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Chapitre 7
Introduction
Travailler avec des pierres est particulièrement pénible. C'est lourd et ça écorche les mains, on est soumis aux intempéries et ce n'est pas évident de monter d'aplomb un mur écroulé. Mais malgré toutes ces difficultés, ce n'est rien en comparaison d'aider quelqu'un à se remettre dans le droit chemin après que sa vie soit partie en déconfiture. On pourrait dire que Néhémie était un grand bâtisseur devant l'Éternel, mais ce ne serait pas lui faire justice, car en réalité, il était un véritable homme de Dieu. Tout au long du projet de reconstruction des murailles de Jérusalem, il a prouvé son intégrité et sa fidélité à l'Éternel.
Maintenant que ce chantier est terminé, il va dans un premier temps assurer la défense de la ville puis s'attaquer ensuite à une tâche bien plus audacieuse qu'une simple opération de génie civil. Il va essayer de réformer les coeurs des Juifs rapatriés en les exhortant à obéir aux exigences de la Loi de Moïse.
Verset 1
Je commence à lire le chapitre 7 du livre de Néhémie.
Lorsque la muraille fut achevée et que j'eus posé les battants des portes, on établit dans leurs fonctions les portiers, les musiciens et les lévites (Néhémie 7.1).
Les Lévites étaient chargés du service du culte à rendre à Dieu. La tâche des portiers était de surveiller les allées et venues au Temple en temps normal. Mais vu les circonstances troublées de l'époque, Néhémie leur confie aussi la garde des murailles de la ville. Ils jouaient le rôle de sentinelles et donnaient l'alarme si un danger se présentait. Tout le peuple de Jérusalem comptait sur eux afin de pouvoir vaquer à ses affaires en toute tranquillité. Une vigilance sans faille est le prix de la liberté. Néhémie a également établi les musiciens dont le rôle était de louer l'Éternel par la musique et le chant. Cette activité spirituelle se retrouve bien sûr dans le Nouveau Testament. Je lis un passage:
Ne vous enivrez pas de vin, cela vous conduirait à une vie de désordre, mais laissez-vous constamment remplir par l'Esprit: ainsi encouragez vous mutuellement par le chant de louanges, d'hymnes à la gloire de Dieu et de cantiques inspirés par l'Esprit, louez le Seigneur de tout votre coeur par vos chants et vos psaumes (Éphésiens 5.18-19).
Le chant est important dans la vie du chrétien et autant qu'il en soit ainsi puisque les croyants consacreront une bonne partie de l'éternité à louer Dieu.
Verset 2
Je continue le texte.
Je confiai le commandement de Jérusalem à mon frère Hanani ainsi qu'à Hanania, le gouverneur de la forteresse, car c'était un homme de confiance qui, plus que beaucoup d'autres, révérait Dieu (Néhémie 7.2).
C'est Hanani, un parent de Néhémie, qui lui avait rapporté l'état délabré des murailles de Jérusalem alors que ce dernier accomplissait son service auprès de l'empereur perse Artaxerxès dans Suse, sa capitale. Quant à Hanania, on ne sait pas grand-chose de ce brave homme. Cependant, Néhémie ne l'a pas choisi comme commandant de la place forte en vertu de ses qualités militaires, parce qu'il était un guerrier redoutable au grand courage, pas du tout. C'était un homme fidèle, quelqu'un sur qui on pouvait compter et qui de plus avait une profonde dévotion pour l'Éternel.
Voilà les deux bases sur lesquelles il a été choisi. Bien évidemment, cela ne veut pas dire qu'il n'avait pas d'autres qualifications remarquables ou qu'il n'était pas instruit, mais ces caractéristiques éminemment humaines ne suffisent pas pour être au service du Dieu créateur. Dans le Nouveau Testament, l'apôtre Paul écrit:
En fin de compte, que demande-t-on à des intendants? Qu'ils accomplissent fidèlement la tâche qui leur a été confiée (1Corinthiens 4.2).
La fidélité et la loyauté sont en effet les premières des qualités exigées de la part de ceux qui désirent exercer un ministère spirituel.
Verset 3
Je continue le texte.
Je leur donnai les consignes suivantes:? Les portes de Jérusalem ne s'ouvriront pas avant que le soleil ne soit haut dans le ciel et, le soir, on fermera les battants et on les verrouillera pendant que les portiers seront encore là. De plus, les habitants de Jérusalem établiront un tour de garde, les uns ayant leur poste, et les autres surveillant les abords de leurs maisons (Néhémie 7.3).
