Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 8
Introduction
Je me suis laissé dire que le premier remède utilisé contre une des formes de leucémie avait une origine occulte. Je veux dire par là que c'était une plante que les guérisseurs de Madagascar utilisaient pour traiter autre chose. Et il en serait de même pour d'autres médicaments. Les laboratoires pharmaceutiques ne s'embarrassent pas de scrupules tant qu'il y a de l'argent à gagner. C'est un peu le même genre de sujet qui est traité dans le chapitre 8 de la première Épître que Paul adresse à l'Église de Corinthe. Seulement, il ne s'agit pas de drogues pour se soigner, mais de viande à manger qui provient d'animaux offerts en sacrifice aux idoles, ce qui revient à dire aux démons.
Aujourd'hui, le régime alimentaire est autant un sujet de controverse que le mariage et le divorce. Les adeptes du Nouvel Âge sont généralement végétariens pour diverses raisons, mais à l'origine c'était à cause d'une vision théologique du monde. Il y a bien sûr les vaches sacrées vénérées par les Hindous et aussi les adeptes du panthéisme qui voient dieu présent partout et en tout et particulièrement dans tout être vivant. Et puis dans le christianisme, il y a ceux qui considèrent que boire du vin est mal faire, tandis que d'autres ne mangeraient jamais de boudin. Un certain régime alimentaire fait partie intégrante de la plupart des sectes religieuses quelles qu'elles soient.
Dans l'Ancien Testament, la Loi de Moïse dresse une liste d'animaux purs, propres à être consommés, et d'autres impurs qui ne pouvaient en aucun cas servir de nourriture. Les Israélites pouvaient manger du mouton, de la vache ou de la chèvre, certains oiseaux et les poissons munis d'écailles et de nageoires, mais pas d'âne, de porc, d'anguille, d'aigle ou de corbeau, par exemple. Pour Israël, ce régime alimentaire était un signe d'appartenance à l'Éternel. Je cite le passage:
Vous êtes les enfants de l'Éternel votre Dieu: vous ne vous ferez donc pas d'incision sur le corps ni de tonsure sur le front de votre tête. Vous êtes, en effet, un peuple saint pour l'Éternel votre Dieu, et l'Éternel vous a choisis parmi tous les peuples répandus sur la surface de la terre pour que vous lui apparteniez comme un peuple précieux. Vous ne mangerez rien d'abominable (Deutéronome 14.1-3).
Maintenant que l'humanité est sous la Nouvelle Alliance, ces restrictions ont été levées. Cependant, certaines choses sont toujours à prescrire comme les abus de tout ordre que ce soit l'alcool ou les aliments. Je me souviens d'un jour à la veille de la Saint-Valentin où j'étais dans un pays anglo-saxon à faire des achats dans un certain magasin. Il s'y trouvait une douzaine d'hommes qui voisinaient la trentaine et qui cherchaient un cadeau de dernière minute. Ils étaient bien habillés, mais tous avaient de la bedaine.
Cela dit, dans le domaine alimentaire, le Nouveau Testament donne assez peu d'instructions spécifiques, mais laisse à chacun le soin de choisir librement en son âme et conscience, pourrait-on presque dire, ce qu'il veut manger en faisant simplement usage de bons sens. Sous nos tropiques, moi personnellement, je ne mangerais jamais une des larves qui envahissent mon jardin. Cependant, j'ai entendu dire que dans certains coins d'Afrique les autochtones consomment certaines de ces bestioles frites. Il paraît aussi qu'elles ont un goût de noisette et sont très riches en protéines. Je crois que dans une telle situation je m'en mettrais bien une sous la dent.
Les opinions en ce qui concerne la liberté chrétienne varient grandement d'un coin à un autre de la planète. Dans certains états du sud des États-Unis, les croyants considèrent scandaleux qu'hommes et femmes soient ensemble sur une même plage, mais ne trouvent rien à redire concernant l'usage du tabac. Ailleurs, les chrétiens considèrent que c'est un péché que de fumer, mais la baignade entre filles et garçons ne pose pas de problème.
