Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 1
Verset 8
Tout homme quel qu'il soit vient au monde avec le besoin de comprendre son existence. Il se pose les grandes questions de la vie comme: Quel est ma place dans ce vaste univers, d'où est-ce que je viens, et où vais-je aller après la mort? Depuis toujours, des sages et des philosophes ont essayé de trouver à grand-peine des pistes de réflexion. Ce n'est pas tout; car pour compliquer un peu plus la condition humaine, chaque personne, une fois l'âge de raison atteint, s'interroge sur la probabilité d'une puissance supérieure; il a ce qu'on appelle un sens religieux.
À moins d'être éduqué dans un milieu athée pur et dur, l'enfant accepte très naturellement l'existence de Dieu. Mais alors, il se demande aussi comment est Dieu et quelles sont ses exigences vis-à-vis de lui. L'ensemble des Écritures nous donne les réponses dont notre esprit a besoin, mais de tous les écrivains sacrés, c'est l'apôtre Paul qui est le plus précis et le plus systématique dans ses explications. Non seulement il écrit des exposés doctrinaux sur des sujets bien définis, mais en plus, tout en traitant d'un thème donné il va dire comme en passant, de profondes vérités concernant le Créateur.
Verset 9
Je continue à lire dans le premier chapitre de la première lettre de Paul aux Corinthiens.
Car Dieu, qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, est fidèle (1Corinthiens 1.9).
Dans ce verset, Paul exprime deux vérités qui sont d'un grand intérêt pour moi. Tout d'abord, il affirme que Dieu est fidèle, ce qui veut dire qu'il n'est pas une girouette et donc que je peux compter sur lui. D'autre part et c'est tout à fait extraordinaire, l'apôtre nous informe que le Créateur du ciel et de la terre désire que je sois en relation avec son Fils, ou plus exactement en communion avec lui, le Seigneur Jésus-Christ.
Le mot grec utilisé koinonia pour communion est très fréquent dans le Nouveau Testament. Il pourrait être traduit par participation au niveau du coeur et des sentiments, mais aussi des moyens; dans ce dernier cas, il prend le sens de contribution. Une autre traduction est association; c'est l'idée du passage que je viens de lire. Le chrétien est associé à Jésus-Christ dans tout ce qu'il est et fait sur terre et dans les cieux. C'est pourquoi, dans une autre Épître, Paul écrit:
Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ (Éphésiens 1.3).
En même temps, et d'une certaine façon que je ne saurais décrire, le croyant qui marche sur terre se trouve dans les cieux en compagnie de Jésus-Christ parce qu'il lui est associé en toute chose. L'inverse est également vrai. Si j'ai véritablement placé ma confiance en Jésus-Christ et que je suis donc en relation intime avec lui, partout où je vais, il y va également et il est associé à tout ce que je fais. C'est pour cela que Paul, plus loin dans l'Épître, écrira et je le cite:
Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ? Prendrai-je donc les membres de Christ, pour en faire les membres d'une prostituée? Certes non ! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle? (1Corinthiens 6.15-16).
Il existe différentes formes d'association comme celle d'affaires, par exemple, dans laquelle deux ou plusieurs personnes décident de travailler ensemble à un projet commun. Ils peuvent créer une entreprise par exemple. Mais l'association la plus courante est celle du mariage où une relation d'intimité devrait dominer. Malheureusement, ces unions illustrent trop souvent une image tirée de la Loi de Moïse où il est dit:
Tu ne laboureras pas en attelant un boeuf et un âne ensemble à la même charrue (Deutéronome 22.10).
C'est vrai que j'utilise ce verset très librement et hors de son contexte qui n'a rien à voir avec le contrat d'engagement d'un homme et d'une femme; mais l'image était trop parfaite et je n'ai pas pu m'empêcher de la partager avec vous.
Être associé à Jésus-Christ a plusieurs significations. C'est avoir des intérêts communs et une dévotion mutuelle comme des frères qui s'entendent bien. Cela veut aussi dire que je suis héritier avec lui de toutes les richesses de son Père céleste qui est aussi le mien. Mais ici-bas, à un niveau très pratique, cette vérité signifie que tout ce que je possède en biens matériels, voitures, maisons et comptes en banque, je n'en suis pas le seul propriétaire, car je dois le considérer comme lui appartenant. Il en est de même de mon potentiel, quel qu'il soit, tout comme mes désirs et mes projets, à court terme ou à vie.
