Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 9
Introduction
Selon la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789, Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Et dans son Contrat social, Jean-Jacques Rousseau écrit:
Renoncer à sa liberté c'est renoncer à sa qualité d'homme.
Tout ça, c'est bien beau, mais définir ce qu' être libre veut dire n'est pas aussi simple qu'il y paraît. Comme je l'ai déjà dit, quand on y réfléchit, vous et moi n'avons pas autant de liberté que nous croyons. Par exemple, nous n'avons choisi ni le lieu de notre naissance, ni nos parents, ni notre langue maternelle. Et la liste est longue de tout ce qui nous a été imposé par la vie. Ce n'est pas tout. Vous avez parfaitement le droit de donner du poing où bon vous semble, mais là où commence mon nez, s'arrête aussi votre liberté. Être libre est donc très relatif.
Dans un contexte chrétien, la vraie liberté a aussi ses limites qui sont données par le Nouveau Testament. Dans sa première Épître aux Corinthiens, l'apôtre Paul a déjà dit et je le cite:
Tout m'est permis. Certes, mais tout n'est pas bon pour moi. Tout m'est permis, c'est vrai, mais je ne veux pas me placer sous un esclavage quelconque (1Corinthiens 6.12).
Et plus loin, il ajoutera:
Tout est permis mais tout n'aide pas à croître dans la foi (1Corinthiens 10.23).
Verset 1
Je continue à lire avec le chapitre 9 de cette Épître.
Ne suis-je donc pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus, notre Seigneur? Vous-mêmes, n'êtes-vous pas un fruit de mon travail au service du Seigneur? (1Corinthiens 9.1).
Paul pose des questions de rhétorique qui appellent une réponse positive. Il fonde son apostolat sur sa rencontre avec le Christ ressuscité qu'il avait vu de ses yeux et entendu, et sur les fruits de son ministère d'implantation d'Églises dans de nombreuses villes de l'Empire romain.
Verset 2
Je continue.
D'autres peuvent refuser de reconnaître en moi un apôtre: pour vous, du moins, c'est ce que je suis, car vous êtes bien le sceau qui authentifie mon ministère apostolique au service du Seigneur (1Corinthiens 9.2).
Apposé sur un document, le sceau le rendait crédible. Parallèlement, l'existence de l'Église de Corinthe était ou aurait dû être pour ses membres une preuve de l'authenticité de l'apostolat de Paul.
Versets 3-4
Je continue.
Et voici ma défense contre ceux qui me mettent en accusation: En tant qu'apôtres, ne serions-nous pas en droit de recevoir le manger et le boire pour notre travail? (1Corinthiens 9.3-4).
Non seulement Paul avait été critiqué pour son manque d'éloquence, mais en plus il l'était aussi à cause de son désir d'indépendance financière. En effet, selon la pratique du temps, les enseignants itinérants étaient payés par leurs élèves pour leur service ou soutenus par de riches mécènes. Paul possédait ce droit, mais avait toujours refusé l'argent de ceux à qui il annonçait l'Évangile afin d'éviter de faire obstacle si peu que ce soit à l'avancement de la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ.
Dans un contexte local d'implantation d'Églises, Paul renonçait à des droits tout à fait légitimes. Il ne voulait surtout pas que quiconque pense qu'il était motivé par l'appât du gain. Cependant, comme il faut bien vivre, l'apôtre acceptait les dons des assemblées déjà créées conformément au principe qu'il énoncera plus loin et qui est:
Le Seigneur a ordonné que ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle vivent de cette annonce de la Bonne Nouvelle (1Corinthiens 9.14).
Verset 5
Je continue maintenant le texte.
N'aurions-nous pas le droit d'être accompagnés par une épouse chrétienne, comme les autres apôtres, les frères du Seigneur et Pierre? (1Corinthiens 9.5).
Parmi les demi-frères de Jésus, c'est-à-dire ceux qui étaient à la fois fils de Joseph et de Marie, se trouvaient Jude qui est l'auteur d'une toute petite Épître du Nouveau Testament et Jacques, qui lui a écrit une lettre conséquente. Ce dernier était aussi l'un des responsables de l'Église de Jérusalem. D'après l'Évangile, nous savons également que Pierre était marié. Paul proclame qu'il possédait ce droit d'emmener une épouse avec lui dans ses voyages, mais vu que sa vie était plutôt rude et qu'il n'était jamais sûr de sortir vivant de ses campagnes d'évangélisation, il était bien plus sage de demeurer célibataire.
Verset 6
Je continue.
