Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans

Novembre 2024
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14/11/2024

2 Rois - 4:36-5:20

Chapitre 4

Versets 36-37

Il m'est souvent arrivé de penser que si quelqu'un avait le pouvoir de faire des miracles au nom de l'Éternel, beaucoup de gens croiraient en lui et aux Écritures. Mais ce n'est pas là sa façon d'agir. Dans les Textes Sacrés, on constate que Dieu ne se manifeste par des prodiges que lors de situations exceptionnelles. Il y a d'abord eu Moïse et l'exode des Hébreux qui furent délivrés de l'esclavage.

Ensuite, la seconde grande période de miracles fut celle des prophètes Élie et Élisée. Ils exercèrent leur ministère dans le royaume d'Israël-Nord alors en pleine apostasie religieuse. Leur pouvoir d'accomplir des prodiges était un signe qui avait pour but de prouver au peuple d'Israël que c'était l'Éternel le vrai Dieu et non pas Baal ou Astarté.

Versets 38-41

Je continue à lire en compressant tout au long, dans le chapitre 4 du second livre des Rois.

Élisée retourna à Guilgal. Or, la famine sévissait. Un jour, ses disciples étaient assis devant lui. Il s'interrompit et dit à son serviteur:? Mets la grande marmite sur le feu et prépare une soupe pour les disciples ! Alors un membre du groupe sortit dans la campagne pour ramasser des légumes. À son retour, il les coupa en morceaux et en remplit la marmite pour la soupe. On servit la soupe aux hommes, mais dès qu'ils l'eurent goûtée, ils s'écrièrent:? Cette soupe est du poison, homme de Dieu ! Et ils ne purent la manger. Mais Élisée ordonna:? Apportez-moi de la farine ! Il en versa dans la marmite et dit:? Que l'on serve ces gens et qu'ils mangent ! La soupe qui était dans la marmite ne contenait plus rien de mauvais (2Rois 4.38-41).

Les famines faisaient partie des malédictions prévues par la Loi en cas d'abandon de l'alliance de l'Éternel. Tout le monde en souffrait, même les Juifs pieux. Élisée est à Guilgal pour enseigner dans l'école de disciples des prophètes. C'est là qu'a lieu cet incident où Élisée rend digeste un potage empoisonné.

Verset 42

Je continue.

À cette époque, un homme vint de Baal-Chalicha. Il apporta des vivres à l'homme de Dieu: vingt pains d'orge et de blé nouveau dans son sac, comme premiers produits de la nouvelle récolte. Élisée dit à son serviteur:? Partage ces vivres entre tout le monde et qu'ils mangent (2Rois 4.42).

La Loi stipulait de présenter au Temple les prémices de la nouvelle récolte et de les donner aux prêtres. En raison du caractère illégitime et idolâtre du culte dans le royaume du Nord, cet homme pieux les apporte à Élisée, le prophète de l'Éternel, et à ses disciples.

Versets 42-44

Je continue jusqu'à la fin du chapitre.

Celui-ci répondit:? Comment pourrais-je nourrir cent personnes avec cela? Mais Élisée dit:? L'Éternel déclare: «Chacun mangera à sa faim, et il y aura même des restes.» Le serviteur distribua les pains à tout le monde, ils mangèrent, et il y eut effectivement des restes, comme l'Éternel l'avait annoncé (2Rois 4.42-44).

Cette école de prophètes comptait au moins 100 étudiants, ce qui était considérable, surtout au vu du fait qu'il y en avait encore au moins deux autres en Israël. L'action d'Élisée fait penser aux deux miracles de la multiplication des pains qu'accomplira Jésus. Tous les prodiges réalisés par le prophète sont dirigés contre l'idole Baal afin de prouver au peuple que c'est l'Éternel qui est Dieu.

Chapitre 5

Verset 1

Nous voici rendus au chapitre 5, sans doute l'épisode le plus intéressant de la vie d'Élisée. On découvre que le prophète avait un bon sens de l'humour lui aussi, tout comme son prédécesseur Élie. Ce passage ne manque pas de faire sourire même si le sujet concerne un homme malade et dans une situation sans issue. Je commence à lire.

Naaman, le général en chef de l'armée du roi de Syrie, était un homme que son maître, le roi de Syrie, tenait en haute estime et auquel il accordait toute sa faveur, car, par lui, l'Éternel avait accordé la victoire aux Syriens. Hélas, ce valeureux guerrier était lépreux (2Rois 5.1).

