Radio Chrétienne
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Chapitre 10
Introduction
Toutes les nations dites civilisées de la planète adoptent une conduite très similaire lorsqu'elles sont touchées par une tragédie de grande amplitude qui provoque des morts. Selon les circonstances et l'ampleur du désastre qui frappe le pays, on met les drapeaux en berne, on respecte une minute de silence le surlendemain à midi ou avant le début d'une rencontre sportive, et quelquefois des manifestations sont organisées contre les fauteurs de trouble.
Dans l'histoire d'Israël, les catastrophes nationales étaient marquées par le jeûne et une prière d'humiliation et de contrition. C'est ce qui s'est passé lorsque le prêtre Esdras de retour au pays a découvert la décadence spirituelle qui régnait. Depuis la seconde génération, les rapatriés s'étaient mélangés avec les peuplades d'alentour, s'adonnant à leurs vices. Pour Esdras, l'heure était très grave, car le peuple, leurs chefs en tête, commettait les mêmes péchés que ceux de leurs ancêtres qui leur avaient valu l'exil.
Versets 1-2
Je commence à lire le chapitre 10, le dernier du livre d'Esdras en compressant tout au long.
Pendant qu'Esdras, prosterné devant le Temple de Dieu, faisait cette prière et cette confession en pleurant, une foule très nombreuse d'hommes, de femmes et d'enfants israélites s'était rassemblée autour de lui, et tous pleuraient abondamment. Alors Chekania prit la parole et dit à Esdras:? Nous avons été infidèles envers notre Dieu en épousant des femmes étrangères prises parmi les peuples du pays. Mais malgré cela, il reste encore une espérance pour Israël dans cette affaire (Esdras 10.1-2).
Cela faisait maintenant 80 ans que les premiers colons étaient arrivés. La première génération et une partie de la seconde étaient mortes et enterrées, mais un certain nombre d'intermariages avaient régulièrement lieu depuis des années bien qu'ils soient proscrits par la Loi de Moïse. Je cite un passage:
Tu ne t'uniras pas avec elles par des mariages, tu ne donneras pas tes filles à leurs fils et tu ne prendras pas leurs filles pour tes fils (Deutéronome 7.3).
Et pourtant, jusqu'à ce jour, ce comportement était plutôt bien accepté par défaut, par indifférence. Au nom d'une certaine tolérance, personne n'y trouvait à redire. Mais le statu quo a été sérieusement ébranlé par l'humiliation et la prière-prédication de repentance du prêtre Esdras. Le peuple en masse, du moins les plus zélés d'entre eux, s'est rassemblé pour l'écouter et se sent terriblement culpabilisé. C'est un dénommé Chekania qui fait office de porte-parole et qui est le premier à reconnaître ses torts. Il faut dire que lui et 5 autres de son clan avaient épousé des femmes étrangères.
Versets 3-4
Je continue.
Engageons-nous maintenant par une alliance avec notre Dieu à renvoyer toutes ces femmes avec leurs enfants, conformément au conseil de mon seigneur Esdras et de ceux qui respectent les commandements de notre Dieu. Que la Loi soit observée ! Lève-toi, car c'est à toi de régler cette affaire. Mais nous sommes avec toi. Prends courage et agis ! (Esdras 10.3-4).
Aux grands maux, les grands remèdes ! Les femmes étrangères doivent retourner vivre avec leur peuple d'origine et comme la garde des enfants revenait généralement à la mère, elles les emmènent avec elles. Dur dur ! Cette décision allait faire mal aux tripes à tous les coupables. Cependant, selon la Loi, les étrangères et les enfants de plus de 12 ans qui étaient devenues des prosélytes en se convertissant au judaïsme pouvaient rester dans la communauté israélite.
Mais pour les autres, est-ce que les pères allaient avoir un droit de visite ou était-ce une rupture totale? Le texte ne le dit pas. En tant que prêtre, fonctionnaire de l'empereur et homme influent dont l'autorité était reconnue par tous, Esdras a la charge de mettre de l'ordre parmi ces rapatriés juifs.
Versets 5-6
Je continue.
Alors Esdras se releva et fit prêter serment aux chefs des prêtres, des lévites et de tout Israël d'agir comme il venait d'être dit. Ils en firent tous le serment. Puis Esdras quitta la cour du Temple et se rendit dans la chambre de Yohanân (petit-fils du grand-prêtre), où il passa la nuit; mais il refusa toute nourriture et toute boisson car il menait deuil à cause de la faute grave des anciens exilés (Esdras 10.5-6).
