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Jour sélectionné:
12/12/2024
Portion biblique:
Romains 7:6-24
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Chapitre 7

Verset 6

Quand on interroge l'homme de la rue: Quel est à votre avis le plus grand problème de l'homme? Que croyez-vous qu'il réponde? La pollution, les guerres, le réchauffement planétaire, la disparition de certaines espèces de baleine, le voisin qui met sa stéréo à fond. Jésus a donné le point de vue de Dieu sur cette question avant même qu'on ne la lui pose. Je le cite:

C'est du coeur que proviennent les mauvaises pensées qui mènent au meurtre, à l'adultère, à l'immoralité, au vol, aux faux témoignages, aux blasphèmes. Voilà ce qui rend l'homme impur (Matthieu 15.19-20).

Comme on aurait pu s'y attendre, Paul dit essentiellement la même chose. Je rappelle un passage que j'ai déjà couvert:

Lorsque vous étiez encore esclaves du péché, quels fruits portiez-vous alors? Des actes dont le seul souvenir vous fait rougir de honte aujourd'hui, car ils conduisent à la mort (Romains 6.20-21).

Verset 7

Je continue à lire dans le chapitre 7 de l'Épître que l'apôtre adresse aux chrétiens de Rome.

Que dire maintenant? La Loi se confond-elle avec le péché? Loin de là ! Seulement, s'il n'y avait pas eu la Loi, je n'aurais pas connu le péché, et je n'aurais pas su ce qu'est la convoitise si la Loi n'avait pas dit: Tu ne convoiteras pas (Romains 7.7).

Jusqu'ici, Paul a dit que pour se débarrasser du péché, il faut se libérer de la loi morale de Dieu qui ne produit que la mort parce que personne n'est capable de la suivre. Son raisonnement peut surprendre, car il semble dire que la loi soit complice du péché. Mais l'apôtre s'oppose à cette suggestion de toutes ses forces. Loin de là, dit-il. Il offre à nouveau un démenti catégorique.

Quand on développe soi-même ses photos, on place les négatifs dans un bain de produit chimique qui s'appelle un révélateur et qui fait apparaître les clichés. La loi fonctionne de la même manière. Elle met en lumière le péché. Elle est aussi comme un miroir qui me montre que j'ai une sale gueule, surtout le matin quand je me réveille. Paul connaissait bien les Écritures et les commandements de Dieu lui posaient un réel problème. Il nous parle ici de son expérience personnelle et emploie pour cela la première personne du singulier. Il prend un exemple concret de la Loi, disant que la convoitise est mal agir parce que la loi ordonne: Tu ne convoiteras pas . C'est la loi morale de Dieu qui désigne les attitudes et les actions qui sont des fautes.

Avant de devenir chrétien et apôtre, Paul s'appelait Saul de Tarse. Il était un membre éminent de la secte des Pharisiens, des gens religieux jusqu'au bout des ongles qui avaient une connaissance quasi parfaite des commandements divins. Paul sait donc de quoi il parle quand il décrit l'action de la loi morale sur le coeur d'un homme qui essaie d'obéir à Dieu. Au moment où Jésus-Christ lui est apparu, la carrière de Saul de Tarse était en pleine ascension; un avenir brillant s'offrait à lui; il avait soif de pouvoir et respirait la haine contre les chrétiens. Il voulait devenir le plus grand rabbin que le monde juif ait connu; il avait la première place en vue.

Après avoir mis sa foi en Jésus-Christ, il s'est rendu compte qu'il faisait fausse route en convoitant la plus haute position en Israël. Quant à moi, que je lise la Loi de Moïse contenue dans l'Ancien Testament, les reproches que les prophètes adressaient au peuple hébreu, l'histoire des rois d'Israël, les exhortations des auteurs du Nouveau Testament, et pire encore les propos de Jésus, surtout dans le Sermon sur la Montagne, je me retrouve partout, comme Paul, dans le box des accusés. Les Écritures sont comme un écran de cinéma sur lequel je peux lire l'état de mon coeur devant Dieu.

Verset 8

Je continue le texte.

Mais alors le péché, prenant appui sur le commandement, a suscité en moi toutes sortes de désirs mauvais. Car, sans la Loi, le péché est sans vie (Romains 7.8).

Paul décrit comment fonctionne le principe du mal. Ce n'est pas la loi morale qui cause les mauvaises actions, mais la nature pécheresse de l'individu. Les commandements précis éveillent dans l'homme le principe du péché qui l'incite à transgresser ce que Dieu a ordonné. C'est de cette manière que se manifeste la rébellion contre le Créateur qui bouillonne dans le coeur de tout homme.

