Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 12
Versets 15-16
L'idée que Monsieur tout le monde se fait d'un chrétien n'est généralement pas très flatteuse. Il s'imagine quelqu'un qui est toujours fourré à l'église, qui allume des cierges ou comme on disait quand j'étais jeune; une grenouille de bénitier. Ce point de vue étonne quand on considère l'enseignement du Nouveau Testament qui prône une vie de vertu. Dans la partie qui traite de la vie chrétienne pratique, l'apôtre nous donne toute une série d'exhortations qui, si elles étaient unilatéralement suivies, élimineraient toutes les souffrances que les êtres humains s'infligent les uns aux autres. Paul va d'abord aborder les rapports que les croyants devraient entretenir avec ceux qui n'ont pas la foi.
Verset 17
Je continue à lire dans le chapitre 12 de l'Épître aux Romains.
Ne répondez jamais au mal par le mal. Cherchez au contraire à faire ce qui est bien devant tous les hommes (Romains 12.17).
Répondre au coup par coup, oeil pour oeil et dent pour dent, ce sont les valeurs habituelles du monde. Lorsque sonne l'heure d'aller à l'école primaire, les petits anges sont déjà des combattants aguerris, ayant appris très tôt que la bagarre faisait partie des comportements normaux de la vie. Ils ont appris à manier le poing, le coude et le coup de pied avec leurs petits camarades, et se sont fait les dents et les ongles sur leurs frères et soeurs. La non-violence est une philosophie respectable, mais aussi la ligne de conduite du croyant qui refuse de se laisser modeler par les valeurs de la société. La recherche de ce qui est bien, dans le sens de bon, noble et honorable devrait faire la poursuite de celui qui se dit chrétien.
Ce qui est bien devant Dieu, c'est vivre d'une manière honnête et droite vis-à-vis de mon entourage, dans le cadre de mon travail et à l'égard de la société en général. Suis-je digne de confiance, est-ce que je tiens ma parole, dis la vérité et paie mes dettes? Ces comportements font partie d'une vie chrétienne digne de ce nom.
Verset 18
Je continue.
Autant que possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous les hommes (Romains 12.18).
Cette exhortation fait penser à une parole que Jésus a prononcée dans le Sermon sur la Montagne. Je la lis:
Heureux ceux qui répandent autour d'eux la paix, car Dieu les reconnaîtra pour ses fils (Matthieu 5.9).
Cela dit, Paul reconnaît qu'il n'est pas toujours possible d'atteindre l'harmonie avec les autres; il y a des gens qui vous cherchent constamment des poux; ils ont des histoires avec tout le monde, et si je me trouve sur leur passage, j'aurai moi aussi des problèmes avec eux. Je dois faire de mon mieux et oeuvrer pour la paix autour de moi, mais je ne réussirai pas toujours. Le livre des Proverbes dans l'Ancien Testament a beaucoup à dire concernant ce sujet. Je cite deux passages:
La joie est pour ceux qui conseillent la paix. Si un homme sage conteste avec un insensé, il aura beau se fâcher ou rire, la paix n'aura pas lieu (Proverbes 12.20; 29.9).
Versets 19-20
Je continue le texte.
Mes amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car il est écrit: C'est à moi qu'il appartient de faire justice; c'est moi qui rendrai à chacun son dû. Mais voici votre part: Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger. S'il a soif, donne-lui à boire. Par là, ce sera comme si tu lui mettais des charbons ardents sur la tête (Romains 12.19-20).
Face à l'offense, le croyant est appelé à remettre ses griefs au Seigneur, au lieu de s'enfermer dans sa colère; et si l'occasion se présente, il doit rechercher le bien de son offenseur. Jésus a enseigné la même chose dans le Sermon sur la Montagne. Je le cite:
Vous avez appris qu'il a été dit: «oeil pour oeil, dent pour dent.» Eh bien, moi je vous dis: Ne résistez pas à celui qui vous veut du mal; au contraire, si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut te faire un procès pour avoir ta chemise, ne l'empêche pas de prendre aussi ton vêtement (Matthieu 5.38-40).
