Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


22/11/2024

2 Rois - 19:4-20:8

Chapitre 19

Verset 4

Que ce soit dans la vie d'une personne ou d'une nation, les moments d'angoisse, quelques fois terribles, sont malheureusement chose courante. Qu'est-ce que vous faites, vous dans ces situations? Où trouvez-vous du soutien? Ézéchias, le roi de Juda et tout le peuple sont dans une misère noire. La destruction de Jérusalem par les armées assyriennes est imminente. Pourtant, ce monarque a adopté la bonne démarche; il est allé dans le Temple de l'Éternel pour invoquer sa miséricorde, et a demandé l'intercession du prophète Ésaïe.

Versets 5-7

Je continue à lire, tout en compressant, dans le chapitre 19 du second livre des Rois.

Les ministres du roi Ézéchias se rendirent donc chez Ésaïe qui leur dit:? Voici ce que vous direz à votre souverain: «Ainsi parle l'Éternel: Ne te laisse pas effrayer par les paroles que tu as entendues et par lesquelles les officiers du roi d'Assyrie m'ont outragé. Le roi va recevoir une certaine nouvelle; là-dessus, je lui ferai prendre la décision de retourner dans son pays où je le ferai mourir assassiné» (2Rois 19.5-7).

Dieu a décidé d'intervenir une fois encore en faveur de son peuple et de le délivrer. Il va arranger un certain nombre de circonstances qui vont punir ce roi assyrien arrogant. La prophétie «je lui ferai prendre la décision de retourner dans son pays où je le ferai mourir assassiné» va se réaliser en deux temps . Le retour de Sennachérib chez lui s'est accompli presque tout de suite, par contre son assassinat a eu lieu 20 ans plus tard. Les prophéties de l'Ancien Testament sont souvent structurées comme si le temps n'existait pas.

Verset 8

Je continue.

L'aide de camp apprit que le roi d'Assyrie était en train d'attaquer Libna. Il alla donc le rejoindre (2Rois 19.8).

L'aide de camp s'était visiblement installé devant Jérusalem, attendant la lettre de reddition d'Ézéchias. Mais les nouvelles du front l'incitent à rejoindre son maître qui est en pleine campagne. Cependant, l'armée assyrienne reste sur place et continue le siège de Jérusalem.

Versets 9-13

Je continue.

Peu après, le roi d'Assyrie reçut la nouvelle que Tirhaqa, le roi d'Éthiopie, s'était mis en campagne pour l'attaquer. Alors il envoya de nouveau des messagers à Ézéchias, avec ces instructions: «Ne te laisse pas tromper par ton Dieu en qui tu te confies s'il te dit que Jérusalem ne tombera pas aux mains du roi d'Assyrie. Tu as toi-même appris comment les rois d'Assyrie ont traité tous les pays, comment ils les ont voués à la destruction complète. Crois-tu que toi seul tu y échapperais? Les dieux de ces pays ont-ils délivré ces gens?» (2Rois 19.9-13).

À cette époque, l'Éthiopie comprenait le sud de l'Égypte, le Soudan et le nord de l'Éthiopie actuelle. Une armée est donc en marche et remonte vers le nord en direction de Juda. Le roi d'Assyrie est chagriné par la tournure des événements, mais toujours aussi arrogant. De plus, il disposait d'un excellent service de renseignements puisqu'il sait qu'Ésaïe a annoncé que Jérusalem ne serait pas prise.

Versets 14-16

Je continue.

Ézéchias prit la lettre de la main des messagers; il la lut et se rendit au Temple de l'Éternel. Il la déroula devant l'Éternel et il pria:? Éternel, Dieu d'Israël qui as ton trône au-dessus des chérubins, c'est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as créé le ciel et la terre. Éternel, prête l'oreille et écoute ! Éternel, ouvre les yeux et regarde ! Entends les paroles que Sennachérib a envoyé dire pour insulter le Dieu vivant (2Rois 19.14-16).

Le roi adopte à nouveau la bonne démarche en retournant au Temple pour prier. Sa supplication et sa confession de foi au Dieu unique et universel contrastent fortement avec la conception païenne polythéiste de divinités locales. Ézéchias nous donne un exemple à suivre. Lorsque de mauvaises nouvelles nous atteignent, la meilleure chose à faire est d'aller voir le Dieu de l'univers, d'invoquer son nom, de crier à lui en demandant son aide.

Versets 17-19

Je continue.

Il est vrai, ô Éternel, que les rois d'Assyrie ont exterminé les autres nations et ravagé leurs pays, et qu'ils ont jeté au feu leurs dieux, parce que ce n'étaient pas des dieux. Ils ont pu les détruire parce que ce n'étaient que des objets en bois ou en pierre fabriqués par des hommes. Mais toi, Éternel, notre Dieu, sauve-nous maintenant de Sennachérib, pour que tous les royaumes de la terre sachent que toi seul, Éternel, tu es Dieu (2Rois 19.17-19).

