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Jour sélectionné:
28/01/2025
Portion biblique:
2 Chroniques 33:1-34:6
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Chapitre 33

Introduction

L'histoire de l'humanité pourrait se résumer à une liste de noms de despotes et peaux de vache qui ont été aux commandes de leur pays respectif. Peu importe qu'ils aient été de droite ou de gauche, fascistes ou communistes, et que leur titre officiel fût roi, empereur, président, général, ou autre épithète ronflant. Ils avaient tous le même esprit machiavélique. Depuis toujours, philosophes et historiens tiennent de grands discours intello similaires à des contorsions acrobatiques pour essayer de donner un sens au fait que c'est presque toujours le mal qui domine. La clé de cette énigme nous est donnée par les Textes Sacrés. Je cite un passage:

Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres de chair et de sang, mais contre les Puissances, contre les Autorités, contre les Pouvoirs de ce monde des ténèbres, et contre les esprits du mal dans le monde céleste (Éphésiens 6.12).

La plupart des souffrances en ce bas monde ont le mal pour origine, que ce soit d'une manière ou d'une autre. Cela est également vrai pour les Israélites qui étaient pourtant le peuple élu de Dieu. C'est ainsi que tous les monarques du royaume du Nord furent mauvais et la plupart de ceux qui régnèrent sur Juda au sud, également. Ézéchias qui vient de mourir fut un très bon roi, relativement parlant. Il est en sandwich entre son père Ahaz qui était particulièrement idolâtre et son fils Manassé qui prend les rênes du royaume de Juda. Ce dernier est une crapule de la pire espèce sans que les Écritures nous donnent la moindre explication.

Versets 1-2

Je commence à lire le chapitre 33 du 2e livre des Chroniques en compressant tout au long.

Manassé était âgé de douze ans à son avènement. Il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce que l'Éternel considère comme mal, et s'adonna aux mêmes pratiques abominables que les nations que l'Éternel avait dépossédées en faveur des Israélites (2Chroniques 33.1-2).

Manassé devint roi aux alentours de 697 av. J-C. Son règne fut le plus long de tous les rois d'Israël que ce soit le royaume du Nord ou celui de Juda. Il a battu tous les records de longévité. Pourquoi l'Éternel a permis qu'il en soit ainsi ne nous est pas dit. Il est cependant possible de spéculer que dans sa miséricorde, Dieu attendait patiemment qu'il se repente et change de conduite. Cependant, ses pratiques abominables vont conduire le royaume de Juda au désastre, un châtiment qui a déjà été prédit à cause de l'idolâtrie des rois précédents.

Versets 3-5

Je continue le texte.

Manassé rebâtit les hauts-lieux que son père Ézéchias avait démolis, il érigea des autels aux Baals, et dressa des poteaux sacrés à la déesse Achéra. Il se prosterna devant tous les astres du ciel et leur rendit un culte. Il construisit des autels païens dans le Temple de l'Éternel. Il érigea des autels en l'honneur de tous les astres du ciel dans les deux parvis du Temple de l'Éternel (2Chroniques 33.3-5).

Les Baals, la déesse Achéra, les astres du ciel, tout ça c'est du déjà vu, malheureusement. Voilà un monarque impie qui manque singulièrement d'originalité; il ne fait qu'imiter les rois idolâtres qui l'ont précédé, qu'ils soient de Juda ou du royaume d'Israël-Nord. Il a introduit l'astrologie dans le Temple de l'Éternel, ce qui veut dire qu'on pouvait désormais y lire son horoscope, comme aujourd'hui dans son journal du matin. Mais tout ça, c'est encore de la gnognotte comparée avec ce que le chroniqueur va nous révéler.

Verset 6

Je continue.

Il alla même jusqu'à brûler ses fils pour les offrir en sacrifice dans la vallée de Ben-Hinnon. Il consultait les augures, les devins et les magiciens. Il installa des gens qui évoquaient les morts et qui prédisaient l'avenir. Il multiplia les actes que l'Éternel considère comme mauvais, et l'irrita de cette manière (2Chroniques 33.6).

Ce roi infâme s'est donné à fond et sans frein dans toutes les formes d'idolâtrie qui existaient. Il y est allé franchement le pied au plancher. Son grand-père le roi Ahaz avait lui aussi fait rôtir ses fils. Manassé s'adonne également au spiritisme comme Saül, le premier roi d'Israël. Toutes ces pratiques sont différentes formes de culte à Satan et font partie des traditions humaines depuis la nuit des temps. L'Éternel les qualifie d'abominables et avait ordonné aux Hébreux d'exterminer les peuples cananéens qui s'y adonnaient.

Versets 7-9

Je continue.

