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Jour sélectionné:
20/03/2025
Portion biblique:
2 Corinthiens 4:6-18
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Chapitre 4

Verset 6

La Provence est avant tout connue pour son soleil, sa douceur de vivre, la pétanque, des hivers cléments, la proximité de la mer, ses vignobles célèbres et ses fruits et légumes disponibles presque toute l'année. Je me donne envie d'y aller, surtout que ce n'est pas tout. Il y a en effet des productions typiques comme les tissus dits provençaux et des poteries un peu partout où on fabrique toutes sortes d'objets de couleurs brillantes tape-à-l'oeil, jaune, bleu, orange. Elles sont dans toutes les vitrines des lieux touristiques à côté des fameux santons et ont même fait le tour du monde.

Quand nous descendons dans le Midi, nous en rapportons des souvenirs, car il faut bien faire marcher le commerce. Une caractéristique des objets fabriqués en argile est qu'ils se fendent et se cassent facilement. C'est ce qui explique que dans les Textes Sacrés, l'homme est souvent comparé à un vase. En effet, l'un comme l'autre ont été fabriqués avec la poussière de la terre et sont fragiles.

Verset 7

L'apôtre Paul utilise cette analogie dans le 4e chapitre de la seconde Épître aux Corinthiens que je continue à lire.

Dieu a brillé dans notre coeur pour y faire resplendir la connaissance de sa gloire qui rayonne du visage de Jésus-Christ. Mais ce trésor, nous le portons dans les vases faits d'argile que nous sommes, pour que ce soit la puissance extraordinaire de Dieu qui se manifeste, et non notre propre capacité (2Corinthiens 4.7).

Nous sommes donc des vases de terre. L'image est parlante. Ce sont ces poteries d'argile que recherchent les archéologues. Ils fouillent les décharges des villes antiques où les gens jetaient leur vaisselle et autres objets devenus inutiles. En 332 av. J-C, Alexandre le Grand fit le siège de la cité insulaire au large de Tyr. Pour la prendre, il créa de toutes pièces une péninsule, une digue de 60 mètres de large pour relier le continent à l'île. Pour la construire, il fit prendre les décombres, les pierres et le bois des ruines de l'ancienne ville détruite par les Babyloniens. Comme cela ne suffisait pas, il racla aussi le sol de la ville cité et tout ce qu'il pouvait trouver. C'est ainsi que la décharge publique vint faire partie de cette péninsule. À cause de cela, elle est devenue un immense chantier de fouilles, une mine d'or presque pour les archéologues.

Dans les Écritures, vous et moi sommes assimilés à de la vaisselle fragile. Paul est bien conscient que son corps mortel qui retournera à la poussière est le porte-parole du message divin et glorieux de la Bonne Nouvelle du salut. C'est comme si un trésor fabuleux était conservé non dans un énorme coffre-fort à toute épreuve, mais dans de simples pots de terre cuite qui peuvent se fendre ou se casser à tout moment. L'apôtre Paul, aussi grand fût-il, malgré tout son talent et ses dons surnaturels, se rendait compte qu'il n'avait aucun mérite, qu'il n'était rien sinon un serviteur; en fait, il se qualifie même souvent d'esclave.

C'est Dieu qui a voulu que ce soient de simples mortels qui annoncent la connaissance de la gloire du Christ. De cette façon, la puissance de Dieu est manifestée et toute la gloire revient à l'auteur du Salut et non au savoir-faire manipulateur de l'homme. L'Ancien Testament est rempli de toutes sortes d'histoires, du sordide au déconcertant en passant par l'incroyable. Dans l'une d'entre elles, il est justement question de cruches en terre.

Un des chefs juges d'Israël qui s'appelait Gédéon avait la tâche de libérer Israël de l'envahisseur. Pour ce faire, il a dû suivre exactement les instructions qu'un ange lui avait données. Il n'était accompagné que de 300 hommes pour attaquer une multitude. Je lis le passage:

Les Madianites, les Amalécites et les nomades de l'Orient étaient répandus dans la vallée en aussi grand nombre qu'une nuée de sauterelles, et leurs chameaux étaient innombrables comme le sable au bord de la mer. Gédéon divisa les trois cents hommes en trois groupes et remit à chaque soldat un cor et une cruche vide dans laquelle on mettait une torche allumée (Juges 7.12, 16).