Ce que dit le roi est vrai. Les Assyriens ont tout balayé sur leur passage, et ont brûlé toutes les idoles des nations vaincues, ce qui était une pratique courante chez les peuples du Moyen-Orient ancien. Les Romains feront exactement le contraire, adoptant les divinités des nations conquises. Ézéchias fait bien la différence entre des objets créés et le Créateur de toute chose. Il avait une foi réelle en l'Éternel et reconnaissait qu'il était Esprit et non un morceau de bois, de métal ou de pierre. Ces représentations en qui se confiaient les peuples vaincus n'ont aucune puissance pour délivrer leurs adorateurs.

Le roi prie non seulement pour être délivré de ses ennemis, mais aussi pour que le seul vrai Dieu se révèle à tous les peuples en tant que tel. D'ailleurs, la confession de foi israélite commence par cette affirmation. Je la cite:

Écoute, Israël, l'Éternel est notre Dieu, il est le seul Éternel (Deutéronome 6.4).

Versets 20-24

Je continue le texte.

Alors Ésaïe envoya à Ézéchias le message suivant:? Voici ce que déclare l'Éternel, le Dieu d'Israël, que tu as prié au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie. Voici la parole que l'Éternel prononce contre lui: Sion, la jeune fille, n'a que mépris pour toi, et se moque de toi. La fille de Jérusalem hoche la tête à ton sujet. Qui as-tu insulté? Qui as-tu outragé de ta voix arrogante, de ton regard hautain? Moi, le Saint d'Israël ! Car par tes messagers tu as insulté le Seigneur, et tu as dit: Grâce à mes nombreux chars, moi j'ai gravi les sommets des montagnes, j'ai pénétré jusqu'au coeur du Liban; pour y couper les cèdres les plus hauts et les plus beaux cyprès (2Rois 19.20-24).

Par l'intermédiaire du prophète, l'Éternel assure le roi qu'il a entendu sa prière. Puis en langage imagé et poétique, il décrit les blasphèmes et l'arrogance sans limites des Assyriens. Au nom de Jérusalem, la jeune fille de Sion, Dieu se moque du roi d'Assyrie qui croit que c'est par sa propre puissance qu'il a vaincu des peuples.

Versets 25-26

Je continue.

Mais ne sais-tu donc pas que, moi, j'ai décidé depuis longtemps tous ces événements, et que, depuis les temps anciens, j'en ai formé le plan? À présent, j'accomplis ce que j'ai résolu. Et ainsi je t'ai amené à réduire en monceaux de ruines des villes fortifiées (2Rois 19.25-26).

Les Assyriens attribuaient leurs victoires à leur puissance militaire. L'Éternel nous fait comprendre que c'est parce qu'il les a choisis comme un instrument de son jugement qu'ils ont vaincu ces nations. La naissance et la chute des nations et des empires dépendent de Dieu; sa souveraineté ressort fortement de ce passage. Au regard de l'histoire de l'humanité, qui se résume à une longue suite de batailles pour prendre le pouvoir, cette affirmation divine soulève des questions.

Versets 27-28

Je continue.

Mais moi je sais quand tu t'assieds, quand tu sors, quand tu rentres, quand tu t'emportes contre moi. Tes discours arrogants sont parvenus à mes oreilles; c'est pourquoi je te passerai mon anneau dans le nez et je te riverai mon mors entre les lèvres, puis je te ferai retourner par où tu es venu (2Rois 19.27-28).

L'Éternel va agir envers le roi d'Assyrie comme on fait avec un taureau pour le mater et le diriger. Un monument assyrien représente un roi traînant quatre ennemis attachés à une corde par un anneau dans le nez.

Verset 29

Je continue.

Quant à toi, Ézéchias, ceci te servira de signe: Cette année-ci, on mangera ce qu'a produit le grain tombé, l'année prochaine, ce qui aura poussé tout seul, mais la troisième année, vous sèmerez, vous ferez des récoltes, et vous cultiverez la vigne, et vous en mangerez les fruits (2Rois 19.29).

Les Assyriens avaient confisqué la moisson semée l'automne précédent. Mais le peuple pourra se nourrir du produit de la terre issu d'une deuxième pousse pendant deux ans. À partir de la troisième année, les Israélites connaîtront un cycle agraire normal, signe du retour à la tranquillité après deux ans de guerre.

Versets 30-31

Je continue.

Alors les survivants, ceux qui seront restés du peuple de Juda, seront de nouveau comme un arbre qui plonge dans le sol de nouvelles racines et qui porte des fruits. Oui, voilà ce que fera l'Éternel dans son ardent amour pour vous (2Rois 19.30-31).