Normalement, les portes s'ouvraient dès l'aube et se refermaient à la tombée de la nuit. Mais ici, comme Néhémie savait que ses ennemis rôdaient toujours, c'est un ordre de mission approprié pour un temps de guerre qu'il impose à la ville. Le programme d'une journée de 24 heures comprend donc des mesures exceptionnelles destinées à prévenir toute attaque-surprise. Il ne fallait pas ouvrir les portes au lever du jour, comme cela se faisait partout en Orient, mais attendre que le soleil ait dissipé toutes les brumes matinales afin de s'assurer qu'aucun ennemi ne s'était dissimulé sous le couvert de l'obscurité.
Le soir, toutes les portes devaient être fermées en présence des portiers-sentinelles. Pendant la nuit, tandis que la garnison militaire se reposait, Néhémie voulait que la garde soit assurée par les habitants de Jérusalem: une partie devait se poster aux endroits les plus exposés tandis que l'autre assurait la ronde en patrouillant l'intérieur des murailles.
Verset 4
Je continue.
La ville était grande et très étendue, mais la population en était peu nombreuse; les maisons n'avaient pas été rebâties (Néhémie 7.4).
Cela faisait environ 90 ans que Jérusalem était à nouveau habitée. Cependant, le nombre d'habitants ne correspondait pas à l'étendue de la ville à l'intérieur de laquelle il y avait encore beaucoup de place libre. Il est vraiment regrettable qu'un tel problème n'existe plus dans nos cités modernes où la moindre parcelle de terrain coûte une fortune.
Verset 5
Je continue.
Mon Dieu me mit à coeur d'assembler les notables, les chefs et le reste du peuple pour en faire le recensement. Je découvris le registre généalogique de ceux qui étaient revenus de l'exil les premiers (Néhémie 7.5).
Une fois encore, on se rend compte à quel point Néhémie était un homme spirituel. Sa démarche habituelle était de se laisser conduire par l'Esprit de Dieu, ce qui signifie qu'il était réceptif à sa direction. Dans le Nouveau Testament, c'est dans la vie de l'apôtre Paul que cette sensibilité à l'action divine apparaît le plus nettement. À cette époque, les Juifs devaient faire face à un réel danger d'assimilation, notamment à cause des mariages mixtes. C'est ce qui explique ce recensement organisé par Néhémie. Il était motivé par le désir de faire une distinction nette entre les ressortissants des autres peuples qui vivaient au milieu d'eux et les véritables Israélites, et d'appeler ces derniers à un engagement de fidélité envers leur Dieu par une obéissance sans faille à la Loi de Moïse.
Le moment choisi est excellent. En effet, comme nous sommes à la veille de la fête de la Dédicace des murailles reconstruites, tout le gratin d'Israël est en ville pour les réjouissances. Voilà qui va faciliter la lourde tâche de recenser le peuple à Néhémie. Il commence son travail avec la liste établie par Zorobabel, le premier chef qui avait rapatrié la caravane initiale de colons dans leur pays d'origine.
Versets 6-7
Je continue.
Voici la liste des hommes originaires du district de Juda, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait déportés, et qui sont revenus de la captivité à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils étaient revenus sous la conduite de Zorobabel (Néhémie 7.6-7).
Suit alors une très longue liste qui fait le compte de tous les Israélites et qui reproduit avec quelques variantes l'énumération mentionnée dans le livre d'Esdras. La raison des divergences ne nous est pas donnée, mais les chiffres différents pourraient avoir plusieurs causes comme la prise en compte par Zorobabel ou Néhémie des femmes, des enfants à partir d'un certain âge, des membres des tribus du nord, de ceux qui étaient décédés en cours de route et que sais-je encore. La liste communiquée par Néhémie commence par les ressortissants de 18 groupes familiaux. Ils sont suivis par les habitants de 20 villages de Juda. Ensuite viennent les prêtres puis les Lévites et enfin les desservants du Temple, c'est-à-dire les hommes chargés des travaux pénibles comme charrier l'eau et le bois. Ce catalogue de noms se termine par ceux n'ont pas pu prouver soit leurs origines juives, soit leur appartenance à la famille des prêtres descendants d'Aaron.