On raconte l'histoire du bagarreur irlandais qui venait juste de devenir chrétien et qui lisait les paroles de Jésus. Un de ses congénères avec qui il avait eu des histoires l'ayant appris vint le voir et sans prévenir lui envoya un grand coup de poing à la figure. Notre ami interloqué chancela, se remit debout et tendit l'autre joue. L'autre n'en crut pas ses yeux, mais lui administra une autre pêche magistrale. Puis il croisa les bras en souriant d'une oreille à l'autre. Mais soudainement, l'Irlandais lui sauta dessus, le saisit par le col et lui administra la raclée de sa vie. Ahuri et étendu à terre, ce dernier demanda des explications. L'Irlandais lui expliqua que Jésus ordonnait effectivement de tendre l'autre joue, mais n'avait pas donné d'autres instructions après cela.
Le refus de la vengeance personnelle n'est pas une marque de démission sociale, car selon les Écritures, c'est aux autorités civiles que Dieu a délégué le pouvoir d'exercer, temporellement sa colère. Et puis de toute façon, le jugement divin pèse aussi sur l'offenseur. Déjà dans l'Ancien Testament, l'Éternel a promis à son peuple:
À moi la vengeance, c'est moi qui rétribuerai (Deutéronome 32.35).
En conséquence, à la lumière de la promesse de Dieu de prendre ma défense, je suis exhorté à exercer la miséricorde envers mes ennemis, et à répondre au mal par l'amour chrétien. Si j'adopte un comportement empreint de bonté à l'égard de celui qui m'a offensé, peut-être que tourmenté par le remord, il se repentira de ses mauvaises actions. Les Égyptiens comprenaient très bien le rôle de la conscience. Ils avaient créé un rituel au cours duquel une personne manifestait sa repentance en portant un plateau de charbons ardents sur la tête.
Mais si je prends les choses en main, si j'opte pour une vendetta personnelle, je mets le Seigneur hors circuit et ne marche plus par la foi. Je me rends bien compte qu'une telle démarche est bien plus facile à enseigner qu'à mettre en pratique, surtout si j'ai la dent dure et que je me trouve dans le feu de l'action. L'apôtre Paul reconnaissait aussi cette difficulté, c'est pourquoi, dans une autre Épître, il écrit:
Laissez le Saint-Esprit diriger votre vie, et vous n'obéirez pas aux désirs qui animent l'homme livré à lui-même. Puisque l'Esprit est la source de notre vie, laissons-le aussi diriger notre conduite (Galates 5.16, 25).
En fin de compte, c'est une décision de ma volonté de laisser Dieu agir ou de me venger moi-même.
Verset 21
Je finis ce chapitre.
Ne te laisse jamais dominer par le mal. Au contraire, sois vainqueur du mal par le bien (Romains 12.21).
Tout au long de cette section, l'apôtre a équilibré ses exhortations en présentant tour à tour des commandements positifs et négatifs. Il fait de même avec sa conclusion. Ce monde dans lequel nous vivons est dominé par le mal. Je me souviens d'avoir suivi un cours sur la théorie des types logiques et la question posée était: Le monde est-il méchant, ou bien la méchanceté se trouve-t-elle dans le monde? Personne ne contestera la seconde affirmation comme quoi le mal est autour de nous, mais qu'en est-il de la première qui dit que le mal est partout? Il est évident que de bonnes choses ont lieu ici-bas, qu'il existe beaucoup de gens bien, même s'ils ne sont pas chrétiens.
Cela dit, de nombreux passages des Textes sacrés déclarent sans ambages que tout le système de ce monde dans lequel nous habitons est sous la domination de Satan. Ça peut vous faire sourire, mais les textes bibliques ne rigolent pas. En effet, dans l'univers, il existe plusieurs sphères du pouvoir. Bien qu'il n'en soit pas question dans l'Épître aux Romains, dans d'autres passages des Écritures, il est question des autorités célestes aussi bien bonnes que mauvaises. Celles qui sont au service de Satan s'opposent à Dieu et agissent dans les coulisses des pouvoirs humains. Je lis quelques versets du Nouveau Testament:
Nous savons que le monde entier est sous la coupe du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans les lieux célestes (1Jean 5.19; Éphésiens 6.12).
Je dis ça sans pourtant être du genre à voir le diable partout, car personnellement je ne l'ai jamais rencontré. Comme je fais partie du menu fretin ici-bas, je ne présente aucun intérêt pour lui. Par contre, Satan laisse sa carte de visite dans les chancelleries des pays qu'il considère importants. Tout ceci pour dire que le croyant ne doit pas se conduire selon la logique de ce monde qui danse au rythme du diable qui mène le bal. Au lieu de haine et de vengeance, je suis appelé à pardonner et à aimer même mes ennemis.
