Radio Chrétienne

Chapitre 6

Introduction

Il n'est pas rare d'entendre dire que tous les chrétiens sont des hypocrites. Ce genre de généralisation à l'emporte-pièce n'est absolument pas justifié. Cela dit, il est malheureusement vrai que beaucoup de ceux qui se disent croyants ont bien des difficultés à se comporter d'une manière digne de leur maître Jésus-Christ. Dans la lettre que Paul adresse à l'Église de Rome, l'apôtre a expliqué que depuis la désobéissance d'Adam, notre ancêtre, toute la race humaine est tombée dans le péché avec la mort pour conséquence.

Mais parallèlement, tous ceux qui placent leur confiance en Jésus-Christ sont déclarés justes aux yeux de Dieu et ne sont donc plus sous la colère divine. En même temps, le Saint-Esprit établit sa présence dans le croyant et reproduit en lui l'amour de Dieu; il reçoit en quelque sorte une nouvelle nature de dimension spirituelle.

À partir du chapitre 6 de l'Épître aux Romains et jusqu'au 8e inclus, l'apôtre va traiter en profondeur du rôle du Saint-Esprit, et de ce que la nouvelle vie du chrétien authentique devrait être. C'est ce que les Écritures appellent la sanctification. C'est le processus selon lequel un croyant devient de plus en plus conforme à l'idéal divin dont Jésus est le modèle. Au moment où une personne place sa confiance en Jésus-Christ, elle est instantanément sauvée, ses fautes lui sont pardonnées, et elle ne viendra jamais en jugement.

Par opposition, la sanctification prend du temps et se poursuit durant toute la vie du croyant, pour se terminer lorsqu'il entre au paradis. Au fil des mois et des années, il est censé devenir de plus en plus juste dans toutes les facettes de sa vie. On pourrait dire que Dieu se comporte avec nous comme un décorateur. Il commence par l'extérieur puisque le croyant est tout d'abord déclaré juridiquement impeccable, bien qu'il ne le soit absolument pas en lui-même.

Ensuite, par le processus de la sanctification, Dieu fait le ménage à l'intérieur du chrétien authentique. Petit à petit, il met de l'ordre partout dans sa vie. Quelques fois, ça fait mal, car il doit souvent faire de grands nettoyages, ajuster ce qui est penché, redresser ce qui est tordu, couper même ici et là comme en chirurgie esthétique. La première partie du chapitre 6 que je vais aborder réfute l'idée que le croyant pourrait vivre comme bon lui semblerait, peu importe s'il mène une vie de bâton de chaise.

Verset 1

Je commence à lire ce chapitre.

Que dire maintenant? Persisterons-nous dans le péché pour que la grâce abonde? (Romains 6.1).

Cette question sous-entend que même si j'ai été délivré de la culpabilité et du châtiment qu'engendre le péché, sa puissance, son pouvoir est toujours bien réel en moi. Je n'ai pas besoin de réfléchir longtemps avant de commettre une faute, ma première inclination est toujours la mauvaise. Si on me fait une queue de poisson sur la route, je vois rouge tout de suite. La question, que pose Paul: Persisterons-nous dans le péché pour que la grâce abonde, suit de manière assez logique l'affirmation qu'il a faite précédemment: Mais là où le péché a proliféré, la grâce a surabondé .

Le vrai croyant peut-il se vautrer à coeur joie dans le fumier de ce qui est mal aux yeux de Dieu puisque de toute façon, sa grâce abonde et surabonde? Devrait-il pécher un maximum afin de pouvoir expérimenter encore davantage la grâce de Dieu? L'apôtre n'a énoncé cette idée farfelue que pour la rejeter avec force.

Verset 2

Je continue.

Loin de là ! Puisque nous sommes morts pour le péché, comment pourrions-nous vivre encore dans le péché? (Romains 6.2).

L'abondance de la grâce n'a nullement pour but d'encourager les croyants à faire le mal. Paul explique alors pourquoi on ne peut pas entretenir une telle pensée. En fait, les chrétiens authentiques sont morts au péché au moment où ils ont mis leur foi et leur espérance en Jésus-Christ. Cette mort est une rupture des chaînes qui me liaient au principe du mal qui habite chacun de nous. L'être humain qui a expérimenté la grâce de Dieu est fondamentalement réorienté vers Dieu, vers le bien et vers la vérité. Mais je ne pourrais actualiser les vertus dites chrétiennes que dans la mesure où je demeure en Jésus-Christ.

