Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 14
Versets 20-21
Avec les vagues d'attentats suicides qui devinrent monnaie courante dès le début de ce troisième millénaire, force est de constater que certains n'hésitent pas à sacrifier leur vie pour proclamer avec éclat leurs convictions. Sans aller jusque-là, beaucoup seraient prêts à se battre pour défendre leur point de vue. Les chrétiens aussi ont leurs propres idées sur des points secondaires qui ne sont pas traités de manière directe dans les pages des Textes Sacrés. L'apôtre Paul a fait couler beaucoup d'encre pour dire et répéter que toute conviction en matière de libertés individuelles s'arrête là où commence un avis contraire de la part de celui qui est faible dans la foi. Ce ne sont pas mes opinions personnelles, mais l'amour du prochain qui doit dicter ma conduite chrétienne.
Verset 22
Je continue à lire dans le chapitre 14 de l'Épître de Paul aux Romains.
Garde tes convictions, pour ce qui te concerne, devant Dieu. Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même par ce qu'il approuve (Romains 14.22).
À propos des convictions personnelles dans les domaines où il existe des points de vue différents, Paul conclut: Cette ferme conviction qui est la tienne, tu te la gardes devant Dieu. En d'autres mots, un chrétien a le droit de penser comme il veut, mais il ne doit pas chercher à convaincre les autres, qui ont des scrupules plus rigides que lui, que son point de vue est le bon et qu'ils devraient changer d'avis. Les convictions sont personnelles et doivent le rester. Ensuite, l'apôtre considère que celui, qui comme lui, a une bonne conscience, a bien de la chance; il est heureux devant Dieu.
Toutes mes actions devraient être faites pour le Seigneur, avec entrain et une pleine conviction. Cela dit, je dois agir de manière telle que si je considère mon comportement en rétrospective je dois avoir la conscience bien nette et ne pas éprouver le moindre remord. Il y a diverses manières de se condamner soi-même. La première concerne ceux qui sont forts dans la foi, mais qui agissent sans tenir compte des faibles mal affermis dans ce qu'ils croient. Même dans des domaines secondaires comme le manger et le boire par exemple, les convictions personnelles se traduisent en comportements qui peuvent poser un gros problème à certains qui sont faibles dans leur foi.
La deuxième situation dans laquelle je me condamnerai moi-même concerne une mauvaise action que je regrette amèrement lorsque j'y repense. Beaucoup de chrétiens pensent qu'il n'y a aucun mal à boire un petit coup. Mais qu'advient-il s'il prend une grosse cuite? Fait intéressant, un passage très coloré du livre des Proverbes adresse justement cette situation. Je le lis:
Pour qui les: «Hélas, malheur à moi !»? Pour qui les querelles sans raison et les coups sans cause? Pour qui les yeux rouges? Pour ceux qui restent jusque tard à boire du vin, pour ceux qui sont en quête de vin parfumé. Ne couve pas de tes regards le vin vermeil quand il brille de son éclat dans la coupe: il descend si aisément, mais finit par mordre comme un serpent et te piquer comme une vipère. Tes yeux verront alors des choses étranges et tu laisseras échapper des paroles incohérentes, tu auras l'impression d'être couché en pleine mer, ballotté comme un matelot en haut d'un mât (Proverbes 23.29-34).
Hier, j'étais peut-être convaincu que je contrôlais la situation, que j'avais ce droit de faire ceci ou cela, mais je me suis laissé piéger. Et aujourd'hui, je sens comme une énorme masse de plomb peser sur l'estomac parce que j'ai terriblement honte de ma conduite d'hier. Je pourrais vous donner une longue liste de ce que vous et moi pourrions faire de mal avec conviction, et tout pleins de bonnes excuses, mais je laisse à votre imagination le soin de vous éclairer. Paul nous dit: Heureux celui qui ne se condamne pas lui-même par ce qu'il approuve. Oui, mais que faire si je me condamne?
L'histoire du fils prodigue répond à cette question. Ce jeune homme a pris son héritage et a tout dépensé comme il lui semblait bon. Je ne vous fais pas un dessin. Puis il s'est retrouvé dans la dèche, dans le plus grand désarroi et a dû garder un troupeau de porcs afin de subsister. On peut alors se demander quelle est la différence entre ce fils prodigue et ces cochons, car ils sont dans le même guêpier. Eh bien, aucune de ces bêtes ne pouvait dire: Ça pue ici, je vais me tirer de ce fumier, parce qu'ils étaient trop contents de se baigner dans le purin. Mais le fils, lui, a dit:
Je vais me mettre en route, j'irai trouver mon père et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre Dieu et contre toi (Luc 15.18).