Versets 9-10

Je continue le texte.

Moi, pourtant, autrefois sans la Loi, je vivais, mais quand le commandement est intervenu, c'est le péché qui s'est mis à vivre, et moi je suis mort. Ainsi, ce qui s'est produit pour moi, c'est que le commandement qui devait conduire à la vie m'a conduit à la mort (Romains 7.9-10).

Dans sa jeunesse, Paul a fréquenté la synagogue comme le faisaient tous les enfants juifs. Il n'avait pas alors pleinement conscience de l'impact des commandements de Dieu. Ce n'est que plus tard, lorsqu'il a étudié la Loi de Moïse qu'il a réalisé, dans son esprit et dans son coeur, la vraie signification des interdits divins comme: Tu ne convoiteras pas , par exemple. Alors, le principe du péché en lui a manifesté sa présence et sa puissance. Paul était enflé d'orgueil, et n'avait pas l'intention de changer les priorités de sa vie. Il voulait être le premier et le plus grand, un point c'est tout. Cette façon de penser et d'agir l'a prononcé coupable et condamné à mort parce qu'il avait enfreint les commandements divins. Pourtant, Dieu avait donné la Loi afin qu'en lui obéissant, les hommes obtiennent la vie. Je cite le passage:

Vous vous appliquerez à obéir à tous les commandements que je vous donne aujourd'hui, afin que vous viviez (Deutéronome 8.1).

Cependant, comme personne n'est capable de suivre toute la loi tout le temps, tous ceux qui choisissent de devenir justes en accomplissant des bonnes oeuvres encourent le jugement de Dieu et finissent aux oubliettes. Une automobile est un instrument fort utile, mais entre les mains d'un conducteur qui ne respecte pas le code de la route, c'est un grave danger, une arme qui tue, même.

Verset 11

Je continue.

Car le péché a pris appui sur le commandement: il m'a trompé et m'a donné la mort en se servant du commandement (Romains 7.11).

Les psychologues donnent quelques fois le nom d'ubris, à une forme d'arrogance humaine démesurée et particulièrement pernicieuse. La thérapeute de famille italienne Mara Selvini la mentionne dans son ouvrage: Paradoxe et contre paradoxe, qui est une étude des familles à transactions schizophréniques. Elle qualifie leurs relations familiales de diaboliques, c'est tout dire. Paul reconnaît et personnifie cet ubris qui existe en chacun de nous. Il sait très bien de quoi il parle puisque dans une autre de ses Épîtres, il se dit lui-même possédé par cette insolence démesurée (1Timothée 1.13).

Cet ubris qui est en moi se présente comme un ennemi personnel opposé à Dieu et un tentateur qui me trompe. C'est par pure arrogance que Satan sous la forme d'un serpent a incité nos premiers parents à se rebeller contre Dieu. Aujourd'hui encore, il essaie de me faire croire que je suis suffisamment mature pour garder la loi morale tout seul comme un grand et ainsi aller mon bonhomme de chemin indépendamment de Dieu. Si je lui obéis, c'est parce que je me soumets à mon ubris. Quelle arrogance !

Versets 12-13

Je continue.

Ainsi, la Loi elle-même est sainte, et le commandement, saint, juste et bon. Est-il donc possible que ce qui est bon soit devenu pour moi une cause de mort? Loin de là, c'est le péché ! En effet, il m'a donné la mort en se servant de ce qui est bon pour manifester sa nature de péché et pour montrer son excessive perversité par le moyen du commandement (Romains 7.12-13).

La loi morale est parfaite puisqu'elle vient de Dieu; il est donc impossible qu'elle puisse causer la mort. C'est le principe du péché, l'ubris et non la loi qui engendre la destruction de l'individu. Le péché se sert du commandement comme d'un instrument pour conduire une personne à la mort éternelle. Cet aspect des choses montre à quel point le péché est pervers, mesquin et diabolique.

Verset 14

Je continue.

Nous savons que la Loi a été inspirée par l'Esprit de Dieu, mais moi, je suis fait de chair, un homme livré à lui-même, qui a été vendu comme esclave au péché (Romains 7.14).

Il y a un conflit entre le croyant et le péché qui habite en lui. La loi est inspirée de Dieu, c'est l'expression de sa volonté pour les hommes. Paul se sert encore de lui-même comme exemple et dit qu'il est lui-même le problème. Il est contrôlé par la chair, cet état brut et naturel opposé à Dieu que chacun de nous a hérité d'Adam. Paul sent qu'il a été vendu au contrôle du péché. Il exprime son conflit actuel comme chrétien authentique avec cet ubris en lui, son inclination naturelle à faire le mal et à résister à Dieu.

