Études bibliques
Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans
24/11/2024
2 Rois - 21:16-23:5
Chapitre 21
Verset 16
On a coutume de dire que plus les choses changent et plus c'est la même chose. Il y aurait pas mal à dire sur ce sujet. À mon avis, voilà qui ferait un bon sujet d'épreuve de philosophie au bac. En réalité, il y a différents types de changement et qui obéissent à des lois mathématiques, que ce soit la théorie des groupes ou des types logiques, mais mon propos est le royaume de Juda où le roi Manassé est mort pour être succédé par son fils. Et c'est ainsi qu'un tyran en a remplacé un autre. C'est comme un jeu à somme nulle.
Versets 18-19
Je continue à lire tout en compressant dans le chapitre 21 du second livre des Rois.
Manassé rejoignit ses ancêtres décédés et fut enterré dans le jardin de son palais. Son fils Amôn lui succéda sur le trône. Amôn avait vingt-deux ans à son avènement et il régna deux ans à Jérusalem (2Rois 21.18-19).
Le roi Manassé ne fut pas enterré dans le cimetière royal à cause de son idolâtrie, ce qui suggère que parmi les hauts dignitaires du royaume, certains étaient demeurés fidèles à l'Éternel.
Versets 20-26
Je continue.
Il fit ce que l'Éternel considère comme mal, comme l'avait fait son père Manassé; il suivit en tout l'exemple de son père, il rendit un culte aux idoles que son père avait servies et il se prosterna devant elles; il abandonna l'Éternel, le Dieu de ses ancêtres, et ne suivit pas les chemins que celui-ci avait prescrits. Les ministres d'Amôn conspirèrent contre lui et l'assassinèrent dans son palais. Mais la population du pays massacra tous ceux qui avaient comploté contre le roi et proclama son fils Josias roi à sa place (2Rois 21.20-24).
Amôn a suivi dans le sillage initial de son père et a rétabli une idolâtrie dégradante, ce qui ne lui a pas réussi. Son règne fut bref. Mais les meurtriers ont eux aussi mal fini, ce qui montre la fidélité du peuple à la dynastie en place, celle issue du roi David.
Chapitre 22
Versets 1-2
Nous voici arrivés au chapitre 22 qui commence à décrire le règne d'un homme particulièrement dévoué à l'Éternel. Comment un mauvais roi peut donner naissance à un bon et inversement est quelque peu mystérieux. Ézéchias fut dans l'ensemble fidèle à Dieu et son fils Manassé particulièrement mauvais. Amôn très logiquement a suivi l'exemple de son père. Mais alors arrive sur scène son fils Josias qui rompt avec son père et adopte le comportement fidèle de son arrière-grand-père Ézéchias. Je commence à lire ce chapitre tout en le compressant.
Josias avait huit ans à son avènement et il régna trente et un ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Yedida. Il fit ce que l'Éternel considère comme juste et suivit en tout l'exemple de son ancêtre David sans jamais s'en écarter ni d'un côté ni de l'autre (2Rois 22.1-2).
Josias régna de l'an 640 à 609 av. J-C. C'est durant ce règne que Ninive la capitale de l'Assyrie fut détruite par les Babyloniens qui devinrent alors la première puissance de la région; un nouvel empire était né. La lumière brille à nouveau sur le royaume de Juda. L'auteur porte un verdict particulièrement élogieux sur ce roi, et par comparaison à son appréciation sur d'autres bons rois, il renforce son affirmation en ajoutant: sans jamais s'en écarter ni d'un côté ni de l'autre .
Cela me laisse pantois. Je me dis que nous avons besoin d'un Josias en France, quelqu'un au pouvoir qui adopterait une ligne de conduite droite et retournerait aux valeurs ancestrales de notre civilisation qui à l'origine était dite judéo-chrétienne. À l'heure actuelle, nos contemporains, comme dans tous les pays d'Europe d'ailleurs, sont semblables à des porcs qui se vautrent dans la porcherie du sexe avec l'argent pour seule valeur.
Versets 3-4
Je continue.
La dix-huitième année de son règne, Josias envoya son secrétaire Chaphân au Temple de l'Éternel. Il lui dit:? Va trouver le grand-prêtre Hilqiya et demande-lui de compter tout l'argent qui a été apporté dans le Temple de l'Éternel et que les portiers ont recueilli (2Rois 22.3-4).