La torche qui brûlait était cachée afin que cette petite troupe puisse s'approcher du camp ennemi sans être vue. Une fois arrivés sur place, ils cassèrent leur cruche qui éclaira tous les abords du camp, puis l'Éternel leur donna miraculeusement la victoire. Le point important de cette histoire est que la lumière ne fut révélée qu'une fois la cruche cassée. Dans l'Évangile aussi on parle d'un vase qui est volontairement brisé. Je lis le passage:

Jésus était dans la maison de Simon, le lépreux. Pendant le repas, une femme s'approcha de lui, tenant un flacon d'albâtre rempli d'un parfum de nard pur de grande valeur. Elle cassa le col du flacon et répandit le parfum sur la tête de Jésus (Marc 14.3).

Pareillement, c'est souvent lorsqu'un croyant est brisé par l'épreuve de l'adversité que son parfum et la lumière qu'il détient peuvent se répandre au mieux pour le service de Dieu. Ce fut le cas pour l'apôtre Paul qui savait ce que souffrir veut dire ce qu'il va maintenant préciser.

Versets 8-9

Je continue.

Ainsi, nous sommes accablés par toutes sortes de détresses et cependant jamais écrasés. Nous sommes désespérés, mais non complètement désespérés, persécutés, mais non abandonnés, terrassés, mais non pas anéantis (2Corinthiens 4.8-9).

Paul joue sur les mots. Les deux participes grecs traduits par désespérés et complètement désespérés ne diffèrent l'un de l'autre que par un simple préfixe, mais qui grâce à l'intervention divine fait la différence entre la vie et la mort pour l'apôtre. C'est de cette façon qu'il oppose sa faiblesse et ses limitations à la puissance de Dieu. Toutes les afflictions qu'il décrit sont autant d'ordre physique que psychologique. Dans sa lettre précédente, Paul s'était déjà comparé aux condamnés à mort. Je lis le passage:

Mais il me semble plutôt que Dieu nous a assigné, à nous autres apôtres, la dernière place, comme à des condamnés à mort car, comme eux, il nous a livrés en spectacle au monde entier: aux anges et aux hommes (1Corinthiens 4.9).

L'apôtre décrit en fait les exigences de son ministère. Il était sans cesse persécuté aussi bien par les païens, mais surtout par les Juifs qui voulaient sa peau à tout prix. Mais Dieu ne l'a jamais abandonné et il a pu continuer son oeuvre d'évangéliste jusqu'à son dernier souffle. Rien ni personne n'a pu l'arrêter. Même lorsqu'on le forçait à visiter les geôles romaines, il proclamait la Bonne Nouvelle tout autour de lui. Je lis un passage:

Je tiens à ce que vous le sachiez, frères: ce qui m'est arrivé a plutôt servi la cause de l'Évangile. En effet, toute la garde prétorienne et tous les autres savent que c'est parce que je sers le Christ que je suis en prison (Philippiens 1.12-13).

À la fin de sa vie, l'apôtre a pu dire:

J'ai combattu le bon combat. J'ai achevé ma course. J'ai gardé la foi. Le prix de la victoire, la couronne de justice m'est réservée. Le Seigneur, le juste Juge, me le remettra au jour du jugement (2Timothée 4.7-8).

Paul était parvenu au but; il avait franchi la ligne d'arrivée en vainqueur. Pourtant, tout au long de sa vie, l'apôtre semble livrer une bataille perdue d'avance, car il est constamment acculé, à bout de force, sur le point d'être capturé ou assassiné. Mais comme il le dit lui-même plus loin dans cette Épître:

Je trouve ainsi ma joie dans la faiblesse, les insultes, la détresse, les persécutions et les angoisses que j'endure pour le Christ. Car c'est lorsque je suis faible que je suis réellement fort (2Corinthiens 12.10).

Dieu au travers des disciples, des apôtres, et surtout de Paul, a conquis Rome. Au 18e siècle, l'historien anglais Edward Gibbon s'est rendu célèbre lorsqu'il a publié Le déclin et la chute de l'Empire Romain. Dans cette oeuvre monumentale, il écrit: Même l'Empire romain ne pouvait tenir tête à la prédication de l'Évangile du Christ. On peut penser qu'il savait ce qu'il disait puisqu'aujourd'hui cet ouvrage est encore lu et fait autorité en la matière.

C'est vrai que la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ a effectivement renversé l'échiquier géopolitique de l'empire. Ainsi, au début du 4e siècle de notre ère, l'empereur Constantin le Grand adhéra au christianisme, d'abord timidement pour finalement se faire baptiser peu avant sa mort. C'est lui qui introduisit les principes moraux chrétiens dans l'administration de l'Empire. Dictateur dans l'âme, il est à l'origine de ce qu'on pourrait appeler le césaropapisme, le terme n'est pas de moi, et il a fait des émules. C'est ce qui explique pourquoi Constantin présida le premier concile de l'Église qui eut lieu dans la ville de Nicée, aujourd'hui Izmir en Turquie.