Cela dit, on pourrait quand même se demander pourquoi les Textes Sacrés répètent à peu près la même liste à deux reprises. Il y a plusieurs raisons à cela. La première est que ces gens étaient très importants au regard de Dieu. En effet, pour la plupart d'entre eux, ils avaient quitté une situation relativement confortable pour aller au-devant de problèmes sans nombre et au pire à la mort. Ils allaient parcourir des centaines de kilomètres de désert, s'exposer aux bandits de grand chemin et arriver dans un pays en ruine qui avait été dévasté par les Babyloniens et qui était occupé par les chacals et des populations qui étaient des ennemis héréditaires d'Israël. Pour mettre sa charrette dans cette première caravane, il fallait avoir le coeur bien accroché et posséder beaucoup de foi en Dieu.
Ces gens croyaient vraiment que les promesses divines qui avaient été faites à leurs ancêtres, à commencer par Abraham, tenaient toujours malgré l'exil. Ces premiers colons ont prouvé par leur décision de retourner au pays qu'ils avaient confiance en Dieu, ce qui leur a valu d'acquérir la position de juste à ses yeux. Ils étaient les premiers rapatriés du nouveau peuple de Dieu, celui duquel, un jour naîtrait le Messie. Voilà une raison pour laquelle leurs noms apparaissent deux fois, ce que confirme d'ailleurs un petit verset de l'un des psaumes de l'Ancien Testament que je cite:
La mémoire du juste dure toujours (Psaumes 112.6).
Tout bien considéré, les Textes Sacrés comprennent beaucoup de généalogies et de listes de gens surtout dans l'Ancien Testament, mais également dans le Nouveau. C'est vrai que pour moi ce ne sont que des catalogues de mots difficiles à prononcer.
Verset 18
Par exemple au milieu de l'énumération de Néhémie, il est dit et je lis:
Descendants d'Adoniqam: 667 (Néhémie 7.18).
Mais qui est donc cet homme? Tout ce qu'on sait de lui est qu'avec son clan ils avaient été emmenés en exil à Babylone et que sa famille s'était multipliée en accord avec la promesse que l'Éternel avait faite à Abraham et répétée à tous les patriarches. Au bout de 70 ans en Babylonie, ils étaient 667 et chacun pouvait retracer sa lignée jusqu'à leur ancêtre Adoniquam. Cet homme et tous les autres sont pour nous d'illustres inconnus, mais dans la perspective divine, ces gens sont importants parce qu'ils ont accepté de quitter leur vie confortable pour braver tous les dangers dans le but de retourner dans le pays d'Israël afin de le reconstruire. Ce n'est pas tout. Leurs noms n'apparaissent pas seulement dans les Écritures, mais aussi et surtout dans le livre de vie et ça, c'est certainement ce qu'il y a de plus important. Toutes ces personnes mentionnées seront dans le royaume de Dieu pour l'éternité.
Pour nous qui sommes sous le régime du Nouveau Testament, nous vivons dans le temps de la grâce. Cela signifie que tout un chacun peut s'il le désire devenir un enfant de Dieu, peu importe qu'il soit né Juif ou païen. Jésus est le sauveur de tous les hommes, et il lui suffit de l'accepter comme tel. Un passage écrit par l'apôtre Jean dit:
Dieu nous a donné la vie éternelle et que cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. Celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit cela, pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au Fils de Dieu (1Jean 5.11-13).
Versets 66-69
Je continue maintenant le texte plus loin.
La communauté entière de ceux qui étaient revenus de l'exil comprenait 42 360 personnes, sans compter leurs 7 337 serviteurs et servantes. Parmi eux se trouvaient 245 musiciens et chanteuses. Ils avaient 736 chevaux, 245 mulets, 435 chameaux et 6 720 ânes. Plusieurs des chefs des groupes familiaux firent des dons pour la reconstruction du Temple (Néhémie 7.66-69).
Il y avait en gros 8 000 bêtes qui pouvaient être montées par les colons, c'est-à-dire une pour environ 5 personnes, ce qui veut dire que la majorité d'entre eux ont dû faire le trajet à pied, des centaines de kilomètres sous le soleil, dont une bonne partie dans le désert. J'en transpire d'y penser.
Verset 72
Je finis ce chapitre en le compressant.
Les prêtres et les lévites, les portiers, les musiciens, les gens du peuple, les desservants du Temple, tous les Israélites s'établirent dans leurs villes d'origine. Quand arriva le septième mois, les Israélites étaient installés dans leurs villes (Néhémie 7.72).
Ces dernières paroles sont très importantes parce que le septième mois, qui est à cheval sur septembre-octobre pour nous, était le plus important du calendrier cultuel juif. À l'origine, Moïse avait prescrit 6 fêtes religieuses principales au peuple et le second grand groupe de trois était célébré le septième mois.
