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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
25/03/2025
Portion biblique:
2 Corinthiens 6:9-18
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Chapitre 6

Versets 9-10

On a coutume de dire qu'il faut de tout pour faire un monde. En fait, ce dicton est davantage une constatation qu'une obligation. Il y a des tas de prédateurs, assassins et fripouilles dont on se passerait bien volontiers, et le monde ne s'en porterait que mieux sans eux. Cela dit, il n'est pas possible de transformer notre planète en jardin d'Éden parce que chacun de nous a ses défauts. Il y en a de plus visibles que d'autres, mais d'une manière générale la constitution psychologique de la plupart d'entre nous comporte des failles qui sont comme des plaies béantes. Et je ne parle pas de notre état spirituel qui selon l'enseignement des Écritures est en complète déconfiture. S'il existait quelque part un petit coin de paradis, il suffirait que vous ou moi nous y rendions pour qu'il disparaisse.

Le grand apôtre Paul ne faisait pas exception à la règle universelle de corruption totale, car dans son jeune temps, avant de rencontrer le Christ ressuscité, il était un persécuteur et un assassin. À côté de ça, il avait des qualités tout à fait extraordinaires. Il possédait une puissance de travail phénoménale; rien ne l'effrayait et il était d'une droiture exemplaire.

Versets 11-13

Je continue à lire dans le chapitre 6 de la seconde Épître qu'il écrit aux Corinthiens.

Chers Corinthiens, nous venons de vous parler en toute franchise, nous vous avons largement ouvert notre coeur: vous n'y êtes pas à l'étroit, mais c'est vous qui faites preuve d'étroitesse dans vos sentiments. Laissez-moi vous parler comme à mes enfants bien-aimés: rendez-nous la pareille ! Ouvrez-nous, vous aussi, votre coeur ! (2Corinthiens 6.11-13).

Après avoir dressé un noble portrait de ce qu'il a souffert pour ces chrétiens, Paul en arrive maintenant aux reproches, mais avec amour, car l'apôtre était un homme au grand coeur. Il n'interpellait que très rarement ses lecteurs par leur nom au beau milieu d'une lettre comme il le fait ici. Il a agi pareillement à l'égard des chrétiens de la Galatie, une province qui était alors au centre de ce qui est aujourd'hui la Turquie. Très préoccupé par le déclin des Églises de cette région, Paul leur avait écrit ce qu'il pensait de leur conduite sur un ton plutôt brusque. En plein milieu de sa lettre alors qu'il les réprimandait sans ménagement il s'exclame disant:

Ô Galates insensés ! Qui vous a envoûtés ainsi? (Galates 3.1).

L'apôtre interpelle de la même manière, mais avec amour et gratitude les chrétiens de Philippe, une ville du sud de la Grèce. En effet, alors qu'il leur écrit, il se remémore leur soutien financier alors qu'il était dans la misère noire puis emprisonné. C'est alors que rempli de reconnaissance à leur égard, il interjette: comme vous le savez Philippiens? (Philippiens 4.15). C'est un authentique cri du coeur. Dans cette présente Épître, c'est avec un mélange de frustration et d'affection qu'il dit: Chers Corinthiens. Cet appel fait transparaître la profondeur des sentiments de Paul qui étaient dictés par un amour authentique.

Contrairement à certaines apparences, il n'était pas un être de glace, froid comme le métal en plein hiver, mais son coeur débordait d'amour pour les Corinthiens auxquels il était très attaché bien qu'ils lui aient joué des tours pendables. Tous ceux qui s'ouvrent aux autres prennent des risques, car tôt ou tard ils prendront des coups. Si, comme c'est le cas pour Paul, l'aide comporte une forte composante spirituelle, le retour de bâton n'en sera que plus brutal. Ceux qui veulent servir le Christ seront persécutés.

Depuis le début de cette Épître, l'apôtre a été envers les Corinthiens d'une candeur et d'une franchise rafraîchissantes. Il n'avait aucune fierté mal placée qu'il cherchait à dissimuler. Au contraire, il leur a parlé avec une tendresse paternelle, affirmant sans aucune réserve son affection pour eux. Il aurait voulu et c'est bien naturel, qu'ils lui rendent la pareille et c'est ce qu'il leur demande de faire.

Versets 14-15

Je continue le texte.

Ne vous mettez pas avec des incroyants sous un joug qui n'est pas celui du Seigneur. En effet, ce qui est juste peut-il s'unir à ce qui s'oppose à sa loi? La lumière peut-elle être solidaire des ténèbres? Le Christ peut-il s'accorder avec le diable? Que peut avoir en commun le croyant avec l'incroyant? (2Corinthiens 6.14-15).

