Sauter au contenu

Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
07/03/2025
Portion biblique:
Néhémie 4:1-16
Écouter l'audio:
Télécharger l'audio:

Chapitre 4

Introduction

Les chiens aboient, mais la caravane passe. Chaque fois que quelqu'un se lance dans une opération quelque peu ambitieuse ou veut accomplir une tâche d'envergure, il peut être sûr que des moqueurs ne sont pas loin, et pire encore que d'autres qui ont le mal dans la peau, vont faire leur possible pour lui mettre les bâtons dans les roues. C'est à se demander si l'apparition de ces trouble-fêtes n'est pas un sûr moyen d'évaluer le bien-fondé d'un projet.

Esdras et Néhémie étaient des hommes à la trempe d'acier. Ils se sont tous deux lancés dans des chantiers pharaoniques. Esdras a reconstruit le Temple de l'Éternel et Néhémie a réussi à convaincre un grand nombre de Juifs rapatriés en Palestine à reconstruire la muraille d'enceinte qui protégeait Jérusalem contre les envahisseurs et qui avait été détruite par les Babyloniens. L'ouvrage est bien engagé; la moitié des fortifications était déjà en place quand les ennemis héréditaires d'Israël présents dans le pays prennent note avec rage de ce projet qui se concrétise sous leurs yeux. Alors dans un premier temps, ils se moquent d'eux pour ensuite montrer les dents. Suite à cette menace, Néhémie a invoqué l'Éternel puis tous ont poursuivi leur travail comme si de rien n'était.

Mais cela ne veut pas dire que l'orage était passé, tant s'en faut, car si tous les chiens qui aboient ne mordent pas, il en est d'autres qui ont les crocs acérés et n'attendent que le bon moment pour s'en servir. C'est ainsi qu'entrent sur scène les trois mauvais lurons que nous avons déjà rencontrés, mais accompagnés cette fois-ci par beaucoup d'autres. Ces gens sont très dangereux et ils vont le prouver.

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 4 du livre de Néhémie.

Lorsque Sanballat, Tobiya, les Arabes, les Ammonites et les Asdodiens apprirent que la restauration des murailles de Jérusalem progressait et que les brèches commençaient à être obturées, ils se mirent très en colère. Ils se liguèrent tous ensemble pour aller attaquer Jérusalem et y semer le désordre (Néhémie 4.1-2).

Seules deux des trois teignes sont mentionnées. La troisième qui est apparue précédemment s'appelle Guéchem; c'est lui qui a excité les Arabes du sud contre les Juifs. Sanballat était le gouverneur de la Samarie et avait des soldats sous ses ordres. Il avait réussi à enrôler les habitants d'Asdod, une des principales villes de l'ancienne Philistie située le long de la Méditerranée, à se mobiliser contre le projet de Néhémie. En troisième lieu, Tobiya s'est chargé de rassembler les Ammonites, habitants de la rive est du Jourdain à descendre sur Jérusalem.

Il va sans dire que ces trois peuplades, ainsi que les Samaritains venus du nord, sont des ennemis héréditaires d'Israël. Les travailleurs juifs sont donc cernés de tous côtés. Ces populations étant toutes sujettes aux Perses, elles ne pouvaient pas faire la guerre à une autre province de l'Empire de manière organisée. Il s'agit donc de troupes irrégulières, des soldats de fortune, des mercenaires, qui venaient prêter main-forte aux hommes de guerre samaritains sous le contrôle de Sanballat leur gouverneur. Bref, la balance penche fortement contre les Juifs.

Verset 3

Je continue le texte.

Alors nous avons prié notre Dieu et nous avons posté des gens pour monter la garde, de jour et de nuit, pour nous défendre contre eux (Néhémie 4.3).

Fidèle à lui-même, Néhémie, accompagné des chefs du peuple, a recourt à la prière lorsque surgissent des difficultés. Il invoque l'Éternel, sa première ligne de défense. Mais il ne s'en tient pas là puisqu'il passe aussi à l'action selon sa façon de faire habituelle. Une fois de plus, Néhémie nous donne un bel exemple qui allie le spirituel et le temporel. Bien que cet homme remarquable plaçait en tout temps sa confiance en Dieu, il ne planait pas la tête dans les nuages, mais agissait de manière intelligente. Il montre comment prière et vigilance, ainsi que les actions divines et humaines sont complémentaires.