La transgression de la Loi était un acte d'une extrême gravité pour les Israélites, car elle rendait caduque l'alliance que l'Éternel avait conclue avec son peuple. Cependant avec Dieu, il est toujours possible de se repentir, de reconnaître ses fautes et de repartir à zéro. C'est ce que ces colons ont fait aussitôt par leur comportement en prêtant serment.
Dans l'ordre spirituel des choses, la foi vient en premier et ensuite les actes concrets aussi sûrement que le jour succède à la nuit. C'est ce que l'apôtre Paul confirme dans une de ses Épîtres. Je cite le passage:
On raconte comment vous vous êtes tournés vers Dieu en vous détournant des idoles pour servir le Dieu vivant et vrai (1Thessaloniciens 1.9).
Ces nouveaux chrétiens avaient d'abord répondu à Dieu par la foi, et ensuite, dans la foulée, pourrait-on dire, ils avaient abandonné leurs idoles.
Jusque-là, Esdras avait gardé l'attitude d'un suppliant. Maintenant, il se lève pour faire jurer le peuple devant l'Éternel. La repentance des Israélites était sincère, car leur décision d'obéir à la Loi fut très solennelle puisque le serment incluait généralement des imprécations contre soi-même au cas où celui qui l'avait prêté ne tiendrait pas sa promesse.
Versets 7-8
Je continue le texte.
On fit ensuite publier dans Juda et à Jérusalem un ordre enjoignant à tous les anciens déportés de se réunir à Jérusalem. Les chefs et les responsables du peuple avaient décidé que ceux qui ne se présenteraient pas dans un délai de trois jours verraient tous leurs biens voués à l'Éternel et seraient eux-mêmes exclus de la communauté des anciens déportés (Esdras 10.7-8).
Une réunion extraordinaire est organisée et la présence de tous les hommes est exigée. Aucune excuse ne sera admise et celui qui refuserait de venir sera sévèrement sanctionné; il perdra tous ses biens qui seront vendus et versés dans le trésor du Temple. Il sera également déchu de ses droits de citoyen du nouvel Israël qui fonctionnait sous le régime de la théocratie; une fois ainsi excommunié, il sera banni. L'application stricte de la Loi de Moïse établissait un clivage bien net entre les croyants et les autres. Ce tri était nécessaire, car comme le dit l'apôtre Paul:
Un peu de levain fait lever toute la pâte (Galates 5.9).
Quand j'étais enfant, de temps en temps j'étais sollicité pour aider à la cuisine; je devais alors suivre strictement les ordres de maman. Je me souviens encore du jour où alors que je devais préparer un poulet pour la cuisson, elle m'avait dit: Prends bien soin de ne pas percer la vésicule biliaire, sinon toute la viande sera gâchée ! J'avais alors été surpris d'apprendre que ce tout petit organe pouvait faire tant de dégâts, mais c'est bien vrai. Cette logique s'applique également à nos fréquentations. Si je m'entoure de gens aigris, ils vont littéralement m'empoisonner l'existence. L'auteur d'un des livres du Nouveau Testament écrit:
Veillez à ce que personne ne passe à côté de la grâce de Dieu, qu'aucune racine d'amertume ne pousse et ne cause du trouble en empoisonnant plusieurs d'entre vous (Hébreux 12.15).
Esdras n'avait pas l'humeur légère, car l'heure était grave pour cette communauté de rapatriés. Comme le pays était relativement petit, il ne fallait pas plus de 3 jours pour se rendre à Jérusalem une fois décrétée l'avis de mobilisation générale.
Versets 9-11
Je continue le texte.
Alors tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans les trois jours. C'était le vingtième jour du neuvième mois. Tout le peuple se tenait dans la cour du Temple en tremblant, à cause de cette affaire, et aussi parce qu'il pleuvait à verse. Esdras le prêtre se leva et leur dit:? Vous avez commis une faute grave en épousant des femmes étrangères, et vous avez rendu Israël encore plus coupable. Reconnaissez donc maintenant votre péché devant l'Éternel, le Dieu de vos pères, et conformez-vous à sa volonté ! Séparez-vous de la population du pays et de vos femmes d'origine étrangère ! (Esdras 10.9-11).
Comme le 9e mois correspond à novembre-décembre, ces événements ont lieu pendant la saison des grosses pluies d'automne. Mais cela n'a pas empêché tous les hommes valides de faire le voyage, car la menace d'Esdras de bannir ceux qui seraient absents était sérieuse. Ils se retrouvent donc tous en coeur dans la cour du Temple qui était immense, pouvant accommoder des milliers de personnes.
