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Radio Chrétienne

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Jour sélectionné:
24/03/2025
Portion biblique:
2 Corinthiens 6:1-9
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Chapitre 6

Introduction

Beaucoup de gens vivent sans trop savoir pourquoi, on pourrait presque dire qu'ils ont reçu la vie pour rien. Ils n'ont rien accompli de significatif, ils sont nés et ils sont morts sans laisser de trace. D'autres sont venus au monde et tout leur est tendu sur un plateau d'argent, mais ils ont tout gaspillé et ils se retrouvent sur la paille. D'autres encore ont des talents ou une intelligence hors pair, mais n'ont pas voulu fournir l'effort nécessaire pour en tirer parti et leurs dons n'ont servi à rien du tout.

Mais le pire gâchis se fait au niveau spirituel. En effet, nous avons tous la possibilité d'être au bénéfice de la faveur divine, d'expérimenter sa bonté et sa miséricorde, mais si nous la négligeons la perte subie sera éternelle. Lorsque Paul écrit sa seconde Épître aux Corinthiens, il se fait du souci pour eux justement parce qu'il n'est pas convaincu qu'ils profitent pleinement de la grâce de Dieu.

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 6.

Aussi, nous qui travaillons ensemble à cette tâche, nous vous invitons à ne pas laisser sans effet la grâce que vous avez reçue de Dieu (2Corinthiens 6.1).

Paul, les autres apôtres et les croyants de Corinthe étaient engagés dans le même combat, unis dans un même projet, celui de répandre partout la bonne nouvelle du pardon des péchés, une amnistie pour tous ceux qui le désirent. Telle est là, en effet, la responsabilité de tous ceux qui se disent chrétiens, quel que soit leur occupation ou leur gagne-pain. Dans sa première Épître, Paul avait déjà exprimé cette idée. Je le cite:

Car nous travaillons ensemble au service de Dieu, et vous, vous êtes le champ qu'il cultive. Ou encore: vous êtes l'édifice qu'il construit (1Corinthiens 3.9).

Les Corinthiens étaient de jeunes chrétiens et leur responsabilité était de grandir dans la foi. L'enseignement que leur prodiguait Paul avait pour but de les exhorter à une plus grande consécration, à mieux servir le Seigneur. C'est en produisant le vouloir et le faire dans le coeur du croyant que Dieu se manifeste dans sa vie. Alors comment est-il possible de recevoir la grâce divine en vain? Eh bien, le plus grand soufflet qu'un être humain puisse donner à Dieu n'est pas de lever le poing au ciel, mais de se montrer indifférent vis-à-vis de son amour et au fait qu'il a pourvu à ce que je sois réconcilié avec lui gratuitement en la personne du Christ. C'est aussi grave que de lui cracher au visage.

Une autre façon de rendre caduque la grâce de Dieu est de la remplacer par de la religiosité. Les faux apôtres qui avaient infiltré l'Église de Corinthe prêchaient un Évangile tronqué. Ils altéraient la Bonne Nouvelle en y ajoutant du poison sous forme de préceptes humains tirés du judaïsme. Ils rejetaient le message de Paul selon lequel la justice ne s'obtient que par le moyen de la foi en Jésus-Christ. Ceux qui suivaient cet enseignement erroné s'accrochaient à une bulle de savon. Leur croyance était inutile et ne les menait nulle part sinon à la perdition.

La même situation existe aujourd'hui dans ce qu'on a coutume d'appeler la chrétienté. Les fausses doctrines sont largement répandues partout et il n'est pas facile, même pour le chercheur honnête et diligent de trouver la vérité. Par exemple, il y a ceux qui croient en un Jésus angélique créé qui devint un homme pour servir Dieu. Ce Christ-là est une fabrication maison, un mythe, une invention qui ne correspond pas à la réalité. En conséquence, il ne peut pas plus sauver ses adeptes que le père Noël. Pour ce qui est des gens bien, qui ne font de mal à personne, et même vont de temps en temps à l'église, il est un peu trop facile de croire qu'ils ont souscrit une assurance vie pour l'éternité. En effet, il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs. La première responsabilité de tout être humain est d'accepter la grâce de Dieu dont il a éperdument désespérément besoin.

Verset 2

Je continue le texte.

En effet, Dieu déclare dans l'Écriture: Au moment favorable, j'ai répondu à ton appel, et au jour du salut, je suis venu à ton secours. Or, c'est maintenant, le moment tout à fait favorable; c'est aujourd'hui, le jour du salut (2Corinthiens 6.2).

