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Jour sélectionné:
26/03/2025
Portion biblique:
2 Corinthiens 7:1-16
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Chapitre 7

Introduction

En ce début du 21e siècle, la société occidentale est de plus en plus tolérante dans le mauvais sens du terme. Ce qui dans le temps faisait dresser les cheveux sur la tête aujourd'hui induit à peine un froncement de sourcils. Comme paraît-il, on ne doit pas juger, honni soit qui mal y dise. Les vices jadis cachés sortent au grand jour tandis que les vertus judéo-chrétiennes sont reléguées au placard à balais. Qu'il en soit ainsi dans le monde libertin et païen est une chose, mais que ces comportements apparaissent parmi ceux qui se disent chrétiens est scandaleux, même dans une ville comme Corinthe dont la réputation de débauche n'était plus à faire.

L'apôtre Paul ayant appris que face à une situation d'inceste les responsables de l'Église avaient adopté l'attitude du laisser-faire sans rien dire, il en fut profondément choqué. Il aborda donc ce grave problème dans sa première Épître, exigeant que des mesures disciplinaires soient prises immédiatement, ce qui fut fait. Dans sa deuxième lettre, il continue à exhorter les Corinthiens à mener une vie sainte, digne de leur appel par Dieu.

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 7.

Mes amis, puisque nous possédons ce qui nous a été promis, purifions-nous de tout ce qui corrompt le corps et l'esprit, pour mener ainsi une vie pleinement sainte en révérant Dieu (2Corinthiens 7.1).

L'apôtre encourage les Corinthiens à se consacrer pleinement à Dieu au vu des bénédictions divines qui leur ont été accordées et qu'il a mentionnées à la fin du chapitre précédent. Je les rappelle:

Car nous sommes, nous, le Temple du Dieu vivant. Dieu lui-même l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. N'ayez pas de contact avec ce qui est impur, alors je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant (2Corinthiens 6.16-18).

Ceux qui ont placé leur confiance en Jésus-Christ et qui obéissent à Dieu bénéficient de sa présence intime en tant que Père céleste. Dans la pratique quotidienne, une vie pure consiste à se séparer de tous les vices, grands et petits, à renoncer à l'esprit mondain et aux valeurs décadentes qui nous encerclent de toutes parts, en particulier par le biais des médias: télé, magazines et pub. Certains Corinthiens fréquentaient aussi bien l'église que le temple d'idoles et participaient à la fois au culte du dimanche et aux fêtes païennes qui se transformaient vite en partouses. Vis-à-vis de ces libertins, Dieu ne pouvait se comporter comme un père et s'ils ne changeaient pas rapidement de conduite, ils finiraient par subir le châtiment divin.

Dans le Nouveau Testament, la purification des péchés est de deux ordres; elle se fait à deux niveaux différents. C'est tout d'abord un événement ponctuel et unique qui a lieu à l'instant même où quelqu'un place sa confiance en Jésus-Christ; il reçoit alors le pardon de ses fautes. Aux yeux du Dieu des cieux, il est déclaré juste bien qu'il ne le soit pas dans sa réalité quotidienne. À un deuxième niveau qui est ici-bas sur terre, la purification des péchés est une expérience continuelle; c'est la constatation et la confession de ses fautes, manquements, transgressions et tout ça. Je cite un passage:

Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis (1Jean 1.9).

Le style de vie chrétien fait partie d'un processus que le Nouveau Testament appelle la sanctification. Il consiste pour un croyant à devenir au fil des années de plus en plus conforme à Jésus-Christ dans sa vision des choses et dans son comportement quotidien. Dans l'Évangile, juste avant d'être arrêté et mis à mort, Jésus adresse une longue prière à son Père dans laquelle il dit, en parlant de ses disciples:

Consacre-les par ta vérité; ta parole est la vérité (Jean 17.17).

C'est par la lecture, la méditation et la mise en pratique des exhortations contenues dans les Écritures que le croyant peut mener une vie digne de son Père céleste, se rapprochant toujours plus de l'idéal de sainteté que Dieu désire pour lui. Le roi David a écrit et je le cite:

Comment le jeune homme peut-il avoir une vie pure? C'est en se conformant à ta parole (Psaumes 119.9).

