Études bibliques

Chapitre 10

Versets 21-25

On entend quelquefois dire que chaque homme a son prix, ce qui veut dire que tout le monde est potentiellement corrompu. Ce n'est pas très flatteur pour la race humaine. L'Éternel a tout donné au roi Salomon. L'auteur du livre des Rois a décrit avec beaucoup d'insistance la gloire, la grandeur, la pompe, la richesse et la puissance de son règne, ainsi que sa grande sagesse. Mais à partir du chapitre 10, il y a changement de décor.

Versets 26-29

Je finis de le lire en le compressant.

Salomon se procura mille quatre cents chars et douze mille hommes d'équipage pour ces chars. Il les cantonna dans les villes de garnison et à Jérusalem. Le roi rendit l'argent aussi commun que les cailloux, et les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui croissent dans la plaine côtière le long de la Méditerranée. Les chevaux du roi étaient importés d'Égypte par convois. Chaque char qu'ils importaient d'Égypte revenait à six cents pièces d'argent et chaque cheval à cent cinquante. Les marchands en importaient dans les mêmes conditions pour tous les rois des Hittites et de Syrie (1Rois 10.26-29).

En important d'Égypte des chars qu'il revendait par la suite aux Hittites et aux Syriens, Salomon prenait part à un commerce fort lucratif. Il se remplissait bien les poches. L'un dans l'autre, en ce qui concerne les devoirs du roi d'Israël, il a transgressé trois interdictions de la Loi de Moïse. Je cite ce passage:

Vous établirez sur vous le roi que l'Éternel votre Dieu aura choisi. Ce roi ne devra pas avoir une importante cavalerie, et il ne renverra pas le peuple en Égypte pour s'y procurer des chevaux en grand nombre. Qu'il ne prenne pas un grand nombre de femmes, pour qu'il ne se corrompe pas. Qu'il n'amasse pas non plus de grandes quantités d'argent et d'or (Deutéronome 17.15-17).

La possession de grandes richesses et surtout d'or et d'argent a été amplement soulignée. Ce passage précise que Salomon importait des chevaux en provenance d'Égypte, et le chapitre suivant va révéler le vaste harem qu'il s'est constitué. Ce Roi-Soleil a fait spirituellement faillite. La plupart des personnages qui apparaissent au fil des pages des Textes Sacrés connurent des échecs cuisants dans leur vie, mais la culpabilité de Salomon est encore plus grande parce que personne d'autre n'avait reçu une telle sagesse de la part de l'Éternel. Dans l'Évangile, Jésus dit:

De celui qui a beaucoup reçu, on exigera beaucoup; et plus on vous aura confié, plus on demandera de vous (Luc 12.48).

Chapitre 11

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 11.

Le roi Salomon aima beaucoup de femmes étrangères, outre la fille du pharaon: des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes, des Hittites. Elles venaient de ces nations païennes au sujet desquelles l'Éternel avait dit aux Israélites: «Vous ne vous unirez pas à elles, et elles ne s'uniront pas à vous; sinon elles détourneront votre coeur et vous entraîneront à adorer leurs dieux.» Or, c'est précisément à des femmes de ces nations-là que s'attacha Salomon, entraîné par l'amour (1Rois 11.1-2).

Salomon fut entraîné par l'amour, un euphémisme pour dire le sexe. Il a tout d'abord copié son père David, qui lui aussi avait plusieurs femmes. Cependant, c'est vite devenu une passion, une addiction et il a commencé à collectionner les femmes comme on ferait une collection de timbres. C'est vrai que certains de ces mariages répondaient à des fins politiques et visaient à sceller des alliances avec les peuples voisins, suivant une pratique courante dans le Proche-Orient ancien. Mais en cela, ces mariages constituaient une violation de deux types de commandements divins: celui d'avoir un trop grand nombre d'épouses, comme je l'ai déjà dit, et celui interdisant aux Israélites d'épouser des femmes de peuples voisins (Deutéronome 7.3, 4).

Versets 3-8

Je continue en compressant.

Il eut sept cents épouses de rang princier et trois cents épouses de second rang. Lorsque Salomon fut devenu vieux, ses femmes détournèrent son coeur vers des dieux étrangers, de sorte que son coeur n'appartint plus sans réserve à l'Éternel son Dieu, à la différence de son père David. Il pratiqua le culte d'Astarté, la déesse des Sidoniens. À cette époque, Salomon bâtit sur la colline à l'est de Jérusalem un haut-lieu pour Kemoch, l'idole abominable de Moab, et pour Milkom, l'idole abominable des Ammonites. Il fit de même pour toutes ses femmes étrangères pour qu'elles puissent offrir des parfums et des sacrifices à leurs dieux (1Rois 11.3-8).