Les non-chrétiens ne réalisent pas qu'ils sont dans le mal jusqu'au cou, tandis que le croyant qui se laisse aller à ses penchants naturels mauvais en est tout à fait conscient. Mais il y a une solution à son dilemme que l'apôtre Jean nous donne dans sa première lettre. Je le cite:
Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis (1Jean 1.9).
Verset 23
Je finis maintenant ce chapitre.
Mais celui qui mange tout en ayant des doutes à ce sujet est déjà condamné, car son attitude ne découle pas de la foi. Or tout ce qui ne découle pas de la foi est péché (Romains 14.23).
Voici une troisième manière de s'auto-condamner qui s'adresse aux faibles, à ceux qui sont mal affermis dans leur foi. Paul encourage chaque croyant à agir selon sa foi, ce qui revient à modeler sa conduite à la lumière de l'enseignement des Écritures. En effet, ce sont elles et non sa conviction intérieure qui doivent devenir le moteur de la vie chrétienne. Cela dit, le croyant qui a des doutes dans son esprit ne sachant pas, par exemple, s'il pourrait manger du boudin ou aller danser devrait éviter l'un comme l'autre.
Je dois croire à ce que je fais et comme le dit bien la sagesse populaire: Dans le doute, abstiens-toi ! Le danger pour le faible dans la foi est d'adopter la conduite du fort sans pour cela l'approuver, et donc d'aller contre sa conscience et se condamner lui-même. Le croyant affermi, quant à lui, est sommé de tout faire pour éviter par ses dires ou ses actions, d'offenser un frère mal affermi dans ce qu'il croit.
Chapitre 15
Introduction
Nous voici arrivés au chapitre 15 qui continue sur le thème de la conduite à tenir dans des domaines discutables, sur lesquels les Écritures ne prennent pas franchement position. Chacun doit agir selon ses convictions, sa conscience et surtout avec amour pour ceux qui sont mal affermis dans leur foi. C'est ce dernier principe que l'apôtre va développer davantage. Il a déjà dit que les chrétiens forts ne doivent pas mépriser, entraver ou juger la conduite des plus faibles. À partir de maintenant, il va exhorter les croyants à suivre l'exemple du Seigneur Jésus. En effet, le Christ est celui qui, plus que tout autre, a agi non pour lui-même, mais pour le bien de tous les gens qu'il a rencontrés. Il convient donc que tous ceux qui se disent chrétiens cherchent à l'imiter.
Verset 1
Je commence à lire.
Nous qui sommes forts dans la foi, nous devons porter les faiblesses de ceux qui ne le sont pas, sans chercher notre propre satisfaction (Romains 15.1).
L'apôtre Paul résume la discussion précédente en disant exactement: Nous qui sommes forts , sous-entendu dans nos convictions et notre conscience, nous devons continuellement supporter les faiblesses des non-forts. Ceux qui sont fermes dans leur foi ont le devoir de témoigner de la patience envers les autres, et à ne pas chercher à faire ce qui leur plaît. Un croyant ne doit pas se montrer égocentrique, mais se soucier du bien-être spirituel de ses frères. En somme, c'est l'amour du prochain qui doit déterminer mon comportement. Par exemple en France, tout le monde boit du vin à table même les chrétiens, pour la grande majorité du moins.
Mais tel n'est pas le cas des croyants issus d'une autre culture comme les Roumains par exemple. Eux ils sont convaincus que la consommation d'alcool ne devrait pas faire partie de la vie chrétienne. Si je vais en Roumanie, je ne vais pas me pointer avec une bouteille de champagne pour mon hôte et essayer de le convaincre qu'il a tort. Je n'irais pas non plus commander du vin dans un restaurant si je suis en compagnie de croyants, ce serait très mal faire et offenser Dieu.
Verset 2
Je continue à lire.
Que chacun de nous recherche la satisfaction de son prochain pour le bien de celui-ci, en vue de l'aider à grandir dans la foi (Romains 15.2).
Je suis convié à rechercher avant tout le bien d'autrui. Paul écrit cela dans plusieurs de ses lettres. Je cite un exemple:
Que chacun de vous, au lieu de songer seulement à lui-même, recherche aussi les intérêts des autres (1Corinthiens 10.24).