Les gens dans leur immense majorité sont spirituellement aveugles par rapport à leurs fautes. Effectivement, celles-ci ne se voient pas aussi bien que le nez au milieu de la figure. Seule la Parole de Dieu qui agit comme un révélateur photographique peut mettre en relief mon péché et ainsi pointer ma plaie spirituelle béante. Paul met en garde ses lecteurs contre deux catégories de péchés: les souillures de la chair et de l'esprit. Les premiers sont les vices purs et durs, les passions du corps comme les convoitises malsaines, les appétits incontrôlés, que ce soient les abus de table ou de boisson, le sexe à gogo, ou encore une activité sportive ou un hobby qui devient une obsession. Dans le monde où nous vivons, de tels excès sont devenus respectables.

Pour ce qui est des souillures de l'esprit, le sac à ordures contient tout d'abord l'orgueil sous toutes ses formes que sont la vanité, l'arrogance, la cupidité, les commérages, la calomnie. Les saintes nitouches qui ne boivent pas d'alcool et n'auraient jamais une cigarette au bout des lèvres ne prendraient pas non plus en main une arme à feu pour tirer sur quelqu'un. Par contre, leurs paroles brûlent plus profondément qu'un vulgaire mégot et leur langue est comme un poignard qu'elles enfoncent dans tous ceux ou celles qui ne leur reviennent pas et qui ont le dos tourné. La pensée de Paul «purifions-nous de tout ce qui corrompt le corps et l'esprit, pour mener ainsi une vie pleinement sainte en révérant Dieu » est exprimée par d'autres auteurs du Nouveau Testament. Je cite deux passages:

Comme des enfants obéissants, ne vous laissez plus diriger par les passions qui vous gouvernaient autrefois, au temps de votre ignorance. Au contraire, tout comme celui qui vous a appelés est saint, soyez saints dans tout votre comportement. Car voici ce que Dieu dit dans l'Écriture: Soyez saints, car je suis saint. Dirigez vos pas dans des pistes droites, afin que le pied qui boîte ne se démette pas complètement, mais qu'il se raffermisse plutôt. Faites tous vos efforts pour être en paix avec tout le monde et pour mener une vie de plus en plus sainte, sans laquelle nul ne verra le Seigneur (1Pierre 1.14-16; Hébreux 12.13-14).

Seuls ceux qui sont revêtus de la sainteté de Jésus-Christ pourront entrer en sa présence. Cependant, nul ne peut atteindre de lui-même ce niveau. Par contre, en plaçant ma foi et mon espérance en lui, je suis revêtu de sa justice. Je cite un passage:

C'est grâce à Dieu que vous êtes dans le Christ Jésus, qui est devenu pour nous sagesse venant de Dieu, justice, purification et la libération du péché (1Corinthiens 1.30).

Dieu me regarde au travers de la sainteté du Christ qui agit sur moi comme les miroirs déformants, c'est pourquoi il me voit juste et parfait.

Verset 2

Je continue maintenant le texte du chapitre 7 de la seconde Épître aux Corinthiens.

Faites-nous une place dans votre coeur ! Nous n'avons causé de tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons exploité personne (2Corinthiens 7.2).

Les faux apôtres essayaient de gagner l'affection des Corinthiens au détriment de Paul qui plaide pour avoir une place dans leur coeur. Il réitère son appel à un amour réciproque. Les accusations qui étaient portées contre lui étant sans fondement. Il voulait que les Corinthiens soient convaincus de son intégrité dans tout ce qu'il faisait.

Versets 3-4

Je continue.

En parlant ainsi, je n'entends nullement vous condamner. Je vous l'ai déjà dit: nous vous portons dans notre coeur à la vie et à la mort. Grande est mon assurance quand je parle de vous, grande est ma fierté à votre sujet. J'ai été pleinement réconforté, je déborde de joie dans toutes nos détresses (2Corinthiens 7.3-4).

Paul ne blâme pas les Corinthiens pour leurs hésitations à son sujet parce que comme il le dira plus loin, ses adversaires, les faux apôtres, étaient bien plus impressionnants que lui, tout au moins en apparence. Il avait tellement d'affection pour eux que ni la mort ni les difficultés de la vie ne pouvaient l'empêcher de les aimer; son amour et sa confiance en eux demeuraient intacts. En parlant d'eux, il était rempli de joie parce qu'il était persuadé que Dieu était à l'oeuvre dans leurs vies.

Versets 5-7

Je continue.

En effet, à notre arrivée en Macédoine, nous n'avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses: conflits au-dehors, craintes au-dedans. Mais Dieu, qui réconforte ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par l'arrivée de Tite. Ce n'est pas seulement sa venue qui nous a réconfortés, mais aussi le réconfort qu'il avait reçu de vous. Il nous a fait part de votre ardent désir de me revoir, de votre profonde tristesse, de votre dévouement à mon égard. Et tout cela n'a fait qu'augmenter ma joie (2Corinthiens 7.5-7).