Juda avait subi des défaites militaires telles que son existence en tant que nation était compromise. Mais Dieu promet que son peuple va à nouveau connaître une forte croissance démographique et prospérer. Dieu a déjà promis à plusieurs reprises qu'il y aurait toujours une descendance du roi David devant lui, c'est-à-dire quelque part dans le monde.

Versets 32-33

Je continue.

C'est pourquoi voici ce que l'Éternel déclare au sujet du roi d'Assyrie: Il n'entrera pas dans la ville, aucun de ses archers n'y lancera de flèche, il ne s'en approchera pas à l'abri de ses boucliers et il ne dressera aucun terrassement contre elle. Il s'en retournera par où il est venu, sans entrer dans la ville, l'Éternel le déclare (2Rois 19.32-33).

Les sculptures assyriennes décrivent la manière dont ils conduisaient un siège. Sous la protection d'archers tirant leurs flèches derrière des boucliers, les soldats montaient des remblais grâce auxquels ils atteignaient le sommet des remparts. Cette prophétie est extraordinaire quand on songe que pas une seule flèche ne sera tirée au-dessus des murs de Jérusalem. Il devait pourtant y avoir quelques soldats à la gâchette facile et qui avaient les doigts qui les démangeaient.

Verset 34

Je continue.

Je protégerai cette ville et je la sauverai par égard pour moi-même et pour mon serviteur David (2Rois 19.34).

Jérusalem a été choisie par l'Éternel pour y demeurer dans le Temple. C'est aussi la ville de David, la capitale de Juda où se trouve le trône de la dynastie davidique envers laquelle Dieu s'est formellement engagé pour toujours.

Verset 35

Je continue.

Cette nuit-là, l'ange de l'Éternel intervint dans le camp assyrien et y fit périr 185 000 hommes. Le lendemain matin au réveil, le camp était rempli de tous ces cadavres (2Rois 19.35).

Le mode de destruction n'est pas mentionné. Au 5e siècle av. J-C, Hérodote, surnommé le père de l'Histoire, rapporte que l'armée assyrienne avait été envahie par des rats qui ont provoqué une épidémie de peste.

Verset 36

Je continue.

Alors Sennachérib, roi d'Assyrie, leva le camp et repartit pour Ninive, où il resta (2Rois 19.36).

Le roi assyrien tout bouleversé est donc retourné chez lui à Ninive, dans sa capitale, la queue entre les jambes. Selon la chronologie assyrienne, il a encore entrepris d'autres campagnes militaires, mais jamais plus contre Juda. Il avait bien compris sa leçon.

Verset 37

Je finis le chapitre.

Un jour, pendant qu'il se prosternait dans le temple de son dieu Nisrok, ses fils l'assassinèrent de leur épée, puis s'enfuirent dans le pays d'Ararat. Un autre de ses fils, lui succéda sur le trône (2Rois 19.37).

Ce n'était pas une famille paisible. Nisrok était représenté moitié aigle et moitié humain. Il est ironique que cette divinité fût incapable de secourir le roi, même dans son propre temple. En tout cas, Sennachérib a mal fini comme cela avait été prophétisé; des inscriptions assyriennes relatent la lutte entre ses fils pour la succession au trône. Le meurtre fut sans doute perpétré suite à la désignation du fils cadet comme nouveau roi. Les assassins s'enfuirent dans ce qui est l'Arménie, à 500 km au nord de Ninive.

Chapitre 20

Verset 1

Le chapitre 20 poursuit l'histoire du roi Ézéchias, mais n'est pas dans un ordre chronologique au précédent. Il a environ 38 ans au moment où il tombe gravement malade. Ce récit est relaté à 3 reprises dans l'Ancien Testament. Nous sommes en l'an 702, une année difficile pour le royaume de Juda. Je commence à lire.

À cette époque, Ézéchias tomba malade. Il était prêt de mourir et le prophète Ésaïe se rendit à son chevet. Il lui dit:? Voici ce que l'Éternel déclare: «Prends tes dispositions, car tu vas mourir, tu ne te rétabliras pas» (2Rois 20.1).

Le prophète avertit le roi de son décès proche afin qu'il mette ses affaires en ordre, et prenne les mesures testamentaires nécessaires relatives à sa succession. Si un jour on vous annonce que vous êtes en phase terminale, le choc est garanti. Toutefois, cette sentence de mort repose sur chacun d'entre nous à plus ou moins brève échéance. L'Écriture déclare:

Il est dans la destinée de tout homme de mourir une seule fois? après quoi il sera jugé par Dieu (Hébreux 9.27).