Ce principe habite toujours le croyant, le contamine, et continue à semer la zizanie dans son coeur. Même le meilleur des chrétiens doit mourir physiquement à cause du péché qui réside en lui, dans tout son être, et dans chacune de ses cellules. Le péché est semblable à un cancer qui aurait essaimé des métastases partout. Si vous comparez deux visages de la même personne, le premier quand elle est bébé puis 50 ans plus tard, il est alors couvert de rides indélébiles qui ont été creusées par le temps, dit-on, mais en réalité, c'est le péché qui est responsable.

Versets 15-17

Je continue le texte.

En effet, je n'approuve pas ce que je fais: je ne fais pas ce que je veux, et c'est ce que je déteste que je fais. Et si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne. En réalité, ce n'est plus moi qui le fais, mais c'est le péché qui habite en moi (Romains 7.15-17).

Paul apparaît confus lorsqu'il avoue qu'il est partagé en deux lorsqu'il dit: je n'approuve pas ce que je fais. Il fait penser à un enfant qui, lorsqu'on lui demande pourquoi il a désobéi en se servant dans la bonbonnière, répond en toute honnêteté: je ne sais pas. Les actions de ce petit bonhomme, comme celles de Paul, répondent aux ordres d'une puissance en dehors d'eux. Ni l'un ni l'autre ne comprennent ce qui leur arrive, ni pour quoi ils agissent ainsi.

Paul exprime la sévérité du dilemme dans lequel il se trouve lorsqu'il dit: je ne fais pas ce que je veux, et c'est ce que je déteste que je fais. Il décrit son expérience personnelle et reconnaît dans son for intérieur que les commandements de la loi morale sont bons. Ce qu'ils interdisent et ordonnent correspond à ce qui est noble et bien. Paul vit une dichotomie; il est partagé en deux personnalités qui s'opposent.

À le lire, ses propos font presque penser à quelqu'un qui est affligé d'une personnalité multiple. Paul n'essaie pas de rejeter sa culpabilité sur quelqu'un ou quelque chose d'autre que lui-même. Il parle seulement du conflit entre ses désirs conformes à la volonté de Dieu et la nature de péché héritée d'Adam qui le contrôle encore.

Versets 18-20

Je continue le texte.

Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair. Vouloir le bien est à ma portée, mais non l'accomplir. Je ne fais pas le bien que je veux, mais le mal que je ne veux pas, je le commets. Si donc je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais mais c'est le péché qui habite en moi (Romains 7.18-20).

Paul sait que la Loi est bonne, mais que lui, dans sa chair héritée d'Adam, il ne l'est pas. Il ne parle évidemment pas de son corps physique, mais du principe du péché, de cet ubris qui l'habite et qui s'exprime par ses pensées et ses actions. Tout autour de moi, je constate que de plus en plus de comportements humains sont contraires à la loi morale de Dieu. Nous en sommes à la Rome décadente. Mais la raison humaine en général et nos sociétés libérales en particulier considèrent que leur acceptation relève simplement d'une attitude de tolérance, une affaire privée et sont donc culturellement acceptables.

En réalité, ces agissements que les Écritures qualifient de péchés ne sont pas une simple vision personnelle des choses, mais des mensonges de Satan et des excuses qui permettent à l'homme de suivre les mauvais penchants de son coeur en faisant comme bon lui semble. Il s'ensuit qu'une grande partie des comportements de nos contemporains mérite le jugement.

Ces conduites déplorables acceptées par nos sociétés humanistes laxistes sont totalement inacceptables parce que condamnées, sans appel par les Écritures. Elles sont un défi flagrant aux normes morales établies par le Créateur, une offense contre lui, un affront à son caractère et à sa volonté. La définition du péché est intrinsèquement liée à l'enseignement de la loi morale divine. C'est elle qui est l'étalon de mesure des actions des hommes. La loi ne conduit personne à commettre des fautes, mais elle révèle la présence du mal dans le coeur humain et dans ses comportements. Elle montre du doigt la rébellion contre Dieu qui anime les hommes.

Versets 21-23

Je continue le texte.

Lorsque je veux faire le bien, je découvre cette loi: c'est le mal qui est à ma portée. Dans mon être intérieur, je prends plaisir à la Loi de Dieu. Mais je vois bien qu'une autre loi est à l'oeuvre dans tout mon être: elle combat la Loi qu'approuve ma raison et elle fait de moi le prisonnier de la loi du péché qui agit dans mes membres (Romains 7.21-23).