Il fit dresser dans le Temple l'idole sculptée qu'il avait fabriquée, alors que Dieu avait déclaré à David et à son fils Salomon:? C'est dans ce Temple et dans Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que j'établirai pour toujours ma présence. Si les Israélites s'appliquent à obéir à tout ce que je leur ai commandé, à toute la Loi, les ordonnances et les articles de droits qu'ils ont reçus par l'intermédiaire de Moïse, je ne leur ferai plus quitter le pays que j'ai attribué à leurs ancêtres. Mais Manassé égara le peuple de Juda et les habitants de Jérusalem, de sorte qu'ils firent encore plus de mal que les nations que l'Éternel avait détruites au profit des Israélites (2Chroniques 33.7-9).

Le chroniqueur donne ici à nouveau l'explication de l'exil des deux royaumes d'Israël-Nord et de Juda. Les Israélites ont fait pire que les peuples cananéens qui occupaient la Palestine au moment de sa conquête par Josué. Non seulement Manassé s'est adonné à toutes les formes d'idolâtrie possibles et imaginables, mais en plus c'était un homme cruel qui faisait peu de cas de la vie humaine. Je cite un texte parallèle:

Manassé fit aussi tuer beaucoup de gens innocents, au point que Jérusalem fut remplie d'un bout à l'autre de ses victimes (2Rois 21.16).

On se croirait en plein 21e siècle. Ce roi a fait massacrer tous les Israélites qui refusaient de courber l'échine devant le Panthéon idolâtre qu'il avait établi dans Juda et à Jérusalem en particulier. Tous ceux qui demeuraient fidèles à l'Éternel et qui lui vouaient un culte le faisaient au péril de leur vie. Selon la tradition juive, ce roi ignoble aurait fait ligoter le prophète Ésaïe à l'intérieur d'un tronc d'arbre creux, puis ordonné de le scier en deux. Sous le règne des rois idolâtres, la fonction de porte-parole de l'Éternel était un métier à haut risque.

Versets 10-11

Je continue le texte.

L'Éternel adressa des avertissements à Manassé et à son peuple, mais ils n'écoutèrent pas. Alors l'Éternel fit venir contre eux les généraux du roi d'Assyrie, qui capturèrent Manassé. Ils lui mirent des crochets au nez, l'attachèrent avec des chaînes de bronze et l'emmenèrent à Babylone (2Chroniques 33.10-11).

À cette époque, Babylone faisait partie de l'empire assyrien. Son monarque Ésar-Haddôn cite Manassé comme l'un des 22 rois qui devaient lui livrer des matériaux de construction. Entre 652 et 648 av. J-C, le gouverneur de Babylone au nom fort compliqué s'est rebellé contre son frère Assourbanipal, roi d'Assyrie qui était son suzerain. Ça a fini dans un bain de sang. Manassé a alors été accusé, à tort ou à raison, d'avoir soutenu cette révolte contre Assourbanipal. Il s'en est suivi que les armées assyriennes lui ont rendu visite. Le royaume de Juda a subi une défaite cinglante et son roi s'est retrouvé aux fers, ce qu'il avait fort bien mérité à cause de son idolâtrie.

Versets 12-13

Je continue le texte.

Lorsqu'il fut dans la détresse, Manassé implora l'Éternel et s'humilia profondément devant le Dieu de ses ancêtres. Il le pria, et l'Éternel l'exauça, il écouta sa supplication et le fit revenir à Jérusalem dans son royaume. Ainsi Manassé comprit que l'Éternel seul est Dieu (2Chroniques 33.12-13).

Le chroniqueur nous donne le point de vue divin, tandis que sur terre voilà ce qui s'est passé: une fois déporté à Babylone, Manassé a été soit reconnu innocent, soit pardonné et renvoyé en Palestine dans ses foyers. Mais ce n'était pas un acte gratuit de la part du roi assyrien, car il avait besoin d'un allié ayant une frontière commune avec l'Égypte qui venait de se révolter contre lui. Jusque-là, elle lui payait un tribut, mais lorsque la 26e dynastie a pris le pouvoir, le nouveau pharaon s'est révolté. Alors, le roi Assourbanipal, qui régna de 669 à 627 av. J-C, s'est mis en campagne contre lui afin de le faire rentrer dans les rangs. Or Assourbanipal mentionne Manassé parmi ses vassaux qui l'ont soutenu dans cette campagne militaire. Ces détails sont un peu barbants, je le conçois, mais ils montrent que le récit biblique est imbriqué dans l'histoire séculaire du Moyen-Orient.