Salomon y va un peu fort. C'est vrai qu'il n'a pas abandonné l'Éternel complètement, mais son coeur était partagé. Il s'est dit en toute logique: Comme je suis un très grand roi, j'ai droit à tout ce que je désire. On se demande bien où est passée sa sagesse légendaire. Elle a été éclipsée par son orgueil. L'attitude de Salomon est évaluée par rapport à celle de son père, comme le seront tous les rois de la monarchie divisée. Si David a commis des actes plus que répréhensibles, il ne s'est par contre jamais détourné du culte de l'Éternel pour se livrer à l'idolâtrie. En construisant des autels aux faux dieux, Salomon a sombré tout en bas de l'échelle spirituelle.

Plusieurs divinités sont mentionnées. Astarté était une déesse du sexe et de la fertilité. Son culte consistait en des orgies avec vénération des étoiles; l'adoration de Milkom, aussi appelé Moloch, incluait des sacrifices d'enfants; le culte de Kemoch était un mélange de sexe et de cruauté. C'est peut-être bien là que le marquis de Sade a trouvé son inspiration. Ces idoles étaient vénérées sur la colline est, c'est-à-dire le mont des Oliviers, l'endroit même où Jésus agonisa avant d'être crucifié pour les péchés du monde.

Versets 9-13

Je continue le texte.

L'Éternel, qui était apparu deux fois à Salomon, s'irrita contre lui, parce que son coeur s'était détaché de l'Éternel, le Dieu d'Israël. Il lui avait pourtant donné des ordres sur ce point, lui défendant de s'attacher à des dieux étrangers, mais Salomon désobéit aux ordres de l'Éternel. Alors l'Éternel lui dit:? Puisque tu te conduis ainsi et que tu n'as pas respecté mon alliance et les ordres que je t'avais donnés, je t'arracherai la royauté et je la donnerai à l'un de tes sujets. Toutefois, à cause de ton père David, je n'accomplirai pas cette menace de ton vivant, mais j'arracherai le royaume à ton fils. Encore, je ne lui enlèverai pas tout le royaume, je lui laisserai une tribu à cause de mon serviteur David et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie (1Rois 11.9-13).

L'Éternel préserve la tribu de Juda à cause de la promesse inconditionnelle qu'il a faite à David. En réalité, la petite tribu de Benjamin lui est associée. C'est d'ailleurs sur son territoire que se trouve Jérusalem. Ces deux tribus s'appelleront le royaume du Sud. Il faut y ajouter une partie des membres de celle de Siméon dont le territoire était au milieu de celui de Juda qui les absorba donc. Les autres allèrent s'établir au milieu des tribus issues de Joseph, c'est-à-dire Éphraïm et Manassé.

Versets 14-25

Je continue en compressant.

L'Éternel suscita un adversaire à Salomon: Hadad l'Édomite, un descendant de la famille royale d'Édom. Dieu suscita un autre adversaire à Salomon: Rezôn, qui s'était enfui de chez son maître roi de Tsoba. Rezôn et ses hommes marchèrent sur Damas, s'y installèrent et y prirent le pouvoir. Rezôn fut l'adversaire d'Israël durant tout le règne de Salomon. Pendant que Hadad s'acharnait contre celui-ci, Rezôn, devenu roi de Syrie, eut de la haine pour Israël (1Rois 11.14-25).

L'armée de David s'était livrée à une campagne d'extermination, mais Hadad avait réussi à s'échapper en Égypte. Maintenant, il revient dans le pays d'Édom et montre les dents. Tsoba est un petit royaume syrien au sud-est du Liban qui avait été vaincu par David. La paix et la sécurité qui caractérisaient le règne de Salomon sont désormais menacées et ce n'est pas tout.

Versets 26-28

Je continue en compressant.

Jéroboam, fils de Nebath, un Éphratien de Tseréda, fils d'une veuve nommée Tseroua, qui avait été au service de Salomon, se révolta contre le roi dans les circonstances suivantes: ce Jéroboam était un jeune homme énergique et capable. Salomon avait remarqué comment il exécutait son travail et lui avait confié la surveillance de toutes les corvées exécutées par les hommes des tribus issues de Joseph (1Rois 11.26-28).

Jéroboam était devenu le contremaître des ouvriers d'Éphraïm, sa tribu et les descendants de Joseph. Cette position lui a permis de se rendre compte du grand mécontentement qui régnait parmi ses concitoyens à cause de ces corvées. Il exploitera ces doléances plus tard.