Versets 10-12

Je continue maintenant le texte de Paul.

Oui, nous portons toujours et en tout lieu, dans notre corps, la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, rendue manifeste par notre corps. Car sans cesse, nous qui vivons, nous sommes exposés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi rendue manifeste par notre corps mortel. Ainsi, la mort fait son oeuvre en nous, et la vie en vous (2Corinthiens 4.10-12).

L'apôtre Paul se dit uni à la mort du Christ, c'est-à-dire qu'il souffrait pour Jésus et qu'il portait sur lui dans sa chair les marques des coups et blessures qui lui avaient été infligées lorsqu'il se fit battre, fouetter et lapider à cause de son témoignage pour Jésus-Christ. Dans une autre Épître, il écrit:

À cause de toi, Seigneur, nous sommes exposés à la mort à longueur de jour. On nous considère comme des moutons destinés à l'abattoir (Romains 8.36).

Jésus a apporté la vie aux hommes par le moyen de son sacrifice sur la croix. De même, les afflictions que subissait l'apôtre permettaient à la puissance divine de se révéler chez ceux qui écoutaient le message du salut qu'il proclamait. La vie quotidienne de Paul était ardue et constamment menacée, mais c'était le prix à payer pour apporter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ qui procure la vie éternelle à ceux qui croient. Les Corinthiens faisaient partie des bénéficiaires du ministère de Paul.

Verset 13

Je continue le texte.

Nous sommes animés de ce même esprit de foi dont il est question dans cette parole de l'Écriture: J'ai cru, voilà pourquoi j'ai parlé. Nous aussi nous croyons, et c'est pour cela que nous parlons (2Corinthiens 4.13).

L'apôtre cite un passage de l'Ancien Testament dans lequel le psalmiste fait référence aux angoisses d'une mort qui semble imminente tout en affirmant avoir confiance que Dieu le délivrerait. Paul parle d'un air relativement détaché de ses persécutions et des menaces qui pesaient constamment sur lui parce qu'il avait la certitude que le Seigneur qui l'avait déjà soustrait à une mort certaine le délivrerait encore.

Verset 14

Je continue.

Nous savons en effet que Dieu, qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous fera paraître, avec vous, en sa présence (2Corinthiens 4.14).

L'apôtre ne considérait pas la mort comme une fin, mais un passage, le dernier voyage en somme. Son assurance était fondée sur Christ qui est le premier à être sorti du tombeau en vainqueur et revêtu d'un corps de ressuscité radiant de lumière. Jésus est le gage de la résurrection pour la vie éternelle de tous ceux qui placent leur confiance en lui, qui comptent sur lui pour le salut de leur âme.

Verset 15

Je continue.

Ainsi, tout ce que nous endurons, c'est à cause de vous, pour que la grâce abonde en atteignant des hommes toujours plus nombreux, et qu'ainsi augmente le nombre des prières de reconnaissance à la gloire de Dieu (2Corinthiens 4.15).

Les souffrances que Paul endurait étaient pour le plus grand bien des Corinthiens et de tous ceux qui dans la suite des temps accepteraient le Seigneur Jésus par le ministère de l'apôtre, un nombre toujours croissant de croyants rendraient grâce à Dieu pour les avoir sauvés. Paul était un homme sincèrement désintéressé. Il oeuvrait au bénéfice des autres et à la gloire du Seigneur.

Verset 16

Je continue.

Voilà pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si notre être extérieur se détériore peu à peu, intérieurement, nous sommes renouvelés de jour en jour (2Corinthiens 4.16).

Dans le temps présent, le salut du croyant concerne uniquement la régénération de l'âme et la gloire éternelle est encore dans le futur. En attendant, le corps lui, dans le meilleur des cas, continue sa lente, mais inexorable dégradation. Paul en tant qu'homme faillible n'était pas immunisé contre le découragement.

Au début de cette lettre, il nous fait part de son angoisse et de ses craintes lorsqu'il n'arrivait pas à trouver son collaborateur Tite qu'il avait envoyé à Corinthe et qui aurai dû être de retour avec des nouvelles fraîches. Mais malgré ces circonstances souvent défavorables, l'apôtre ne sombrait pas dans une déprime persistante. Il puisait ses forces en Dieu, ce qui lui donnait l'énergie de poursuivre le ministère que Jésus-Christ lui avait confié. Alors que Paul était de plus en plus conscient de sa mortalité, sa destinée céleste devenait de plus en plus tangible, presque palpable.