Paul cite une portion d'une prophétie du livre d'Ésaïe dans l'Ancien Testament concernant la venue du Messie. Je la lis en la compressant:

Et maintenant, voici ce que dit l'Éternel, celui qui m'a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, pour rassembler Israël auprès de lui. Et il a dit aussi: «Tu ne seras pas seulement mon serviteur pour rétablir les tribus de Jacob et ramener ceux que j'ai préservés du peuple d'Israël. Car je t'établirai pour être la lumière des nations afin que mon salut parvienne aux extrémités de la terre.» Voici ce que dit l'Éternel qui délivre Israël, qui en est le Dieu saint, à l'homme méprisé et détesté du peuple, à l'esclave des despotes: «Des rois verront et se lèveront, des princes aussi, et ils se prosterneront, par égard pour le Saint d'Israël qui t'a choisi.» Voici ce que dit l'Éternel: «Au moment favorable je répondrai à ton appel, et au jour du salut je viendrai à ton aide. Je te protégerai, et je t'établirai pour conclure une alliance avec le peuple, pour dire aux prisonniers: Sortez, et à ceux qui demeurent dans les ténèbres: Montrez-vous ! Ils n'endureront plus ni la faim ni la soif, la chaleur du désert et le soleil ne les frapperont plus car celui qui les aime les conduira et il les mènera auprès des sources d'eau» (Ésaïe 49.5-10).

En citant un court extrait d'Ésaïe, Paul réprimandait les faux apôtres partisans du judaïsme qui affirmaient que la justice s'obtenait en obéissant à la Loi de Moïse. Dans cette prophétie, Dieu annonçait que c'est lui qui procurait le salut et qu'il serait offert non seulement à la nation rebelle d'Israël, mais également aux païens. Bien sûr, Jésus personnifia ce message de la grâce de Dieu. Au tout début de son ministère, il se rendit dans une synagogue et lut une autre prophétie d'Ésaïe le concernant et qui allait de pair avec la première que j'ai lue. Je lis la seconde telle qu'elle nous est rapportée dans l'Évangile de Luc:

L'Esprit du Seigneur repose sur moi parce qu'il m'a désigné par l'onction pour annoncer une bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour proclamer aux captifs la libération, aux aveugles le recouvrement de la vue, pour apporter la délivrance aux opprimés et proclamer l'année de grâce accordée par le Seigneur. Il roula le livre, le rendit au servant et s'assit. Dans la synagogue, tous les yeux étaient braqués sur lui.? Aujourd'hui même, commença-t-il, pour vous qui l'entendez, cette prophétie de l'Écriture est devenue réalité (Luc 4.18-21).

Le moment favorable et le jour du salut, c'est le temps présent que nous vivons. Regardez votre pendule ! Quelle que soit l'heure, maintenant est le bon moment pour vous. Dans un des textes du Nouveau Testament, il est écrit:

C'est pourquoi Dieu fixe de nouveau un jour, qu'il appelle aujourd'hui. Aujourd'hui, si vous entendez la voix de Dieu, ne vous endurcissez pas (Hébreux 4.7).

Verset 3

Je continue le texte.

Pour que notre ministère soit sans reproche, nous évitons, en toute chose, de causer la chute de qui que ce soit (2Corinthiens 6.3).

Paul devait constamment faire face aux critiques de ses adversaires les faux apôtres. Précédemment, il avait commencé à défendre son ministère puis en était venu à expliquer le contenu de sa prédication. Maintenant, il continue sa plaidoirie affirmant tout d'abord qu'il n'était pas la cause du naufrage de certains Corinthiens par rapport à la foi. En effet, il évitait scrupuleusement toute conduite qui aurait pu nuire à son ministère en tant qu'ambassadeur de Jésus-Christ. Quels que soient les talents d'un serviteur de Dieu, s'il ne mène pas une vie exemplaire, son influence sera neutralisée. Chaque prédicateur doit veiller à se comporter en conformité avec les préceptes moraux divins.

Paul savait bien que beaucoup le considéraient comme un insensé et que son message offensait les religieux et les philosophes. Mais cela était dû à l'essence même de l'Évangile qui est un scandale pour les uns et une folie pour les autres. Quant à lui, Paul, ses motivations étaient pures; il n'avait jamais travaillé pour servir ses propres intérêts, mais uniquement pour l'avancement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ et du royaume de Dieu.