Tout au long de cette lettre, Paul doit faire face à une fronde ouverte contre son enseignement par un certain nombre de membres de l'Église de Corinthe. Jusqu'à présent, il s'est attaqué au problème majeur de son autorité contestée par les faux apôtres qui s'étaient introduits dans l'Église comme des loups dans une bergerie. Maintenant, il aborde une autre source de contentions: les libertés chrétiennes associées aux pratiques païennes.

Dans l'Ancien Testament, l'Éternel avait donné la Loi de Moïse à son peuple. Il y est dit entre autres choses de ne pas atteler ensemble un boeuf et un âne. Non seulement ils sont de force inégale, mais surtout, l'un était considéré comme un animal pur et l'autre pas. C'est d'ailleurs cela le plus important.

Paul s'adresse aux véritables chrétiens les exhortant avec ferveur à ne pas s'engager dans des alliances boiteuses avec les non-croyants. On pense d'emblée à des unions mixtes lorsque quelqu'un qui se veut disciple du Christ épouse une personne qui a une tout autre orientation spirituelle voire inexistante. La plupart du temps, ces mariages tournent effectivement à la catastrophe.

L'autre situation classique qui peut rapidement devenir une source de conflits est la relation d'affaires à long terme entre deux personnes qui ont des perspectives spirituelles et éthiques du monde totalement différentes. Les divergences de croyance entre quelqu'un qui veut suivre les enseignements de Jésus et un libertin pour qui l'argent n'a pas d'odeur pourvu qu'on en gagne le plus possible vont forcément engendrer des tensions. Soit dit en passant que sur ce sujet, Jésus s'est clairement exprimé. Je le cite:

Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l'Argent (Matthieu 6.24).

Paul ne voulait évidemment pas dire qu'un chrétien ne devait jamais être en contact avec un non-croyant, vu que dans sa première Épître il avait sous-entendu qu'un tel comportement serait absurde. Je le cite:

Dans ma dernière lettre, je vous ai écrit de ne pas avoir de relations avec des personnes vivant dans la débauche. Mais je ne voulais évidemment pas dire par là qu'il faut éviter toute relation avec ceux qui, dans ce monde, mènent une vie de débauche, ou avec les avares, les voleurs ou les adorateurs d'idoles; car alors il vous faudrait sortir du monde (1Corinthiens 5.9-10).

De toute façon, dans le monde antique, il aurait été très difficile, voire impossible, d'éviter de fréquenter les païens et de vivre en circuit fermé seulement entre chrétiens, mais il ne voulait pas, par exemple, que les croyants participent aux fêtes païennes qui étaient de véritables partouses. Lorsqu'il écrit, l'apôtre avait d'abord à l'esprit des associations à long terme qui impliquaient des compromissions au niveau de la foi. Cela dit, les croyants ont le devoir de faire connaître la Bonne Nouvelle aux païens; il est donc bien nécessaire de les côtoyer.

Quand Paul se rendait dans une ville nouvelle, la première chose qu'il faisait était d'aller à la synagogue d'où il prêchait jusqu'à ce qu'on le jette comme un malpropre. Sa façon de faire ne voulait pas dire qu'il partageait les idées du judaïsme. Non ! Il faisait seulement de la pêche à la ligne. En annonçant la personne du Christ dans un fief juif, l'objectif de l'apôtre était d'accrocher en passant ceux que le Saint-Esprit avait préparés à recevoir leur Messie. Aux Corinthiens fidèles à Dieu, Paul demande de se séparer aussi bien des faux apôtres que des pratiques païennes. En effet, Paul s'inquiétait du danger omniprésent qui pesait sur tous ceux qu'il avait amenés au Seigneur et d'une façon générale sur toutes les Églises qu'il avait implantées. Il craignait toujours qu'une association trop intime avec des infidèles puisse détourner certains croyants faibles dans la foi de leur attachement à Jésus-Christ.

L'apôtre ne voulait pas que les Corinthiens se mettent sous un joug autre que celui de Jésus. Alors, pour bien mettre les points sur les I, Paul pose 5 questions de rhétoriques auxquelles la réponse est évidente. Ce sont cinq antithèses qui expriment l'abîme immense qui sépare le royaume de Dieu et celui de Satan. Aujourd'hui, dans ce qu'on a coutume d'appeler la chrétienté , le grand thème qui continue à faire couler beaucoup d'encre est l'oecuménisme ; comment arriver à une sorte d'unité entre en particulier les confessions de foi catholique, protestante et orthodoxe? À priori, cela semble une très bonne chose, mais à y regarder de plus près, est-il possible à un vrai disciple de Jésus-Christ de partager un culte à Dieu avec quelqu'un qui est avant tout axé sur le rituel, le liturgique ou la tradition?