Comme le roi Joas, un de ses prédécesseurs réformistes, Josias a besoin d'argent pour remettre le Temple en état. Il était en effet à moitié en ruine à cause des deux rois précédents qui y avaient introduit des autels païens et toutes sortes d'objets idolâtres. Ce Chaphân qui est mentionné ici est important. Il jouait le rôle d'un ministre de l'intérieur et fut un ardent partisan des réformes religieuses entreprises par Josias. De plus, au moment de l'exil de la nation, son petit-fils Guedalia sera nommé gouverneur de Juda par Nabuchodonosor, alors l'homme fort de Babylone.
Versets 5-7
Je continue.
Que l'on remette cet argent aux entrepreneurs qui ont la responsabilité des travaux dans le Temple de l'Éternel. Ceux-ci paieront les ouvriers qui effectuent les réparations dans le Temple: les charpentiers, les ouvriers du bâtiment, les maçons. Ils achèteront aussi le bois et les pierres de taille pour consolider l'édifice. On ne leur demandera pas de compte pour l'argent qui leur est confié, car ce sont des gens honnêtes (2Rois 22.5-7).
Cela faisait maintenant quelque temps que cette collecte avait été organisée dans le but de réparer le Temple qui avait subi de graves dégâts suite aux invasions étrangères et au pillage par les rois du royaume du Nord. Josias voulait qu'il puisse à nouveau remplir toutes les fonctions cultuelles pour lesquelles Salomon l'avait construit.
Versets 8-10
Je continue.
À cette occasion, le grand-prêtre annonça à Chaphân, le secrétaire:? J'ai trouvé le livre de la Loi dans le Temple de l'Éternel. Et il remit le livre à Chaphân. Celui-ci le lut, puis il se rendit auprès du roi pour lui faire un rapport:? Tes serviteurs ont versé l'argent qui se trouvait dans le Temple aux entrepreneurs responsables des travaux dans le Temple. Puis il ajouta: Le prêtre Hilqiya m'a remis un livre. Et Chaphân se mit à en faire la lecture devant le roi (2Rois 22.8-10).
Au temps des mauvais rois Manassé et Amôn, la lecture de la Loi avait été évidemment abandonnée, mais en plus, les copies connues des écrits de Moïse détruites. Je trouve quand même curieux que tous les pouvoirs despotes de tous les temps, quels qu'ils soient, s'attaquent toujours en priorité aux Écritures judéo-chrétiennes et bien moins aux autres livres religieux.
Pareillement, ce sont les symboles chrétiens qui attisent le plus la fureur des libres penseurs. Et toujours dans le même ordre d'idée, les francs-maçons, les rosicruciens et bien d'autres sectes parlent assez facilement de Dieu en tant qu'être suprême vague et impersonnel, mais rarement de Jésus-Christ, à moins de le citer comme exemple de vie.
Pour en revenir au royaume de Juda, cela faisait donc plus de 60 ans que les préceptes de Moïse avaient été mis en oubli. Ce long délai permet de comprendre que le livre de la Loi ait été caché ou tout au moins égaré quelque part à l'intérieur du Temple, ce qui est quand même un comble. C'est un peu comme si l'enseignement des Écritures n'était plus donné dans les églises. Quoi qu'il en soit, cette découverte va marquer le début d'un réveil spirituel de grande envergure.
Verset 11
Je continue.
Lorsque Josias entendit le contenu du livre de la Loi, il déchira ses vêtements (2Rois 22.11).
Quand le roi prit connaissance de la Loi, et surtout des malédictions prononcées sur le peuple en cas d'infidélité à l'alliance, il fut terrorisé et à juste titre. En effet, les menaces de sanction contenues dans le livre du Deutéronome sont absolument terribles, à vous glacer le sang. En écoutant la lecture des règles de vie et des ordonnances du culte contenues dans les écrits de Moïse, le roi se rendit compte avec effroi combien la nation s'était éloignée des clauses de l'alliance avec l'Éternel. Alors en signe de consternation, Josias déchira ses vêtements royaux, ce qui signifiait qu'en tant que numéro un du royaume, il se repentait, reconnaissant sa culpabilité devant Dieu.
Versets 12-13
Je continue.
Puis il convoqua le prêtre Hilqiya, le secrétaire et son fils et l'un des ministres.? Allez consulter l'Éternel pour moi, leur dit-il, ainsi que pour le peuple et pour tout Juda, au sujet des enseignements de ce livre que l'on vient de retrouver. Car la colère de l'Éternel est bien grande parce que nos ancêtres n'ont pas obéi aux paroles de ce livre et n'ont pas appliqué tout ce qui y est écrit (2Rois 22.12-13).