Par sa vie, l'apôtre était un exemple de dévouement aux autres. Il se pliait en quatre pour le bien-être spirituel de tous ceux qu'il rencontrait afin de les aider soit dans leur marche chrétienne, soit dans la découverte du salut. Je cite deux passages:
Agissez comme moi qui m'efforce, en toutes choses, de m'adapter à tous. Je ne considère pas ce qui me serait avantageux, mais je recherche le bien du plus grand nombre... je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus de gens possible à Jésus-Christ. Lorsque je suis avec les Juifs, je vis comme eux, afin de les gagner (1Corinthiens 10.33; 9.19).
Paul traite toujours des domaines flous sur lesquels les Écritures sont muettes, comme prendre l'apéro entre copains ou aller au cinéma, par exemple. Par contre, laissez-moi vous dire qu'aller en boîte de nuit serait une idée très malvenue à cause de la mauvaise réputation morale de ce genre d'endroit. Je cite une nouvelle fois l'apôtre Paul:
Gardez-vous de ce qui est mauvais, sous quelque forme que ce soit. En effet, nous avons à coeur d'avoir une conduite irréprochable, non seulement devant le Seigneur, mais aussi devant les hommes (1Thessaloniciens 5.22; 2Corinthiens 8.21).
Encore une fois, je dois tout faire par conviction et avec enthousiasme, la conscience libre et pour le bien des autres.
Verset 3
Je continue le texte.
Car le Christ n'a pas cherché sa propre satisfaction, mais il a dit, comme le déclare l'Écriture: Les insultes de ceux qui t'insultent sont retombées sur moi (Romains 15.3).
Paul utilise Jésus-Christ comme l'exemple suprême à imiter. Cette citation de l'Ancien Testament se trouve dans un contexte où il est question de quelqu'un qui subit l'outrage et le déshonneur à cause de son zèle pour Dieu. Comme le Christ, celui qui est affermi dans la foi est appelé à renoncer à satisfaire sa propre liberté. Tout au long de l'Évangile, le lecteur découvre que Jésus était constamment en train d'obéir à Dieu son Père dans tout ce qu'il faisait et disait. Je cite deux passages:
Je ne cherche pas à réaliser mes propres désirs, mais à faire la volonté de celui qui m'a envoyé. Oui, celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui est agréable (Jean 4.34; 8.29).
Verset 4
Je continue le texte.
Or tout ce qui a été consigné autrefois dans l'Écriture l'a été pour nous instruire, afin que la patience et l'encouragement qu'apporte l'Écriture produisent en nous l'espérance (Romains 15.4).
Cette espérance que mentionne l'apôtre concerne la gloire future du chrétien dans le royaume céleste. En conséquence, il exhorte ceux qui sont fermes dans la foi à la sagesse à ne pas tout miser sur le présent, mais à vivre continuellement avec l'éternité en vue. Il leur demande donc de restreindre l'exercice de leur liberté et de porter les faiblesses des autres. Du temps de Paul, les Écritures consistaient aux écrits de l'Ancien Testament. Mais pour nous aujourd'hui, l'expérience des croyants des siècles passés, que ce soient ceux de l'Ancienne comme de la Nouvelle Alliance, a pour but de donner aux chrétiens la patience dans l'épreuve, c'est-à-dire la fermeté devant l'adversité, ainsi que la consolation dans l'affliction.
En effet, au travers de la vie des personnages bibliques qui ont marqué leur époque, on distingue toujours la grâce de Dieu. Or cette même miséricorde divine est encore disponible dans le temps présent, car aujourd'hui est un jour de grâce pour quiconque veut bien se donner la peine de la demander. Au 4e chapitre du livre de la Genèse, il y a un tout petit passage que j'aime énormément et qui dit:
C'est alors que l'on commença à invoquer le nom de l'Éternel (Genèse 4.26).
