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Jour sélectionné:
10/12/2024
Portion biblique:
Romains 6:14-23
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Chapitre 6

Verset 14

Notre planète compte environ 2 500 systèmes de croyances différents. Tout le monde a entendu parler des grandes religions, qu'elles soient monothéistes comme l'Islam ou le christianisme, ou orientales comme l'Hindouisme, le Taoïsme ou le Bouddhisme. À côté de celles-ci existe aussi un nombre sans cesse croissant de sectes de tous ordres, il y en a pour tous les goûts.

Cependant, et selon l'enseignement des Écritures, il n'y a que deux chemins, deux voies, deux régimes possibles sous lesquels vous et moi ainsi que tous les autres êtres humains pouvons nous trouver. Il s'agit de la Loi ou de la grâce. La Loi, qu'elle soit de Moïse ou une autre, n'apporte que la condamnation, tandis que sous la grâce je suis déclaré juste et je reçois la vie éternelle.

Verset 15

Je continue à lire le chapitre 6 de l'Épître de Paul aux Romains.

Mais quoi? Allons-nous encore pécher volontairement de temps en temps sous prétexte que nous ne sommes pas sous le régime de la Loi, mais sous celui de la grâce? Loin de là ! (Romains 6.15).

Au tout début de ce chapitre, Paul posait une question de rhétorique; à savoir si le message de la grâce était un encouragement à se laisser aller dans la boue du péché. Maintenant, il demande si le fait que Dieu pardonne gratuitement serait une bonne excuse pour faire comme bon me semble. L'apôtre réfute catégoriquement cette idée aberrante.

Verset 16

Il va maintenant expliquer pourquoi une telle conception des choses est inacceptable.

Ne savez-vous pas qu'en vous mettant au service de quelqu'un comme des esclaves pour lui obéir, vous êtes effectivement les esclaves du maître à qui vous obéissez: ou bien du péché qui entraîne la mort, ou bien de l'obéissance qui conduit à une vie juste? (Romains 6.16).

On ne peut pas être à la fois esclave du péché et au service de Dieu. Jésus a exprimé ce même concept lorsqu'il a dit:

Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et une idole (Matthieu 6.24).

Paul rappelle également que l'esclavage du péché conduit à la mort au sens général du terme, comme conséquence naturelle et inévitable du péché. Les Écritures mentionnent la mort physique, spirituelle, et éternelle qui est la séparation d'avec Dieu pour toujours. D'un autre côté, celui qui a choisi le Christ pour Maître, non seulement possède la vie éternelle, mais se soumettra à lui et mènera une vie juste au sens général du terme, ce qui inclut l'obéissance, et la pratique des vertus chrétiennes. Ce passage de l'apôtre Paul met bien en relief que la marche chrétienne ne se fait pas en fonction de règles et de commandements.

Le croyant qui veut plaire à Dieu choisit en son âme et conscience de lui obéir. Il décide de bon gré d'agir selon l'enseignement du Nouveau Testament dont les exhortations n'ont pas, comme la Loi de Moïse, pour but de condamner le transgresseur. En effet, que le chrétien authentique obéisse ou pas, de toute façon il possède la vie éternelle parce que le salut ne dépend pas de ses actions, mais de l'acte de justice accompli sur la croix par Jésus-Christ.

Mais si le croyant fait ce qui est mal aux yeux de Dieu, il rompt sa communion avec son Maître; il en sera malheureux, mais cela ne changera rien à son état éternel. Il reste un enfant de Dieu. Cependant, il devra confesser son péché afin de rétablir sa relation filiale avec le Père céleste. Je lis un passage à ce sujet:

Si nous reconnaissons nos péchés, il est fidèle et juste et, par conséquent, il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout le mal que nous avons commis (1Jean 1.9).

Cela dit, celui qui se croit chrétien et qui persiste à faire le mal impunément et sans mauvaise conscience est probablement un faux. C'est un travesti et son christianisme une parodie. Il porte un habit de carnaval avec lequel il se moque de tous et se trompe lui-même, et il est encore esclave du péché. Or Jésus a dit et je le cite:

Tout homme qui commet le péché est esclave du péché. Or, un esclave ne fait pas partie de la famille, un fils, lui, en fait partie pour toujours. Si donc c'est le Fils qui vous donne la liberté, alors vous serez vraiment des hommes libres (Jean 8.34-36).