Paul va utiliser le baptême pour montrer combien le croyant est uni au Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Ceux qui ont compris cela ne peuvent plus se complaire dans le péché, car il constitue un esclavage inacceptable. Lorsque quelqu'un devient chrétien, il hérite d'une nouvelle nature comme je l'ai déjà dit. Il est alors rendu capable de se soumettre à Dieu et de lui obéir. L'union du croyant au Christ signifie que Jésus est devenu son Seigneur et le Maître de sa vie.

Cependant, même si je suis juridiquement mort au péché, je suis toujours sensible à ses sollicitations. Néanmoins, tant que je me soumets à Jésus-Christ et aux enseignements des Écritures, tout va bien. Mais dès que je prends les choses en main, j'expérimente encore la puissance du péché dans ma vie. Quand on me coupe la route, comme je l'ai déjà dit, ma première réaction est de souhaiter avoir en main la voiture de James Bond pour pouvoir me venger, c'est tout vous dire. Heureusement, ensuite je me calme. Dieu peut encore adoucir mon tempérament, mais je n'atteindrais jamais le pinacle de la perfection, pas de ce côté-ci du ciel en tout cas.

Verset 3

Je continue le texte.

Ne savez-vous pas que nous tous, qui avons été baptisés pour Jésus-Christ, c'est en relation avec sa mort que nous avons été baptisés? (Romains 6.3).

Paul va maintenant expliquer plus en détail cette déclaration abrupte: nous sommes morts pour le péché. Dans l'Église primitive, le nouveau croyant était entièrement plongé dans l'eau afin d'exprimer que dans son union symbolique avec le Christ il avait été mis à mort en ce qui concerne le péché, avait été enseveli, et était né à une vie nouvelle. En demandant ce baptême d'eau, le chrétien authentique témoignait publiquement sa foi en Jésus-Christ. Mais dans le passage qui nous occupe, Paul met surtout l'accent sur l'identification du croyant au Christ dans sa mort, dans son ensevelissement et dans sa résurrection.

Le baptême par immersion est le témoignage visible et l'illustration d'une réalité spirituelle. Quand Jésus a été crucifié, il a pris avec lui, sur lui et en lui, tous ceux qui lui feront confiance dans le cours de l'histoire de l'humanité. Selon l'enseignement des Écritures, il faut bien savoir que les fautes de tout être humain ne peuvent se trouver qu'à deux endroits possibles: soit elles lui collent encore à la peau ce qui le maintient sous la colère divine, soit elles étaient sur la croix, il y a 2 000 ans.

Verset 4

Je continue le texte.

Nous avons donc été ensevelis avec lui par le baptême en relation avec sa mort afin que, comme le Christ a été ressuscité d'entre les morts par la puissance glorieuse du Père, nous aussi, nous menions une vie nouvelle (Romains 6.4).

L'ensevelissement de Jésus-Christ prouve qu'il était mort pour de bon. Paul affirme par là même que les croyants ont été ensevelis avec Jésus-Christ, ce qui montre qu'eux aussi sont bel et bien morts avec lui à leur ancienne façon de vivre. Dieu considère le chrétien authentique comme étant placé en Jésus-Christ et uni à lui. J'ai donc participé de façon virtuelle à la crucifixion, la mise au tombeau, et à la résurrection. Parallèlement, je suis aussi avec lui dans les cieux assis à la droite du Père, ce que Paul explique dans une autre Épître.

Quand Jésus est sorti du tombeau, il n'est pas simplement retourné dans un corps semblable au précédent, mais il est réapparu glorifié, avec un corps de résurrection pourvu de caractéristiques célestes. De la même façon, ceux qui lui sont identifiés sont appelés à mener une vie dotée d'une qualité nouvelle. En résumé donc, quand quelqu'un accepte la grâce de Dieu, une vie spirituelle est implantée en lui. Il est identifié à Jésus-Christ dans sa mort, son ensevelissement et sa résurrection. Il est séparé de la puissance du péché, de son pouvoir sur lui, et de plus, il reçoit le Saint-Esprit qui lui permet de mener une nouvelle qualité de vie.

Le Saint-Esprit commence alors à transformer petit à petit sa vie en une quête de sainteté. C'est le processus de sanctification qui s'achève lorsque le croyant entre dans les cieux. C'est à ce moment-là qu'il devient parfait, semblable à l'image du Fils de Dieu.

Verset 5

Je continue le texte.

Car puisque nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable à la sienne (Romains 6.5).