Tandis qu'il diminuait physiquement, sur le plan spirituel, sa connaissance du Seigneur grandissait et il était sans cesse renouvelé intérieurement par la puissance de Dieu et sa présence à ses côtés. Quand il avait rencontré le Seigneur, il était un pharisien consacré jusqu'au bout des ongles au judaïsme et une star en pleine ascension. Alors, on peut imaginer qu'au tout début de son ministère il était plein de fougue et d'enthousiasme pour l'Évangile, mais qu'il s'appuyait sur son intelligence, son expérience et son grand savoir. Quand il écrit cette Épître aux Corinthiens, il avait pris de la bouteille. Cela faisait bien des années qu'il cheminait avec le Seigneur et il avait appris à lui faire entièrement confiance. Le diamant brut du jeune Paul avait reçu des entailles et des coupes; maintenant, il était poli et finement ciselé. L'apôtre était devenu un homme mûr et paternel; son désintéressement était total et son amour pour les autres sincère et profond.

Verset 17

Je continue.

En effet, nos détresses présentes sont passagères et légères par rapport au poids insurpassable de gloire éternelle qu'elles nous préparent (2Corinthiens 4.17).

Il est vrai qu'ici-bas les problèmes, quelquefois fort sévères, n'en finissent jamais; ils se succèdent à un rythme soutenu. Le Psalmiste écrit:

Nous voyons nos années s'évanouir comme un son. Les jours de nos années s'élèvent à soixante-dix ans, Et, pour les plus robustes, à quatre-vingts ans; et l'orgueil qu'ils en tirent n'est que peine et misère (Psaumes 90.9-10).

Dieu utilise souvent la souffrance pour accomplir le processus qui consiste à devenir de plus en plus comme le Christ. L'apôtre Pierre dit à peu près la même chose que Paul. Je le cite:

Ainsi donc, puisque le Christ a souffert dans son corps, armez-vous aussi de la même pensée. En effet, celui qui a souffert dans son corps a rompu avec le péché. Au contraire, réjouissez-vous, car vous participez aux souffrances du Christ, afin d'être remplis de joie quand il paraîtra dans toute sa gloire (1Pierre 4.1, 13).

Malgré l'importance de ses souffrances et des afflictions quasi permanentes qu'il endurait, Paul les considérait comme des pacotilles légères face à la glorieuse récompense qu'il recevra lorsqu'il sera auprès de Jésus. Il est tout de même époustouflant que l'apôtre ait considéré comme négligeables ces lourds fardeaux qui ne le quittaient jamais. La raison est qu'il avait l'éternité en vue. Ses souffrances produisaient sur son compte céleste un poids de gloire au-delà de toute mesure; littéralement, le texte dit: un poids de gloire plus extraordinaire que l'extraordinaire. Cette espérance éternelle et cette perspective de l'avenir soutenaient l'apôtre au milieu des afflictions qui ponctuaient régulièrement son ministère.

Verset 18

Je finis ce chapitre.

Et nous ne portons pas notre attention sur les choses visibles, mais sur les réalités encore invisibles. Car les réalités visibles ne durent qu'un temps, mais les invisibles demeureront éternellement (2Corinthiens 4.18).

La matière n'est pas éternelle, mais a été créée pour un temps. L'univers qui nous entoure est passager et éphémère pour toutes les espèces, l'homme inclus. En conséquence, les croyants sont invités à porter leur attention sur les réalités éternelles et invisibles, celles qui ne peuvent être perçues par les yeux de la chair. Cette perspective du monde et du futur permet de se désintéresser des afflictions présentes, et de les considérer pour ce qu'elles sont en vérité, temporaires et transitoires.

Dans la mesure où le croyant les vit selon la volonté de Dieu, ces souffrances participent à ce poids de gloire sans mesure qui sera la récompense invisible et éternelle du croyant dans l'au-delà. Toutes les valeurs de ce monde passeront; que ce soit la jeunesse, la beauté, la richesse, ce sont des mirages, des bulles de savon.

La grandeur de César, la puissance de l'Empire romain, la force et l'ingénuité de l'homme, la magnificence de Corinthe, et même les cieux visibles et notre bonne vieille terre, tout cela est appelé à disparaître. Les réalités que nos cinq sens ne peuvent déceler, mais que les yeux de la foi perçoivent appartiennent au monde à venir: le royaume céleste, l'Esprit invisible, la gloire du Christ. Toutes ces choses sont réservées à ceux qui ont mis leur confiance en Jésus-Christ et qui aiment Dieu.


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