Paul tirait parti de ses expériences spirituelles et les partage avec ses auditeurs. En lui-même, dans son for intérieur, en son âme et conscience, pourrait-on dire, l'apôtre désirait de tout coeur faire ce qui est bien devant Dieu. C'était aussi l'expérience de David lorsqu'il a écrit et je le cite:

Heureux l'homme qui ne marche pas selon les conseils des méchants, toute sa joie il la met dans la Loi de l'Éternel qu'il médite jour et nuit. Heureux les hommes qui ont une conduite intègre et suivent dans leur vie la Loi de l'Éternel. J'ai plus de joie à suivre tes préceptes qu'à posséder tous les trésors. Je trouve un grand plaisir dans ce que tu prescris et je ne veux jamais oublier ta parole. Tes ordres font tout mon plaisir, ils sont mes meilleurs conseillers. Je ferai mes délices de tes commandements, car je les aime (Psaumes 1.2; 119.1, 14, 16, 24, 47).

Pourtant, le grand roi qui a écrit ces lignes et les a mises en chanson est aussi celui qui s'est rendu coupable d'adultère et de meurtre. La personne qui a expérimenté la grâce de Dieu, qui est née de nouveau selon les paroles du Christ, dispose d'une nouvelle nature capable d'aimer les réalités qui concernent l'Éternel Dieu, le créateur du ciel et de la terre. Mais tout croyant, que ce soit David, l'apôtre Paul, ou un illustre inconnu, possède non seulement une nouvelle nature, mais toujours la vieille, celle héritée d'Adam à la naissance, comme tout le monde.

Chez un chrétien authentique, l'une et l'autre se côtoient en lui et ne font pas bon ménage du tout. Paul reconnaissait donc deux principes à l'oeuvre dans sa vie: un bon et un mauvais. Chaque fois qu'il voulait agir conformément aux normes divines, le péché, tel un dragon, faisait ressurgir sa tête hideuse et crachait le feu du mal. Ce principe qui habite le croyant agit de deux manières: d'une part, il lutte de manière continuelle contre son désir d'obéir à Dieu, et d'autre part, il cherche à l'assujettir, à le rendre esclave des mauvais penchants naturels de sa chair. C'est comme si une créature diabolique me possédait.

Par expérience, Paul a appris qu'il ne pouvait pas par ses propres forces résister à la nature de péché qui l'habitait.

Versets 24-25

Je continue jusqu'à la fin du chapitre.

Malheureux que je suis ! Qui me délivrera de ce corps voué à la mort? Dieu soit loué: c'est par Jésus-Christ notre Seigneur. En résumé: moi-même, je suis, par la raison, au service de la Loi de Dieu, mais je suis, dans ce que je vis concrètement, esclave de la loi du péché (Romains 7.24-25).

Le grand apôtre Paul exprime sa frustration disant: Malheureux que je suis ! Il reconnaît qu'aussi longtemps qu'il sera dans son corps mortel, il devra lutter contre le principe du mal qui l'habite et qu'il sera vaincu s'il ne peut compter que sur ses propres forces. Le fait que le chrétien authentique ait été uni avec le Christ, qu'il ait crucifié sa chair avec lui ne suffit pas. Cet acte de justice apporte une délivrance d'ordre légal, mais il reste encore à régler l'aspect concret du péché. En s'exclamant: Qui me délivrera de ce corps voué à la mort, Paul demande: Qui va me permettre de vivre pour Dieu? Il exprime son besoin d'une aide extérieure à lui afin qu'il puisse subjuguer ses mauvais penchants. Il répond lui-même à sa question de manière enthousiaste et immédiate.

Il compte sur le triomphe de Jésus-Christ à la croix. Il expliquera dans le prochain chapitre comment obtenir la victoire sur le péché dans cette vie. Il est vrai que tous les croyants seront un jour unis à leur Seigneur ressuscité et exalté pour toute l'éternité dans de nouveaux corps, libérés pour toujours de la présence du mal. Mais en attendant, ici-bas, Paul conclut: moi-même, je suis, par la raison, au service de la Loi de Dieu, mais je suis, dans ce que je vis concrètement, esclave de la loi du péché. En attendant la libération totale de la présence du péché, les croyants connaissent encore des conflits entre leurs deux natures: l'ancienne et la nouvelle.

Cours et obéis, ordonne la Loi, mais elle ne me donne ni pieds ni mains pour bien faire.

L'Évangile, lui, me demande de voler par la foi, et me confère les ailes pour lui plaire.


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