Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 16
Verset 2
Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais quand j'écris une lettre, je m'envoie toujours un peu pour la conclure. Une fois que j'ai dit tout ce que je voulais, j'ai fini, mais il me faut encore trouver la bonne tournure pour bien envelopper l'ensemble. Nous disposons de formules toutes faites pompeuses et formelles, des clichés pour le courrier officiel. Pour la famille, ce n'est pas trop difficile, mais pour des connaissances ou des amis c'est déjà plus délicat; il me faut réfléchir un petit moment. L'apôtre Paul, lui, termine cette Épître adressée aux Romains avec brio. Il nous donne une leçon sur les bonnes manières de conclure une lettre qui se veut amicale.
Versets 3-4
Je continue la lecture du chapitre 16.
Saluez Prisca et Aquilas, mes collaborateurs dans le service du Christ Jésus. Ils ont risqué leur vie pour sauver la mienne. Je ne suis pas seul à leur en devoir gratitude. C'est aussi le cas de toutes les Églises des pays païens (Romains 16.3-4).
Cette liste de salutations que Paul transmet à des amis de Rome, est la plus longue de toutes ses lettres. Il va identifier individuellement par leur nom, 27 personnes dont 10 femmes et fera allusion à beaucoup d'autres. Paul avait rencontré Prisca, aussi appelée Priscille, et Aquilas pour la première fois lorsqu'il arriva dans la ville de Corinthe lors de son deuxième voyage missionnaire. Il travailla alors avec eux comme faiseurs de tentes, leur métier commun. Ce couple était venu de Rome suite à une vague d'antisémitisme et au décret de l'empereur Claude ordonnant que tous les Juifs quittent la ville impériale. Ensuite, ils avaient accompagné Paul jusqu'à Éphèse où ils s'implantèrent. C'est là qu'ils avaient enseigné l'orateur chrétien Apollos. Je lis ce passage:
Un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un homme très éloquent, qui connaissait très bien les Écritures. Il avait été instruit de la Voie du Seigneur et parlait avec enthousiasme de Jésus. L'enseignement qu'il apportait sur lui était d'une grande exactitude. Mais il ne connaissait que le baptême de Jean. Il se mit donc à parler avec assurance dans la synagogue. Quand Priscille et Aquilas l'eurent entendu, ils le prirent avec eux et lui expliquèrent plus précisément la voie de Dieu (Actes 18.24-26).
Lorsque Paul était revenu à Éphèse, Prisca et Aquilas l'avaient encore assisté. Plus tard, ils retournèrent à Rome où ils se trouvaient lorsque Paul écrivit cette lettre. L'apôtre leur rend un très grand hommage en les appelant ses collaborateurs dans le service de Jésus-Christ. Il nous révèle aussi que ce couple sympathique n'avait pas froid aux yeux puisque le texte dit littéralement: ils ont exposé leur propre cou pour mon âme. En d'autres mots, ils ont risqué l'échafaud pour tirer Paul de sales draps.
Prisca et Aquilas furent de fidèles compagnons de l'apôtre, des gens sur qui il pouvait compter dans les coups durs. Comme l'apôtre était constamment pourchassé et en danger de mort de la part des religieux juifs, devenir son ami n'était pas de tout repos; c'était un engagement qui signifiait: à la vie, à la mort ! Ce couple fait penser aux courageux patriotes, qui abritèrent des Juifs pendant la Deuxième Guerre mondiale, s'exposant à tout perdre et à être soit fusillés soit déportés en camp de concentration.
Verset 5
Je continue le texte.
Saluez aussi l'Église qui se réunit dans leur maison. Saluez mon cher Épaïnète: il est le premier à s'être tourné vers le Christ dans la province d'Asie (Romains 16.5).
Jusqu'au 3e siècle de notre ère, les communautés chrétiennes se réunissaient exclusivement dans des maisons particulières. Le mot Église ne désignait jamais un bâtiment, mais un groupe de gens ayant foi en Jésus-Christ. Prisca et Aquilas utilisaient déjà leur maison comme lieu de culte pour l'Église d'Éphèse. Ils ont également mis leur habitation à la disposition des croyants de Rome et ont sans doute fait de même partout où ils habitaient. Ce couple était hospitalier et généreux avec l'argent qu'ils gagnaient grâce à la fabrication des tentes. Cette occupation allait bon train au premier siècle, et devait être relativement lucrative. Peut-être même que Prisca et Aquillas travaillaient pour le compte des légions romaines, qui sait?