Cela dit, il faut bien reconnaître que certaines saintes nitouches hypersusceptibles seront offensées de toute façon, quoi que fasse ou dise le pasteur ou le prêtre. Si vous ne les saluez pas, ils pensent que vous êtes hautain; si vous faites l'effort de leur parler, vous les interrompez au mauvais moment; si vous leur serrez la main, vous leur faites mal à cause de leur arthrose; si vous leur envoyez un petit mot, c'est parce que vous en avez après leur argent; si vous ne leur écrivez pas, ils se sentent rejetés; si vous allez leur rendre visite, vous les barbez; si vous n'allez pas les voir, c'est que vous ne vous intéressez pas à eux. Dans sa première Épître, Paul a écrit:

Je me fais tout à tous, afin d'en conduire au moins quelques-uns au salut par tous les moyens (1Corinthiens 9.22).

Dans un restaurant, à côté de la caissière se trouvait un écriteau sur lequel on lisait: Nous ne pouvons satisfaire tout le monde, mais nous faisons le maximum. C'est effectivement le mieux que quelqu'un puisse faire.

Versets 4-5

Je continue le texte.

Et voici comment nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu: c'est en vivant avec une persévérance sans faille dans les détresses, les privations, les angoisses, dans les coups, les prisons, les émeutes, dans les travaux, les veilles, les jeûnes (2Corinthiens 6.4-5).

Paul ne cherche pas à prouver qu'il est un serviteur de Dieu, mais c'est parce qu'il en est un qu'il se donne en exemple. Cette liste de misères est abasourdissante; c'est un vrai coup de massue. Elle met en valeur la capacité de Paul à supporter les épreuves avec constance et une ferme endurance. Il ne faisait aucun cas de sa vie; pour lui, ce qui comptait par-dessus tout était de demeurer fidèle à Dieu et à son appel. Le ministère de l'apôtre était appuyé à la fois par sa persévérance sans faille et la puissance du Saint-Esprit. C'est ce qui explique que rien ni personne ne pouvait l'arrêter et qu'il a pu répandre l'Évangile dans bon nombre des villes de l'Empire romain.

Ces neuf épreuves mentionnées et présentées en trois groupes de trois, authentifient la réalité de l'appel de Paul en tant qu'apôtre du Christ. Les trois premières difficultés, les détresses, les privations, les angoisses sont dues d'ordre général à des circonstances particulièrement stressantes. Ensuite, il énumère trois sortes de persécutions auxquelles il a fait face personnellement au cours de son ministère: les coups, les prisons, et les émeutes.

Ces trois afflictions eurent lieu ensemble au moins une fois, ce qui est raconté dans le livre des Actes. Lorsqu'il écrit cette Épître, Paul était déjà allé en prison trois fois qu'on sache, avait reçu des coups de bâton à plusieurs reprises et 39 coups de fouet au moins 5 fois, et il avait les cicatrices pour le prouver. Je cite un passage:

Car je porte sur mon corps les cicatrices des blessures que j'ai reçues pour la cause de Jésus (Galates 6.17).

Dans sa première Épître aux Corinthiens, Paul donne déjà une petite liste qui décrit sa qualité de vie. Je la lis:

Jusqu'à présent, nous souffrons la faim et la soif, nous sommes mal vêtus, exposés aux coups, errant de lieu en lieu. Nous nous épuisons à travailler de nos propres mains. On nous insulte? Nous bénissons. On nous persécute? Nous le supportons. On nous calomnie? Nous répondons par des paroles bienveillantes. Jusqu'à maintenant, nous sommes devenus comme les déchets du monde et traités comme le rebut de l'humanité (1Corinthiens 4.11-13).

Dans les pays occidentaux, être un chrétien authentique n'entraîne pas vraiment de persécutions physiques, seulement des vexations d'ordre psychologique et quelquefois des insultes. Ces brimades ne sont pas pour autant négligeables, car elles entraînent pas mal de stress et le découragement. Le troisième groupe d'épreuves mentionné par Paul, des travaux, des veilles et des jeûnes, décrit comment il vivait les pressions qu'il considérait comme inhérentes à son ministère.

Versets 6-7

Je continue le texte.

Nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu en étant juste dans les actes quotidiens, par un savoir mêlé de sensibilité à l'égard des autres, par la patience, par la bonté, dans un esprit de sainteté, par l'amour sans hypocrisie, par la Parole de vérité, par la puissance de Dieu, c'est par les armes de la justice, de droite ou de gauche (2Corinthiens 6.6-7).

Les 9 détresses sont suivies de 9 qualités intérieures des serviteurs de Dieu. Pour décrire les armes de la justice, l'apôtre utilise une image militaire. Le soldat romain tenait son arme dans la main droite et le bouclier dans la gauche. Dans une autre Épître, Paul compare la foi à un bouclier et appelle la Parole de Dieu l'épée de l'Esprit. Une vie droite qui proclame la justice de Dieu telle que l'apôtre la définit dans son Épître aux Romains permet de contrer toutes les attaques spirituelles de n'importe quel adversaire. Paul était authentique dans sa vie, ses paroles et ses actes.

