dire alors si certains leur ont été infidèles? Leur infidélité anéantira-t-elle la fidélité de Dieu? Loin de là ! Il faut que Dieu soit reconnu comme disant la vérité et tout homme qui s'oppose à lui comme menteur, car il est écrit: Tu seras toujours reconnu juste dans tes sentences; et tu seras vainqueur lorsque tu juges (Romains 3.3-4).

Paul répond à l'objection suivante: Si les Israélites ne sont sauvés que s'ils croient, et s'ils sont incrédules, alors Dieu ne tiendra pas ses promesses envers eux et reniera donc ce qu'il a promis. Il est vrai que la plupart des Juifs n'ont pas cru aux promesses de Dieu, mais ce n'est pas l'infidélité d'Israël qui annulera les garanties que l'Éternel a données à Abraham et à ses descendants. Dieu demeure fidèle malgré l'incrédulité des Juifs, un thème que Paul développera plus loin dans cette Épître.

L'échec du peuple choisi n'affecte en rien les promesses ou le plan de Dieu. Ainsi, Jésus est venu comme promis, il est devenu l'Agneau de Dieu comme cela avait été prophétisé, il est ressuscité et il reviendra comme il l'a lui-même affirmé. De plus, il y a toujours eu un petit reste d'Israélites fidèles à l'Éternel, depuis que la nation existe, jusqu'à Marie et Joseph, les parents de Jésus, et même encore aujourd'hui.

Versets 5-6

Je continue le texte.

Mais si notre injustice contribue à prouver que Dieu est juste, que trouvons-nous à dire? Dieu n'est-il pas injuste quand il nous fait subir sa colère?? Bien entendu, je raisonne ici à la manière des hommes.? Dieu injuste? Loin de là ! Autrement, comment Dieu pourrait-il juger le monde? (Romains 3.5-6).

Paul continue son argumentation avec de nouvelles questions qui relèvent d'un sophisme subtil. La première est: Si mon injustice met en valeur la fidélité infinie de Dieu, a-t-il encore le droit de me juger? Appliqué aux Juifs, cela donne: Si l'incrédulité des Israélites a servi à démontrer que l'Éternel est juste, sa colère contre eux n'est-elle pas injuste ? Non, c'est impossible, répond Paul. S'il en était ainsi, le Créateur devrait abdiquer son trône céleste; il ne pourrait pas être le juge de toute la terre. Or, il l'est par définition. Voici donc bien la preuve, dit l'apôtre, qu'il est un Dieu juste dans son essence et dans tout ce qu'il fait, ce qui inclut la manifestation de sa colère contre tous ceux qui sont coupables envers lui.

Le genre d'argument spécieux et hypothétique que soulève l'apôtre Paul et contre lequel il argumente, pourrait être utilisé pour défendre la conduite d'hommes comme Hitler ou Staline. En effet, on pourrait dire que bien qu'ils aient exterminé les Juifs, ils ne méritent pas le jugement divin parce qu'après tout ils n'ont fait que châtier le peuple de Dieu pour son infidélité. En réalité, on sait que les Assyriens ou les Babyloniens ont été éliminés par l'Éternel, justement parce qu'ils s'étaient attaqués aux Israélites et les avaient emmenés en captivité.

Versets 7-8

Je continue le texte.

Ou, dira-t-on encore, si mon mensonge fait d'autant mieux éclater la vérité de Dieu et contribue ainsi à sa gloire, pourquoi serais-je encore condamné comme pécheur? Et pourquoi ne pas aller jusqu'à dire: Faisons le mal pour qu'en sorte le bien? Certains, du reste, nous calomnient en prétendant que c'est là ce que nous enseignons. Ces gens-là méritent bien d'être condamnés (Romains 3.7-8).

La deuxième objection, que les opposants à l'apôtre Paul soulevaient, est celle-ci: si le mensonge de quelqu'un fait davantage éclater la vérité de Dieu, il ne peut pas en toute justice le condamner. Autrement dit, puisque Dieu tire profit de la faute humaine, comment peut-il se retourner et juger le coupable? Ces cas de conscience tordus font dire à l'apôtre: Ces gens-là méritent bien d'être condamnés. Toute suggestion que le Créateur est injuste en condamnant les fautes des hommes, est un blasphème à l'égard de la sainteté de Dieu, ce qui est particulièrement grave.