Le message d'Esdras est très direct; il ne fait pas dans la dentelle. Il prononce une sentence de condamnation sur tous, demande une confession de ceux qui ont épousé une étrangère et une séparation immédiate. Dans la pratique, il prononce un divorce. Cette mesure ne concernait évidemment pas les épouses qui s'étaient converties au Judaïsme, car selon la Loi, les prosélytes faisaient partie intégrante de la communauté israélite.
Versets 12-15
Je continue.
Toute l'assemblée répondit à haute voix:? Tu as raison. Notre devoir est d'agir comme tu l'as dit ! Mais nous sommes nombreux et c'est la saison des pluies; nous ne pouvons pas rester ici en plein air. D'ailleurs, cette affaire ne peut pas se régler en un jour ni même en deux, car il y en a beaucoup parmi nous qui ont commis une faute dans ce domaine. Il vaudrait mieux que nos chefs restent ici pour représenter l'assemblée. Tous ceux qui, dans nos villes, ont épousé des femmes étrangères se présenteront à tour de rôle aux dates qu'on leur fixera, avec des responsables et des juges de leurs villes respectives, jusqu'à ce que l'ardente colère de notre Dieu provoquée par cette affaire se soit détournée de nous. Seuls Jonathan, Yahzia, soutenus par Mechoullam et par le lévite Chabthaï, s'opposèrent à cette mesure (Esdras 10.12-15).
Apparemment, tous les hommes ont dû voter à main levée. La pilule est amère, mais les Israélites dans leur ensemble acceptent de l'avaler à l'exception de 4 responsables. Tous ceux qui ont épousé une étrangère devront prendre rendez-vous avec les juges de leur ville respective afin de régler cette affaire au plus vite. C'était une bonne idée parce que les commissaires du peuple, ceux qui avaient une responsabilité de chef, connaissaient tous les Israélites de leur district et sauraient faire la distinction entre ceux qui honoraient l'Éternel et ceux qui pratiquaient l'idolâtrie.
Versets 16-17
Je continue.
Mais la majorité des anciens déportés s'y conformèrent. Esdras, le prêtre, choisit, en les désignant nommément, des chefs des groupes familiaux. Ceux-ci commencèrent à siéger le premier jour du dixième mois pour examiner les cas. Ils achevèrent de régler la situation de tous les hommes qui avaient épousé des femmes étrangères le premier jour du premier mois (Esdras 10.16-17).
Onze jours plus tard, le travail des commissaires du peuple commença et dura trois mois. Chaque cas était jugé individuellement. Ils suivaient les directives d'un article de la Loi de Moïse concernant la pureté religieuse. Je résume un passage:
Lorsque l'Éternel ton Dieu t'aura fait entrer dans le pays où tu te rends pour en prendre possession, et qu'il aura chassé devant toi de nombreuses nations plus nombreuses et plus puissantes que toi, lorsqu'il te les aura livrées et que tu les auras vaincues, tu ne concluras pas d'alliance avec elles et tu n'auras pour elles aucune pitié. Tu ne t'uniras pas avec elles par des mariages, tu ne donneras pas tes filles à leurs fils et tu ne prendras pas leurs filles pour tes fils; car ils détourneraient de moi tes enfants, qui iraient rendre un culte à d'autres dieux: ma colère s'enflammerait alors contre vous et je ne tarderais pas à vous exterminer. Voici, au contraire, comment vous agirez à leur égard: vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs statues, vous abattrez leurs pieux sacrés et vous brûlerez leurs idoles sculptées. Tu es, en effet, un peuple saint pour l'Éternel ton Dieu, il t'a choisi parmi tous les peuples qui se trouvent sur la surface de la terre pour que tu sois son peuple précieux (Deutéronome 7.1-5).
La Loi était particulièrement claire concernant l'interdiction d'épouser des femmes étrangères. Mais malgré cette prohibition, plus de 110 hommes de la seule ville de Jérusalem furent trouvés coupables d'avoir contracté un tel mariage.
L'auteur va maintenant dresser la liste précise de toutes ces personnes comme pour leur faire honte. Cependant, il faut bien noter que seuls des noms appartenant à des familles établies à Jérusalem sont mentionnés. Cette liste n'est donc pas exhaustive puisqu'elle ne tient pas compte de tous ceux qui habitaient le reste de la Judée et qui eux aussi avaient épousé des étrangères.