Versets 29-32

Je continue en compressant.

À cette époque-là, Jéroboam sortit un jour de Jérusalem et fut abordé en chemin par le prophète Ahiya de Silo, vêtu d'un manteau neuf. Ils étaient tous deux seuls dans la campagne. Ahiya prit le manteau neuf qu'il portait, le déchira en douze morceaux et dit à Jéroboam:? Prends pour toi dix de ces morceaux ! Car voici ce que déclare l'Éternel, le Dieu d'Israël: «J'ai décidé d'arracher le royaume à Salomon et de te confier dix tribus. Une seule tribu lui restera à cause de mon serviteur David et de Jérusalem, la ville que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël» (1Rois 11.29-32).

Ahiya accomplit ici un geste prophétique qui appuie et illustre la parole prononcée. L'antagonisme, voire la division entre le royaume du Sud et les tribus du Nord, n'est pas nouveau. David avait d'abord régné sur Juda et plus tard sur tout Israël. Lors de la révolte de son fils Absalom, ce clivage réapparut.

Versets 33-35

Je continue.

Je ferai cela, parce que les Israélites m'ont abandonné et se sont prosternés devant Astarté la déesse des Sidoniens, devant Kemoch le dieu de Moab, et devant Milkom, le dieu des Ammonites, et parce qu'ils n'ont pas suivi les chemins que je leur ai prescrits pour faire ce que je considère comme juste et pour obéir à mes ordonnances et à mes lois comme l'a fait David, le père de Salomon (1Rois 11.33).

Le peuple est coupable d'avoir imité Salomon dans la pratique de l'idolâtrie. Durant toute la période des rois, Dieu enverra des prophètes pour avertir son peuple contre l'adoration des faux dieux, mais en vain. C'est pour cela qu'ils seront vaincus et déportés.

Versets 37-38

Je continue plus loin.

Quant à toi, je te ferai roi et tu régneras comme tu le désires sur Israël. Si tu obéis à tout ce que je t'ordonnerai, si tu suis les chemins que j'ai prescrits et si tu fais ce que je considère comme juste en observant mes ordonnances et mes commandements, comme l'a fait mon serviteur David, je serai avec toi, je ferai de toi le chef d'une dynastie durable comme je l'ai fait pour David, et je te confierai Israël (1Rois 11.37-38).

Jéroboam est soumis aux mêmes obligations de l'alliance que David et Salomon et est lui aussi l'objet d'une promesse divine relative à une dynastie stable.

Verset 39

Je continue.

J'humilierai ainsi les descendants de David. Mais ce ne sera pas pour toujours (1Rois 11.39).

Cette parole laisse entendre une restauration future de la dynastie de David, au-delà de l'exil, et une réunification de tout le peuple sous le règne du roi issu de David. Cette prophétie a trait au royaume du millénium que Jésus viendra instaurer sur terre à la fin des temps.

Versets 41-43

Je continue plus loin en compressant.

Les autres faits et gestes de Salomon, toutes ses réalisations et sa sagesse sont cités dans le livre des Annales de Salomon. La durée du règne de Salomon à Jérusalem sur tout Israël fut de quarante ans. Après cela, Salomon rejoignit ses ancêtres décédés et fut enterré dans la cité de David, son père. Son fils Roboam lui succéda sur le trône (1Rois 11.41-43).

Le livre des Annales était un rouleau dans lequel on consignait les décisions et les entreprises du roi. Il en existait dans tous les royaumes de l'époque. Salomon avait 20 ans lorsqu'il a accédé au pouvoir. Il n'a donc pas eu une très longue et heureuse vieillesse en raison de sa désobéissance aux termes de l'alliance avec l'Éternel. Le grand roi d'Israël a eu une issue tragique bien qu'il fut doté d'une sagesse et d'une intelligence hors du commun.

Le schisme qui suivit allait placer le peuple de Dieu sur la pente qui le conduirait à la destruction des deux royaumes et à l'exil. La vie, la désobéissance et la chute douloureuse de Salomon sont un avertissement solennel pour chacun d'entre nous. Le prochain chapitre explique la raison du schisme qui va déchirer le royaume.

Chapitre 12

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 12.

Roboam se rendit à Sichem, où tout Israël s'était rassemblé pour le proclamer roi (1Rois 12.1).

Situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de Jérusalem, Sichem servait depuis longtemps de point de rassemblement des tribus du Nord. Le peuple était représenté par ses chefs. C'est à cet endroit que devait avoir lieu la cérémonie d'investiture royale. C'est de cette manière que le peuple avait ratifié la royauté de Saül, David et Salomon.