On est en pleine doctrine chrétienne de la sanctification et ce n'est pas simple à comprendre et encore moins à mettre en pratique. Comme je l'ai déjà dit, les croyants ont été juridiquement crucifiés au même endroit et en même temps que le Christ. Ils ont participé à sa mort et à sa résurrection. Il est arrivé au croyant la même chose qu'à une branche qui est sectionnée d'un tronc puis greffé sur un autre. Le chrétien authentique est une personne qui a été juridiquement coupée de la descendance d'Adam et placée dans la nouvelle humanité dont Jésus-Christ est la tête.

Alors que la race d'Adam est maudite et demeure sous la colère de Dieu, les croyants sont sous la bénédiction divine. De la même manière dont une branche capte tout ce qui contribue à sa vie et à son épanouissement de la sève de l'arbre dont elle fait partie, le chrétien authentique reçoit sa nouvelle vie du Christ qui est Dieu.

Verset 6

Je continue le texte.

Comprenons donc que l'ancienne personne que nous étions autrefois a été crucifié ensemble avec le Christ afin que le péché dans ce qui fait sa force soit réduit à l'impuissance et que nous ne servions plus le péché comme des esclaves (Romains 6.6).

L'ancienne personne est l'état naturel de tout être humain depuis le moment où il vient au monde. Il est spirituellement mort, et sans force vis-à-vis du péché qui contrôle ses pensées, ses émotions et sa volonté. C'est un impie; il est séparé et ennemi de Dieu. Il est tout cela jusqu'au moment où il place sa confiance en Jésus-Christ. Alors, il devient bien-aimé de Dieu, avec la possibilité de vivre les vertus chrétiennes à la gloire du Seigneur. Il reçoit aussi le Saint-Esprit qui fait sa demeure en lui. Malgré tout, il continue à posséder une nature pécheresse qu'il conservera jusqu'au jour où il entrera au paradis. Ce n'est qu'à ce moment-là qu'il en sera définitivement délivré.

Afin de traduire de manière concrète dans mon expérience quotidienne mon identification à Jésus-Christ, il me faut une certaine disposition d'esprit. En premier lieu nous dit l'apôtre Paul, je dois me considérer, et cela, de manière continuelle, comme mort à la puissance du péché qui m'habite toujours. En effet, je possède maintenant, d'une part, le pouvoir de le contrôler, et d'autre part, le pouvoir de faire la volonté de Dieu, de vivre pour lui et de proclamer sa gloire.

Verset 7

Je continue le texte.

Car celui qui est mort a été justifié du péché (Romains 6.7).

Paul a déjà dit que par nature, dans son état non régénéré, tout être humain est esclave du péché. Cependant, la personne qui place sa confiance en Jésus-Christ lui est identifiée dans sa crucifixion. C'est là le fondement de la délivrance des vices qui l'asservissaient auparavant, avant qu'il ne devienne chrétien. Maintenant donc dit Paul, le croyant est libre à l'égard de la puissance du péché, dans le sens qu'il n'a plus à obéir à ce maître esclavagiste. Ce dernier n'a plus le droit légal d'exercer son empire et son emprise sur le croyant, puisqu'il est juridiquement mort avec le Christ sur la croix.

Versets 8-10

Je continue ce texte difficile.

Or, puisque nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. Car nous savons que le Christ ressuscité des morts ne meurt plus; la mort n'a plus de pouvoir sur lui. Il est mort et c'est pour le péché qu'il est mort une fois pour toutes. Mais à présent, il est vivant et il vit pour Dieu (Romains 6.8-10).

Paul se répète, disant que ceux qui ont accepté Jésus-Christ par la foi ont été identifiés à lui dans sa mort. En conséquence, ils participent à la vie de résurrection du Christ pour toute l'éternité. L'apôtre rappelle que sur la croix, Jésus a porté la sanction que nous méritions à cause de nos fautes. Jésus-Christ est mort une fois pour toutes. Il a accompli un acte de justice unique dans l'histoire et qui reste valable pour tous les péchés de tous les hommes de tous les temps pour toute l'éternité. Cet enseignement est en opposition à la croyance au sacrifice perpétuel du Christ telle qu'il est pratiqué dans certaines Églises. Finalement, en disant que Jésus vit pour Dieu, l'apôtre donne le fondement de l'exhortation qu'il va adresser à ses lecteurs.

Versets 11-12

Je continue.

Ainsi, vous aussi, considérez-vous comme morts pour le péché, et comme vivants pour Dieu dans l'union avec Jésus-Christ. Que le péché n'exerce donc plus sa domination sur votre corps mortel pour vous soumettre à ses désirs (Romains 6.11-12).