Il n'y a pas que lui, me direz-vous. C'est vrai qu'on trouve bien des gens patients, bons, sensibles aux autres ou qui mènent une vie droite. Par contre, je dirais que l'amour pur et sincère est une denrée assez rare. Attention aux faux amis qui sont prêts à vous faire des courbettes et à vous dire des platitudes, mais aussi à vous donner un coup de couteau dans le dos ! L'apôtre proclamait la vérité, c'est-à-dire la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ en s'appuyant sur Dieu. D'une part, il possédait beaucoup de dons spirituels et même surnaturels, et d'autre part, Jésus avait promis l'aide concrète du Saint-Esprit à ses disciples persécutés. Je le cite:

Quand on vous traînera dans les synagogues devant les dirigeants et les autorités, ne vous inquiétez pas au sujet de ce que vous aurez à dire pour votre défense, ni de la manière dont vous la présenterez. Car le Saint-Esprit vous enseignera à l'instant même ce que vous devrez dire (Luc 12.11-12).

Verset 8

Je continue le texte.

Et voici comment nous nous recommandons nous-mêmes en toutes choses comme serviteurs de Dieu: c'est en vivant avec une persévérance sans faille qu'on nous honore ou qu'on nous méprise, que l'on dise de nous du mal ou du bien. Et encore: on nous prend pour des imposteurs, mais nous disons la vérité (2Corinthiens 6.8).

L'apôtre commence à dresser une liste de 9 paradoxes qui s'opposent deux à deux et qui expliquent, d'une part, les réactions conflictuelles que son ministère suscite, et d'autre part, la façon dont il réagissait lui-même face à l'opposition. Les faux apôtres qui sévissaient dans l'Église de Corinthe méprisaient Paul, ne disant que du mal de lui et le traitaient d'imposteur. C'est sûr que de tels propos sont plutôt désagréables, mais à long terme, cette attitude belliqueuse est moins dangereuse que la langue édulcorante hypocrite.

Dans une très célèbre fable du moraliste La Fontaine, le renard qui a réussi à s'emparer du fromage, dit au corbeau: Tout flatteur vit au dépend de celui qui l'écoute . Et Shakespeare fait dire à l'un de ses personnages: La flatterie nous fait plus de mal que la critique. En attaquant ouvertement Paul, les faux apôtres étaient sortis de l'ombre; ils avaient révélé leur jeu pour ainsi dire, se rendant ainsi vulnérables. Ils déclenchèrent les foudres de l'apôtre et furent éventuellement mis hors d'état de nuire.

Versets 9-10

Je continue le texte.

On nous prend pour des inconnus, et pourtant on nous connaît bien, on nous prend pour des mourants, et voici nous sommes toujours en vie, on nous prend pour des condamnés, mais nous ne sommes pas exécutés, on nous croit affligés, et nous sommes toujours joyeux, pauvres, et nous faisons beaucoup de riches, dépourvus de tout, alors que tout nous appartient (2Corinthiens 6.9-10).

Paul était un homme très mal compris aussi bien par les païens que par les Juifs. Cela n'a rien d'étonnant, car les gens du monde ne conçoivent que ce qu'ils voient, étant complètement ignorants des réalités invisibles et spirituelles. Jésus avait averti ses disciples qu'il en serait ainsi. Je le cite:

Si le monde a de la haine pour vous, sachez qu'il m'a haï avant vous. Si vous faisiez partie du monde, il vous aimerait parce que vous lui appartiendriez. Mais vous n'appartenez pas au monde parce que je vous ai choisis du milieu du monde; c'est pourquoi il vous poursuit de sa haine. Souvenez-vous de ce que je vous ai déjà dit: le serviteur n'est jamais supérieur à son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi; s'ils ont gardé mes paroles, ils garderont aussi les vôtres (Jean 15.18-20).

Paul avait été établi apôtre par le Christ lui-même et il devint l'archétype du serviteur de Dieu, mais quelle vie ! En gros, l'apôtre et ses compagnons de misère étaient traités, au mieux comme des chiens dans un jeu de quilles, au pire comme des condamnés à mort. Malgré ce tableau déprimant, Paul n'en était pas vraiment affecté. Comme il avait placé son entière confiance en Dieu, il se réjouissait d'avance de son espérance éternelle; bien que dénué de tout bien matériel, il possédait et prêchait la gloire éternelle.


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