Ou bien, Barnabas et moi-même serions-nous les seuls à devoir travailler pour gagner notre pain? (1Corinthiens 9.6).
Il semble que lors de leur premier voyage missionnaire ensemble, ces deux hommes aient pris l'engagement de ne pas accepter d'argent de la part de ceux qu'ils servaient. C'était toujours ce qui unissait ces deux apôtres bien qu'ils aient désormais des ministères séparés.
Verset 7
Je continue.
Dites-moi: avez-vous jamais entendu parler d'un soldat servant dans une armée à ses propres frais, ou d'un vigneron qui ne mangerait pas des raisins de la vigne qu'il a plantée? Quel berger élève un troupeau sans jamais profiter du lait de ses brebis? (1Corinthiens 9.7).
Paul considérait le droit à sa croûte comme un dû, ce qui incluait également tous ceux qui étaient au service de l'Église. Il va prouver ses dires en utilisant 6 arguments. Le premier est le droit d'usage. C'est grâce à leur travail que le soldat, le fermier et le berger subviennent à leurs besoins.
Versets 8-9
Je continue.
Et je ne tire pas mes arguments des seuls principes établis par les hommes. Car la Loi dit les mêmes choses. En effet, c'est bien dans la Loi de Moïse qu'il est écrit: Tu ne muselleras pas le boeuf pendant qu'il foule le grain (1Corinthiens 9.8-9).
Le second argument de Paul est que la Loi justifiait le principe d'une juste rémunération. Il utilise une expression proverbiale qui avait cours chez les Juifs et qui signifie que tout travailleur mérite un salaire. À l'époque de l'Ancien Testament, on utilisait le boeuf pour battre le blé sur une aire exposée aux vents au sommet d'une colline. L'animal était attaché à une sorte de roue et tournait en marchant sur les épis qui étaient ainsi décortiqués. Ensuite, on jetait le tout en l'air et le vent emportait la balle tandis que le grain retombait à terre. Pendant qu'il faisait ce travail, le boeuf devait avoir la liberté de manger une partie de ce qu'il foulait aux pieds.
Verset 10
Je continue.
Dieu s'inquiéterait-il ici des boeufs? N'est-ce pas pour nous qu'il parle ainsi? Bien sûr que si ! C'est pour nous que cette parole a été écrite, car il faut que celui qui laboure le fasse avec espérance et que celui qui bat le blé puisse compter sur sa part de la récolte (1Corinthiens 9.10).
Paul fait remarquer que par cette règle concernant les animaux, Dieu exprime avant tout son souci du bien-être des hommes. Leur attitude vis-à-vis du boeuf est un reflet de la bienveillance divine envers les êtres humains.
Verset 11
Je continue.
Puisque nous avons semé parmi vous les biens spirituels, serait-ce de notre part une prétention exorbitante si nous attendions de vous quelque avantage matériel? (1Corinthiens 9.11).
Le troisième argument de Paul est le devoir de réciprocité dans la communauté chrétienne; tout service doit être rémunéré. C'est un principe qu'il réitérera dans une autre Épître. En conséquence, celui qui communique des richesses spirituelles doit recevoir en retour des bénédictions matérielles pour son travail. Au début du siècle dernier, on racontait l'histoire d'un prédicateur de l'Évangile qui était d'une maigreur cadavérique, mais qui montait un cheval magnifique pétant la santé. Un jour, un de ses paroissiens lui posa la question: Comment se fait-il que votre monture soit si belle et vigoureuse et que vous soyez aussi décharné? En réponse, il répondit: Je vais vous le dire: c'est moi qui nourris mon cheval et c'est vous qui me nourrissez.
Verset 12
Je continue le texte.
Du moment que d'autres exercent ce droit sur vous, ne l'avons-nous pas à plus forte raison? Eh bien ! nous avons préféré ne pas user de ce droit; au contraire, nous supportons tout, afin d'éviter de faire obstacle, si peu que ce soit, à la Bonne Nouvelle qui concerne le Christ (1Corinthiens 9.12).
Le quatrième argument de l'apôtre repose sur le précédent et utilise l'exemple d'autres prédicateurs chrétiens, sans doute Pierre et Apollos, qui eux avaient été rémunérés pour leurs services aux Corinthiens. Cela dit, Paul fait une très nette distinction entre avoir des droits et les faire valoir. C'est ainsi qu'il a renoncé à percevoir un salaire de la part de l'Église qu'il a pourtant fondée. Il ne voulait surtout pas passer pour un autre enseignant itinérant motivé par le profit, ce qui aurait pris certains à rebrousse-poil et donc créé un obstacle à son ministère.