Néhémie connaissant le complot qui se tramait contre les Israélites, il a placé des gardes un peu partout. Mais comme il savait aussi que les Juifs ne pourraient résister indéfiniment à un nombre supérieur et déterminé, il a invoqué l'aide de l'Éternel. C'est sa confiance en Dieu qui lui a permis d'agir avec efficacité et en toute sérénité. La prière n'est pas un palliatif pour masquer la paresse ou la désinvolture, mais doit s'accompagner, dans la mesure du possible, d'une course d'actions pratiques.

Verset 4

Je continue.

Cependant, déjà le peuple de Juda murmurait:? Ceux qui portent les fardeaux sont à bout de forces et les tas de décombres restent énormes. Jamais nous n'arriverons à rebâtir cette muraille ! (Néhémie 4.4).

Le tableau se noircit encore. Les groupes de travail, souvent des familles ou des voisins oeuvrant ensemble, se réunissent pour faire dire à Néhémie qu'ils se sentent psychologiquement et physiquement à bout de force face à un travail dont ils n'entrevoient pas la fin. Il faut dire qu'à la reconstruction des murs est venu s'ajouter un service de garde assumé à tour de rôle et fonctionnant jour et nuit. Alors bien sûr, ils n'en peuvent plus.

Non seulement leurs ennemis sont prêts à fondre sur eux, mais ils se sentent aussi écrasés par une tâche qui leur semble maintenant au-dessus de leurs forces. Voilà un nouveau sujet de découragement dont Néhémie et les chefs du peuple auraient bien aimé se passer et qui en cette heure critique, met leur foi en Dieu durement à l'épreuve.

Verset 5

Je continue.

Quant à nos adversaires, ils disaient:? Ils ne sauront rien et ne verront rien jusqu'au moment où nous surgirons au milieu d'eux pour les massacrer et mettre fin à ce travail (Néhémie 4.5).

Aux plaintes du dedans viennent s'ajouter les bruits les plus inquiétants du dehors. Il n'est pas rare que ceux qui sont engagés dans une oeuvre pour Dieu se trouvent confrontés à ce genre de situation. D'ailleurs, même le grand apôtre Paul l'a expérimenté. Je cite ses paroles:

À notre arrivée en Macédoine, nous n'avons pas eu un instant de repos, nous avons connu toutes sortes de détresses: conflits au-dehors, craintes au-dedans (2Corinthiens 7.5).

Tout ça pour dire que les choses vont plutôt mal pour les Israélites.

Verset 6

Je continue le texte.

Les Juifs qui habitaient parmi nos adversaires vinrent dix fois nous avertir de ce qu'ils préparaient:? De tous les lieux où vous vous tournerez, disaient-ils, ils viendront contre nous (Néhémie 4.6).

Les travailleurs étaient régulièrement informés de ce que tramaient leurs ennemis. Dans un sens, heureusement que le service de renseignement fonctionnait à plein, mais dans un autre, les nouvelles du front contribuaient encore davantage à décourager les bâtisseurs qui devaient se dire: À quoi bon tout ça ?

Versets 7-8

Je continue.

C'est pourquoi je mis des gens en place en contrebas derrière la muraille, aux endroits découverts; je les postai groupés par familles et armés d'épées, de lances et d'arcs. Après avoir tout inspecté, je m'adressai aux notables, aux chefs et au reste du peuple:? N'ayez pas peur d'eux ! Pensez au Seigneur qui est grand et redoutable, et combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos maisons ! (Néhémie 4.7-8).

Néhémie ne se laisse pas démonter parce qu'il a foi en Dieu. Il connaît parfaitement l'histoire de son peuple Israël et sait fort bien que l'Éternel est intervenu maintes et maintes fois en sa faveur pour le défendre contre un ennemi supérieur. Il a donc confiance qu'il va se manifester d'une manière ou d'une autre. Il n'empêche que je ne lui envie pas son rôle, car sa tâche est rude. Il doit interrompre la restauration des murs et transformer ses maçons en soldats. Il choisit de les grouper en familles, ce qui incluait les femmes et les enfants, les plus vulnérables. Mais de cette façon, les hommes ayant constamment leurs proches sous leurs yeux savent qu'ils sont sous leur protection, ce qui les incitera également à combattre avec courage. «Pensez au Seigneur qui est grand et redoutable !» devait être leur cri de ralliement.

Avant toute nouvelle bataille, l'empereur Napoléon rappelait à ses soldats sur le point de partir au combat, le souvenir d'une victoire précédente. L'apôtre Paul, lorsqu'il sait qu'il va être exécuté, s'adresse à son disciple Timothée pour lui rappeler l'essentiel de sa prédication, ce qui constitue le message central du christianisme. Je le cite:

Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d'entre les morts, descendant de David, conformément à l'Évangile que j'annonce (2Timothée 2.8).