L'apôtre reprend ici le fil de l'histoire qu'il avait commencée au début de cette lettre. Il mentionne à nouveau Tite, son collaborateur. Cet homme, d'origine païenne, était un ami de l'apôtre. Il faisait partie de l'Église d'Antioche dans le nord de la Palestine. Il semble avoir été le spécialiste des missions difficiles. En effet, Paul l'envoie à Corinthe dans une Église en crise, puis plus tard en Crête pour mettre de l'ordre dans une assemblée désorganisée.

Finalement lorsque l'apôtre est en prison à Rome attendant d'être exécuté, c'est encore lui qu'il dépêche en Dalmatie, sur la côte grecque à l'est de la mer Adriatique. L'apôtre attendait donc le retour de Tite dans le port de Troas sur la mer Égée au nord-ouest de la Turquie actuelle, mais en vain. Alors, il devint très agité et s'embarqua pour se rendre en Macédoine, la province sud de la Grèce. Mais dès son arrivée, il fut apparemment persécuté sans qu'on connaisse les circonstances. Ce qui transparaît de ce passage est l'humanité et la chaleur de Paul. Ce qu'il dit est charmant, mais tellement personnel qu'il me donne l'impression de lire un journal intime. Sa franchise est inattendue, mais tellement rafraîchissante.

En effet, le grand apôtre Paul n'était pas constamment perché sur de hautes cimes spirituelles et il n'hésite pas à l'avouer. Il admet en toute sincérité que son état dépressif résultait de l'opposition qu'il rencontra en Macédoine, de ses inquiétudes au sujet de Tite qui n'arrivait pas et de l'appréhension qu'il ressentait à l'égard de l'attitude des Corinthiens à cause de la lettre sévère qu'il leur avait fait parvenir.

Mais tout est bien qui finit bien. Finalement, il retrouva son collaborateur et poussa un immense soupir de soulagement. En effet, Tite arrivait avec d'excellentes nouvelles. Il avait été bien reçu par les Corinthiens qui aimaient vraiment l'apôtre et désiraient ardemment le revoir. En outre, ils avaient bien réagi à sa lettre sévère.

Versets 8-9

Je continue.

C'est pourquoi, si je vous ai causé de la peine par ma précédente lettre, je ne le regrette pas. Certes, je l'ai d'abord regretté en voyant combien elle vous a attristés sur le moment. Mais maintenant je me réjouis, non pas de votre tristesse, mais de ce que cette tristesse vous ait amenés à changer d'attitude. Car la tristesse que vous avez éprouvée était bonne aux yeux de Dieu, si bien qu'en fait nous ne vous avons causé aucun tort (2Corinthiens 7.8-9).

La lettre sévère qu'il leur avait envoyée avait causé de la peine autant à eux qu'à lui, car c'était à contrecoeur qu'il les réprimandait ainsi. En fait, il semble même qu'il regrettait presque de leur avoir écrit. Le grand apôtre éprouvait les mêmes émotions que vous et moi. Il est très humain et n'a pas peur d'ouvrir tout grand son coeur et de montrer sa profonde tendresse pour les Corinthiens. Ceux-ci prirent note des reproches qui leur étaient faits; ils reconnurent leurs manquements, se ressaisirent et mirent de l'ordre dans leur Église.

Versets 10-11

Je continue.

En effet, la tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu produit un changement d'attitude qui conduit au salut et qu'on ne regrette pas. La tristesse du monde, elle, produit la mort. Cette tristesse qui est bonne aux yeux de Dieu, voyez quel empressement elle a produit en vous: quelles excuses vous avez présentées, quelle indignation vous avez manifestée, et quelle crainte, quel ardent désir de me revoir, quel zèle, quelle détermination à punir le mal ! Par toute votre attitude, vous avez prouvé que vous étiez innocents en cette affaire (2Corinthiens 7.10-11).

La tristesse du monde, c'est quand on a du regret parce que les choses ont mal tourné. Ça peut même devenir du désespoir comme dans le cas de Judas. Je lis le passage:

En voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l'avait trahi, fut pris de remords: il jeta les pièces d'argent dans le Temple, partit, et alla se pendre (Matthieu 27.3, 5).

La tristesse selon Dieu conduit à la repentance qui est un changement de valeurs et d'orientation d'esprit qui amène quelqu'un à une nouvelle direction de vie. Un bon exemple se trouve dans une autre Épître de Paul. Je cite le passage:

On raconte comment vous vous êtes tournés vers Dieu en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai (1Thessaloniciens 1.9).