À cette époque, les racketteurs religieux étaient déjà légion et aujourd'hui certains gurus font un fric monstre. C'est pourquoi ceux qui se disent serviteurs du Christ doivent se garder de toute apparence de faire du commerce religieux pour de l'argent. En renoncement à un droit légitime, Paul continue le raisonnement qu'il a adopté dans le chapitre précédent et dans lequel il a dit que ceux qui pensaient avoir le droit de manger dans les temples païens pouvaient et devaient s'en abstenir afin de ne pas choquer leurs frères scrupuleux.
Versets 13-14
Je continue.
Et pourtant, vous le savez, ceux qui font le service sacré dans le Temple reçoivent leur nourriture du Temple. Ceux qui officient à l'autel reçoivent leur part des sacrifices offerts sur l'autel. De même, le Seigneur a ordonné que ceux qui annoncent la Bonne Nouvelle vivent de cette annonce de la Bonne Nouvelle (1Corinthiens 9.13-14).
Le 5e argument de l'apôtre en faveur du droit à une compensation est la pratique de ceux qui étaient chargés du culte dans l'Ancien Testament. Ils étaient rémunérés pour leur travail et recevaient une partie de l'animal qui était offert en sacrifice. C'était la même chose pour les prêtres païens avec lesquels les Corinthiens étaient très familiers. Finalement, le dernier argument de Paul est l'enseignement du Christ qu'on trouve dans l'Évangile (Luc 10.7).
Versets 15-16
Je continue.
Mais moi, je n'ai fait valoir aucun de ces droits. Et si je les mentionne ici, ce n'est pas pour les revendiquer; je préférerais mourir plutôt que de me laisser ravir ce sujet de fierté. En effet, je n'ai pas à m'enorgueillir de ce que j'annonce la Bonne Nouvelle: c'est une obligation qui m'est imposée. Malheur à moi si je n'annonce pas la Bonne Nouvelle ! (1Corinthiens 9.15-16).
Après avoir établi ses droits par rapport à l'Église de Corinthe, Paul les refuse tout net afin d'affirmer l'intégrité de son engagement envers la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. À choisir, il aurait préféré mourir de faim plutôt que de ponctionner les Corinthiens et il était fort aise de sa décision. Il ne s'agit pas d'une fierté mal placée, mais de la satisfaction de donner la priorité à l'exercice d'un ministère qui va contre ses intérêts personnels, mais qui a l'avantage d'ôter toute entrave possible. De plus, comme le Christ lui-même avait imposé cette tâche à l'apôtre, il n'avait pas le choix. Mais dans tout ça, Paul révèle qu'il avait l'âme noble; il aurait tout aussi bien pu dire: pauvre de moi, je crève de faim à cause de mon fardeau de prédicateur.
Versets 17-18
Je continue le texte.
Ah ! certes, si la décision d'accomplir cette tâche ne venait que de moi, je recevrais un salaire; mais puisque cette décision n'a pas dépendu de moi, je ne fais que m'acquitter d'une charge qui m'a été confiée. En quoi consiste alors mon salaire? Dans la satisfaction de pouvoir offrir gratuitement la Bonne Nouvelle que je proclame en renonçant volontairement aux droits que me confère ma qualité de prédicateur de la Bonne Nouvelle (1Corinthiens 9.17-18).
Paul ne pouvait de toute manière pas prétendre à une récompense spéciale pour son ministère, puisqu'il s'acquittait d'un devoir qui lui avait été imposé par le Seigneur. Il agissait donc comme un esclave vis-à-vis de son maître. Que retirait-il donc de son travail? Sa récompense était d'offrir gratuitement la Bonne Nouvelle à qui voulait l'entendre. Ailleurs, il ajoute aussi qu'une autre de ses compensations était de voir des païens se convertir à Jésus-Christ à l'écoute de son message. Ceux qui devenaient chrétiens grâce à son ministère étaient son salaire. Il avait la joie de moissonner des âmes pour l'éternité, ce qui somme toute n'a pas son pareil dans aucune des activités de ce bas monde.
Versets 19-20
Je continue.
Car, bien que je sois un homme libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus de gens possible à Jésus-Christ. Lorsque je suis avec les Juifs, je vis comme eux, afin de les gagner. Lorsque je suis parmi ceux qui sont sous le régime de la Loi de Moïse, je vis comme si j'étais moi-même assujetti à ce régime, bien que je ne le sois pas, afin de gagner ceux qui sont sous le régime de cette Loi (1Corinthiens 9.19-20).