À cette époque, la consultation de l'Éternel par le grand-prêtre au moyen des objets sacrés appelés l'ourim et le toummim était tombée en désuétude. On passait plutôt par l'intermédiaire des prophètes. Le choc exprimé par le roi montre bien que l'Éternel n'avait pas été consulté depuis fort longtemps. Il ne faisait plus partie de la vie de la nation, et pourtant en théorie du moins, le royaume de Juda était une théocratie.
Verset 14
Je continue.
Alors ils se rendirent chez la prophétesse Houlda, femme de Challoum, responsable du vestiaire du Temple. Elle habitait à Jérusalem dans le nouveau quartier. Ils lui exposèrent la situation (2Rois 22.14).
À cette époque, Sophonie et Jérémie et peut-être aussi Nahum et Habaquq avaient une activité prophétique sur le territoire de Juda. Ces quatre hommes ont écrit au moins un livre qui fait partie des Textes Sacrés. Pourtant, c'est vers une prophétesse que se sont rendus ces hauts fonctionnaires; la raison de leur choix ne nous est pas donnée. Houlda habitait la partie basse de la ville, celle qui sans être les bas-fonds, était quand même la moins cotée sur le marché de l'immobilier. Comme quoi être prophète de l'Éternel ne signifie pas pour autant la prospérité matérielle.
Versets 15-17
Je continue.
Alors Houlda leur dit:? Voici ce que déclare l'Éternel, le Dieu d'Israël: Annoncez à l'homme qui vous a envoyés à moi: L'Éternel dit: Je vais faire venir un malheur sur cette contrée et sur ses habitants: tout ce qui est prévu dans le livre que vient de lire le roi de Juda. En effet, parce qu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont fait brûler des parfums à d'autres dieux, et parce qu'ils m'ont ainsi irrité par toute leur conduite, ma colère s'est enflammée contre ce lieu et elle n'est pas près de s'apaiser (2Rois 22.15-17).
Cette description de l'attitude infidèle du peuple rejoint celle que décrivent les prophètes Jérémie et Sophonie. Jusque-là, l'attitude fidèle de Josias n'avait guère été partagée, semble-t-il, par le peuple, et sa réforme était donc demeurée relativement superficielle: le culte de l'Éternel n'était rétabli et maintenu que par le biais de décrets royaux qui étaient plutôt des lettres mortes en ce qui concerne les Israélites.
En effet, le peuple restait encore résolument tourné vers l'idolâtrie qu'avait instaurée le roi Manassé. Ce culte aux faux dieux faisant maintenant partie de la vision du monde globale des Israélites. Ce n'est pas à coups de décrets royaux que la situation religieuse de la nation allait changer. Il fallait une transformation intérieure; c'est ce que le Nouveau Testament appelle la circoncision du coeur. Éventuellement, seul le jugement divin sous le couvert du scalpel babylonien mettra un terme définitif à l'idolâtrie endémique et maladive du peuple de Dieu.
L'exil sera le remède qui guérira les Israélites une fois pour toutes de leur infidélité; déportés, ils s'humilieront et changeront radicalement à l'égard de l'Éternel qui les avait délivrés du joug égyptien. Après leur retour de Babylone, ils ne seront jamais plus idolâtres au sens traditionnel du terme. Mais aujourd'hui, Israël est une nation tout ce qu'il y a de plus séculier. Quant aux Juifs dits orthodoxes, ils sont davantage attachés à une tradition morte qu'au Dieu vivant et vrai de leurs ancêtres.
Versets 18-20
Je continue jusqu'à la fin du chapitre.
Mais vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés pour consulter l'Éternel: Voici ce que déclare l'Éternel, le Dieu d'Israël: Tu as entendu les paroles contenues dans ce livre. Ton coeur s'est laissé toucher, tu t'es humilié devant moi en entendant ce que j'ai décrété contre ce lieu et contre ses habitants, à savoir la dévastation et la malédiction. Tu as déchiré tes vêtements et tu as pleuré devant moi. De mon côté, moi aussi, j'ai entendu ta prière. C'est pourquoi je te ferai rejoindre tes ancêtres décédés et tu seras déposé paisiblement dans l'un de tes tombeaux, sans avoir vu tout le malheur que je vais amener sur cette contrée. Les envoyés rapportèrent cette réponse au roi (2Rois 22.18-20).
Bien que Josias ait été tué à Meguiddo, suite à une action militaire stupide de sa part, il n'a effectivement pas vu ni vécu le malheur annoncé par l'Éternel, c'est-à-dire l'invasion et la déportation qui s'abattront sur le pays. Ce n'est que 4 ans après son décès que ses successeurs seront confrontés à la puissance babylonienne.