Chapitre 13
Introduction
Nous voici arrivés au chapitre 13 qui continue les exhortations de l'apôtre Paul concernant les obligations très concrètes des chrétiens. Il va commencer par le devoir d'obéissance aux autorités civiles. Nous sommes tous bien conscients de la juridiction politique qui nous gouverne au niveau local et national et qui est une institution humaine. C'est dans le livre de la Genèse et dans le domaine de la justice que cette idée apparaît. Je lis le passage:
Quant à votre sang à vous? celui qui est votre vie? j'en demanderai compte à quiconque le répandra, que ce soit un animal ou un homme. Je demanderai compte à chaque homme de la vie de son semblable. Dieu a fait l'homme pour être son image: c'est pourquoi si quelqu'un répand le sang d'un homme, son sang à lui doit être répandu par l'homme (Genèse 9.5-6).
Ce texte est la première mention de l'ordonnance divine qui impose la peine capitale. Je sais bien que cette justice expéditive répugne beaucoup de gens par ailleurs très sincères dans leurs croyances. Il faut cependant reconnaître que nous subissons sans nous en rendre compte, l'influence d'une société dont les valeurs traditionnelles judéo-chrétiennes sont en pleine dérive. Le texte que j'ai lu enseigne que celui qui commet un meurtre doit payer de sa vie son acte, parce qu'en tuant son prochain créé à l'image de Dieu, il a perpétré un crime de lèse-majesté envers le Créateur.
De nos jours, dans les pays dits civilisés, et même dans ceux où certains assassins sont quelques fois mis à mort, le courant philosophique a inversé le mal et le bien. C'est ainsi qu'on éprouve une sorte de sympathie morbide pour le coupable d'un crime de sang dont l'histoire à la télé nous divertit, et en même temps de l'indifférence condescendante à l'égard de la victime. Tout ceci pour dire que celui qui appartient à Jésus-Christ a deux passeports pour ainsi dire. Il est citoyen du ciel, et en même temps, durant sa vie terrestre, il est ressortissant et contribuable d'un pays donné.
Bien sûr, il y a toujours des exceptions, des gens sans patrie comme ceux qui sont apparus ces dernières années et qui portent le nom de sans-papiers. Cela dit, les Écritures enseignent que chacun d'entre nous, chrétien ou pas, a une responsabilité envers le gouvernement de ce bas monde. Lorsque Jésus était sur terre, à un moment donné les chefs religieux lui ont tendu un piège de plus en lui demandant:
Eh bien, dis-nous, si oui ou non, nous avons le droit de payer des impôts à César? Connaissant leur fourberie, Jésus leur répondit:? Montrez-moi une pièce d'argent ! De qui porte-t-elle l'effigie et l'inscription?? De César.? Eh bien ! leur dit-il, rendez à César ce qui revient à César, et à Dieu ce qui revient à Dieu (Luc 20.22-25).
Le chrétien a un double devoir, un spirituel envers Dieu et un laïque vis-à-vis des autorités civiles. En effet, les fonctionnaires de l'État qui nous gouvernent et nous obligent à payer des impôts ont été mis en place par Dieu. Cela reste vrai même lorsqu'ils sont corrompus et réclament haut et fort nos sous pour se remplir les poches au passage. C'est Dieu qui a établi aussi bien les institutions politiques, que les hommes qui me gouvernent, que ce soit Monsieur le Maire ou le Premier Ministre.
Je sais bien que ces propos peuvent faire bondir; d'ailleurs, je m'offusque moi-même. Cependant, il y a de nombreux passages des Écritures qui les soutiennent. Mais en est-il de même des tyrans et autres despotes de ce monde? Je lis un texte de l'Ancien Testament qui répond à cette question:
Cette sentence est un décret de ceux qui veillent, Cette résolution est un ordre des saints, Afin que les vivants sachent que le Très-Haut domine sur (toute) royauté humaine, Qu'il la donne à qui il lui plaît, Et qu'il y élève le dernier des hommes (Daniel 4.14).
