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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
25/12/2024
Portion biblique:
Romains 13:2-14:1
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Chapitre 13

Verset 2

La soumission aux autorités de l'État a toujours été une source de tiraillements dans l'esprit des Français. Il faut dire que notre histoire ne se prête guère à faire confiance à ceux qui nous gouvernent. Ajoutez à ce feu l'huile constituée par les «affaires » de ces dernières années, comme on les appelle, et on obtient un immense brasier où on entend les craquements de rire des cyniques.

Pourtant, nos démocraties sont un modèle de perfection comparé à certains systèmes despotiques et anarchiques africains par exemple. Qu'il s'agisse d'une forme de gouvernement ou d'une autre, l'apôtre Paul demande à ses lecteurs de se soumettre aux autorités en place, car elles sont instituées par Dieu. En théorie du moins, elles ont pour objectif le bénéfice des citoyens.

Verset 3

Je continue à lire dans le chapitre 13 de l'Épître de Paul aux Romains.

Car ce sont les malfaiteurs, et non ceux qui pratiquent le bien, qui ont à redouter les magistrats. Tu ne veux pas avoir peur de l'autorité? Fais le bien, et l'autorité t'approuvera (Romains 13.3).

La tâche du gouvernement est de maintenir l'ordre et faire respecter la loi. S'il ne le fait pas, il ne remplit pas son rôle. Selon l'ordre normal et naturel des choses, les honnêtes citoyens n'ont rien à craindre des autorités. De plus, que celles-ci soient intègres ou corrompues, elles ont besoin de s'appuyer sur les bonnes gens, ceux qui travaillent et respectent la loi, pour continuer d'exister. C'est du suicide politique de la part de n'importe quel parti ou système que de s'attaquer aux personnes vertueuses, mais comme chacun sait, cela se fait couramment quand même, tellement les despotes sont stupides parce qu'aveuglés par leur arrogance.

Suite aux guerres de religion, quelque deux millions de Huguenots furent chassés de France. Cet exil affaiblit alors profondément le pays parce que ces protestants étaient en majorité des artisans, des hommes travailleurs qui connaissaient bien leur métier. Leur départ contribua aux succès de l'Angleterre qui devint la première puissance mondiale, aux dépens de la France.

Versets 4-5

Je continue le texte.

Car l'autorité est au service de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, redoute-la. Car ce n'est pas pour rien qu'elle peut punir de mort. Elle est, en effet, au service de Dieu pour manifester sa colère et punir celui qui fait le mal. C'est pourquoi il est nécessaire de se soumettre à l'autorité, non seulement par peur de la punition, mais surtout par motif de conscience (Romains 13.4-5).

Le magistrat est serviteur de Dieu, un concept quelque peu difficile à accepter pour nous Français. La vocation des autorités est d'accomplir la volonté divine en approuvant ceux qui font le bien. Leur pouvoir, utilisé convenablement, aide à prévenir la tyrannie et à exécuter la justice. Elle doit punir celui qui fait le mal et sème le désordre. Un chrétien a deux raisons de se soumettre aux autorités civiles, d'une part pour éviter la punition, et d'autre part afin d'obéir à ce que Dieu demande.

Cela dit, une question demeure: Quelle est, par motif de conscience, la juste attitude à adopter, lorsque les autorités renient ouvertement leur vocation et se font le complice du mal? À chacun de répondre en son âme et conscience.

Verset 6

Je continue.

C'est pour les mêmes raisons que vous devez payer vos impôts. Car ceux qui les perçoivent sont eux aussi au service de Dieu, dans l'exercice de leurs fonctions (Romains 13.6).

La responsabilité d'un chrétien à l'égard des institutions civiles implique plus que l'obéissance. L'apôtre répète encore une fois que les magistrats sont des serviteurs de Dieu, parce que le poste qu'ils occupent a été institué par décision du Créateur. Ces fonctionnaires méritent donc d'être soutenus par les impôts des citoyens. Même si je n'apprécie pas la façon dont mon argent est gaspillé, je dois quand même rendre à César ce qui lui est dû.

Ces paroles devaient être plutôt difficiles à avaler pour les chrétiens de Rome. Ceux issus du judaïsme en particulier avaient de très fortes hésitations à verser des impôts à une autorité païenne. À mon avis, quand cette lettre a été lue, elle a dû engendrer de très grosses discussions houleuses.