Verset 9

Je continue le texte.

Lorsque nos ennemis apprirent que nous étions informés et que Dieu avait ainsi déjoué leur projet, nous sommes tous retournés à la muraille, chacun à son travail (Néhémie 4.9).

Une fois que ces groupes terroristes ont su que les Juifs connaissaient leurs plans et étaient décidés à se défendre, ils ont réalisé qu'ils ne pouvaient plus compter sur une victoire facile. Alors pour l'heure, ils ont abandonné leurs sinistres projets.

Verset 10

Je continue.

Mais à partir de ce jour, la moitié de mes serviteurs faisaient le travail et ceux de l'autre moitié, vêtus de cuirasses, étaient armés des lances, des boucliers et des arcs. Et les chefs se tenaient derrière tous les gens de Juda (Néhémie 4.10).

Jusqu'à présent, tous ceux qui faisaient partie de l'escorte personnelle de Néhémie avaient été occupés à la restauration de la muraille. À partir de maintenant, la moitié d'entre eux sera en armes et sur le qui-vive, prête à venir à la défense des travailleurs qui seraient attaqués par surprise. Ils sont renforcés par les chefs armés du peuple qui faisaient la ronde autour de la muraille, prêts eux aussi à intervenir en cas de besoin.

Versets 11-14

Je continue.

Ceux qui étaient occupés à rebâtir la muraille et qui portaient ou chargeaient les fardeaux travaillaient d'une main et tenaient une arme de l'autre. Chacun des bâtisseurs avait son épée attachée à sa hanche. C'est ainsi qu'ils bâtissaient. Un homme se tenait à mes côtés prêt à sonner du cor. Je dis alors aux notables, aux chefs et au reste du peuple:? Le travail est considérable et s'étend sur une grande distance, nous sommes dispersés loin les uns des autres le long de la muraille. Rassemblez-vous autour de nous, à l'endroit où vous entendrez le son du cor, et notre Dieu combattra pour nous (Néhémie 4.11-14).

Un climat de guerre règne sur le chantier. En un instant au son du cor toutes les épées sortiraient de leur fourreau. Tous ceux qui participent à la restauration des remparts de Jérusalem sont devenus polyvalents. Ils étaient d'abord des bâtisseurs, mais en un clin d'oeil ils pouvaient se transformer en guerriers. Ceux qui devaient chercher des matériaux, des roches et du mortier étaient les plus exposés au danger, car ils devaient s'éloigner du chantier. C'est pour cela qu'ils ne portaient leurs fardeaux que d'une main, tandis que de l'autre ils tenaient une arme.

Ça ne devait pas être bien pratique et ralentir la progression des travaux, mais ils n'avaient pas le choix. Quant aux maçons qui montaient les murs, ils travaillaient bien avec les deux mains, mais portaient eux aussi une arme à la ceinture. Cette image d'accomplir une tâche pour Dieu tout en étant sur le sentier de la guerre se retrouve dans le Nouveau Testament, mais dans le domaine spirituel. Je cite le passage clé écrit par l'apôtre Paul sur ce sujet:

Puisez votre force dans le Seigneur et dans sa grande puissance. Revêtez-vous de l'armure de Dieu afin de pouvoir tenir ferme contre toutes les ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste. C'est pourquoi, endossez l'armure que Dieu donne afin de pouvoir résister au mauvais jour et tenir jusqu'au bout après avoir fait tout ce qui était possible. Tenez donc ferme: ayez autour de la taille la vérité pour ceinture, et revêtez-vous de la droiture en guise de cuirasse. Ayez pour chaussures à vos pieds la disponibilité à servir la Bonne Nouvelle de la paix. En toute circonstance, saisissez-vous de la foi comme d'un bouclier avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du diable. Prenez le salut pour casque et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu (Éphésiens 6.10-17).

Dans ce passage, il est évidemment question de la lutte du croyant contre le diable, ce qui n'est pas sans soulever quelques questions. Ce sinistre personnage fait une entrée très remarquée dès les toutes premières pages des Écritures, juste après que l'Éternel eut placé Adam et Ève dans le jardin d'Éden. En réalité, il est bien antérieur à l'oeuvre de création puisque selon des textes prophétiques et poétiques, on le voit décrit comme étant la plus belle des créatures divines. Je cite le passage clé:

Par ta grande sagesse et ta beauté parfaite, tu étais un modèle de perfection. Tu étais en Éden, dans le jardin de Dieu. Tu étais recouvert de pierres très précieuses de toutes les espèces: rubis, topaze et diamant, chrysolithe et onyx, jaspe, saphir, escarboucle, émeraude. Tes tambourins, tes fifres étaient d'or ouvragé, ils furent préparés le jour même où tu fus créé. Je t'ai oint sur ma montagne sainte. C'est là que tu étais. Tu allais et venais au milieu de ces pierres aux feux étincelants. Tu as été irréprochable dans toute ta conduite depuis le jour où tu as été créé, jusqu'à ce que le mal se soit trouvé chez toi. De ta grande beauté, tu t'es enorgueilli et tu as laissé ta splendeur pervertir ta sagesse (Ézéchiel 28.12-15, 17).