C'est une réalité à laquelle je devrais faire face, et il n'y a pas d'échappatoire possible. C'est aussi le dernier et le plus grand voyage que je ferai. Alors au lieu de pratiquer la politique de l'autruche en ignorant ce rendez-vous fatidique, je m'y prépare.

Versets 2-3

Je continue.

Alors Ézéchias tourna son visage du côté du mur et pria l'Éternel en ces termes:? De grâce, Éternel ! Tiens compte de ce que je me suis conduit avec fidélité, d'un coeur sans partage, et que j'ai fait ce que tu considères comme bien. Et Ézéchias versa d'abondantes larmes (2Rois 20.2-3).

Face à la nouvelle terrifiante, Ézéchias a bien réagi. En tant qu'être humain, il ne voulait pas mourir, c'est normal. Parce qu'il avait foi en l'Éternel, il s'est adressé à lui et l'a imploré de tout son coeur.

Versets 4-6

Je continue.

Ésaïe n'avait pas encore quitté la cour centrale, lorsque l'Éternel s'adressa à lui en disant:? Retourne auprès d'Ézéchias, le chef de mon peuple, et dis-lui: «Voici ce que déclare l'Éternel, le Dieu de David ton ancêtre: J'ai entendu ta prière et j'ai vu tes larmes. Je vais te guérir. Après-demain, tu pourras te rendre au Temple de l'Éternel. Je prolongerai ta vie de quinze années. Je te délivrerai, toi et cette ville, du roi d'Assyrie, et je protégerai cette ville à cause de moi-même et à cause de David, mon serviteur» (2Rois 20.4-6).

La supplication du roi, ce qu'il a dit et les sentiments qu'il a exprimés ont poussé Dieu à prolonger les jours d'Ézéchias. De plus, il promet de délivrer Jérusalem des Assyriens.

Verset 7

Je continue.

Ésaïe ordonna: «Qu'on prenne une masse de figues»; on la prit et on l'appliqua sur l'ulcère du roi, qui se rétablit (2Rois 20.7).

Ce remède était utilisé depuis longtemps au Moyen-Orient contre les inflammations de tous ordres. La guérison divine n'exclut pas l'usage de remèdes. C'est pourquoi si je suis malade, j'invoquerai d'abord Dieu, mais j'irai aussi voir le médecin et je prendrai les médicaments prescrits.

Versets 8-11

Je continue.

Ézéchias avait dit à Ésaïe:? À quel signe reconnaîtrai-je que l'Éternel va me guérir et que je pourrai me rendre après-demain au Temple de l'Éternel? Ésaïe lui avait répondu: «Veux-tu que l'ombre avance de dix degrés ou qu'elle recule de dix degrés?» Ézéchias répondit:? Il est plus facile à l'ombre d'avancer de dix degrés que de reculer. Qu'elle revienne plutôt de dix degrés en arrière. Alors le prophète Ésaïe invoqua l'Éternel qui fit reculer l'ombre de dix degrés sur le cadran solaire d'Ahaz où elle était déjà descendue (2Rois 20.8-11).

Pour aller dans sa chambre privée, le roi Ahaz, le précédent, avait fait installer une rampe d'escalier qui jouait le rôle d'un cadran solaire. Il était en colimaçon et construit de telle façon à ce qu'on puisse voir l'ombre avancer sur les marches. Cette demande d'un signe, un miracle en somme, qui prouverait que l'Éternel allait effectivement faire ce qu'il avait dit, était courante chez les Israélites. Dieu n'y voyait pas d'objection parce que c'était un moyen de renforcer la foi du fidèle. Selon les théories de l'astrophysique, pour accomplir un tel prodige, il aurait fallu que la rotation de la terre soit inversée. Mais souvent, de tels signes n'affectaient que la région où ils se produisaient.

C'est impossible, me direz-vous. Évidemment, et c'est bien pour cela que c'est un miracle. Après tout, si l'Éternel est le Créateur du ciel et de la terre, ce genre de prouesse ne pose aucune difficulté pour lui. En fait, tout dépend de ma vision de l'Être suprême; est-il vraiment aussi grand que les Écritures le décrivent, ou correspond-il plutôt à ma façon de voir les choses, à une dimension et un niveau que je puisse comprendre? Si c'est le cas, si je peux mettre Dieu en équation ou l'asseoir bien gentiment à l'intérieur d'une boîte que je me suis faite, alors il n'est pas dieu du tout. En réalité, le Créateur est infini. Je cite deux passages pour terminer:

Mais est-ce qu'en vérité Dieu habiterait sur la terre, alors que le ciel dans toute son immensité ne saurait le contenir? Ainsi parle l'Éternel: Le ciel est mon trône, Et la terre mon marchepied (1Rois 8.27; Ésaïe 66.1).


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