Verset 7

Je continue.

Rendez donc à chacun ce qui lui est dû: les impôts et les taxes à qui vous les devez, le respect et l'honneur à qui ils reviennent (Romains 13.7).

Bien qu'il y ait fréquemment des personnes indignes qui occupent des fonctions gouvernementales, je dois respecter leur position parce qu'ils l'ont reçue de Dieu. Quand j'étais à l'armée, je saluais tous les gradés indépendamment de leur dignité ou du genre de vie qu'ils menaient. Je leur accordais une marque de respect à cause de leur rang et de l'uniforme qu'ils portaient.

En conclusion de cette première partie du chapitre 13, on peut dire que le chrétien est quelqu'un qui manifeste humblement sa foi dans la vie concrète de tous les jours, dans ses relations avec les autres, qu'ils soient croyants ou non chrétiens, en mettant ses capacités à leur service, et toujours dans le souci du bien-être matériel et spirituel d'autrui. De plus, je suis appelé à adopter une attitude juste devant Dieu vis-à-vis de mes persécuteurs qu'il me faut pardonner et envers les autorités temporelles auxquelles je dois me soumettre.

Verset 8

Je continue le texte.

Ne restez redevables de rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres. Car celui qui aime l'autre a satisfait à toutes les exigences de la Loi (Romains 13.8).

La discussion des obligations des croyants à l'égard des autorités civiles amène Paul à parler des dettes des chrétiens les uns envers les autres. Dans ce passage, Paul n'interdit pas l'usage du crédit à condition bien sûr que je puisse assumer mes obligations. Mais si j'ai emprunté quoi que ce soit de mon voisin ou d'un ami, je dois le rendre, même un simple livre, un outil, ou que sais-je encore. Je suis appelé à ne rien devoir à autrui sinon de l'aimer.

La qualité de l'amour dont il est question n'a rien de sentimental, mais se mesure en actions bienveillantes à son égard, et cela, dans toutes les relations que je peux avoir avec lui, qu'elles soient d'ordre superficiel, professionnel, familial, amical ou intime. Cet amour-là est l'essence et l'accomplissement de la Loi parce que c'est la somme de tous les commandements.

Versets 9-10

Je continue.

En effet, des commandements comme: Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres, se trouvent récapitulés en cette seule parole: Aime ton prochain comme toi-même. Celui qui aime ne cause aucun mal à son prochain. Aimer son prochain, c'est donc accomplir toute la Loi (Romains 13.9-10).

Ces ordonnances précises proviennent de la partie sociale des dix commandements, celle qui a trait à mon rapport avec les autres. Les interdictions mentionnées par Paul sont respectivement les 7e , 6e , 8e et 10e commandements. Jésus les a redéfinis en allant bien au-delà de l'acte condamné par la Loi de Moïse. Ainsi, le péché d'adultère consiste à seulement désirer l'interdit, et si j'insulte mon prochain, je suis coupable de meurtre. Voler commence très tôt dans la vie.

Quand j'étais enfant, je prenais tous les bonbons que je trouvais, et plus tard ce furent les cerises de l'arbre du voisin. D'une manière générale, je me contente de ce que j'ai. Cependant, de temps en temps, j'en ai marre d'avoir une vieille bagnole et il m'arrive de désirer celle de quelqu'un d'autre. Je suis donc coupable sur toute la ligne, et vous? Après avoir cité ces 4 commandements, l'apôtre résume toute cette partie de la Loi en disant: Aime ton prochain comme toi-même. Cette phrase est une partie d'un texte de Moïse que je cite:

Tu ne te vengeras pas et tu ne garderas pas de rancune envers les membres de ton peuple, mais tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis l'Éternel (Lévitique 19.18).

Les rabbins juifs, tout comme le Seigneur Jésus, ont résumé la section sociale de la Loi comme Paul et Moïse. Je cite le passage:

Maître, quel est, dans la Loi, le commandement le plus grand? Jésus lui répondit:? Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C'est là le commandement le plus grand et le plus important. Et il y en a un second qui lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Tout ce qu'enseignent la Loi et les prophètes est contenu dans ces deux commandements (Matthieu 22.36-40).