Le texte ne précise pas quand cet incident a eu lieu, ni de quel adversaire ou de quel exploit il s'agit. Mais l'auteur du livre des Rois attribue cette victoire à l'Éternel, dont la souveraineté conduit les destinées de toutes les nations, et non pas seulement celle d'Israël. Dans les Écritures, le diagnostic de lèpre correspond à tout un ensemble d'affectations de la peau et pas seulement la maladie de Hansen, qui est ce que nous appelons la lèpre. Quoi qu'il en soit, ce qui affligeait Naaman en était encore à son stade initial, localisé à une partie du corps.

Verset 2

Je continue.

Or, au cours d'une incursion dans le territoire d'Israël, des troupes de pillards syriens avaient enlevé une petite fille. À présent, elle était au service de la femme de Naaman (2Rois 5.2).

La paix conclue entre Israël et la Syrie n'empêchait pas des troupes de pillards d'effectuer des razzias dans les régions frontalières. Et c'est ainsi que cette petite fille avait été achetée par Naaman pour servir d'esclave. Elle aidait la maîtresse de maison et servait à table.

Verset 3

Je continue.

Un jour, elle dit à sa maîtresse:? Si seulement mon maître pouvait aller auprès du prophète qui habite à Samarie ! Cet homme le guérirait de sa lèpre (2Rois 5.3).

Ce passage indique que cette petite esclave était plutôt bien traitée, parce que non seulement elle se soucie du bien-être de son maître, mais sa parole est écoutée. Elle avait soit vu, soit entendu parler des miracles que faisait Élisée, l'homme de Dieu. En conseillant à Naaman d'aller voir le prophète, elle montre sa foi personnelle en l'Éternel.

Versets 4-6

Je continue.

Naaman répéta au roi les propos de la jeune fille du pays d'Israël. Alors le roi de Syrie lui dit:? C'est bien ! Rends-toi là-bas. Je vais te donner une lettre pour le roi d'Israël. Ainsi Naaman se mit en route, emportant trois cent cinquante kilos d'argent, soixante-dix kilos d'or et dix vêtements de rechange. Arrivé à Samarie, il remit au roi d'Israël la lettre dans laquelle il était dit: «Tu recevras ce message par l'intermédiaire de mon général Naaman que je t'envoie pour que tu le guérisses de sa lèpre» (2Rois 5.4-6).

Le roi de Syrie savait que tôt ou tard il perdrait son meilleur officier à cause de la lèpre qui était une maladie incurable. Alors, il écrit une lettre de recommandation destinée à Yoram, le roi d'Israël, croyant que ce dernier avait le pouvoir d'ordonner au prophète Élisée de guérir Naaman.

Verset 7

Je continue.

Quand le roi d'Israël eut pris connaissance du contenu de cette lettre, il déchira ses vêtements et s'écria:? Est-ce que je suis Dieu, moi? Est-ce que je suis le maître de la vie et de la mort pour que cet homme me demande de guérir quelqu'un de sa lèpre? Reconnaissez donc et voyez qu'il me cherche querelle (2Rois 5.7).

En lisant cette lettre, le roi d'Israël, pessimiste de nature et qui s'emporte facilement, tombe à la renverse. Il déchire ses vêtements en signe de deuil. Il croit que par cette demande impossible à satisfaire, le roi de Syrie cherchait un prétexte à la guerre.

Verset 8

Je continue.

Lorsque Élisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire:? Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements? Que cet homme vienne donc me voir et il saura qu'il y a un prophète en Israël. Naaman vint donc avec ses chevaux et son char, et attendit devant la porte de la maison d'Élisée (2Rois 5.8).

Élisée savait tout ce qui se passait en Israël parce que Dieu le lui révélait. Il envoie donc un messager invitant Naaman à venir le voir pour se faire guérir afin que tous sachent qu'il se trouve un véritable prophète de l'Éternel en Israël. En deux temps, trois mouvements, l'officier et toute sa troupe, avec or, argent et les bagages, sont sur le pas-de-porte du prophète.

Verset 10

Je continue.

Élisée lui fit dire par un envoyé:? Va te laver sept fois dans le Jourdain et tu seras complètement purifié (2Rois 5.10).

Toutes les religions orientales pratiquaient des bains rituels de purification. Le chiffre sept est symbolique; c'est le nombre juste, nécessaire et suffisant pour opérer la guérison. Cela dit, il est évident que l'eau du Jourdain n'avait aucune propriété miraculeuse; c'est la foi et l'obéissance qui font que l'Éternel agit. Élisée envoie son serviteur donner la prescription de guérison.

Versets 11-12

Je continue.