Cette liberté que Jésus-Christ donne consiste à vivre pour lui et à mener une vie droite. Il n'y a que deux alternatives qui me sont offertes: soit je suis serviteur de Dieu, soit je vis au service des idoles comme l'argent, le sexe, les vacances, ou que sais-je encore. Tout homme est forcément au service de quelqu'un ou de quelque chose. Il ne faut pas se leurrer, la liberté au sens absolu du terme n'existe pas pour les êtres humains; Dieu seul est réellement libre.

Afin justement d'éviter au maximum le péché, de tout temps, des groupes, se disant chrétiens et issus d'horizons fort divers, ont établi des règles de vie plus ou moins strictes qui leur servent de garde-fous. On pense aux ordres monastiques, bien sûr, mais il n'y a pas qu'eux. Ainsi, ceux qu'on appelait les Puritains étaient, comme leur nom l'indique, des purs et durs. Ils avaient établi des quantités de lois qui leur empoisonnaient littéralement l'existence et les rendaient sombres, voire sinistres. Aujourd'hui, les Amish sont célèbres surtout aux États-Unis; mais il y a aussi d'autres communautés issues du mouvement protestant qui sont particulièrement austères.

Tous ces groupes ont plus ou moins copié les Pharisiens, la secte juive qui sévissait du temps de Jésus. Ces dirigeants religieux avaient ajouté une multitude de préceptes à la Loi de Moïse. Il fallait être riche et ne pas travailler pour pouvoir les suivre. Leur logistique était tellement lourde qu'il était impossible au commun des mortels de les respecter. En conséquence, ces saintes nitouches hypocrites appelaient les gens ordinaires du peuple des maudits, parce que n'étant pas oisifs comme eux, ils ne pouvaient pas connaître tous ces commandements rajoutés et encore moins de se conformer à eux. On ne peut schématiser la vie chrétienne et la ramener à l'observance d'un certain nombre de règles. Sa dynamique est beaucoup plus complexe, car elle inclut les motivations personnelles, les aspirations, les attitudes de coeur, les circonstances, et d'autres paramètres qui ne peuvent être quantifiés.

La marche chrétienne commence par l'acceptation de la grâce de Dieu qui a pourvu à mon salut, ce qui se traduit par un amour sincère pour Jésus-Christ. Lui-même a dit à ses disciples et je le cite:

Si vous m'aimez, vous suivrez mes commandements (Jean 14.15).

L'amour est bien plus qu'un coeur qui bat ou une grande émotion, c'est une action positive en faveur de l'être aimé. C'est Dieu qui nous a aimés le premier. Il a pris l'initiative d'envoyer son Fils pour accomplir sur la croix l'Acte de justice qui satisferait sa sainteté et sa justice. Une des paroles de l'Évangile selon saint Jean dit:

Car Dieu a tant aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique pour que tous ceux qui placent leur confiance en lui échappent à la perdition et qu'ils aient la vie éternelle (Jean 3.16).

Versets 17-18

Je continue le texte.

Mais Dieu soit loué ! Si, autrefois, vous étiez les esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout coeur à l'enseignement fondamental auquel vous avez été soumis. Et, à présent, affranchis du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice (Romains 6.17-18).

Tandis que l'apôtre gratte le parchemin, ou plus exactement dicte sa lettre, il se rappelle que la grâce de Dieu avait déjà touché ses lecteurs, ce qui lui suscite un Alléluia, une louange au Seigneur. Avant d'accepter la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ, ils avaient été esclaves du péché, mais depuis, ils ont changé leur fusil d'épaule en obéissant véritablement à l'enseignement qu'ils avaient reçu. Ayant accepté la véracité de la Parole de Dieu, ils ont été affranchis du péché et de ses conséquences.

Par la foi, ils ont choisi d'obéir à leur nouveau Maître Jésus-Christ, ce qui les a rendus capables de mener une vie vertueuse. Leur position juste à l'égard de Dieu se manifestait dans leur vie de tous les jours que ce soit dans le contexte de leur travail, vis-à-vis de l'argent, dans leurs relations avec autrui, et en rapport avec toutes les autres choses qui composent notre vie de tous les jours.

Verset 19

Je continue.

? Si je parle ici à la manière des hommes c'est à cause de votre faiblesse naturelle.? De même que vous avez offert autrefois vos membres en esclaves à des passions dégradantes et immorales pour vivre une vie déréglée, de même offrez-les maintenant en esclaves à la justice pour mener une vie sainte (Romains 6.19).