Moi aussi j'aime bien le sentiment religieux qui peut naître de la solennité qui règne à l'intérieur d'une cathédrale ornée de beaux vitraux et de magnifiques tableaux et dans laquelle on entend des chants grégoriens. Mais c'est différent du christianisme tel qu'il est enseigné dans le Nouveau Testament. Cela dit, je souhaite entretenir des relations cordiales avec toutes les sensibilités religieuses y compris les Juifs et les Musulmans, ainsi que les mystiques orientaux, même si nous avons des points de vue théologiques fort différents.

Verset 16

Je continue le texte.

Quel accord peut-il exister entre le Temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes, nous, le Temple du Dieu vivant. Dieu lui-même l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux. Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple (2Corinthiens 6.16).

Paul se sert de la cinquième question de rhétorique pour citer et interpréter librement plusieurs passages tirés de l'Ancien Testament. Le premier est tiré des écrits de Moïse. Je le cite:

Je ferai ma demeure au milieu de vous, et jamais je ne vous rejetterai. Je vivrai au milieu de vous: je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Je suis l'Éternel votre Dieu, qui vous ai fait sortir d'Égypte et vous ai libérés de l'esclavage (Lévitique 26.11-13).

Sous le régime actuel de l'Église, le Temple du Dieu vivant n'est plus une construction en dur aussi magnifique soit-elle, mais l'ensemble des vrais croyants, ceux qui ont personnellement placé leur foi et leur espérance en Jésus-Christ. Paul l'avait déjà écrit aux Corinthiens dans sa première Épître et il précise sa pensée dans une autre lettre. Je cite les deux passages en les compressant:

Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Car son temple est saint, et vous êtes ce temple. Dieu vous a intégrés à l'édifice qu'il construit et dont Jésus-Christ lui-même est la pierre principale. En lui toute la construction s'élève, bien coordonnée, afin d'être un temple saint dans le Seigneur, pour former une demeure où Dieu habite par l'Esprit (1Corinthiens 3.16; Éphésiens 2.20-22).

Le Christ est la pierre d'angle sur laquelle repose toute l'Église. Ailleurs dans le Nouveau Testament, il est aussi dit que Jésus en est la tête et qu'elle est son corps. De plus, l'apôtre Pierre écrit que l'Église universelle est un temple spirituel constitué de pierres vivantes, c'est-à-dire de tous ceux qui ont placé leur foi en Jésus-Christ.

Verset 17

Je continue avec la suite des citations de Paul.

C'est pourquoi: Sortez du milieu d'eux, séparez-vous d'eux, dit le Seigneur. N'ayez pas de contact avec ce qui est impur, alors je vous accueillerai (2Corinthiens 6.17).

Ce verset est une synthèse de passages de deux prophètes de l'Ancien Testament qui concernent la rédemption d'Israël. Je les cite en les compressant:

L'Éternel a manifesté sa puissance et sa sainteté aux yeux de toutes les nations, Partez, partez, sortez de là, ne touchez rien d'impur ! Sortez de cette ville ! Purifiez-vous? Je vous recevrai comme un parfum d'une agréable odeur, quand je vous aurai fait sortir du milieu des peuples? (Ésaïe 52.10-11; Ézéchiel 20.41).

Le principe énoncé dans ce texte s'applique aux Corinthiens et par extension à tous les chrétiens. Comme je l'ai déjà expliqué, les prophéties avaient souvent un accomplissement immédiat et une portée lointaine qui pouvait même se faire en plusieurs temps. Ici, ces paroles visent d'abord Israël, mais également l'Église. Dans les deux cas, le peuple de Dieu est tiré du monde païen afin de devenir une nation consacrée au Seigneur.