Quel privilège extraordinaire qui nous est donné à vous comme à moi de pouvoir invoquer le Dieu créateur, d'avoir le droit de l'appeler à mon secours. Encore faut-il prendre le temps nécessaire pour ce faire, ainsi que pour lire, étudier et méditer les Écritures qui apportent la consolation. Or une rengaine continuelle qu'on entend est: je n'ai pas le temps. Et pourtant, on a tous le temps pour ce qu'on veut faire, n'est-ce pas? Et un jour, il me faudra bien subir le temps d'être malade et même de mourir même si cela ne me convient pas. De plus, ce n'est pas dans les gros titres du matin ou dans le journal télévisé du soir que je vais trouver de la consolation dans mes problèmes, l'encouragement dont j'ai besoin, et une espérance pour l'avenir. Au contraire, les nouvelles sont comme des jours de pluie déprimants qui n'en finissent plus, toujours mauvaises. Et puis le malheur des autres ne fait pas mon bonheur. Quand je prends l'avion un jour maussade et sombre, à peine a-t-on décollé que déjà nous volons au-dessus des nuages et de la grisaille, jouissant du soleil le plus radieux. Voilà à quoi ressemblent les Écritures parce qu'elles nous rapprochent de Dieu.
Versets 5-6
Je continue le texte.
Que Dieu, source de toute patience et de tout réconfort, vous donne de vivre en plein accord les uns avec les autres, conformément à l'enseignement de Jésus-Christ. Ainsi, d'un même coeur et d'une seule voix, vous célébrerez la gloire du Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ (Romains 15.5-6).
En dernière analyse, le réconfort provient de Dieu. Ce passage fait écho à un autre, toujours sous la plume de l'apôtre Paul, et dans lequel il invoque l'exemple du Christ comme source d'unité entre croyants. Je le lis:
Tendez à vivre en accord les uns avec les autres. Et pour cela, ayez le même amour, une même pensée, et tendez au même but. Ne faites donc rien par esprit de rivalité, ou par un vain désir de vous mettre en avant; au contraire, par humilité, considérez les autres comme plus importants que vous-mêmes; Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ (Philippiens 2.2-5).
Le but ultime de cette unité est que tous ensemble, unis par les mêmes sentiments intérieurs, et d'une seule voix, les croyants rendent gloire à Dieu.
Verset 7
Je continue.
Accueillez-vous donc les uns les autres, tout comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu (Romains 15.7).
Paul fait de la gloire de Dieu le but ultime des relations interpersonnelles entre chrétiens. Il a commencé cette discussion en s'adressant à ceux qui étaient fermes dans la foi, leur disant: Accueillez celui qui est mal affermi dans la foi, sans vous ériger en juges de ses opinions . Il termine son exhortation de la même manière, mais en l'élargissant à tous les croyants qui se doivent mutuellement un accueil chaleureux, suivant par là le modèle du Christ. Dans l'Évangile, Jésus a dit aux foules:
Venez à moi, vous tous qui êtes accablés sous le poids d'un lourd fardeau, et je vous donnerai du repos. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et je ne repousserai pas celui qui vient à moi (Matthieu 11.28; Jean 6.37).
Dans un chapitre précédent, l'apôtre a déjà souligné que le Seigneur nous acceptait tels que nous étions, alors que nous sommes à la fois faibles, impies, pécheurs et ennemis de Dieu. À la lumière de l'exemple divin, les chrétiens peuvent certainement accueillir ceux qui n'ont pas la même opinion qu'eux sur des questions secondaires; c'est la moindre des choses. Et pourtant, même les croyants du premier siècle, ceux de l'Église primitive, étaient pleins de préjugés et de favoritisme. Les tensions entre Juifs et païens étaient vives même entre ceux qui avaient foi en Jésus-Christ. De plus, dans certaines assemblées chrétiennes, les meilleures places étaient données à ceux qui étaient riches comme le fait remarquer l'apôtre Jacques que je résume:
Supposez, en effet, qu'un homme vêtu d'habits somptueux, portant une bague en or entre dans votre assemblée, et qu'entre aussi un pauvre en haillons. Si, voyant l'homme somptueusement vêtu, vous vous empressez autour de lui et vous lui dites: «Veuillez vous asseoir ici, c'est une bonne place !» tandis que vous dites au pauvre: «Tiens-toi là, debout, ou assis-toi par terre, à mes pieds», ne faites-vous pas des différences parmi vous, et ne portez-vous pas des jugements fondés sur de mauvaises pensées? (Jacques 2.2-4).
Tout être humain, croyant ou pas, riche ou pauvre, jeune ou vieux, infirme ou en bonne santé, a droit à mon respect parce qu'indépendamment de son état présent et de son statut social, il a une valeur infinie d'une part parce qu'il a été créé à l'image de Dieu, et d'autre part, parce que Jésus-Christ est descendu sur terre afin de le sauver en mourant pour lui.
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