Paul a utilisé le mot esclavage pour décrire la relation d'une personne non croyante avec le péché ou le diable. Ce langage est tout à fait approprié. Par contre dit Paul, il n'est pas vraiment correct d'établir le même lien avec la justice et Dieu, parce que le Seigneur n'exerce pas une tyrannie sur ses enfants. Apparemment, l'apôtre avait l'impression que la compréhension spirituelle de ses lecteurs volait relativement bas, c'est pourquoi il emploie la métaphore de l'esclave. Sa terminologie tirée de l'expérience humaine leur était très familière. En effet, sur les 120 millions d'habitants que comptait l'Empire romain, environ la moitié était esclave. Il s'en suit que beaucoup de chrétiens authentiques l'étaient également.

Parmi les écrits de Paul, le Nouveau Testament contient une toute petite Épître adressée à un dénommé Philémon qui montre bien qu'avoir le statut d'homme libre était un bien prisé et difficile à obtenir. Soit dit en passant que ni Jésus, ni Paul, ni aucun autre apôtre n'a songé, ne serait-ce qu'un instant, à essayer de changer le système social de l'époque qui était pourtant fort injuste. L'émancipation des esclaves n'était pas leur préoccupation. Aucun d'entre eux n'a dit ou écrit quoi que ce soit contre les maux qui affligeaient la société de l'Empire. Dans une de ses lettres, Paul fait une brève référence à l'esclavage lorsqu'il écrit:

Étais-tu esclave lorsque Dieu t'a appelé? Ne te fais pas de souci à ce sujet.? Mais si tu peux devenir libre, alors profites-en.? Car un esclave qui a été appelé à servir le Seigneur est un affranchi du Seigneur. Et de même, l'homme libre que Dieu a appelé est un esclave du Christ (1Corinthiens 7.21-22).

Selon l'apôtre, ce qui compte plus que le statut juridique d'homme libre, c'est de posséder la vraie liberté dans son for intérieur. Selon les Écritures, ce privilège consiste à diriger sa vie selon l'enseignement de la Parole de Dieu et de servir le Christ. Lorsqu'il était sur terre, Jésus a parlé de la liberté en ces termes:

Alors Jésus dit aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui:? Si vous vous attachez à la Parole que je vous ai annoncée, vous êtes vraiment mes disciples. Vous connaîtrez la vérité, et la vérité fera de vous des hommes libres (Jean 8.31-32).

Dans ce passage, Paul répète essentiellement les idées des versets précédents; à savoir qu'avant d'être sauvés, les Romains avaient soumis leurs corps à une vie déréglée dans une boucle faite d'immoralités et autres vices dégradants. Ils s'étaient volontairement rendus esclaves de leurs passions. À lire Paul, on a l'impression qu'avant de devenir chrétiens, ses lecteurs passaient le plus clair de leur temps en partouses. En contraste avec leur vie dissolue précédente, l'apôtre encourage et ordonne même les Romains à mener dorénavant une vie juste et sainte.

Cela fait partie du processus de sanctification qui est en cours chez tous les croyants. Il y a les acquis, mais toujours des progrès qui restent à faire, d'où la nécessité d'une exhortation continuelle, car Dieu ne cherche rien de moins que la perfection chez ses enfants. L'apôtre Jean aussi a parlé de ce processus de sanctification et de l'union du croyant avec Jésus-Christ, mais en termes plus simples que Paul. Je cite le passage:

Je suis le vrai plant de vigne et mon père est le vigneron. Tous mes sarments qui ne portent pas de fruits, il les coupe, et tous ceux qui en portent, il les taille pour les émonder afin qu'ils produisent un fruit plus abondant et de meilleure qualité. Vous aussi, vous avez déjà été émondés et purifiés grâce à l'enseignement que je vous ai donné. Demeurez en communion avec moi, je resterai uni à vous et j'agirai en vous. Un sarment ne saurait porter du fruit tout seul, sans demeurer attaché au cep. Il en est de même pour vous: si vous ne restez pas unis à moi, vous ne pouvez porter aucun fruit. Je suis le cep de la vigne, vous en êtes les sarments. Celui qui demeure uni à moi et en qui coule ma vie, portera du fruit en abondance (Jean 15.1-5)

Versets 20-21

Je continue le texte de Paul.

Lorsque vous étiez encore esclaves du péché, vous étiez libres par rapport à la justice. Or, quels fruits portiez-vous alors? Des actes dont le seul souvenir vous fait rougir de honte aujourd'hui, car ils conduisent à la mort (Romains 6.20-21).

