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Radio Chrétienne

Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans

Jour sélectionné:
11/03/2025
Portion biblique:
Néhémie 8:1-18
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Chapitre 8

Introduction

Presque tous les peuples ou groupes ethniques sont identifiés à quelque chose ou à quelqu'un qui leur appartiennent en propre. Ce peut être un type d'architecture comme les grandes pyramides, une langue, une ville comme La Mecque pour les Musulmans, ou une personne comme le Bouddha ou encore la tour Eiffel pour les Français. Les Israélites ou plus exactement les Hébreux sont non seulement les descendants d'Abraham, mais les seuls qui aient reçu la Loi de Moïse de la part de l'Éternel. C'est vraiment ça qui plus que toute autre chose les différentie des autres peuples.

Cependant, au cours de leur histoire mouvementée, ils ne l'ont pas souvent appliquée, ce qui leur a valu un certain nombre de jugements divins sévères. Maintenant qu'une colonie juive est à nouveau installée dans Juda au sud de la Palestine, ce problème de la méconnaissance de la Loi va surgir une nouvelle fois. C'est à cette occasion que le prêtre Esdras refait surface et prend à nouveau les devants de la scène. Jusque-là, il était quelque part dans les coulisses tandis que Néhémie dirigeait la reconstruction des murailles. À partir d'ici, les rôles sont renversés.

Verset 1

Je commence à lire le chapitre 8 du livre de Néhémie en compressant les noms.

Tout le peuple s'assembla comme un seul homme sur la place située devant la porte des Eaux. Ils demandèrent à Esdras, qui était spécialiste de la Loi, d'apporter le livre de la Loi de Moïse donnée par l'Éternel à Israël (Néhémie 8.1).

Le livre d'Esdras relate également un grand rassemblement au début du 7e mois qui célébrait la fête des Trompettes et aussi le commencement de l'année civile juive. Les places étaient généralement situées près des portes de la ville; c'est là que les gens se rassemblaient. Tout le peuple s'amasse donc devant la porte des Eaux ainsi nommée parce qu'elle était à proximité de la principale source alimentant la ville. C'est alors qu'Esdras fait sa réapparition. Lui aussi avait été chargé par l'empereur Artaxerxès d'un ordre de mission à Jérusalem 14 ans avant Néhémie. Quand il était arrivé en Juda, les conditions morales et spirituelles des rapatriés étaient déplorables.

Mais après qu'il leur ait enseigné la Loi de Moïse, la situation générale s'était grandement améliorée. C'est d'ailleurs sous son mandat que le Temple avait été restauré. Ce commencement de réformation avait été suivi d'une première tentative de fortifier Jérusalem qui avait capoté. En effet, elle avait amené contre les Juifs une levée de boucliers de la part des non-Juifs; les murs avaient alors été renversés et les portes brûlées avant d'avoir pu être achevés.

C'est l'arrivée de Néhémie qui a relancé le projet de reconstruction tandis qu'Esdras restait dans l'ombre. Il est probable qu'il était retourné voir l'empereur pour rendre compte de sa mission et qu'il avait repris ses activités auprès des exilés de Babylonie tandis que Néhémie dirigeait le peuple en Juda. Il a donc dû arriver à Jérusalem vers la fin des travaux de reconstruction des murailles.

Peu après que ce chantier soit terminé, le premier jour du 7e mois, à l'occasion de la fête des Trompettes, le peuple prend l'initiative et demande à Esdras de leur enseigner à nouveau les commandements divins. La rédaction des copies des textes de la Loi de Moïse se faisait à la main et prenait un temps considérable, ce qui fait qu'il n'en existait peu et sans doute aucune dans la colonie juive. Esdras avait donc rapporté une de ces copies avec lui dans ses bagages. Esdras, un homme tout aussi intègre que Néhémie, jouissait d'une autorité incontestée. Ces deux hommes, l'un prêtre et l'autre laïque, se complétaient très bien.

Versets 2-4

Je continue.

Le premier jour du septième mois, Esdras, qui était aussi prêtre, apporta la Loi devant l'assemblée composée d'hommes et de femmes et de tous ceux qui étaient en âge de comprendre ce qu'ils entendaient. Il leur lut dans le livre, depuis l'aube jusqu'à midi, sur la place qui est devant la porte des Eaux. Tout le peuple était attentif à la lecture de la Loi: hommes, femmes et tous ceux qui étaient en âge de comprendre. Esdras se tenait sur une estrade de bois dressée pour la circonstance (Néhémie 8.2-4).