Versets 18-19
Je continue le texte.
Voici quels étaient les prêtres qui avaient épousé des femmes étrangères: Parmi les descendants de Josué, et ceux des hommes de sa parenté: Maaséya, Éliézer, Yarib et Guedalia. Ils s'engagèrent par une poignée de main à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier en sacrifice pour expier leur faute (Esdras 10.18-19).
La poignée de main était comme une signature avec son sang, cela correspondait à un engagement très sérieux. Le texte cite d'abord 17 prêtres dont je vous épargnerais la liste complète. Ces hommes étaient d'autant plus coupables qu'ils étaient censés connaître la Loi mieux que le commun des Israélites auxquels ils devaient l'enseigner.
Le comble, c'est que parmi eux figurent les 4 fils de Josué, le grand-prêtre qui était revenu au pays avec la première charrette conduite par Zorobabel alors que Cyrus était empereur de Perse. En fait, aucune des familles des prêtres qui avaient fait partie du premier convoi ne s'était conservée pure; elles s'étaient toutes mélangées avec les gens du pays. Quoi qu'il en soit, tous ces prêtres coupables durent offrir un bélier en sacrifice de culpabilité; ils reconnaissaient ainsi leur faute devant Dieu et le peuple.
Après eux, le texte cite 10 Lévites qui étaient chargés de toutes les tâches en rapport avec le culte à rendre à l'Éternel. Eux aussi auraient dû savoir mieux que les autres qu'ils enfreignaient la Loi. Quant aux desservants du Temple dont les ancêtres avaient été capturés et mis en esclavage par les Israélites, aucun n'est mentionné comme s'étant marié avec une étrangère.
C'est vrai que tous ceux qui étaient revenus en Israël étaient devenus des prosélytes juifs, ayant abandonné l'idolâtrie et épousé le judaïsme. Mais c'est quand même curieux parce qu'étant des descendants de ces populations qui habitaient encore la Palestine, il aurait été logique de les voir sauter sur cette occasion de renouer avec leur peuple d'origine. Leur absence des listes de coupables prouve que les païens convertis au Judaïsme étaient plus fidèles à l'Éternel que les Israélites eux-mêmes. Cette conduite quelque peu hypocrite du peuple juif a été dénoncée avec force par l'apôtre Paul. Je cite un passage en le compressant:
Eh bien, toi qui te donnes le nom de Juif, tu te reposes sur la Loi, tu te vantes d'appartenir à Dieu, tu connais sa volonté, tu juges de ce qui est le meilleur parce que tu es instruit par la Loi. Tu es certain d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui errent dans les ténèbres, l'éducateur des insensés, l'enseignant des enfants, tout cela sous prétexte que tu as dans la Loi l'expression parfaite de la connaissance et de la vérité. Toi donc, qui enseignes les autres, tu ne t'enseignes pas toi-même. Tu es fier de posséder la Loi, mais tu déshonores Dieu en y désobéissant ! Et ainsi, comme le dit l'Écriture, à cause de vous, Juifs, le nom de Dieu est outragé parmi les païens. Ce qui fait le Juif c'est ce qui est intérieur, et la vraie circoncision est celle que l'Esprit opère dans le coeur et non celle que l'on pratique en obéissant à la lettre de la Loi (Romains 2.17-25).
Après avoir mentionné les prêtres et les Lévites, l'auteur dresse la liste des simples Israélites qui ont violé la Loi. Ils appartiennent à 10 des familles qui étaient revenues avec le convoi de Zorobabel.
Verset 44
Je continue plus loin et finis ce livre d'Esdras.
Tous ces hommes avaient épousé des femmes étrangères, et on renvoya même celles que des enfants avaient attachées à leurs maris (Esdras 10.44).
Cela a dû donner lieu à des scènes douloureuses et pathétiques à vous briser le coeur. Tous ces hommes, c'est-à-dire 17 prêtres, 10 Lévites et 83 laïques de la ville de Jérusalem, décidèrent de remédier à la faute qu'ils avaient commise. On peut bien sûr s'interroger sur la sagesse de ces séparations forcées et se demander s'il n'y aurait pas eu une meilleure façon d'obéir à la Loi sans en venir à ces extrêmes.
La question est encore plus pressante quand on songe qu'une génération plus tard, les Israélites commettront la même faute en épousant des étrangères. C'est bien la preuve que l'obéissance à la lettre de la Loi ne saurait remplacer la circoncision de coeur opéré par le Saint-Esprit comme le dit si bien l'apôtre Paul.
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