Si je suis chrétien, tout cela est la propriété légitime de mon Seigneur. Il a donc le droit d'en faire ce qu'il veut, et entre autre de modifier mon emploi du temps comme bon lui semble. Par exemple, si je tombe malade, je devrai peut-être annuler des rendez-vous d'affaires pour aller chez le médecin ou à l'hôpital. Dieu pense alors qu'il est plus important pour moi d'apprendre à lui faire confiance, à dépendre de lui, plutôt que de continuer mon ronron journalier. Il se trouve en effet que mon corps aussi appartient à Jésus-Christ; il a des droits sur lui. Je ne peux donc pas en faire ce que je veux ni aller où bon me semble.
C'est là une des raisons pour laquelle certaines pratiques sont un manque de sagesse et de discernement spirituel de la part de ceux qui s'y adonnent. Je pense en particulier au tabagisme, à l'abus de l'alcool ou des aliments, ou encore aux comportements volontairement dangereux comme les sports dits extrêmes. Selon l'enseignement de tout le Nouveau Testament, non seulement Jésus-Christ appartient au croyant, mais lui-même et tout ce qu'il a sont la propriété du Seigneur. C'est ce que j'ai déjà dit lorsque j'ai mentionné le texte suivant: Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres de Christ?
Mon association à Jésus-Christ est un miroir du mariage; elle implique un service et un secours mutuel. C'est ainsi que je dois laisser sa puissance se manifester au travers de moi quand j'ai besoin de son aide. Un petit passage tiré de l'Ancien Testament et concernant la nation d'Israël décrit très bien la bonté de Dieu envers son peuple. Je le cite en compressant:
Je dirai les nombreux bienfaits dont il a comblé Israël, le bien qu'il leur a fait dans sa tendresse et sa grande bonté. Il avait dit: Oui, les Israélites, ils sont mon peuple. Et il les a sauvés. Dans toutes leurs détresses, il a été lui-même dans la détresse, et l'ange qui se tient en sa présence les a sauvés. Dans son amour et dans sa compassion, il les a libérés, il les a soutenus et il les a portés tous les jours d'autrefois (Ésaïe 63.7-9).
Dieu en la personne du Saint-Esprit habite l'âme du croyant. Il est toujours présent dans toutes les situations, pour le meilleur et le pire. Il s'adapte à mon ignorance, à mes chutes et à mes faiblesses, mais lui demeure ferme. Il est le rocher sur lequel je peux m'appuyer en n'importe quelle circonstance. Je peux regarder à lui et compter sur lui s'il fait partie intégrante de ma vie. Même si j'agis en insensé, il ne m'abandonne pas pour autant, mais reste disposé à m'aider à m'en sortir.
Cependant, la vie chrétienne n'est pas comme les aventures de l'apprenti sorcier Harry Potter. Les conséquences de mes actes ne seront pas magiquement effacées et je devrai vivre avec elles, car comme le dit l'Écriture, ce qu'un homme sème il le récoltera aussi . Tout ce que je viens de dire est contenu dans l'exhortation de l'apôtre Paul que je rappelle:
Car Dieu, qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, est fidèle (1Corinthiens 1.9).
Les paroles et les promesses de Dieu sont dignes de confiance. Il poursuivra jusqu'au bout l'oeuvre qu'il a commencée parmi les Corinthiens et son appel finira par avoir un écho. Dans une autre lettre, Paul écrit:
Et, j'en suis fermement persuadé: celui qui a commencé en vous son oeuvre bonne la poursuivra jusqu'à son achèvement au jour de Jésus-Christ (Philippiens 1.6).
Ceci étant, on comprend que l'apôtre termine l'enseignement de cette Épître sur les paroles suivantes:
C'est pourquoi, mes chers frères, soyez fermes, ne vous laissez pas ébranler, travaillez sans relâche pour le Seigneur, sachant que la peine que vous vous donnez au service du Seigneur n'est jamais inutile (1Corinthiens 15.58).