Naaman se mit en colère et il s'en alla en disant:? Je pensais que cet homme viendrait en personne vers moi, qu'il se tiendrait là pour invoquer l'Éternel, son Dieu, puis qu'il passerait sa main sur la partie malade et me guérirait de ma lèpre. Les fleuves de Damas, l'Amana et le Parpar, ne valent-ils pas mieux que tous les cours d'eau d'Israël? Ne pourrais-je pas m'y baigner pour être purifié. Il fit donc demi-tour et partit furieux (2Rois 5.11-12).

Naaman se sent insulté, blessé dans son orgueil, car on n'a pas déroulé de tapis rouge devant lui. Il espérait que le prophète viendrait à sa rencontre dans de beaux habits d'apparat, qu'il y aurait une cérémonie en grande pompe, digne de son rang. Mais au lieu de tout cela, le prophète a rabattu le caquet de Naaman en ne daignant même pas se déplacer lui-même. En plus, Naaman est furieux à l'idée de devoir se baigner dans un fleuve qu'il considère inférieur à ceux de son pays qui effectivement avaient des eaux beaucoup plus limpides que le Jourdain souvent boueux.

Versets 13-14

Je continue.

Mais ses serviteurs s'approchèrent de lui pour lui dire:? Maître, si ce prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, ne le ferais-tu pas? À plus forte raison devrais-tu faire ce qu'il t'a dit, s'il ne te demande que de te laver dans l'eau, pour être purifié. Alors Naaman descendit dans le Jourdain et s'y trempa sept fois, comme l'homme de Dieu le lui avait ordonné, et sa chair redevint nette comme celle d'un jeune enfant: il était complètement purifié (2Rois 5.13-14).

Les serviteurs de Naaman ont parfaitement bien rempli leur rôle. Ils ont évalué la situation en toute objectivité et ont donné le bon conseil à leur maître. Se sentant tout penaud, Naaman a obtempéré. Il s'est trempé une fois, deux fois, trois fois et a dû se dire: Tout ça est absurde, rien n'a changé. Ses serviteurs sur la berge l'encourageaient à aller jusqu'au bout. La prescription était de se tremper 7 fois dans le Jourdain, pas 5 ou 6.

Dieu demande une obéissance complète; les demi-mesures sont inacceptables. Naaman a dû s'humilier en obéissant au prophète de l'Éternel. C'est à ce prix qu'il a obtenu la guérison. L'orgueil, comme chacun sait, fait partie des péchés capitaux. Il est aussi en tête d'une liste de comportements que Dieu a en horreur. Je cite le passage:

Il y a six choses que l'Éternel déteste, et même sept qui lui sont en horreur: les yeux qui regardent les autres de haut, la langue qui répand des mensonges, les mains qui font couler le sang des innocents, etc. (Proverbes 6.16-17).

Les Écritures s'opposent souvent à l'arrogance et prônent l'humilité. Je cite deux petits passages:

L'orgueil précède le désastre, et un esprit arrogant précède la chute (Proverbes 16.18).

L'orgueil s'oppose toujours à Dieu; c'est une collision frontale. C'est d'ailleurs la faute qui a provoqué la chute de Lucifer lorsqu'il est devenu Satan, le diable. Je résume les passages de l'Ancien Testament, tirés des livres des prophètes, qui expliquent ce qui s'est passé dans l'éternité passée:

Tu étais en Éden, le jardin de Dieu; Tu étais couvert de toute espèce de pierres précieuses et d'or. Tu étais un chérubin protecteur, aux ailes déployées; Je t'avais placé sur la sainte montagne de Dieu; Tu te promenais au milieu des pierres ardentes. Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu'à celui où l'injustice a été trouvée chez toi. Tu as dit en ton coeur: «Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône bien au-dessus des étoiles divines. Je siégerai en roi sur la montagne de l'assemblée des dieux, aux confins du septentrion. Je monterai au sommet des nuages, je serai semblable au Très-Haut.» Mais te voilà précipité dans le séjour des morts, dans les profondeurs de l'abîme ! (Ézéchiel 28.13-15; Ésaïe 14.13-15).

Ces extraits expliquent l'origine du mal sans pour autant répondre à toutes nos questions, j'en conviens.

Versets 15-16

Je continue le texte.

Naaman retourna vers l'homme de Dieu avec toute son escorte. Lorsqu'il fut arrivé, il se présenta à lui en disant:? Voici: je reconnais qu'il n'y a pas d'autre Dieu sur toute la terre que celui d'Israël. Maintenant, accepte, je te prie, un cadeau de la part de ton serviteur. Élisée répondit:? Aussi vrai que l'Éternel que je sers est vivant, je n'accepterai rien. Naaman insista, mais Élisée persista dans son refus (2Rois 5.15-16).