Paul affirme de nouveau qu'un esclave du péché ne peut être en même temps au service de la justice, les deux s'excluant mutuellement. La vie dans le purin du péché n'apporte aucun avantage et ses fruits font rougir ceux qui sont sortis de ce fumier. Mais le pire c'est qu'une vie sans Jésus-Christ conduit inéluctablement à la mort. De nos jours, les choses n'ont pas changé. Il n'y a qu'à songer par exemple aux jeunes qui se rebellent contre les règles et les valeurs traditionnelles de leurs aînés. Ils partent, le sac à dos rêvant de liberté, mais très vite, ils tombent de Charybde en Scylla. Ils finissent couchés le long d'une allée nauséabonde à vomir leurs tripes à cause de la drogue qui était censée les envoyer au paradis.

Verset 22

Je continue le texte.

Mais maintenant, affranchis du péché et devenus esclaves de Dieu, le fruit que vous portez, c'est une vie sainte, et le résultat auquel vous aboutissez, c'est la vie éternelle (Romains 6.22).

Paul énonce la supériorité d'être au service de la justice par rapport à l'esclavage du péché. Celui qui répond à l'Évangile par la foi et accepte Jésus-Christ comme son Maître renverse complètement les choses dans sa vie; il subit un chamboulement. Non seulement il est affranchi des conséquences de ses fautes, mais il porte comme fruit la sainteté; sa perspective, son avenir et son espérance sont la félicité et la gloire. Alors que le résultat du péché est la mort, la fin du croyant est la vie éternelle.

Verset 23

Je finis ce chapitre.

Car le salaire que verse le péché, c'est la mort, mais le don gratuit que Dieu accorde, c'est la vie éternelle dans l'union avec Jésus-Christ notre Seigneur (Romains 6.23).

Paul résume en un trait de plume le contraste qu'il a établi tout au long du chapitre. Le diable est le trésorier et il veillera à ce que chaque incroyant soit payé comme il le mérite. Ceux qui n'ont pas mis leur confiance en Jésus-Christ recevront le salaire d'une vie forcément entachée de fautes, car il n'existe pas d'êtres humains qui ne soient pas pécheurs. La paie, c'est la mort absolue, la séparation éternelle d'avec Dieu. Par contre, le don de sa grâce qui ne peut être gagnée et que le Seigneur accorde gratuitement, c'est la vie éternelle.

À trois reprises dans ce chapitre, Paul a écrit que le péché aboutit à la mort, mais les croyants ont été affranchis de ce maître esclavagiste; ils ne sont donc plus tenus de lui obéir ni de vivre pour lui. Par contre, ils sont maintenant devenus les heureux serviteurs de la justice. Ils ont donc la liberté de vivre une vie nouvelle qui n'est plus soumise au régime de condamnation de la Loi, mais à celui de la grâce. N'ayant plus le péché pour maître qui domine sur eux, ils sont vivants pour Dieu et possèdent d'ores et déjà la vie éternelle. C'est pourquoi l'apôtre leur ordonne d'arrêter de livrer leurs corps à leur ancien maître, le péché, et de se donner au Seigneur une fois pour toutes et de grandir dans leur consécration à Dieu. C'est le processus de la sanctification et le thème de ce chapitre.

Paul écrit en un grec dit classique plutôt recherché. Les concepts qu'il explique ne sont pas simples parce que cette Épître qu'il adresse aux Romains est la poutre maîtresse du sommaire logique et systématique de la doctrine chrétienne. C'est ce qui explique qu'il faut pas mal d'attention pour pouvoir le suivre. En contraste, l'apôtre Jean, que j'ai déjà cité à plusieurs reprises, est aux antipodes de Paul. Sans instruction formelle, se nourrissant de ce que lui rapportait la pêche sur le lac de Galilée, il utilise un vocabulaire simple et un langage de la rue dépouillé de ses complexités. Néanmoins, il adresse lui aussi le sujet capital et essentiel du salut. Je voudrais terminer en citant deux petits passages de la plume de Jean, qui comme l'a fait Paul montrent très bien le contraste entre la vie éternelle et le jugement. Je lis:

Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie. Celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit cela, pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au Fils de Dieu. Celui qui place sa confiance dans le Fils possède la vie éternelle. Celui qui refuse d'écouter le Fils et de se fier à lui, ne verra jamais la vie mais la colère de Dieu reste suspendue au-dessus de sa tête (1Jean 5.11-13; Jean 3.36).

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