Paul était prêt à tous les sacrifices afin d'obtenir une moisson plus grande. Bien qu'il fût principalement apôtre des païens, il ne perdit jamais son intérêt pour le salut du peuple juif. Dans chaque ville où il se rendait, il commençait par aller dans la synagogue pour prêcher Jésus-Christ le messie. Quoiqu'il soit lui-même un descendant d'Abraham, et qu'il avait été le plus juif des Juifs dans sa pratique du judaïsme, il n'était plus sous le régime de la Loi ayant opté pour celui de la grâce en Jésus. Mais il était prêt à se soumettre à tous les scrupules des gens de sa race afin d'avoir l'occasion de leur annoncer la Bonne Nouvelle et de les gagner au Christ.
Verset 21
Je continue.
Avec ceux qui ne sont pas sous ce régime, je vis comme n'étant pas non plus sous ce régime, afin de gagner au Christ ceux qui ne connaissent pas la Loi. Bien entendu, cela ne veut pas dire que je ne me soumets pas à la loi de Dieu; au contraire, je vis selon la loi du Christ (1Corinthiens 9.21).
En compagnie des païens, Paul était disposé à abandonner toute sa juiverie et à manger de la viande offerte en sacrifice à un dieu païen par exemple, en vue de les gagner à Jésus-Christ. Cela dit, il ne prônait pas du tout le libertinage; s'il n'était plus esclave des préceptes légalistes de Moïse, il demeurait par contre soumis à des règles morales. La loi de Christ à laquelle il obéissait était d'aimer Dieu et les hommes. Selon l'enseignement de Jésus dans l'Évangile, ce sont les deux plus grands commandements de la Loi de Moïse (Marc 12.30-31).
Versets 22-23
Je continue.
Dans mes relations avec les chrétiens mal affermis dans la foi, je vis comme l'un d'entre eux, afin de les gagner. C'est ainsi que je me fais tout à tous, afin d'en conduire au moins quelques-uns au salut par tous les moyens. Or, tout cela, je le fais pour la cause de la Bonne Nouvelle pour avoir part, avec eux, aux bénédictions qu'apporte la Bonne Nouvelle (1Corinthiens 9.22-23).
Paul a déjà dit qu'il a volontairement restreint sa liberté afin de gagner des incroyants à la Bonne Nouvelle qu'ils soient Juifs ou païens; il fait de même vis-à-vis des chrétiens mal affermis. L'apôtre condescendait de bon coeur aux scrupules et coutumes de tous les hommes, qu'ils soient Juifs ou païens ou croyants faibles dans leur foi afin d'en faire de vrais disciples du Christ.
Versets 24-25
Je continue.
Ne savez-vous pas que, sur un stade, tous les concurrents courent pour gagner et, cependant, un seul remporte le prix? Courez comme lui, de manière à gagner. Tous les athlètes s'imposent une discipline sévère dans tous les domaines pour recevoir une couronne, qui pourtant sera bien vite fanée, alors que nous, nous aspirons à une couronne qui ne se flétrira jamais (1Corinthiens 9.24-25).
Pour Paul, ce n'était pas tous les jours dimanche. Afin d'obtenir une grande moisson d'âmes, il s'imposait une discipline de fer à l'image des athlètes soumis à toutes sortes d'abstinences pour un trophée temporaire très éphémère. À plus forte raison, les chrétiens devraient accepter une vie disciplinée et rigoureuse puisqu'ils recevront en récompense une couronne éternelle.
Versets 26-27
Je finis ce chapitre.
C'est pourquoi, si je cours, ce n'est pas à l'aveuglette, et si je m'exerce à la boxe, ce n'est pas en donnant des coups en l'air. Je traite durement mon corps, je le maîtrise sévèrement, de peur qu'après avoir proclamé la Bonne Nouvelle aux autres, je ne me trouve moi-même disqualifié (1Corinthiens 9.26-27).
Comme l'athlète, Paul s'impose une règle de vie stricte en vue de faire de son corps un instrument efficace au service de Dieu. Mais malgré les succès de son ministère, ses lauriers n'étaient pas garantis; il pouvait à tout moment se trouver désapprouvé par Dieu et disqualifié de prêcher la Bonne Nouvelle. Cela dit, l'apôtre Paul était un être humain tout à fait exceptionnel, je dirais même la quintessence de ce que la consécration à Dieu veut dire et donc l'exemple type à suivre.
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