Lors de la conquête du pays promis, les Israélites se trouvèrent face à la ville imprenable de Jéricho. Ils ont alors invoqué l'Éternel qui l'a miraculeusement démolie. Mais pendant la bataille, l'un des chefs s'est emparé de certains objets au lieu de les donner à Josué. Cette faute grave entraîna la défaite de l'armée d'Israël devant Aï, une toute petite ville état insignifiante. Je lis des portions de cette histoire:

L'Éternel dit à Josué: Israël a commis un péché. On a transgressé l'alliance que j'avais établie pour eux. On a pris des objets qui m'étaient voués, on en a dérobé, caché et mis dans ses propres affaires. Maintenant, lève-toi, Josué, convoque le peuple et dis-leur: Vous avez au milieu de vous, Israélites, ce qui m'est voué. Vous ne pourrez pas résister à vos ennemis tant que vous n'aurez pas ôté cela du milieu de vous. Akân répondit à Josué: C'est vrai, j'ai commis une faute envers l'Éternel, le Dieu d'Israël. J'ai vu dans le butin un magnifique manteau de Babylone, deux cents pièces d'argent et un lingot d'or d'une livre. J'en ai eu fortement envie, alors je m'en suis emparé (Josué 7.11, 13, 20-21).

Les croyants sont bien sûr appelés à se séparer des gros vices classiques comme le vol, l'adultère ou l'ivrognerie, mais aussi de cet esprit mondain qui les environne et les cerne de toutes parts comme la fierté mal placée, les commérages, la médisance, les excès du manger, la dernière mode et autres formes de vanité tels les tatouages et les piercings qui sont dégradants et interdits par Dieu. Son style de vie doit non seulement inclure les préceptes moraux des commandements divins, mais aussi exclure certaines valeurs prônées par notre société occidentale décadente telles que le désir de grandeur, celui de s'enrichir ou de séduire.

Verset 18

Je finis le chapitre 6

Je serai pour vous un père, et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur, le Tout-Puissant (2Corinthiens 6.18).

Ici encore, Paul tire la substantifique moelle d'un passage prophétique de l'Ancien Testament que je cite:

Moi l'Éternel je dirai au septentrion: Rends-les et au midi: Ne les retiens donc pas, fais revenir mes fils des pays éloignés, fais revenir mes filles des confins de la terre, oui, tous ceux qui portent mon nom et que j'ai créés pour ma gloire, que j'ai formés, oui, que j'ai faits (Ésaïe 43.6-7).

Ce texte était destiné en premier lieu aux Israélites qui avaient été emmenés captifs à Babylone. Paul a systématiquement appliqué aux chrétiens une suite de versets tirés des prophètes de l'Ancien Testament. Ce faisant, il montre que tous les croyants, qu'ils soient d'origine juive ou païenne, bénéficient de certains privilèges qui n'appartenaient qu'à Israël. Le peuple racheté aussi bien de l'Ancienne que de la Nouvelle Alliance, est appelé à se séparer du monde et à entretenir une relation intime avec Dieu. Tous les croyants ont le statut d'enfant vis-à-vis de leur Père céleste. Je cite deux passages du Nouveau Testament:

Celui qui est la Parole est venu chez lui, et les siens ne l'ont pas accueilli. Certains pourtant l'ont accueilli; ils ont cru en lui. À tous ceux-là, il a accordé le privilège de devenir enfants de Dieu. Ce n'est pas par une naissance naturelle, ni sous l'impulsion d'un désir, ou encore par la volonté d'un homme, qu'ils le sont devenus; mais c'est de Dieu qu'ils sont nés. Puisque vous êtes bien ses fils, Dieu a envoyé dans nos coeurs l'Esprit de son Fils qui crie: Abba, c'est-à-dire «Père» (Jean 1.11-13; Galates 4.6).

Cette séparation de l'esprit de ce monde se fait par le biais de la nouvelle naissance qui est spirituelle et entièrement une oeuvre divine. Le croyant est ensuite appelé à obéir à son Père céleste, à vivre d'une manière digne de son nouvel état de fils ou fille de Dieu. Mais s'il ne marche pas droit, il subira la discipline divine comme nous le dit un des auteurs du Nouveau Testament que je cite:

Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur et ne te décourage pas lorsqu'il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu'il aime: il châtie tous ceux qu'il reconnaît pour ses fils. Supportez vos souffrances: elles servent à vous corriger. C'est en fils que Dieu vous traite. Quel est le fils que son père ne corrige pas? Nos parents nous corrigeaient pour un temps limité, selon leurs idées, mais Dieu, c'est pour notre bien qu'il nous corrige, afin de nous faire participer à sa sainteté. Certes, sur le moment, une correction ne semble pas être un sujet de joie mais plutôt une cause de tristesse. Mais par la suite, elle a pour fruit, chez ceux qui ont ainsi été formés, une vie juste, vécue dans la paix (Hébreux 12.5-7, 10-11).

Contrairement à une idée reçue, mettre sa foi en Jésus-Christ n'est pas la solution de facilité, mais bien plutôt le contraire puisque le croyant est appelé à mener une vie vertueuse.


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