Non content d'être la plus glorieuse des créatures, Satan a voulu devenir égal à Dieu et a donc pris la tête d'une insurrection angélique contre l'autorité du Tout-Puissant. Là encore, je cite le passage:

Comment es-tu tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore? Tu disais en ton coeur: «Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône bien au-dessus des étoiles divines. Je siégerai en roi sur la montagne de l'assemblée des dieux. Je monterai au sommet des nuages, je serai semblable au Très-Haut» (Ésaïe 14.12-14).

Le Diable est souvent représenté dans des gravures et peintures du Moyen-Âge avec une queue et des cornes. Cependant, rien de cela n'est conforme à l'enseignement biblique. En réalité, il est très distingué et vous et moi ne le rencontrerons jamais car nous ne sommes pour lui que du menu fretin. Par contre, il est tout à fait possible, probable même qu'un jour ou l'autre nous ayons affaire avec un démon, c'est-à-dire un de ses anges qui se sont joints à la rébellion contre Dieu. Satan pour sa part arpente les chancelleries de notre monde. Il fréquente les hommes importants, qu'ils soient politiques ou religieux, ceux qui ont le pouvoir de changer le cours de la vie pour beaucoup de gens.

Verset 15

Je continue maintenant le texte de Néhémie.

C'est ainsi que, chaque jour, nous poursuivions notre entreprise, la moitié d'entre nous tenant la lance à la main depuis l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles (Néhémie 4.15).

Habituellement, et selon la Loi de Moïse, le travail devait cesser au coucher du soleil. Je cite le passage:

Tu n'exploiteras pas l'ouvrier journalier qu'il s'agisse d'un Israélite ou d'un immigré habitant chez toi dans ton pays. Tu lui donneras son salaire chaque jour avant le coucher du soleil (Deutéronome 24.14-15).

Ce détail que nous donne en passant Néhémie montre que les bâtisseurs ne s'accordaient pas beaucoup de repos. C'est un témoignage à leur zèle et à l'intensité du travail. Les Juifs étaient véritablement décidés envers et contre tout à reconstruire les murailles de leur capitale.

Versets 16-17

Je finis ce chapitre.

Durant cette période, je dis encore au peuple:? Que chacun passe la nuit dans Jérusalem avec son collaborateur. Ainsi, nous pourrons monter la garde pendant la nuit et poursuivre le travail pendant le jour. Ni moi, ni mes proches, ni mes collaborateurs, ni les gardes de mon escorte, nous ne quittions nos vêtements, chacun gardait ses armes à portée de main (Néhémie 4.16-17).

Les gens de la campagne et des localités environnantes étaient désormais tenus de demeurer en ville pour la nuit afin de prendre leur tour de garde et d'être disponibles en cas d'attaque. De plus, Néhémie et son entourage donnent un exemple de vigilance extrême; ils dorment tout habillés le doigt sur la gâchette. Ce Néhémie avait un grand sens pratique, ce qu'il a démontré à plusieurs reprises. En particulier, sa façon rationnelle de répartir les tâches de réfection des remparts et l'organisation efficace de la défense sont des modèles de sagesse.

Mais Néhémie n'a pas que du bon sens. Il a aussi une grande foi en l'Éternel, ce qui se voit par son recours fréquent à la prière et à l'affirmation répétée de sa confiance en Dieu. Ces traits caractéristiques de son action alliés à un grand courage et à la capacité de motiver ses compatriotes expliquent que malgré les sérieux problèmes qu'il va rencontrer, Néhémie réussira la reconstruction des murailles de Jérusalem. Cela me rappelle un verset du livre des Proverbes qui dit:

Mets ta confiance en l'Éternel de tout ton coeur, et ne te repose pas sur ta propre intelligence. Cherche à connaître sa volonté pour tout ce que tu entreprends, et il aplanira tes sentiers (Proverbes 3.5-6).

Copyright © 2001-2025 ( TTB - Thru the Bible, RTM - Radio Transmundial. Tous droits réservés.

CONDITIONS D'UTILISATION