Ce premier jour du septième mois, on célébrait la plus solennelle des nouvelles lunes. C'était un jour de sainte convocation et de repos sabbatique obligatoire qui était annoncé en grande fanfare par une longue sonnerie de trompettes. C'était donc l'occasion idéale pour Esdras de lire les préceptes divins probablement tirés du Deutéronome. Ce 5e livre de Moïse contient le deuxième énoncé de la Loi qui fut donné à la deuxième génération des Hébreux, juste avant qu'ils ne pénètrent en Terre Promise sous la conduite de Josué.

Selon ce qui nous est dit par la suite, la lecture faite par Esdras était commentée par des Lévites spécialistes de l'interprétation de la Loi. D'après un verset que je ne lis pas, 13 hommes, sans doute des prêtres, se tenaient 6 à la droite d'Esdras et 7 à sa gauche. Il est probable qu'en réalité il ne devait y en avoir que 12 en tout et qu'ils représentaient les 12 tribus d'Israël; le 13e étant une personnalité quelconque.

D'après le texte, tous ceux capables de comprendre la lecture de la loi sont présents. Étaient donc inclus les plus de 12 ans, puisque c'est à cet âge qu'un enfant mâle devenait un fils de la loi et assumait toutes les obligations religieuses des hommes adultes. Aujourd'hui, les Juifs célèbrent le rite de passage à l'âge adulte des garçons de 13 ans par une cérémonie qui s'appelle la Barmitzvah.

Verset 5

Je continue le texte.

Comme il était placé plus haut que tout le peuple, chacun le vit ouvrir le livre. À ce moment-là, tous se levèrent (Néhémie 8.5).

Quand Esdras a ouvert le livre de la Loi, tout le peuple s'est levé par respect pour Dieu et sa Parole. Ils sont restés debout durant toute la lecture et les explications qui leur étaient données. Les Rabbins prétendent que depuis le temps de Moïse la coutume en Israël a toujours été d'écouter ainsi la lecture de la Loi, mais c'est ici la première fois que cette façon de faire apparaît clairement. L'homme étant ce qu'il est, si les gens avaient été assis sur des coussins moelleux, bon nombre d'entre eux se seraient endormis. Par contre, la position debout aide à rester éveillé et attentif.

Verset 6

Je continue.

Esdras loua l'Éternel, le grand Dieu, et tout le peuple s'écria: Amen ! Amen ! en levant les mains. Puis ils s'inclinèrent jusqu'à terre et se prosternèrent devant l'Éternel pour l'adorer (Néhémie 8.6).

Esdras commence par une prière de bénédiction, à peu près comme David avait fait. Je cite le passage:

David loua l'Éternel devant toute l'assemblée en disant: Loué sois-tu à tout jamais, ô Éternel, Dieu de notre ancêtre Israël ! (1Chroniques 29.10).

En réponse, tout le peuple a levé les mains au ciel et s'est prosterné à terre en signe d'adoration. Ces gestes accompagnaient fréquemment l'adoration de l'Éternel dans l'Ancien Testament. C'est le Créateur qui est le centre de l'univers et la personne la plus importante. C'est donc à lui que reviennent la gloire et l'honneur, et c'est vers lui que devraient se diriger nos pensées en premier lieu lorsque nous prions. D'ailleurs, c'est bien ainsi qu'est structurée la prière du Notre Père que Jésus a enseignée à ses disciples . Les trois premières requêtes concernent la personne de Dieu et ne prennent pas en compte mes petits besoins. Je les rappelle:

Que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite (Matthieu 6.9-10).

Versets 7-8

Je continue le texte.

Alors les lévites expliquèrent la Loi au peuple qui se tenait debout. Ils lisaient dans la Loi de Dieu et expliquaient au fur et à mesure, de façon posée et distincte, afin que chacun puisse comprendre ce qu'ils avaient lu (Néhémie 8.7-8).

Esdras a fait la lecture de la Loi en hébreu, mais elle était traduite en araméen, langue devenue usuelle parmi les Juifs depuis l'exil à Babylone. Ensuite, elle était expliquée et commentée par les Lévites. Cet événement a été la cause du rassemblement d'une foule extraordinaire qui se composait de 30 à 50 000 personnes. D'abord, Esdras lisait des portions de la loi, puis les Lévites, qui étaient disséminés parmi le peuple, traduisaient puis expliquaient ce qui avait été lu à un groupe de personnes qui s'était rassemblé autour de chacun d'eux. Il y a tout lieu de penser que les gens avaient la liberté de poser les questions qu'ils voulaient jusqu'à ce que tous les assistants aient bien compris le passage en question.