Ces païens ont entendu la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et ont cru en lui, ce qui fait qu'ils ont abandonné les idoles qu'ils servaient jusqu'à présent. Les larmes et la conviction d'avoir mal agi peuvent accompagner une véritable repentance, mais pas forcément. Les premiers bateaux à vapeur qui naviguaient sur le Mississippi avaient une toute petite chaudière. Lorsqu'ils remontaient le fleuve et actionnaient leur sirène, ils se mettaient à dériver parce qu'il n'y avait plus suffisamment de pression de vapeur pour le faire avancer. Il y a des gens qui sont comme ça; ils ont une sirène retentissante, mais une petite chaudière. Lorsqu'ils entendent la Bonne Nouvelle, ils deviennent très émotifs, font une scène, fondent en larmes, mais il n'y a pas de vraie repentance; les valeurs et la direction de leur vie ne changent pas.

Les Corinthiens par contre, ont été convaincus par le Saint-Esprit d'avoir mal agi. Ils ont alors fourni un effort concerté pour se corriger en se soumettant aux directives de la lettre que Paul leur avait envoyée. C'est avec sincérité qu'ils ont exprimé leur attachement profond envers l'apôtre.

Verset 12

Je continue.

Bref, si je vous ai écrit, ce n'était pas à cause de celui qui a commis l'offense ni à cause de celui qui l'a subie, mais c'était pour que votre empressement pour nous soit manifesté devant Dieu parmi vous (2Corinthiens 7.12).

La principale raison pour laquelle Paul avait écrit la précédente lettre n'était pas pour redresser des affronts personnels, mais pour le bien-être spirituel des Corinthiens. Or celui-ci était étroitement lié à l'acceptation du message de Paul et de son apostolat surtout face aux faux apôtres toujours bien présents et dangereux.

Verset 13

Je continue.

C'est pourquoi votre réaction nous a réconfortés. À ce réconfort s'est ajoutée une joie bien plus vive encore en voyant combien Tite était heureux à cause de la manière dont vous avez apaisé ses craintes (2Corinthiens 7.13).

Il semble que ce brave Tite ait eu quelques hésitations à entreprendre cette mission et on le comprend. Il allait voir des gens qu'il ne connaissait pas portant dans sa besace une bombe sous forme de lettre de la part de l'apôtre. Mais la façon positive dont les Corinthiens réagirent vis-à-vis de lui et des directives dont il était porteur fut pour Paul une source de consolation et de joie parce qu'il faut bien le dire, il se faisait du mauvais sang. Cette bonne nouvelle fut pour lui comme une chape de plomb qu'on aurait ôtée de dessus sa tête.

Versets 14-15

Je continue.

Ainsi, si je lui ai parlé de vous avec quelque fierté, je n'ai pas eu à en rougir, car l'éloge que je lui ai fait de vous s'est révélé conforme à la vérité, exactement comme tout ce que nous avons pu vous dire. Aussi redouble-t-il d'affection pour vous quand il se rappelle votre obéissance à vous tous, et avec quels égards et quel respect vous l'avez accueilli (2Corinthiens 7.14-15).

Paul avait dû se montrer convaincant afin de persuader Tite de se rendre à Corinthe. On peut imaginer que pour l'encourager, Paul lui a dit quelque chose comme: C'est vrai que les Corinthiens ont quelques problèmes, mais tu verras ce sont des gens formidables et des chrétiens engagés; tu peux être tranquille, ils te recevront chaleureusement. C'est vrai qu'en disant cela, Paul ne mentait pas parce qu'il avait effectivement toute confiance en eux, mais il n'empêche qu'il a un peu vendu la peau de l'ours avant de l'avoir tué, ce qui explique en partie ses sueurs froides. Mais comme je l'ai déjà dit, tout est bien qui finit bien. Malgré qu'il fût porteur d'une lettre à forte odeur de soufre, les Corinthiens ont accueilli Tite sans aucune méfiance, mais comme un frère. De plus, ils se sont empressés d'obéir à l'apôtre.

Verset 16

Je finis ce chapitre.

Je suis heureux de pouvoir compter sur vous en toutes choses (2Corinthiens 7.16).

Paul espère bien que les sujets qu'il s'apprête à aborder maintenant et qui risquent de fâcher seront reçus avec le même esprit bien disposé que sa lettre. Paul est l'exemple de quelqu'un qui n'est pas avare d'éloges, ce qui est une excellente huile pour les relations humaines, à condition qu'ils soient sincères.


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