L'Église de Rome était d'une grande diversité raciale, car les noms sont d'origines diverses: grecque, latine, ou juive. Épaïnète n'apparaît que dans ce passage, mais Paul l'appelle littéralement celui que j'aime . L'apôtre l'avait rencontré en Asie, c'est-à-dire dans la partie occidentale de la Turquie d'aujourd'hui, lors de son troisième voyage missionnaire. Épaïnète fut le premier converti de cette région.
Versets 6-7
Je continue le texte.
Saluez Marie, qui s'est beaucoup dépensée pour vous. Saluez Andronicus et Junia, mes compatriotes qui sont très estimés des apôtres. Ils ont été mes compagnons de captivité et se sont même convertis au Christ avant moi (Romains 16.6-7).
Dans certains manuscrits grecs, Marie est appelée Marianne, la forme juive de ce nom. On ne sait rien d'elle sinon qu'elle était dévouée. Junia est un nom féminin latin fréquemment utilisé dans l'Empire romain. Elle était sans doute la femme d'Andronicus. Ce couple était devenu chrétien avant Paul, c'est-à-dire depuis au moins 25 ans. Ils étaient compatriotes de l'apôtre dans le sens que tous les trois appartenaient à la tribu de Benjamin.
Versets 8-9
Je continue.
Saluez Ampliatus qui m'est très cher dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre collaborateur dans le service du Christ ainsi que mon cher Stachys (Romains 16.8-9).
Ampliatus était un nom courant d'esclave. On le trouve sur les pierres tombales des catacombes. Il s'était converti sous le ministère de l'apôtre. Urbain aussi était un nom d'esclave très répandu. Tout comme pour Épaïnète précédemment cité, Paul dit de Stachys: celui que j'aime. Le grand apôtre n'avait décidément pas peur de montrer son affection pour ses amis collaborateurs et ceux qu'il avait amenés à croire en Jésus-Christ.
Verset 10
Je continue.
Saluez Apellès, qui a prouvé son attachement au Christ. Saluez aussi les gens de la maison d'Aristobule (Romains 16.10).
Apellès a démontré son dévouement au Seigneur suite à une épreuve qui n'est pas décrite. Aristobule était un petit-fils du roi et despote Hérode le Grand. Un certain nombre de personnes qui faisaient partie de sa maisonnée étaient chrétiennes; c'étaient en majorité des esclaves, mais pouvaient aussi inclure des membres de la famille royale.
Verset 11
Je continue.
? et Hérodion mon compatriote. Saluez les gens de la maison de Narcisse qui appartiennent au Seigneur (Romains 16.11).
Hérodion peut vouloir dire qu'il est de la famille d'Hérode, ou qu'il a adopté le nom de ses maîtres. Paul l'appelle mon compatriote , tout comme il l'avait fait précédemment avec le couple Andronicus et Junia. Cela veut dire qu'ils étaient issus de Benjamin, la même tribu que Paul. Narcisse était l'esclave affranchi de l'empereur Claude. Il fut exécuté lorsque Néron accédera au trône. Cet homme avait lui-même des esclaves chrétiens appelés les gens de la maison de Narcisse, que Paul salue.
Verset 12
Je continue.
Saluez Tryphène et Tryphose qui toutes deux travaillent pour le Seigneur, ainsi que ma chère Perside qui a beaucoup travaillé pour le Seigneur (Romains 16.12).
Les deux premières étaient des soeurs, peut-être même des jumelles d'après leurs noms. Perside est dite celle qui est aimée. Ces trois femmes plus Marie, qui fut la 5e personne nommée par Paul, forment un groupe de quatre dont il est dit qu'elles ont beaucoup travaillé pour le Seigneur.
Verset 13
Je continue.
Saluez Rufus, cet homme de grande valeur, et sa mère, qui est aussi une mère pour moi (Romains 16.13).
Dans son Évangile, Marc mentionne un certain Rufus. Je cite le passage:
Les soldats obligèrent un passant qui revenait des champs, Simon de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, à porter la croix de Jésus (Marc 15.21).
Cette famille juive était originaire d'Afrique du Nord. Elle se trouvait à Jérusalem à l'occasion de la Pâque juive, une fête à laquelle tous les hommes devaient obligatoirement assister. Alors que nous ne connaissons strictement rien des parents de l'apôtre, il désigne la mère de Rufus comme la sienne, pas littéralement bien sûr, mais dans le sens qu'elle fut comme une mère pour Paul. Peut-être l'a-t-elle hébergée à Jérusalem du temps où les chrétiens se méfiaient encore de Paul le pharisien, n'étant pas sûrs que sa conversion à Jésus-Christ était authentique.
Versets 14-16
Je continue.
Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et tous les frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa soeur, Olympas et tous les croyants avec lui. Saluez-vous les uns les autres en vous donnant le baiser fraternel. Toutes les Églises du Christ vous adressent leurs salutations (Romains 16.14-16).
Les cinq noms mentionnés ensemble étaient de toute évidence des responsables d'une Église maison. C'est en tout cas ce que semble indiquer la proposition suivante: et tous les frères qui sont avec eux. Tous ces noms étaient très répandus, particulièrement parmi les esclaves. Philologue et Julie étaient apparemment mari et femme. Cela fait maintenant trois couples à qui Paul adresse ses salutations. Nérée et sa soeur nous sont totalement inconnus. Olympas et tous les croyants avec lui représentent une autre Église maison.
Versets 17-18
Je continue le texte.
Je vous engage instamment, chers frères, à prendre garde à ceux qui sèment la division et égarent les autres en s'opposant à l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'eux, car les gens de cette sorte ne servent pas le Christ, notre Seigneur, mais leur ventre. Avec leurs belles paroles et leurs discours flatteurs, ils séduisent ceux qui ne discernent pas le mal (Romains 16.17-18).
L'apôtre ne peut pas s'empêcher d'adresser aux chrétiens de Rome une ultime exhortation, les invitant à prendre garde aux ennemis spirituels, ceux qui causent des divisions et nuisent à l'oeuvre du Seigneur. Le texte dit littéralement: ceux qui causent des pièges. Ce mot grec a donné scandale en français, c'est tout dire. Paul somme les croyants de s'éloigner impérativement de tels faux frères qui servent leur ventre; une façon de dire que ce sont des profiteurs qui abusent des croyants et se remplissent les poches à leurs dépens. Un texte d'une autre Épître de Paul dit à peu près la même chose. Je le cite:
Il en est beaucoup qui vivent en ennemis de la croix du Christ. Je vous en ai souvent parlé, je vous le dis une fois de plus, en pleurant. Ils finiront par se perdre. Ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur fierté dans ce qui fait leur honte, leurs pensées sont toutes dirigées vers les choses de ce monde (Philippiens 3.18-19).
Ces gens étaient des dévots du judaïsme. Ils exigent la circoncision comme condition de salut. De tels perturbateurs s'étaient également introduits dans les Églises des Galates, y semant la zizanie (soit dit en passant que la Galatie est une région d'Asie Mineure qui fut envahie par nos ancêtres gaulois). Il ne faut pas confondre ces faux frères avec les chrétiens mal affermis dans la foi qui eux ne cherchaient pas à devenir justes aux yeux de Dieu en passant par un rite.
Versets 19-20
Je continue.
Votre obéissance est connue de tous et cela me remplit de joie, mais je désire que vous sachiez discerner le bien et que vous soyez incorruptibles à l'égard du mal. Le Dieu qui donne la paix ne tardera pas à écraser Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous (Romains 16.19-20).
Paul s'empresse d'assurer les Romains de sa haute estime pour eux. Leur obéissance est la preuve de la sincérité de leur dévouement au Christ. Cela prouve à nouveau que la foi n'est pas un simple exercice cérébral, mais qu'elle se traduit en actions concrètes dans la vie de tous les jours. Les faux frères dont Paul a parlé étaient sous l'influence de Satan, mais ce dernier et ses oeuvres seront éventuellement détruits et un royaume de paix établi par le Christ. En attendant, Paul désire que ses lecteurs soient capables de reconnaître le bien et que vis-à-vis du mal ils soient incorruptibles. Le mot grec ainsi traduit était utilisé pour indiquer du vin pur, non dilué ou un métal sans aucune imperfection. Ce mot est aussi traduit par innocent dans une exhortation de Jésus à ses disciples que je lis:
Voici: je vous envoie comme des brebis au milieu des loups. Soyez prudents comme des serpents et innocents comme des colombes (Matthieu 10.16).
En fait l'exhortation de Paul, je désire que vous sachiez discerner le bien et que vous soyez incorruptibles à l'égard du mal, est très similaire à celle du Christ parce qu'être prudent comme un serpent revient à distinguer entre ce qui est dangereux, le mal, et ce qui est bon.
Verset 21
Je continue le texte.
Timothée, mon collaborateur, ainsi que mes compatriotes Lucius, Jason et Sosipater vous saluent (Romains 16.21).
À partir d'ici, ce sont les salutations personnelles de quelques-uns des compagnons de travail de Paul qui sont adressées aux Romains. L'apôtre a écrit deux lettres à Timothée qui font partie du Nouveau Testament. Toutes ces personnes sont mentionnées dans le livre historique des Actes qui retrace les voyages missionnaires de Paul.