Avec le verset 9, se terminent les salutations de Paul aux Corinthiens. Selon la pratique de l'époque, la lettre a commencé par la mention de l'auteur et de ses destinataires. L'apôtre a rappelé que sa mission trouve son origine et son autorité dans l'appel de Dieu. Il est en effet celui qui interpelle, et l'Église universelle est composée de tous les croyants qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ.
Jusqu'ici, la présentation par Paul des Corinthiens a plutôt été élogieuse et va contraster avec le tableau qu'il va peindre d'eux dans les chapitres suivants. Conformément à son habitude, l'apôtre a tout d'abord exprimé sa reconnaissance envers Dieu pour son action bienveillante envers l'Église de Corinthe. C'est ainsi que la vérité de Jésus-Christ y est fermement établie. Les croyants ont reçu en abondance les dons de la grâce divine et vivent dans la perspective du retour de Jésus-Christ sur terre.
Jusqu'à présent, il a été question de ce que Dieu a fait dans le passé et fera dans l'avenir. Mais le ton va brusquement changer, car l'apôtre va maintenant passer à la façon dont les Corinthiens doivent se conduire dans le présent, c'est-à-dire régler leurs différends. En effet, ils sont appelés à demeurer unis avec le Christ, mais on ne peut pas profiter d'une pleine communion avec lui si on est brouillé avec d'autres croyants.
Verset 10
Je continue le texte du chapitre premier aux Corinthiens.
Il faut cependant, frères, que je vous adresse une recommandation instante, et c'est au nom de notre Seigneur Jésus-Christ que je le fais. Vivez tous ensemble en pleine harmonie ! Ne laissez pas de division s'introduire entre vous ! Soyez parfaitement unis en ayant une même conviction, une même façon de penser ! (1Corinthiens 1.10).
L'apôtre commence maintenant à parler de choses qui fâchent parce qu'il y avait de l'eau dans le gaz. Il aborde donc le grave problème des dissensions dans l'Église, un sujet qu'il va poursuivre pendant plusieurs chapitres. Paul fait appel à des frères et non à des adversaires, et cela, d'une façon des plus impérieuses, disant: au nom de notre Seigneur Jésus-Christ.
C'est ici la dixième référence à Jésus-Christ en 10 versets. Pour Paul, c'est lui et lui seul qui est la source de l'unité des chrétiens du monde entier dont les Corinthiens font partie. Or ceux-ci s'entre-déchiraient. Il les exhorte donc non pas à l'uniformité, mais à l'harmonie. L'Église s'était divisée en divers clans qui se calomniaient et se haïssaient. C'est tout juste s'ils n'en venaient pas aux mains. En fait, et comme cela apparaîtra plus loin, ils étaient en procès les uns contre les autres.
Verset 11
Je continue.
En effet, mes frères, j'ai été informé par les gens de la maison de Chloé que la discorde règne parmi vous (1Corinthiens 1.11).
Paul aborde le problème des critiques, des luttes, des querelles et des divisions qui faisaient que la structure de l'Église de Corinthe était en train de se désagréger. Apparemment, Chloé était une femme d'affaires. Elle et ses attachés commerciaux étaient chrétiens. Or ces derniers faisaient fréquemment la navette entre les villes de Corinthe et d'Éphèse où Paul se trouvait quand il écrivit cette Épître. Ces voyageurs de commerce de passage à Corinthe fréquentaient l'Église lorsqu'ils y étaient, ce qui fait qu'ils rapportaient ce qui s'y passait et ce n'est pas beau du tout.
Il faut admirer Chloé qui ayant cru ce que lui racontaient ses collaborateurs, a engagé son nom que Paul écrit en toutes lettres aux Corinthiens. Si je porte des accusations graves contre qui que ce soit, je dois avoir le courage de le faire en face et au grand jour, et non en catimini ce qui serait de la médisance; sinon, que je me taise.
Verset 12
Je continue.
Voici ce que je veux dire: chacun de vous tient ce type de langage: «Moi, je suis pour Paul !» ou: «Moi, pour Apollos !» ou: «Moi, pour Pierre !» ou encore: «Et moi, pour le Christ !» (1Corinthiens 1.12).