Le premier jour, c'est la fête des trompettes, la plus solennelle des nouvelles lunes. C'est un jour de repos sabbatique et de sainte convocation annoncée en grande fanfare par une éclatante sonnerie de trompettes. Suite à l'exil babylonien, les Juifs feront débuter leur nouvelle année civile ce jour-là.
Après cette première fête, le 10e jour du mois, vient le Jour des expiations, appelé Yom Kippour en hébreu. Je cite le texte qui l'établit:
Ceci sera pour vous une règle en vigueur à perpétuité. Le dixième jour du septième mois vous humilierez vos âmes et vous ne ferez aucun travail ce jour-là, aussi bien les autochtones que les étrangers résidant au milieu de vous. Car en ce jour-là, on accomplira le rite d'expiation pour vous afin de vous purifier de toutes vos fautes; ainsi vous serez purs devant l'Éternel. Ce sera pour vous un sabbat, un jour de repos, pendant lequel vous humilierez vos âmes; c'est là une institution pour toujours, une fois par an, il faut accomplir le rite d'expiation pour toutes les fautes des Israélites (Lévitique 16.29-31, 34).
C'est le moment où la nation tout entière confesse ses fautes et demande à Dieu le pardon et sa purification par le biais de nombreux sacrifices d'animaux. Ce jour très solennel commence le 9e jour du mois au coucher du soleil et s'étend sur 24 heures. Le Grand-Prêtre sacrifie un boeuf comme offrande pour le péché pour lui-même et sa famille. Il fait l'aspersion du sang de l'animal sur le devant du Coffre de l'alliance situé dans le Saint des saints. C'est le seul moment de l'année où il a le droit et le devoir de pénétrer dans ce lieu où est déposé le Coffre sacré fermé d'un couvercle qui s'appelle le propitiatoire. Ces deux meubles se trouvent de manière permanente à l'abri des regards derrière le rideau au fond du sanctuaire.
Ensuite, le Grand-Prêtre tue aussi une chèvre pour faire l'expiation des péchés du peuple. Puis il impose les mains sur une seconde chèvre ou un bouc, déposant ainsi symboliquement les péchés du peuple sur la tête de l'animal qui est alors chassé dans le désert afin de montrer qu'ils ont été ôtés. Cet ordre solennel «vous humilierez vos âmes » est un appel à la contrition et au jeûne. Il n'est donné qu'en relation avec le Yom Kippour. L'Israélite qui ne s'y serait pas soumis aurait témoigné un profond mépris pour ce Grand Pardon que Dieu lui offrait gratuitement grâce au sang des animaux qui mouraient à sa place. Se refuser à accomplir ce minimum eût été commettre un acte à main levée contre l'Éternel appelant la peine capitale.
Le Grand-Prêtre ainsi que les animaux immolés étaient une image de Jésus-Christ qui est venu s'offrir lui-même en sacrifice. Il a versé son propre sang qu'il est allé présenter dans le véritable sanctuaire, céleste celui-là, dans la sainte présence de Dieu. C'est ainsi qu'il a ouvert tout grand l'accès du ciel à tous, en accomplissant la purification complète de tous les péchés, une fois pour toutes. Jésus-Christ est à la fois la victime qui expie le péché et le Grand-Prêtre qui officie. Il est également le bouc émissaire qui emporte au loin les péchés des croyants. C'est grâce à son sacrifice que tous ceux qui lui font confiance obtiennent le salut éternel. Mais pour en bénéficier, je dois reconnaître ma culpabilité devant Dieu et courber l'échine devant lui en acceptant Jésus comme mon sauveur, alors je reçois la vie éternelle.
Les Israélites, une fois qu'ils avaient réglé le problème de leurs fautes en s'humiliant le Grand Jour des Expiations, pouvaient alors se réjouir de tout coeur lors de la commémoration des Cabanes aussi appelée des Tabernacles, et qui avait lieu 5 jours après le Yom Kippour et qui durait une semaine. C'est la troisième grande fête du septième mois et elle marquait la fin des récoltes et de la moisson. C'était la plus joyeuse des célébrations durant laquelle le peuple remerciait Dieu pour les bénédictions dont il l'avait comblé. Par la même occasion, le peuple construisait des abris de fortune faits de branchages et y habitait en souvenir du temps où le peuple hébreu était sous des tentes dans le désert. Tout comme les Israélites, si je règle mon ardoise avec Dieu, alors je pourrai pleinement profiter de la vie.
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