Versets 22-23
Je continue le texte.
Moi, Tertius qui écris cette lettre, j'ajoute mes salutations dans le Seigneur qui nous unit. Vous saluent encore: Gaïus qui m'offre l'hospitalité et chez qui se réunit toute l'Église, Éraste, le trésorier de la ville, ainsi que le frère Quartus (Romains 16.22-23).
Quartus n'apparaît nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament. Tertius était le secrétaire qui écrivit cette Épître sous la dictée de l'apôtre. Gaïus était l'un des premiers convertis de Paul de la ville de Corinthe, et fut baptisé par lui selon un autre texte du Nouveau Testament. Il hébergea l'apôtre pendant que celui-ci se trouvait dans cette ville d'où il écrivit cette lettre. C'est aussi dans la maison de Gaïus que se tenaient les réunions de l'Église. Éraste était le trésorier de Corinthe, ce qui était une très haute fonction. Dans une place pavée de la ville, on a mis à jour un bloc de pierre portant l'inscription latine suivante: Éraste, chef des travaux publics, a payé les frais de ce pavage.
Les Églises chrétiennes du 1er siècle formaient des groupes très hétéroclites; les membres étant issus de milieux sociaux fort divers. C'est ainsi que se côtoyaient des esclaves, des hauts fonctionnaires, des majordomes, des commerçants, ainsi que des officiers et des soldats de l'armée impériale. En fait, il y avait des gens d'absolument toutes les professions et classes sociales, ce qui causait quelques tiraillements. Même l'Église primitive était loin d'être parfaite.
En réalité, ceux qui sont chrétiens sont des pécheurs comme le reste du genre humain; la seule différence est qu'ils se sont reconnus coupables devant Dieu et ont accepté Jésus comme leur sauveur. Ils ont aussi reçu le mandat de vivre d'une manière sainte et juste comme Paul l'a expliqué en détail dans cette Épître, mais ce processus qui s'appelle la sanctification prend du temps. Ce n'est pas une gomme qui efface de manière magique les problèmes typiquement humains que vous et moi rencontrons quotidiennement et au fil de la vie.
Versets 24-25
Je continue le texte.
Béni soit Dieu ! Il a le pouvoir de vous rendre forts dans la foi, conformément à la Bonne Nouvelle que je prêche. Elle est le message de Jésus-Christ et dévoile le plan de Dieu, tenu secret pendant les siècles passés et qui s'accomplit de façon manifeste de nos jours (Romains 16.24-26).
Paul arrive enfin à la bénédiction finale. Ce plan de Dieu tenu secret est appelé un mystère dans le texte. Il consiste en la création d'un seul peuple rassemblant Juifs et païens en Jésus-Christ dans l'Église universelle. Ce plan secret n'en est plus un, puisque l'apôtre l'a expliqué en détail tout au long des 11 premiers chapitres de cette Épître qui est la présentation la plus longue et la plus complète du message de la Bonne Nouvelle que Paul prêchait et qu'il appelle littéralement: mon évangile.
Versets 26-27
Je finis l'Épître adressée aux Romains.
Comme l'a ordonné le Dieu éternel, le plan tenu secret est porté par les écrits des prophètes à la connaissance de tous les peuples pour qu'ils soient amenés à lui obéir en croyant. À ce Dieu qui seul possède la sagesse manifestée par Jésus-Christ, soit la gloire, de siècle en siècle. Amen (Romains 16.26-27).
Le message de la Bonne Nouvelle en Jésus-Christ révélé dans le Nouveau Testament était caché dans l'Ancien. Les écrits prophétiques faisaient bien mention du Christ, mais de façon voilée. Les prophètes ne comprenaient pas vraiment tout ce qu'ils écrivaient. Par contre, maintenant le mystère est levé. Le but éternel de Dieu était que des gens de toutes les nations lui obéissent.
Une fois encore, il est question d'obéissance. La foi, voyez-vous, est un choix rationnel de la volonté et non pas une expérience mystique. J'ai entendu des gens dire: Oh ! Vous avez bien de la chance d'avoir la foi ! Comme si c'était quelque chose qui vous tombait dessus à l'improviste d'on ne sait où alors qu'on a le dos tourné. Ce n'est pas ça. La foi prend naissance lorsque je lis les Écritures si je suis disposé à écouter ce que Dieu veut me dire. Je cite des propos de Jésus à ce sujet:
Mes brebis écoutent ma voix, je les connais et elles me suivent. Je leur donne la vie éternelle (Jean 10.27).
La question de la foi se résume donc à celle-ci: Êtes-vous prêt à écouter la voix du Christ?
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