Ensuite, Esdras lisait un nouveau paragraphe du livre de la Loi et le processus recommençait. Ce qui s'est passé en ce jour solennel à Jérusalem, sur la place devant la porte des Eaux est un événement qui a eu des répercussions considérables et à plus d'un titre sur les Juifs de l'après exil. En effet, c'est à cause de ce qu'Esdras a fait et qui nous est raconté ici que sont nés les Targums, c'est-à-dire des traductions paraphrasées du texte hébreu de l'Ancien Testament. Les premiers furent découverts dans les caves de Qumran aux alentours de la Mer Morte et datent du 2e siècle av. J-C. Il existe des Targums sur tous les livres de l'Ancien Testament, sauf sur ceux d'Esdras, Néhémie et du prophète Daniel.

En second lieu, ce passage a fourni les éléments essentiels de ce que seront et sont toujours les cultes des synagogues. Les Israélites s'en sont fortement inspiré. C'est ainsi qu'aujourd'hui encore, durant le culte juif on lit des formules liturgiques qui appellent une réponse des assistants. La prière est faite en levant les mains au ciel et l'adoration en se prosternant; et des portions de l'Ancien Testament sont également lues puis expliquées.

Cette lecture systématique de la Loi haut et fort, verset par verset comme Esdras l'a faite est un moyen pédagogique d'enseignement qui a bien des mérites et qui vaudrait la peine d'être utilisé au moins de temps en temps dans nos Églises. Peut-être qu'ainsi les gens s'intéresseraient davantage aux Écritures. Tout compte fait, dans une réunion d'Église, peu importe la puissance de la voix du soliste, le doigté de l'organiste ou la prouesse littéraire du prédicateur, ce qui compte vraiment est que les gens entendent la Parole de Dieu distinctement et la comprennent afin de pouvoir ensuite la mettre en pratique.

Verset 9

Je continue le texte.

Tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la Loi. Alors Néhémie le gouverneur, Esdras le prêtre et spécialiste de la Loi, et les lévites qui donnaient les explications au peuple dirent à tous:? Ce jour est un jour de fête consacré à l'Éternel votre Dieu. Ce n'est pas le moment de pleurer et de prendre le deuil ! (Néhémie 8.9).

La lecture de la loi a fait son effet. Les Israélites se rendent compte qu'ils ont violé les commandements divins en long en large et en travers, et éprouvent du remords. Un des buts de la Parole de Dieu est de conduire celui qui la lit ou l'écoute à la repentance. Je cite un passage écrit par l'apôtre Paul:

La tristesse selon Dieu produit une repentance (qui mène) au salut et que l'on ne regrette pas (2Corinthiens 7.10).

C'est exactement ce qui est arrivé à la foule massée pour écouter Esdras. Ce jour de fête et cette lecture qui aurait normalement dû conduire le peuple à rendre des Actions de grâces à Dieu se changeaient en un jour de larmes. Comme la fête des Trompettes n'était pas destinée à être une période de lamentations, les responsables replacent cette journée dans son vrai contexte: une occasion de célébrer l'Éternel dans la joie. Dans un des livres poétiques de l'Ancien Testament, il est écrit:

Il y a un temps pour tout et un moment pour toute chose sous le soleil. Il y a un temps pour naître et un temps pour mourir? Il y a aussi un temps pour pleurer et un temps pour rire, un temps pour se lamenter et un temps pour danser (Ecclésiaste 3.1, 2, 4).

Versets 10-11

Je continue le texte.

Puis Esdras ajouta:? À présent, allez faire un bon repas, buvez d'excellentes boissons et faites porter des portions à ceux qui n'ont rien préparé, car ce jour est un jour consacré à notre Seigneur. Ne vous affligez donc pas, car la joie que donne l'Éternel est votre force. De leur côté, les lévites calmaient tout le peuple en disant:? Soyez tranquilles, car ce jour est consacré à Dieu, ne vous attristez donc pas ! (Néhémie 8.10-11).

Comme les Orientaux pleurent à grands bruits, la foule devait constituer un mur des Lamentations en elle-même. Mais le moment était mal choisi, car la loi de Dieu retrouvée était une grâce, donc, un sujet de se réjouir et non de se lamenter. Les sentiments de déprime, voire de désespoir, constituent des forces négatives puissantes. Au contraire, la joie de l'Éternel constitue une force de vie. Dans le Nouveau Testament aussi la joie qui vient de Dieu fait partie de la vie chrétienne. Je cite deux passages:

La communion dont nous jouissons est avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. Si nous vous écrivons ces choses, c'est pour que notre joie soit complète. Réjouissez-vous en tout temps de tout ce que le Seigneur est pour vous. Oui, je le répète, soyez dans la joie (1Jean 1.3-4; Philippiens 4.4).