À côté de ces détails techniques, il faut remarquer la miséricorde de l'Éternel dans tout ça. Il écoute la prière de repentance que lui adresse Manassé alors qu'il est dans les fers à Babylone. La grâce de Dieu est décidément sans limites. S'il a accepté d'entendre l'appel au secours de ce roi infâme, cela veut dire qu'il écoutera quiconque l'invoque quelle que soit sa situation, ce qui est d'ailleurs une vérité enseignée aussi bien par l'Ancien que le Nouveau Testament.

Verset 14

Je continue le texte.

Après ces événements, Manassé construisit à l'extérieur de la cité de David un rempart qui passait à l'ouest des sources de Guihôn, longeait la vallée du Cédron jusqu'à l'entrée de la porte des Poissons et contournait l'Ophel. Manassé lui donna une très grande hauteur. Il établit aussi des chefs militaires dans toutes les villes fortifiées de Juda (2Chroniques 33.14).

Le chroniqueur mentionne ces détails de constructions, de villes fortifiées, et d'une armée organisée, parce qu'ils sont la preuve que la faveur divine reposait désormais sur Manassé, suite à sa volte-face, après qu'il soit revenu à l'Éternel, le Dieu de ses ancêtres. C'est une nouvelle illustration du principe de la rétribution immédiate.

Versets 15-16

Je continue.

Il fit disparaître du Temple de l'Éternel les dieux étrangers et la statue, ainsi que les autels qu'il avait édifiés sur la colline du Temple et dans Jérusalem. Et on les jeta hors de la ville. Il rebâtit l'autel de l'Éternel. Il offrit des sacrifices de communion et de reconnaissance et il ordonna aux Judéens de rendre leur culte à l'Éternel, le Dieu d'Israël (2Chroniques 33.15-16).

Son petit-fils Josias fera le même nettoyage de fond. En effet, Amôn, le successeur de Manassé réintroduira à Jérusalem les idoles d'abord adorées, puis abandonnées par son père.

Versets 17-20

Je finis ce chapitre.

À vrai dire, le peuple continuait à offrir des sacrifices sur les hauts-lieux, mais seulement à l'Éternel son Dieu. Les autres faits et gestes de Manassé, la prière qu'il adressa à son Dieu et les messages que les prophètes lui adressèrent de la part de l'Éternel, se trouvent dans les Actes des rois d'Israël. Manassé rejoignit ses ancêtres décédés, et on l'enterra dans son palais. Son fils Amôn lui succéda sur le trône (2Chroniques 33.17-20).

Ainsi se conclut ce long règne de Manassé qui dans sa grande majorité fut particulièrement détestable au regard de l'Éternel. En effet, sur les 55 années de pouvoir, au moins 45 ont été consacrées à une idolâtrie sans frein, tandis que moins de 10 et peut-être seulement 7 furent vécues dans la fidélité à Dieu. Tout dépend de l'année à laquelle Manassé est revenu de son exil babylonien. Globalement, il fut un mauvais monarque et c'est bien pour cette raison qu'il est enterré dans son palais et non dans les tombeaux des rois.

Versets 21-23

Je continue.

Amôn avait vingt-deux ans à son avènement et il régna deux ans à Jérusalem. Il fit ce que l'Éternel considère comme mal, comme l'avait fait son père Manassé. Il sacrifia à toutes les idoles que son père Manassé avait fait dresser et leur rendit un culte. Il ne s'humilia pas devant l'Éternel comme l'avait fait son père Manassé. Au contraire, il se rendit extrêmement coupable (2Chroniques 33.21-23).

Ce roi idolâtre choisit de suivre le mauvais exemple que lui avait donné son père, sans tenir compte que vers la fin de son règne, il s'était repenti. On pourrait voir là un avertissement donné aux parents. En effet, les enfants sont davantage poussés à adopter le comportement indésirable de leur famille d'origine plutôt que ce qui était noble et digne d'approbation.

Versets 24-25

Je finis ce chapitre.

Ses ministres conspirèrent contre lui et l'assassinèrent dans son palais. Mais la population du pays massacra tous ceux qui avaient comploté contre lui et elle proclama roi à sa place son fils Josias (2Chroniques 33.24-25).

Amôn reçoit la juste rétribution de ses fautes, mais de la mauvaise manière, ce qui fait que ses meurtriers passent eux aussi à l'échafaud. Cet incident montre que les Judéens étaient fidèles à la dynastie de David et tenaient à la conserver sur le trône.

Chapitre 34

Versets 1-2

Nous voici arrivés au chapitre 34 qui continue l'histoire des rois de Juda. Ils se succèdent, mais ne se ressemblent pas. Ainsi, l'impie Ahaz fut suivi du bon Ézéchias. Mais son fils Manassé se rendit particulièrement coupable au moins pendant 45 ans sur les 55 de son règne. Son successeur Amôn fut lui aussi un idolâtre invétéré. Curieusement, son fils Josias qui régna de 640 à 609 av. J-C devint le plus grand réformateur du royaume de Juda. Je commence à lire.