En résumé, et selon l'enseignement de l'apôtre Paul, face au jugement divin, les Juifs sont dans une position identique à celle des païens. Cette affirmation soulève trois objections fondamentales que Paul a souvent dû entendre dans les synagogues où il prêchait. Je les rappelle parce que le raisonnement de l'apôtre n'est pas simple à suivre. Si Paul a raison, la première objection est que les Juifs n'auraient aucun avantage par rapport aux païens; la seconde est que si Dieu les jugeait, il serait infidèle aux promesses qu'il a faites à leurs ancêtres à commencer par Abraham. En troisième lieu, il serait injuste de la part de Dieu de condamner les Juifs si leur incrédulité est utile à son projet et à révéler sa justice au monde.

Paul répond à ces objections en proclamant haut et fort que les Juifs ont de véritables privilèges, que Dieu se montrera fidèle à ses promesses quoi qu'il arrive et quelle que soit l'infidélité des Israélites, et que sa justice transparaît dans son jugement équitable de tout homme qu'il soit Juif ou païen; un thème que l'apôtre va maintenant développer.

Verset 9

Je continue.

Que faut-il donc conclure? Nous les Juifs, sommes-nous supérieurs aux autres hommes? Pas du tout. Nous avons, en effet, déjà montré que tous les hommes, Juifs ou non, sont également coupables (Romains 3.9).

Paul rappelle que Dieu n'accorde pas un traitement de faveur aux Juifs, car ils sont tout autant coupables que les païens; les uns et les autres sont sous l'empire du mal, l'emprise du péché et sous la condamnation qui en résulte.

Verset 10

Je continue.

L'Écriture le dit: Il n'y a pas de juste, pas même un seul (Romains 3.10).

C'est ici la première de 7 expressions condamnatoires par lesquelles Paul va appuyer ses affirmations. Ce premier réquisitoire sera suivi d'autres qui sont tirés de 6 passages de l'Ancien Testament selon l'ancienne version grecque, alors que les manuscrits ont été rédigés en langue hébraïque. Ceci pour dire qu'on peut avoir une entière confiance dans les traductions des textes hébreux; ils sont aussi fiables que les écrits originaux. Cet ensemble de 7 expressions condamnatoires, qui commencent avec: Il n'y a pas de juste, pas même un seul, n'est que le début de la plus longue chaîne de citations de toutes les lettres de Paul et qui va des versets 10 à 18.

Ce réquisitoire démontre que l'homme est atteint par le vice dans toutes les parties de son être et dans tous les domaines de sa vie. Tout être humain est pécheur sous trois aspects:

  • Premièrement, parce qu'il commet des fautes;
  • Ensuite, parce que c'est dans sa nature; il est né dans un état de révolte contre son Créateur,
  • et troisièmement, et ça c'est déjà plus difficile à comprendre, parce qu'il est un descendant d'Adam.

En effet, la désobéissance de mon premier parent m'est imputée au niveau légal. Paul l'expliquera en détail plus loin dans l'Épître.

Cette maladie spirituelle que les Textes Sacrés appellent le péché atteint tout être humain, mais ne s'exprime pas pour tous avec la même intensité; tout le monde n'a pas le diable au corps. Cependant aux yeux de Dieu, il n'y a pas un seul être humain qui soit juste selon ses critères. Or il faut être parfait, sans l'ombre de la moindre tache, pour entrer dans la présence de l'Éternel et de sa gloire. Comme je ne peux strictement rien faire pour être juste, Dieu m'offre gratuitement le salut qui consiste à ôter mes fautes et à me revêtir du vêtement blanc de la justice du Christ. Cependant, ce don est à prendre ou à laisser. Dieu ne me force pas à l'accepter, et je peux le refuser.

Le point de vue du Créateur est le suivant: C'est mon univers et tu vis sur ma planète; tu profites de mon soleil, de mon eau et de mon air. J'ai tout un programme pour ce monde et pour toi. J'ai aussi conçu un plan de salut qui est en accord avec ma nature et mon caractère. Tu es un pécheur, mais je veux te sauver et te donner la vie éternelle parce que je t'aime et à mes yeux tu as de la valeur. À toi de l'accepter ou de le rejeter; la balle est dans ton camp.


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