Jésus considère la totalité de la Loi, aussi bien les devoirs de l'homme vis-à-vis de Dieu que ceux envers le prochain. Paul n'enseigne ici que l'aspect social de la Loi pour finalement répéter son affirmation fondamentale selon laquelle l'amour est l'accomplissement de la Loi de Moïse. Mais qui peut véritablement aimer de cette façon? Personne, si ce n'est Dieu lui-même au travers du Saint-Esprit dans la vie du croyant; lui seul en est capable. Je peux penser à un certain nombre d'offenses qui pourraient m'être faites, et qu'il me serait absolument impossible de pardonner. Seule une oeuvre surnaturelle de l'Esprit de Dieu en moi pourrait y parvenir.

Verset 11

Je continue le texte.

Faites ceci d'autant plus que vous savez en quel temps nous vivons. C'est désormais l'heure de sortir de votre sommeil, car le salut est plus près de nous que lorsque nous avons commencé à croire (Romains 13.11).

Paul fait ici allusion à la fin des temps, et au salut complet et définitif qui sera apporté aux croyants lors du retour du Christ. Il ne formule pas une critique de l'état spirituel des Romains, mais les encourage à la vigilance et au zèle spirituel comme le faisait aussi Jésus. Je cite un passage de l'Évangile:

Vous aussi, tenez-vous prêts, car c'est à un moment que vous n'auriez pas imaginé que le Fils de l'homme viendra. Heureux ce serviteur que le maître, à son retour, trouvera en train d'agir comme il le lui a demandé ! (Matthieu 24.44, 46).

Tout comme le Christ, Paul exhorte ses lecteurs à ne pas épouser les valeurs de leur siècle. Le piège qui les guettait est toujours le même; il consiste à désirer monter sur les marches du podium de ce monde, à jouer à qui a une belle voiture, une grande maison, un appartement en montagne et au bord de la mer, beaucoup d'argent en banque, la meilleure position sociale, ce jeu stupide: qui a le mieux réussi matériellement cette vie. Ce qui compte selon les Écritures, c'est de vivre comme serviteur de Dieu, de lui donner la première place dans sa vie.

Cela fait presque 2 000 ans que Paul écrivait ces lignes: le salut est plus près de nous que lorsque nous avons commencé à croire, et le Seigneur n'est toujours pas revenu pour établir son règne sur terre. Cependant, chaque jour qui passe nous rapproche de cet événement sans précédent.

Verset 12

Je continue le texte.

La nuit tire à sa fin, le jour va se lever. Débarrassons-nous de tout ce qui se fait dans les ténèbres, et revêtons-nous de l'armure de la lumière (Romains 13.12).

Paul décrit le temps présent comme la nuit parce que le Christ est absent sous forme visible, et que Satan est à l'oeuvre. Par contre, il considérait le retour de Jésus comme l'apparition d'un jour nouveau. Puisqu'il est de plus en plus proche, Paul exhorte à nouveau ses lecteurs à abandonner une fois pour toutes leurs mauvaises habitudes d'autrefois, et en adopter de nouvelles. Les chrétiens sont des soldats en guerre contre Satan, le prince du monde des ténèbres, et ils ont besoin d'être alertes et équipés pour le combat. L'armure de la lumière est décrite dans une autre lettre de Paul. Je cite le passage:

Revêtez-vous de l'armure de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre toutes les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste. Tenez donc ferme: ayez autour de la taille la vérité pour ceinture, et revêtez-vous de la droiture en guise de cuirasse. Ayez pour chaussures à vos pieds la disponibilité à servir la Bonne Nouvelle de la paix. En toute circonstance, saisissez-vous de la foi comme d'un bouclier avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du diable. Prenez le salut pour casque et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu (Éphésiens 6.11-12, 14-17).

L'armure de lumière sert à combattre le diable, l'ennemi du genre humain. Elle consiste non en un habit de fer, mais à mener une vie droite qui honore Jésus-Christ.

Versets 13-14

Je finis ce chapitre 13.

Vivons correctement, comme il convient en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans débauche ni immoralité, sans querelle ni jalousie. Revêtez-vous du Seigneur Jésus-Christ et ne vous préoccupez pas de satisfaire les désirs de l'homme livré à lui-même (Romains 13.13-14).