Pour terminer ces préliminaires, il faut savoir que le meilleur endroit à Corinthe pour acheter un bifteck était la boucherie qui était attachée au temple. Les gens qui offraient des animaux aux idoles apportaient ce qu'ils avaient de mieux, des bêtes élevées au grain, dirait-on aujourd'hui, bien soignées et bien grasses. Une fois la bête égorgée en l'honneur de la fausse divinité, une partie de l'animal était brûlée. Le reste était dépecé et une partie revenait aux prêtres tandis que le reste entrait dans le commerce local et était vendu au marché. Certains Corinthiens qui avaient eu l'habitude de faire leur marché dans les rues adjacentes au temple étaient devenus chrétiens.
Alors maintenant se posait à eux un problème de conscience. Ils pensaient qu'ils n'avaient plus le droit de consommer de la viande provenant d'un animal offert à une idole parce qu'ils croyaient que d'une certaine manière ils entraient en communion avec la fausse divinité. Mais ce point de vue n'était pas partagé par tous. D'autres Corinthiens devenus eux aussi croyants n'attachaient aucune importance à l'origine de leur bifteck, ce qui choquait le premier groupe. Cette différence d'opinion était encore une autre source de division dans l'Église.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 8 de l'Épître aux Corinthiens.
Passons au problème des viandes provenant d'animaux sacrifiés aux idoles. «Nous possédons tous la connaissance voulue,» dites-vous. C'est entendu, mais cette connaissance rend orgueilleux. L'amour, lui, fait grandir dans la foi (1Corinthiens 8.1).
Un autre dicton des Corinthiens était: Nous possédons tous la connaissance voulue ! Ceux qui croient savoir quelque chose ont la fâcheuse tendance à gonfler la poitrine avec un air de «M'as-tu vu? » En ce qui concerne certains responsables de cette Église, leur problème était double. D'une part, ils ne savaient pas grand-chose du monde spirituel et comment se conduire, et d'autre part, croyant connaître, ils étaient devenus hautains. Cette attitude se retrouve aujourd'hui dans tous les domaines. Il faut bien admettre qu'au regard de l'immensité de l'univers qui nous entoure, nos connaissances sont fort réduites dans n'importe quelle branche scientifique.
De plus, la majorité des savants, lorsqu'ils faisaient des études, ont appris qu'une personne respectable ne croyait pas en l'existence d'un Créateur, mais que l'univers s'était fait tout seul comme ça. Ce n'était pas l'oeuvre du Saint-Esprit comme l'enseigne la Genèse, parce qu'un tel point de vue qui fait sourire est pour les ignares; ce n'est pas par magie non plus parce que ça ne fait pas sérieux. Alors, tout s'est fait par chance. Les préjugés du monde scientifique empêchent les chercheurs d'être vraiment objectifs dans leur quête scientifique.
Dans le domaine spirituel, la situation est encore pire au vu des quelque 2 500 systèmes de croyances, religions et sectes que se partage l'humanité. Ceux qui ont foi dans la véracité des Textes Sacrés ont une vision juste de la réalité, mais une connaissance infinitésimale du monde spirituel et céleste. Plus j'avance dans ma compréhension des Écritures, et plus je prends conscience de mon ignorance.
Finalement, je sais vraiment très peu de choses concernant la dimension spirituelle qui m'entoure ici-bas dans mon bocal espace-temps, et encore moins sur le royaume de Dieu dans l'au-delà. L'apôtre Paul, à cause des révélations divines qu'il avait reçues, était sans aucun doute l'homme le plus érudit qui n'ait jamais existé pour tout ce qui touche la connaissance et la compréhension des vérités spirituelles. Et pourtant à ses yeux, ce qui compte avant tout c'est l'amour ce qu'il va développer plus loin dans cette Épître.
Versets 2-3
Je continue le texte.
Celui qui s'imagine avoir de la connaissance ne connaît pas encore comme on doit connaître. Mais celui qui aime Dieu, celui-là est connu de Dieu (1Corinthiens 8.2-3).
Non seulement ce qu'on peut savoir à propos de Dieu et de son royaume est très limité, mais ces Corinthiens auraient dû savoir que l'amour pour Dieu et pour les autres est la marque de la vraie connaissance. Or, leur comportement montre qu'il n'en était pas du tout ainsi. Dieu prend note de ceux qui l'aiment et pas de ceux qui s'enorgueillissent de ce qu'ils pensent savoir de lui.
Verset 4
Je continue.
Au sujet de la question: «Peut-on manger des viandes sacrifiées aux idoles?», nous savons qu'il n'existe pas d'idoles dans l'univers et qu'il n'y a qu'un seul Dieu (1Corinthiens 8.4).