Maintenant, Paul demande aux croyants de considérer que leur identification au Christ leur apporte deux choses. D'une part, ils sont morts au pouvoir du péché et ne sont donc plus disponibles pour lui, et d'autre part, comme ils partagent la vie de résurrection de Jésus, ils doivent se tenir prêts à obéir et à servir Dieu. Paul voit très loin dans l'éternité. Il nous dit que comme nous sommes fragiles et mortels, il est insensé de céder aux convoitises d'un corps qui n'est que transitoire et en train de pourrir. Ce que les croyants sont devenus grâce à leur union avec le Christ doit devenir une réalité en eux. Ils sont appelés à exprimer leur nouvelle vie en action et donc tenus à ne pas laisser le péché, tel un maître esclavagiste, régner sur eux.

La sanctification telle que Dieu la conçoit est des plus pratiques. Lorsqu'une personne est déclarée juste, la culpabilité due à ses fautes est effacée et il ne subira pas le jugement divin. Mais cela n'est que le premier pas de la vie chrétienne. Ensuite, le croyant doit grandir et apprendre à marcher d'un bon pas sur le chemin que trace le Christ. Comme le salut s'obtient par la foi, ainsi en est-il de la marche chrétienne appelée sanctification. Ce processus a pour but de me rendre conforme à la personne de Jésus dans ma vie de tous les jours.

Verset 13

C'est le sujet de ce chapitre dont je poursuis la lecture.

Ne continuez pas à mettre vos membres à la disposition du péché comme des armes au service du mal. Mais puisque vous étiez morts et que vous êtes maintenant vivants, commencez donc à vous offrir vous-mêmes à Dieu une fois pour toutes, et à mettre vos membres à sa disposition comme des armes au service du bien (Romains 6.13).

Paul répète ce qu'il vient de dire précédemment en termes plus précis. Il encourage ses lecteurs à ne pas permettre à leur ancien maître le péché d'utiliser leur corps. Le problème du chrétien est qu'il lui est toujours facile de se laisser aller à ses penchants mauvais. Sous l'occupation allemande, il était bien plus aisé de se conformer à la volonté de l'occupant que de lui résister. C'est la même chose en ce qui concerne ma vieille nature. Autrefois, je m'y soumettais allègrement, parce que j'étais mort dans mes péchés.

Mais maintenant que j'ai reçu une vie de résurrection, Paul m'exhorte à m'offrir à Dieu une fois pour toutes, et à commencer une nouvelle vie pour lui et en son honneur. Les membres de mon corps, que ce soient les mains, les jambes ou la langue, doivent être mis à la disposition de ce qui est bien et juste. Plus loin dans la partie pratique du livre, Paul encourage à nouveau ses lecteurs de la même façon. Je lis le passage:

Je vous invite donc, frères, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu (Romains 12.1)

Verset 14

Je continue le texte.

Car le péché ne sera plus votre maître puisque vous n'êtes plus sous le régime de la Loi mais sous celui de la grâce (Romains 6.14).

Je suis réconforté par le fait que l'apôtre Pierre trouvait lui aussi que les écrits de Paul étaient costauds. Je lis un extrait du passage qui le dit:

Paul, notre frère bien-aimé, a écrit avec la sagesse que Dieu lui a donnée. Il l'a fait dans toutes ses lettres. Certes, il s'y trouve des passages difficiles à comprendre (2Pierre 3.15-16).

Dans ce que dit Paul, il est toujours question de la nouvelle vie du croyant. L'objectif de Dieu est donc que le péché en tant que moteur de vie n'ait plus de pouvoir sur le croyant. Paul ramène la Loi sur le tapis. Il a déjà expliqué que le but des commandements n'était pas de procurer la justice, mais de condamner celui qui les transgressait. Et comme il suffit d'une seule violation pour encourir la colère de Dieu, tout le monde sans exception est sous son jugement. Jésus-Christ est notre unique bouée de sauvetage, ma seule barque de salut.

Tout être humain qui met sa confiance en lui n'est plus sous le régime de la Loi et de sa condamnation; c'est ainsi qu'il échappe au châtiment. Étant désormais sous la logique de la grâce, le croyant est déclaré juste aux yeux de son Créateur qui le place juridiquement sous l'autorité de Jésus-Christ, son nouveau Maître. Les milliards d'êtres humains sur terre sont tous soit sous le régime de la Loi soit sous celui de la grâce. Il n'y a pas d'autres possibilités. Moi, je choisis la grâce, et vous?

Copyright © 2001-2025 ( TTB - Thru the Bible, RTM - Radio Transmundial. Tous droits réservés.

CONDITIONS D'UTILISATION