Au travers de l'histoire humaine, il y a eu des quantités de peau de vache qui ont accédé au pouvoir. D'après les Écritures, leur ascension n'a pas été le fruit du hasard ou d'un mauvais concours de circonstances, mais voulue de Dieu. Moi aussi je trouve ça choquant. Le problème de la souveraineté divine se pose à nouveau. Oui ou non, est-il le maître dans son univers? L'apôtre Paul n'hésite pas un instant et répond par un oui franc et massif. De plus, dans une autre Épître, il ordonne aux chrétiens de prier pour ceux qui sont aux rênes de l'État. Je lis le passage:
Je recommande en tout premier lieu que l'on adresse à Dieu des demandes, des prières, des supplications et des remerciements pour tous les hommes. Que l'on prie pour les rois et pour tous ceux qui sont au pouvoir, afin que nous menions une vie paisible et tranquille (1Timothée 2.1-2).
Verset 1
Je commence maintenant à lire le chapitre 13 de l'Épître aux Romains.
Que tout homme se soumette aux autorités supérieures, car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été mises en place par Dieu (Romains 13.1).
Le gouvernement civil, tout comme la famille, est une idée de Dieu afin que sa création soit structurée et ordonnée. Ces autorités devraient être au service du bien, mais à cause de la corruption du péché, elles renient très vite leur vocation, leur service divin et deviennent tyranniques comme chacun sait. Chaque page de n'importe quel livre d'histoire l'atteste. Lorsque l'apôtre écrit cette Épître, Rome était la capitale impériale, le siège du gouvernement civil de l'Empire. En tant que résidents de la ville, les premiers lecteurs de Paul étaient conscients aussi bien de la gloire que de la honte de leur capitale à l'époque de Néron qui régna de 54 à 68 ap. J-C.
Comme ces chrétiens étaient également citoyens du royaume de Christ, l'apôtre discute à juste titre de la relation du citoyen avec les autorités civiles. Par sa longueur et les détails précis qu'elle renferme, cette discussion est le passage clé du Nouveau Testament sur ce sujet.
Verset 2
Je continue.
C'est pourquoi celui qui s'oppose à l'autorité lutte contre une disposition établie par Dieu, et ceux qui sont engagés dans une telle lutte recevront le châtiment qu'ils se seront attiré (Romains 13.2).
Celui qui s'oppose à l'autorité en place, les anarchistes et les autres prennent position contre l'ordonnance divine. En agissant ainsi, ils se rebellent contre Dieu et attirent une malédiction aussi bien civile que divine sur eux-mêmes. Ce passage semble exclure la possibilité pour un chrétien de renverser l'ordre établi même si celui-ci est despotique. D'une manière générale, le croyant est appelé à prendre position pour la loi, l'ordre, l'honnêteté et la justice.
La soumission aux autorités n'implique cependant pas qu'on ne dénonce pas leurs travers, la corruption et l'injustice comme l'ont souvent fait les prophètes de l'Ancien Testament, ou qu'on les laisse commettre tout abus sans protéger l'innocent en utilisant l'arsenal légal ou les circonstances. Dans ces cas-là, l'obéissance aux ordonnances divines passe avant la soumission aux autorités.
Cela dit, Jean-Baptiste fut décapité par le tyran Hérode, Jésus-Christ fut crucifié par l'opportuniste politique Ponce Pilate, et l'apôtre Paul fut exécuté par Néron, une vraie bête sanguinaire. Et pourtant, aucun d'entre eux n'a essayé de changer le système politique de l'époque. En effet, le christianisme n'a pas été conçu comme une force au service des démocraties, ou pour nettoyer les villes des suppôts de Satan, ceux qui trafiquent et tuent les innocents. Paul n'a jamais parlé des conditions déplorables des prisons romaines qu'il visitait régulièrement en tant que prisonnier.
Le rôle de l'Église est de propager la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. C'est avant tout une puissance pour sauver l'homme de sa condition spirituelle décadente. Le christianisme vise à changer un à un, tous ceux qui composent la société, que celle-ci soit d'une couleur ou d'une autre.
La source de tous les problèmes se trouve dans le coeur de l'homme, qu'il soit président, roi, barman, terroriste, ou clochard. Jésus est venu pour opérer un miracle intérieur, celui de la nouvelle naissance, au niveau de la personne humaine. Les exemples abondent où des gens pervers ont été totalement transformés après avoir accepté Jésus dans leur coeur. Alors, ils ont oeuvré dans la légalité à réformer ce qui était corrompu. C'est ainsi que l'esclavage fut éventuellement aboli.
Quant aux institutions politiques, un jour le Christ va revenir pour les balayer toutes de son souffle puissant et établir par la force son royaume de 1 000 ans sur terre. Alors la Justice, la vraie, l'absolue, emplira enfin la terre.
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