Ici encore, Paul cite une affirmation des Corinthiens, qu'il approuve, bien entendu. Les idoles sont du vent; elles n'ont aucune valeur et ne sont d'aucun secours. En conséquence, la viande des animaux sacrifiés aux fausses divinités n'est pas contaminée; il ne se passe rien. Aussi, le chrétien qui sait cela peut se rendre au marché, acheter de la viande de premier choix sans s'inquiéter de son origine, et la manger sans conséquence néfaste.
Versets 5-6
Je continue.
Certes, bien des êtres célestes ou terrestres sont considérés comme des divinités, de sorte qu'il y a de nombreux dieux ou seigneurs. Mais pour ce qui nous concerne, il n'y a qu'un seul Dieu: le Père, de qui toute chose vient, et pour qui nous vivons, et il n'y a qu'un seul Seigneur: Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes (1Corinthiens 8.5-6).
Le panthéon des Grecs et des Romains, ainsi que tous les dieux des religions à mystères, auxquels il faut ajouter les 330 millions de divinités de l'Hindouisme, ça fait effectivement beaucoup de monde. Mais dans la réalité, il n'y a qu'un seul Dieu unique en trois personnes, créateur du ciel et de la terre. Et le Seigneur Jésus-Christ est le Fils éternel du Père.
Verset 7
Je continue.
Mais tous les chrétiens n'ont pas encore bien assimilé ces vérités. Quelques-uns, encore marqués par leur habitude de rendre un culte aux idoles, continuent à manger ces viandes avec la pensée qu'elles ont été offertes à des idoles. Alors leur conscience, qui est faible, se charge de culpabilité (1Corinthiens 8.7).
Si tous les chrétiens de Corinthe avaient pu accepter qu'une idole n'était rien et qu'il n'y avait qu'un seul Dieu, ils auraient alors pu manger des viandes d'animaux sacrifiés aux idoles en toute impunité. Mais ce n'était pas le cas. Tous n'avaient pas le même niveau de connaissance. Les ignorants dont il est question étaient profondément choqués de voir des chrétiens manger librement de cette viande. Pour eux, c'était commettre un péché, et s'ils y participaient, violant ainsi leur conviction, ils n'en dormaient pas la nuit tellement leur conscience mal informée les tourmentait.
Verset 8
Je continue.
Mais ce n'est pas un aliment qui peut nous rapprocher de Dieu; en manger ou pas ne nous rendra ni meilleurs, ni pires (1Corinthiens 8.8).
Paul rejette en bloc ces scrupules qui sont sans fondement, mais cela ne résout pas le problème global des Corinthiens faibles dans la foi, ni de l'Église divisée sur ce sujet comme sur bien d'autres. Paul va donc suggérer une solution qui n'est pas enracinée dans la connaissance, mais dans l'amour du prochain.
Verset 9
Je continue.
Toutefois, faites bien attention à ce que votre liberté ne fasse pas tomber dans le péché ceux qui sont mal affermis dans la foi (1Corinthiens 9.9).
Une conduite éclairée par la connaissance et non par l'amour conduit à un tort spirituel. Certains comportements pourtant légitimes sont assimilables à la traversée d'un champ de mines. Ceux qui ont la connaissance des obstacles font attention où ils mettent les pieds. La liberté de l'un peut devenir un obstacle à la foi d'un autre et il faut en tenir compte.
Verset 10
Je continue.
Suppose, en effet, que l'un d'eux te voie, toi, «l'homme éclairé», assis à table dans un temple d'idoles. Sa conscience ne va-t-elle pas l'encourager, lui qui est mal affermi, à manger des viandes sacrifiées aux idoles? (1Corinthiens 8.10).
Pour certaines fêtes comme les mariages, ou pour affaires comme les réunions des guildes, on invitait ses amis à des festins dans des salles attenantes aux temples d'idoles. Certains chrétiens éclairés savaient qu'il n'y a qu'un seul Dieu, que les idoles ne sont rien et que la nourriture n'a pas d'influence directe sur le spirituel. Ils pensaient donc pouvoir en toute liberté se rendre au temple païen et participer aux repas qui y étaient donnés, d'autant plus que ceux-ci représentaient un élément essentiel de la vie sociale.