L'image de se dévêtir et de s'habiller est relativement fréquente dans les écrits de l'apôtre Paul. Après avoir endossé l'armure de lumière, le chrétien est sommé de revêtir la personne du Christ. Paul répète en fait ce qu'il a déjà dit, mais au lieu d'utiliser une image guerrière, il parle directement du style de vie. Tout ce qu'il énumère relève du mal et est le plus souvent pratiqué la nuit ou en cachette. Le chrétien a reçu un appel particulièrement élevé. Il doit en effet renoncer à se laisser modeler par les valeurs prônées par ce monde et vivre continuellement dans l'amour du prochain et dans l'attente vigilante du retour du Seigneur Jésus. C'est de cette façon qu'il plaira au Maître qui l'a enrôlé.

Chapitre 14

Introduction

Jusque-là, l'apôtre Paul a discuté des divers aspects des responsabilités du chrétien dans ses relations interpersonnelles. Cependant, il n'a évidemment pas fait un tour tous azimuts de toutes les situations de vie possibles et imaginables. Et c'est justement là que le bât blesse. En effet, tous les chrétiens ne voient pas les choses de la même façon et certains aiment bien couper les cheveux en quatre. La grande tentation de l'homme en général et du croyant en particulier, c'est l'orgueil. Ceux qui croient être spirituellement plus élevés ont donc tendance à vouloir se dissocier des autres qu'ils considèrent comme mondains. Ils justifient leur action en se proclamant consacrés ou séparés pour Dieu. Si je refuse de participer à une beuverie par exemple, parce que les Textes Sacrés condamnent l'excès d'alcool, alors je fais bien.

Par contre, si je critique un croyant parce qu'il va à la pêche le dimanche, alors je me pose en juge d'une action qui n'est pas condamnée par les Écritures. Le problème réside dans le fait qu'il existe deux domaines distincts de comportements. Dans l'un, les commandements divins sont extrêmement clairs et précis, et ce sont eux qui condamnent l'action réprouvée. Ainsi, le chrétien doit se soumettre aux institutions légales en place et donc payer ses impôts que ça lui plaise ou pas.

Dans le domaine moral, je dois suivre non seulement les dix commandements, mais encore les préceptes que Jésus-Christ a donnés lors de son Sermon sur la Montagne. Ce sont par exemple les interdictions qui concernent l'adultère, l'idolâtrie, le meurtre, le vol, le faux témoignage, la convoitise, la jalousie, l'ivrognerie et bien d'autres encore. Non seulement je ne dois faire aucun mal à mon prochain, mais je suis appelé à l'aimer comme moi-même, selon les paroles mêmes de Jésus. Cette exhortation du Seigneur fait suite au commandement le plus important qui est:

Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta pensée (Matthieu 22.37).

C'est dire l'importance de l'amour du prochain. Dans ce premier domaine des comportements, c'est blanc ou noir. Cela dit, les choses sont bien plus floues dans la sphère des préférences personnelles qui ne font pas l'objet d'un enseignement spécifique de la part des Écritures. Au lieu de blanc ou noir, l'horizon est plutôt gris. Par exemple dans les régions du globe où on cultive le tabac, les chrétiens fument et ne voient pas où est le problème. Par contre, certains de ces mêmes croyants pratiquent la ségrégation des sexes sur les plages, n'iront jamais danser, voir un film au cinéma ou boire une goutte d'alcool, car ils considèrent de telles pratiques comme une faute grave à l'égard de Dieu. Selon son lieu géographique, certaines choses sont permises et d'autres pas. Je crois que c'est Voltaire, qui a dit: Vérité en deçà du Rhin, mensonge au-delà !

Pendant mes études supérieures, j'avais un ami qui venait d'un milieu chrétien plutôt strict qui m'a raconté l'histoire suivante. Un jour, les responsables de son Église sont allés voir un chef de famille pour lui annoncer que sa fille de 18 ans vivait dans le péché. Qu'est-ce à dire? Eh bien, voilà, ont-ils expliqué, elle porte des talons beaucoup trop hauts ! Ni une ni deux, le bon père s'est empressé d'aller chercher une hache et les souliers de sa fille, puis a demandé aux responsables de lui indiquer exactement à partir d'où sur le talon commençait le péché. Il faut faire très attention à ne pas juger autrui sur des questions discutables qui relèvent de la liberté individuelle. Honnies soient les saintes nitouches qui mal y disent !


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