Josias avait huit ans à son avènement et il régna trente et un ans à Jérusalem. Il fit ce que l'Éternel considère comme juste et suivit l'exemple de son ancêtre David sans jamais s'en écarter ni d'un côté ni de l'autre (2Chroniques 34.1-2).

Plusieurs rois qui régnèrent sur Juda sont considérés comme droits au regard de Dieu. Mais aujourd'hui, il n'existe plus de consensus pour déterminer ce qui est bien et mal. Notre culture occidentale décadente redéfinit sans cesse les notions morales afin de rester à la page en s'adaptant aux vas et viens des courants de pensée. Ainsi, ce qui est considéré comme juste ou condamnable est expliqué soit en termes philosophiques tellement abstraits qu'on y perd son latin, soit de manière purement subjective et liée à l'individu. Il en ressort qu'un comportement moralement acceptable pour l'un ne le sera plus pour un autre à cause de ses circonstances différentes.

Selon la perspective du Chroniqueur comme de tous les Textes Sacrés, les mêmes critères absolus s'appliquent à tous au-delà de l'espace-temps ou des us et coutumes locaux. Lors de la création du ciel et de la terre, c'est l'Éternel qui a établi une séparation entre les ténèbres et la lumière. Personne d'autre n'a donc le droit de poser une autre fondation morale que celle mise en place par Dieu lors du Grand Commencement.

Versets 3-5

Je continue.

Dès la huitième année de son règne, alors qu'il était encore jeune, il entreprit de chercher à plaire au Dieu de David, son ancêtre, et la douzième année, il se mit à purifier Juda et Jérusalem des hauts-lieux, des pieux sacrés d'Achéra, des idoles de bois sculpté et des idoles en métal fondu. On démolit en sa présence les autels des Baals. On abattit les autels à parfums placés sur ces autels. Il coupa les pieux sacrés d'Achéra, brisa les idoles sculptées ou fondues et les réduisit en poussière qu'il dispersa sur les tombes de ceux qui avaient offert des sacrifices à ces faux dieux. Il brûla les ossements des prêtres des idoles sur leurs autels. C'est ainsi qu'il purifia Juda et Jérusalem (2Chroniques 34.3-5).

Josias a tout juste 20 ans quand il commence ses réformes religieuses. Il ne manque pas de courage, car les mauvaises habitudes idolâtres étaient solidement implantées dans la vie du peuple de Juda à cause de Manassé et Amnôn, les deux rois idolâtres précédents. On a déjà rencontré les Baals ainsi que la déesse Achéra à plusieurs reprises; c'est toujours les mêmes sales bougres. En profanant les autels consacrés aux fausses divinités, Josias purifie son pays. C'est un peu comme quand on casse tout avant de repartir à zéro. En tout cas, ce fut le grand ménage de printemps. Le roi commença par balayer devant sa porte, c'est-à-dire dans son royaume, mais il ne va pas s'en tenir là.

Versets 6-7

Je continue.

Puis il passa dans les villes de Manassé, d'Éphraïm, de Siméon et jusqu'en Nephtali et fit de même dans les ruines aux alentours. Il démolit les autels et les pieux sacrés d'Achéra, brisa les statues d'idoles et les réduisit en poussière. Il abattit tous les autels à parfums dans tout le pays d'Israël. Ensuite, il retourna à Jérusalem (2Chroniques 34.6-7).

L'action du roi s'étend à ce qui reste des 10 tribus du Nord dont 4 sont mentionnées. Elles constituaient jadis le royaume d'Israël qui fut ravagé près d'un siècle auparavant par les Assyriens et la plupart de ses habitants emmenés en exil à cause de leur idolâtrie persistante. Josias fut sans aucun doute le plus grand réformateur que le royaume de Juda a connu. Cependant, cela ne suffira pas à supprimer l'idolâtrie maladive du peuple qui sous la conduite des rois suivants poursuivra de plus belle sa révolte contre l'Éternel. En 586 av. J-C, la patience de Dieu arrivera à son terme et sa colère les atteindra: leur pays sera conquis par Babylone et le peuple ira en captivité. Un passage du Nouveau Testament dit ceci:

Ne vous faites pas d'illusions: Dieu ne se laisse pas traiter avec mépris. Ce qu'un homme aura semé, il le moissonnera aussi (Galates 6.7).

Cette sentence est tout aussi vraie pour un individu que pour une nation.


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