Versets 2-5

Je continue en compressant.

On envoya chercher Jéroboam qui se trouvait encore en Égypte. Il vint avec toute l'assemblée d'Israël parler à Roboam.? Ton père nous a imposé un joug très pesant. Nous te serons soumis à condition que tu allèges maintenant la lourde servitude et ce joug pesant que ton père nous a imposés. Roboam leur répondit:? Allez, laissez-moi réfléchir et revenez me trouver après-demain. Le peuple se retira donc (1Rois 12.2-5).

Les corvées et les impôts imposés au peuple par Salomon en vue de l'exécution de ses grands travaux avaient été particulièrement lourds. Malgré la prospérité et la sécurité, cette situation pesait aux Israélites qui en avaient marre d'être pris pour des vaches à lait.

Versets 6-16

Je continue en compressant.

Le roi Roboam consulta les responsables qui avaient conseillé son père Salomon de son vivant. Ils lui dirent:? Si aujourd'hui tu te montres le serviteur de ce peuple, si tu cèdes à leur requête et si tu leur réponds en termes bienveillants, ils seront pour toujours tes serviteurs. Mais Roboam n'écouta pas le conseil que lui donnaient les responsables. Il consulta les hommes jeunes de son entourage qui avaient grandi avec lui qui lui répondirent:? Eh bien, voici comment tu leur parleras: «Oui, mon père vous a chargés d'un joug pesant, mais moi, je le rendrai encore plus pesant. Mon père vous a fait marcher à coups de fouet, moi, je vous ferai marcher avec des lanières cloutées.» Le surlendemain, Jéroboam et tout le peuple vinrent trouver Roboam qui parla durement au peuple. Voyant qu'il ne les écoutait pas, tous les Israélites répliquèrent au roi:? Qu'avons-nous à faire avec David? Retournons chez nous, gens d'Israël ! Quant à toi, descendant de David, tu n'as qu'à t'occuper de ta propre maison ! Et les Israélites rentrèrent chez eux (1Rois 12.6-16).

Il était d'usage en Orient d'élever les princes héritiers avec les fils de familles nobles destinés à devenir les ministres du roi; les serviettes d'un côté et les torchons d'un autre en quelque sorte. On était considéré comme jeune jusque vers la quarantaine. Roboam avait 41 ans lorsqu'il devint roi et nous sommes en l'an 931 av. J-C. Les jeunes loups sont des dandys habitués au luxe et à mener la grande vie. Ils veulent que ça continue. Donc, il est hors de question de diminuer les impôts; au contraire, les exigences du nouveau roi seront plus grandes que celles de son père. Roboam fait preuve d'un état d'esprit despotique totalement contraire aux termes de l'alliance exposés dans la Loi de Moïse. Les Israélites du Nord sans lien de parenté direct avec la dynastie de David se retirent donc du jeu.

Versets 18-20

Je continue plus loin en compressant.

Alors le roi Roboam envoya Adoram, le chef des corvées, auprès des Israélites du nord; mais tous les Israélites le tuèrent à coups de pierres. Le roi lui-même réussit de justesse à sauter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. Les Israélites du nord invitèrent Jéroboam et le proclamèrent roi sur tout Israël. Seule la tribu de Juda resta fidèle à la dynastie de David (1Rois 12.18-20).

Le schisme est maintenant consommé et le sang a commencé à couler. C'est la faute de Roboam, le fils de Salomon. Il a rejeté le bon conseil des anciens et s'est montré intransigeant à l'égard des tribus du Nord. Mais tout cela n'arrive pas par hasard comme le souligne l'auteur lorsqu'il a dit:

Le roi refusa donc de tenir compte des revendications du peuple, car l'Éternel dirigeait le cours des événements pour accomplir ce qu'il avait annoncé à Jéroboam par l'intermédiaire du prophète (1Rois 12.15).

L'auteur souligne la souveraineté de l'Éternel sur le cours de l'histoire, ainsi que l'accomplissement du jugement qu'il a prononcé contre Salomon. Mais cela ne diminue en rien la responsabilité de Roboam et sa décision stupide, ni celle des tribus du Nord qui ont déserté la dynastie de David, celle que l'Éternel a choisie. Cet incident me fait penser à une parole tirée du livre des Proverbes, qui dit ceci:

Un homme forme de nombreux projets, mais c'est le dessein de l'Éternel qui se réalise (Proverbes 19.21).

Pour celui qui se confie en Dieu, je trouve ce proverbe très encourageant.

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