Un élément de la joie que devait manifester le peuple lors des fêtes du calendrier religieux était le partage des biens matériels avec les démunis, tel qu'il est recommandé dans de nombreux passages de la Loi. Mais c'est ici la première fois qu'on voit cette prescription mise en pratique.

Verset 12

Je continue le texte.

Alors tous allèrent manger et boire, faire porter des parts aux pauvres et organiser de grandes réjouissances. Car ils avaient bien compris les paroles qu'on leur avait enseignées (Néhémie 8.12).

Les Juifs ont accepté l'exhortation de leurs dirigeants à bannir la tristesse. Ils ont compris que l'Éternel ne désire pas de la part de son peuple une perpétuelle contrition et de constantes privations, mais qu'il prend plaisir à le voir joyeux, en fête et solidaire. De plus, la loi de Dieu qui leur avait été lue était un sujet de se réjouir.

Versets 13-14

Je continue.

Le lendemain, les chefs de groupes familiaux de tout le peuple, les prêtres et les lévites s'assemblèrent auprès d'Esdras, le spécialiste de la Loi, pour étudier plus attentivement les enseignements de la Loi. Ils trouvèrent écrit dans cette Loi que l'Éternel avait donnée aux Israélites par l'intermédiaire de Moïse, que les Israélites devaient habiter des cabanes pendant la durée de la fête du septième mois (Néhémie 8.13-14).

Cette assemblée, bien plus restreinte que celle de la veille, est formée des hommes qui veulent continuer à étudier la loi. C'est ainsi que le second jour du 7e mois, ces fidèles apprennent comment Dieu voulait que son peuple célèbre la fête des Cabanes. Cette découverte tombe à pic parce que cela leur laissait exactement deux semaines pour la préparer. La description de cette fête se trouve bien dans le Deutéronome, mais de manière très succincte; par contre, les détails sont donnés dans deux des autres livres de la loi (Lévitique 23.37-43). Ce détail laisse sous-entendre qu'Esdras avait à sa disposition la totalité des écrits de Moïse et pas seulement le Deutéronome.

Verset 15

Je continue le texte.

Alors ils firent publier dans toutes leurs villes et à Jérusalem la proclamation suivante:? Sortez dans la montagne et rapportez-en des branches d'olivier cultivé et d'olivier sauvage, de myrte, de palmier et d'arbres touffus, pour faire des cabanes comme cela est écrit (Néhémie 8.15).

Le peuple devait se rendre sur les hauteurs boisées pour y chercher des branches feuillues de toute sorte d'arbres, y compris le myrte qui est un buisson odoriférant au feuillage persistant.

Versets 16-17

Je continue.

Le peuple partit et rapporta des branchages. Ils se construisirent des cabanes, sur la terrasse de leur maison, dans leurs cours, dans les parvis du Temple, sur la place de la porte des Eaux, ou encore sur la place de la porte d'Éphraïm. Toute la communauté des anciens déportés revenus de l'exil construisit des cabanes et se mit à les habiter. Les Israélites n'avaient plus célébré cette fête depuis le temps de Josué, fils de Noun. Ils se livrèrent à de grandes réjouissances à cette occasion (Néhémie 8.16-17).

Cette fête avait bien été célébrée depuis Josué, mais du bout des lèvres pour ainsi dire. Elle n'avait jamais pris tant d'ampleur ni donné lieu à de telles réjouissances généralisées.

Verset 18

Je finis ce chapitre.

Chaque jour, du premier jusqu'au dernier, Esdras lut une portion du livre de la Loi de Dieu. On célébra la fête pendant sept jours, et le huitième jour, conformément aux prescriptions de la Loi, il y eut une assemblée cultuelle (Néhémie 8.18).

Cette lecture était prescrite à l'occasion de la fête des Cabanes tous les sept ans, lors de l'année sabbatique (Deutéronome 31.10-11). Les dirigeants avaient pu constater que l'ignorance des commandements de la Loi était telle qu'une lecture s'imposait cette année-là même si elle n'était pas sabbatique. De plus, le rétablissement du culte à l'Éternel et la restauration des murs de Jérusalem n'ont de sens que si les Israélites demeurent fidèles à leur Dieu.

Comme je l'ai dit, c'est suite à cette lecture de la Loi par le prêtre Esdras et racontée ici qu'aujourd'hui on lit systématiquement l'Ancien Testament dans les synagogues. Ce passage souligne combien il est primordial de connaître l'enseignement de la Parole de Dieu afin de pouvoir la mettre en pratique. Comme je le dis quelquefois: À bon entendeur, salut .


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