Chapitre 23
Versets 1-3
Nous voici au chapitre 23 qui continue le récit de la vie du roi Josias. Je commence à lire.
Le roi Josias fit convoquer auprès de lui tous les responsables de Juda et de Jérusalem. Puis il monta au Temple de l'Éternel accompagné de toute la population de Juda et de tous les habitants de Jérusalem, des prêtres, des prophètes et de tous les gens du peuple, quelle que fût leur condition sociale. Devant tous, il lut tout ce qui était écrit dans le livre de l'alliance que l'on avait retrouvé dans le Temple de l'Éternel. Le roi se tenait sur une estrade. Il conclut devant l'Éternel une alliance par laquelle il s'engagea à être fidèle à l'Éternel et à obéir à ses commandements, à ses lois et à ses ordonnances, de tout son coeur et de tout son être, et à respecter toutes les clauses de l'alliance figurant dans ce livre. De son côté, tout le peuple adhéra à cette alliance (2Rois 23.1-3).
Cet engagement public du roi de tout son coeur et de tout son être, est une expression relativement fréquente dans le livre du Deutéronome, le 5e écrit par Moïse. Cela laisse supposer que c'est celui-là que Josias a lu au peuple. Tout au long des Textes Sacrés, on constate que c'est toujours la lecture des Écritures qui provoque un retour sur soi, ce qu'on a coutume d'appeler la repentance, et une marche dans la bonne direction. D'ailleurs, un texte du Nouveau Testament compare la Parole de Dieu à une épée. Je cite le passage:
Car la Parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus tranchante que toute épée à double tranchant et, pénétrant jusqu'au plus profond de l'être, jusqu'à atteindre âme et esprit, jointures et moelle, elle juge les dispositions et les pensées du coeur (Hébreux 4.12).
Les Écritures seules possèdent ce pouvoir de toucher le plus profond de l'âme, de remettre intérieurement les choses en ordre dans le sens voulu par Dieu.
Verset 4
Je continue le texte.
Ensuite le roi ordonna au grand-prêtre Hilqiya, et aux prêtres qui surveillaient l'entrée du Temple de jeter hors du sanctuaire de l'Éternel tous les objets qu'on avait fabriqués pour le culte de Baal, d'Achéra et des astres du ciel. Ils furent brûlés à l'extérieur de Jérusalem, dans les champs de la vallée du Cédron, et l'on transporta leur cendre à Béthel (2Rois 23.4).
Béthel était un ancien sanctuaire qui devint un important centre cultuel idolâtre au temps des rois du royaume du Nord. Jéroboam, le premier de ces rois et particulièrement mauvais, y avait fait installer un veau d'or. L'importance cultuelle de cette ville s'était maintenue envers et contre tout; c'était même un des principaux centres d'idolâtrie de toute la Palestine. C'est dans le but de profaner ce lieu maudit que Josias y fait transporter les cendres des objets liés au culte de Baal et d'Achéra.
Versets 5-6
Je continue.
Le roi destitua les prêtres idolâtres institués par les rois de Juda pour brûler l'encens sur les hauts-lieux dans les villes de Juda et près de Jérusalem. Il supprima aussi ceux qui offraient des parfums à Baal, au soleil, à la lune, aux étoiles et à tous les astres. Il fit ôter du Temple de l'Éternel le pieu sacré de la déesse Achéra et on le fit transporter hors de Jérusalem dans la vallée du Cédron, où on le brûla et le réduisit en cendres que l'on jeta sur la tombe des gens du peuple (2Rois 23.5-6).
Ce pieu sacré de la déesse Achéra avait déjà été détruit par le roi Ézéchias, puis rétabli par son fils Manassé, un très mauvais roi. À la fin de sa vie il s'en défit, mais son fils Amôn, un personnage tout aussi sinistre que son père, le réintroduisit. Maintenant donc Josias, le fils d'Amôn, s'en débarrasse une nouvelle fois. Les cendres furent actuellement répandues sur les tombes des Israélites idolâtres qui l'avaient vénéré. Ce qui est le plus surprenant c'est combien ce pieu sacré a la vie dure. L'idolâtrie, ça vous colle à la peau et vous ronge comme un cancer. Bien sûr, cela ne vous concerne pas parce que vous ne vénérez pas de pieux sacrés, mais qu'en est-il de Mammon? Le dieu de l'argent vous laisse-t-il indifférent?
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