Naaman est bouleversé par ce qui vient de lui arriver; il est également guéri de son orgueil. Alors, soumis, il reconnaît que l'Éternel est le seul vrai Dieu. Cette confession est ironique, car c'est un étranger qui confirme le message que les prophètes proclament à Israël qui a sombré dans l'idolâtrie la plus sordide. Alors que les faux prophètes étaient tous à vendre, Élisée, lui était intègre; son vêtement en poil de chameau sur le dos lui suffisait. Il est un exemple pour tous les rapaces religieux, politiques et autres qui grouillent partout.

Verset 17

Je continue.

Alors Naaman dit:? Puisque tu refuses tout cadeau, permets-moi du moins d'emporter un peu de terre de ton pays, juste autant que deux mulets peuvent en porter, car dorénavant ton serviteur ne veut plus offrir ni holocauste ni sacrifice de communion à d'autre dieu qu'à l'Éternel (2Rois 5.17).

Selon l'opinion commune, un dieu ne pouvait être adoré que sur le sol du pays auquel il était lié. Naaman est désormais résolu à adorer l'Éternel. C'est pour cela qu'il désire emporter la quantité de terre provenant du sol d'Israël nécessaire à l'établissement d'un lieu de culte pour le Dieu d'Israël. Certes, l'officier syrien était dans l'erreur, mais il avait quand même une foi véritable.

Versets 18-19

Je continue.

Seulement, que l'Éternel veuille me pardonner la chose suivante: quand mon souverain se rend dans le temple du dieu Rimmôn pour s'y prosterner, je dois me prosterner en même temps que lui car il s'appuie sur mon bras. Que l'Éternel pardonne donc ce geste à ton serviteur. Élisée lui dit:? Va en paix ! Et Naaman le quitta (2Rois 5.18-19).

Rimmôn était le dieu du tonnerre et de la pluie des Syriens. Élisée ne résout pas le problème de conscience qui se pose à Naaman, mais par cette parole l'assure de la bienveillance de l'Éternel à son égard. Moi je trouve extraordinaire que Dieu tolère ainsi nos écarts.

Versets 20-27

Je continue jusqu'à la fin en la résumant la suite de l'histoire qui devient particulièrement déplorable, pathétique et tragique.

Guéhazi, le serviteur d'Élisée, se mit à courir après Naaman et lui dit:? Mon maître m'envoie te dire: «À l'instant, deux jeunes disciples des prophètes viennent d'arriver chez moi. Peux-tu me donner pour eux trente-cinq kilos d'argent, je te prie, et deux vêtements de rechange?» Naaman lui dit:? Fais-moi le plaisir d'accepter soixante-dix kilos d'argent ! Il lui remit aussi deux vêtements d'apparat. Quand il fut arrivé à la colline située près de l'entrée de la ville, Guéhazi déposa les objets chez lui, puis alla se présenter à son maître. Élisée lui demanda:? D'où viens-tu, Guéhazi? Il répondit:? Ton serviteur n'est allé nulle part. Mais Élisée lui dit:? Penses-tu que c'est le moment de prendre de l'argent et d'acquérir des vêtements, puis des oliviers, des vignes, des brebis et des boeufs, des serviteurs et des servantes? Puisque tu as fait cela, la lèpre de Naaman s'attachera à toi et à tes descendants pour toujours. Alors Guéhazi quitta Élisée, atteint d'une lèpre blanche comme la neige (2Rois 5.20-27).

Par cupidité, Guéhazi a trahi l'intégrité de son maître; par la même occasion, il a donné un soufflet à l'Éternel. Il s'est abaissé plus bas que terre devant le veau d'or. Il a vendu son âme pour du fric et quelques fripes. Élisée le place alors devant son acte répréhensible et lui rappelle qu'étant donné l'idolâtrie qui régnait en Israël, la priorité n'était pas à la prospérité matérielle, mais à révéler que l'Éternel est le seul vrai Dieu.

C'est exactement le message qu'avait reçu Naaman qui de païen idolâtre était devenu un adorateur du Seigneur du ciel et de la terre. Et maintenant, par convoitise, Guéhazi entachait la pureté du message du prophète en le souillant par un acte cupide.

Le fric est une source de malédiction, et peu de gens échappent à son emprise. Je cite un passage du Nouveau Testament qui précise bien cet aspect des choses:

Car «l'amour de l'argent est racine de toutes sortes de maux». Pour s'y être abandonnés, certains se sont égarés très loin de la foi, et se sont infligé beaucoup de tourments (1Timothée 6.10).

Pour le reste de sa vie, Guéhazi sera dans sa chair le porteur du message que la convoitise est la lèpre de l'âme.


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