Le frère offensé dont il est question n'est pas un bigot spirituel légaliste qui critique simplement ceux qui se sentent la liberté de manger de la viande sacrifiée aux idoles. Il s'agit d'un chrétien mal affermi dans sa foi qui risque d'être encouragé à suivre l'exemple de ceux qui sont éclairés. En agissant ainsi, il irait à l'encontre de sa conscience et pécherait contre Dieu.
Verset 11
Je continue.
Ainsi, à cause de ta connaissance, ce chrétien mal affermi va courir à sa perte. Et pourtant, c'est un frère pour lequel le Christ a donné sa vie ! (1Corinthiens 8.11).
Régressant dans la foi, ce chrétien faible dans la foi et dans la connaissance risque de retourner à l'idolâtrie, donc à sa ruine spirituelle. Il va alors encourir le jugement de Dieu et peut-être même perdre sa vie. Dans une telle situation, Paul exhorte ses auditeurs à suivre l'exemple désintéressé du Christ qui a aimé ce frère au point de donner sa propre vie pour lui. En conséquence, les Corinthiens soi-disant éclairés pouvaient certainement renoncer à leur droit de manger ce genre de viande offert aux idoles. Ce n'est pas ma liberté, mais ma considération pour autrui qui doit me dicter ma conduite.
Verset 12
Je continue.
Si vous péchez de la sorte envers des frères, en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre le Christ lui-même (1Corinthiens 8.12).
Ceux qui se montrent indifférents aux besoins spirituels des chrétiens mal affermis révèlent leur suffisance. Cette arrogance est un péché non seulement contre les faibles dans la foi en blessant leur conscience, mais aussi contre Jésus lui-même parce que ces croyants mal informés font eux aussi partie des enfants de Dieu. Paul avait profondément réalisé cette vérité lorsque tambour battant, il était engagé dans une vaste campagne de persécution contre les chrétiens. Le Christ lui était alors apparu pour l'arrêter dans sa folie furieuse. Je lis le texte:
Il se dirigeait donc vers Damas et approchait déjà de cette ville quand, soudain, il fut environné d'une lumière éclatante qui venait du ciel. Il tomba à terre et entendit une voix qui lui disait:? Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?? Qui es-tu, Seigneur? demanda-t-il. La voix reprit:? Je suis, moi, Jésus, que tu persécutes (Actes 9.3-5).
Toutes les attaques menées contre ceux qui ont mis leur confiance en Jésus sont aussi dirigées contre leur Maître. Parallèlement, ceux qui reçoivent les envoyés du Christ l'accueillent, lui et son Père. Je cite le passage:
Vraiment, je vous l'assure: qui reçoit celui que j'envoie me reçoit moi-même, et qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé (Jean 13.20).
Plus loin dans cette Épître, Paul enseigne que les chrétiens sont solidaires les uns aux autres parce que tous membres du corps du Christ. Là encore, je lis le texte:
Un membre souffre-t-il? Tous les autres souffrent avec lui. Un membre est-il à l'honneur? Tous les autres partagent sa joie. Or vous, vous constituez ensemble un corps qui appartient au Christ, et chacun de vous en particulier en est un membre (1Corinthiens 12.26-27).
Maltraiter un chrétien authentique, mépriser ou ridiculiser ses scrupules est une faute grave contre Jésus-Christ lui-même. Les Corinthiens éclairés, mais arrogants se rendaient coupables de ce péché.
Verset 13
Je finis ce chapitre.
C'est pourquoi, si ce que je mange devait faire tomber mon frère dans le péché, j'y renoncerais, afin de ne pas être pour lui une occasion de chute (1Corinthiens 8.13).
Paul ne demande pas à ceux qui étaient éclairés de renoncer à leurs droits à cause d'un frère fantôme ou des critiques des légalistes. Il veut qu'ils adaptent leur conduite pour la conformer aux scrupules d'un chrétien présent qui est faible dans la foi, c'est-à-dire quelqu'un qui a une conscience ultra-sensible qui le condamne facilement.
Un croyant a parfaitement le droit d'aller au théâtre ou de boire une bière s'il en a envie. Mais si en usant de ma liberté, je risque d'offenser un frère, alors je m'en abstiendrai. Cette même règle s'applique à tout ce qui pourrait l'entraîner à agir contre ses convictions qu'elles soient justifiées ou pas. Ce souci des autres est précédant sur ma liberté personnelle et sur mes droits.
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