Les Corinthiens avaient formé au sein de leur Église des groupes ayant des convictions théologiques différentes selon le modèle des thiases grecs qui existaient à cette époque et qui étaient des associations religieuses constituées. Qu'il y ait des gens qui se rassemblent pour servir un intérêt commun, c'est très bien. Cependant, les discordes et les dissensions ne le sont pas. Celles-ci gravitaient autour de divers serviteurs de Dieu, grands prédicateurs de l'ère apostolique et qui avaient de fortes personnalités.
Les croyants s'appropriaient l'un ou l'autre, sans leur assentiment bien sûr, et s'affrontaient passionnément au sujet de leur champion respectif. Dans un groupe se trouvaient ceux qui avaient un penchant pour la tradition; c'est pour cela qu'ils s'identifiaient à Pierre, l'apôtre des Juifs, qui était aussi un homme au grand coeur bien qu'il ait tendance à parler avant de réfléchir. Les partisans de Paul l'appréciaient parce qu'il était un intellectuel religieux brillant et courageux. Très fiers d'eux-mêmes, ils se prenaient pour des purs en ce qui concernait la prédication de l'Évangile.
Un troisième clan se composait des admirateurs d'Apollos. Il est mentionné par l'évangéliste Luc comme un homme reconnu pour son éloquence et la fidélité de son enseignement. Ceux qui se réclamaient de lui étaient certainement des intellectuels formés à la philosophie grecque. Enfin, un dernier groupe se déclarait pour Jésus-Christ. C'étaient des snobs spirituels qui sous-entendaient qu'eux ne dépendaient pas des hommes autrement cités, mais de Jésus seul. Paul aborde le problème de front et sans tarder, car il est grave et il faut le régler au plus vite avant qu'il ne gagne davantage de terrain. Un passage du Nouveau Testament, que je résume, dit ceci:
Veillez à ce qu'aucune racine d'amertume ne produise des rejetons et ne cause du trouble, et que plusieurs n'en soient infectés (Hébreux 12.15).
Certaines fautes sont très semblables au cancer; elles font des métastases qui envahissent le corps entier et finissent par le détruire. Si je venais à être atteint d'une tumeur nécessitant l'intervention d'un chirurgien, je ne voudrais pas qu'il me dise: Oh, restons sereins, je vais mettre un peu de pommade dessus et nous verrons bien ! C'est peut-être gentil en apparence, mais à long terme ça ne résout pas le problème qui me tuera. Non ! Aux grands maux, les grands remèdes. Paul se rendait compte que des mesures énergiques étaient nécessaires pour ramener la paix dans l'Église de Corinthe.
Verset 13
Je continue le texte.
Voyons: le Christ serait-il divisé? Paul aurait-il été crucifié pour vous? Ou bien est-ce au nom de Paul que vous avez été baptisés? (1Corinthiens 1.13).
Ces trois questions appartiennent à la rhétorique; elles sont là pour la forme, mais exigent un non catégorique. L'Église de Jésus-Christ n'est pas divisée, et aucun homme, fut-il un apôtre, n'avait obtenu la vie éternelle pour les Corinthiens, et aucun d'entre eux ne devait fidélité à qui que ce soit hormis le Christ; lui seul est le fondement de l'unité chrétienne.
Verset 14
Je continue.
Je remercie Dieu de n'avoir baptisé aucun de vous, sauf Crispus et Gaïus (1Corinthiens 1.14).
Selon le récit historique que nous fait l'évangéliste Luc dans le livre des Actes, beaucoup d'habitants de Corinthe avaient entendu la prédication de Paul, accepté Jésus-Christ et été baptisés. Je cite le passage:
Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens qui écoutaient Paul crurent aussi et furent baptisés (Actes 18.8).
Crispus était donc un des responsables Juifs de la ville. Quant à Gaïus, c'est chez lui que l'Église se réunissait selon la plume même de Paul lorsqu'il écrit aux chrétiens de Rome, alors qu'il exerce son ministère à Corinthe. Je cite les paroles de l'apôtre:
Vous saluent encore: Gaïus qui m'offre l'hospitalité et chez qui se réunit toute l'Église (Romains 16.23).
À quelques exceptions près, Paul ne baptisait pas les nouveaux chrétiens. Il dit lui-même plus loin dans cette Épître que sa responsabilité première était d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, car ce n'est pas un rite quelconque qui procure la vie éternelle, mais l'acceptation par la foi de Jésus-Christ comme son sauveur.
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