Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


30/11/2024

Romains - 1:16-21

Chapitre 1

Verset 16

Ce ne sont pas les raisons qui manquent pour se lamenter de l'état délabré de notre bas monde. Il y en a cependant une que je trouve particulièrement affligeante parce que d'une certaine manière elle résume toutes les autres: c'est l'absence de justice partout et à tous les niveaux. Or j'ai récemment lu quelque part que l'essence du christianisme est l'intégrité, la pratique d'une vie droite telle qu'elle est définie par l'enseignement des Textes Sacrés. S'il en est ainsi, un chrétien digne de ce nom devrait être quelqu'un qui se comporte de façon juste dans tout ce qu'il dit ou fait.

Les implications éthiques et morales d'une conduite droite dans la vie de tous les jours sont énormes, en particulier dans mes rapports avec autrui. Il faut avouer que très peu de gens se comportent de manière vraiment juste. Quant à moi, j'ai encore bien des progrès à faire dans ce domaine. Dans le premier chapitre de l'Épître aux Romains, Paul commence un long développement sur le thème de la justice de Dieu.

Verset 17

Je continue à lire le texte.

En effet, cet Évangile nous révèle en quoi consiste la justice que Dieu accorde: elle est reçue par la foi et rien que par la foi, comme il est dit dans l'Écriture: Le juste vivra par la foi (Romains 1.17).

Paul énonce ici le thème de sa lettre lorsqu'il dit: l' Évangile nous révèle en quoi consiste la justice que Dieu accorde . Celle-ci est offerte sur la base de la foi en la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ. Par ses propres efforts, l'homme ne peut pas du tout atteindre une telle justice qui gracie et acquitte celui qui est sous la colère et le jugement de Dieu. Ce mot justice est un terme juridique, c'est le contraire de condamnation. C'est déclarer quelqu'un juste du point de vue légal. Le Créateur seul a le droit de faire une telle proclamation. Il me considère comme pardonné, c'est-à-dire innocent dans le procès qu'il m'a fait à cause de mes fautes.

Il en ressort que ne peuvent être déclarés justes que ceux qui se reconnaissent coupables. Justifier prend en premier lieu le sens d'acquitter et en second lieu, il me confère le statut de juste. Ce verdict de non-culpabilité est d'ores et déjà offert à ceux qui croient. Il sera formellement prononcé lors du dernier jugement, sur ceux qui dans l'Ancienne Alliance ont mis leur foi en Dieu et sur ceux qui sous le régime de la Nouvelle Alliance ont placé leur foi en Jésus-Christ. Toute la démarche qui permet d'accéder à la vie éternelle trouve son origine et son aboutissement dans la foi et par la foi du début à la fin.

Je suis tout d'abord sauvé par ma foi en Jésus-Christ, je continue à vivre dans la foi en lui, je mourrai ayant foi en lui et je serai au ciel grâce à ma foi en lui. Pour mieux comprendre, je vais établir un parallèle avec la vie terrestre. Quand je suis né, la sage-femme m'a donné une tape qui m'a fait échapper un cri et déclenché mon système respiratoire. Depuis ce premier jour, je respire de l'air et rien que de l'air, et il en sera ainsi jusqu'à mon dernier soupir.

Cette justice qui est attribuée au croyant n'est cependant pas identique à la Justice absolue et pure qui est une des principales caractéristiques divines, car l'Éternel ne partage ses attributs avec personne. Néanmoins, cette justice, sans être la même, est comme celle de Dieu, car elle émane et me vient de lui. Cette justice contraste comme le jour et la nuit avec ce que l'homme au meilleur de lui-même considère comme juste. Ce semblant de justice humaine est devant l'Éternel semblable à des chiffons souillés selon un texte prophétique que j'ai déjà cité et que je rappelle.

Nous sommes tous semblables à des êtres impurs, toute notre justice est comme des linges souillés. Nous sommes tous flétris comme un feuillage, nos fautes nous emportent comme le vent (Ésaïe 64.5).

Cette sentence sur l'humanité est sans appel. C'est l'équivalent d'une condamnation à mort devant le Dieu trois fois saint. En conséquence, seul l'homme revêtu de la justice du Christ sera agréé par lui. Alors, Dieu me considère et me voit au travers de son Fils bien-aimé. C'est pourquoi nul ne peut gagner ou acheter cette justice au moyen d'un rite quelconque ou de bonnes oeuvres quelles qu'elles soient. Cette justice parfaite que Dieu exige de moi, il l'a pourvue. Elle est un don de sa grâce. Dans une autre de ses Épîtres, l'apôtre Paul écrit:

Mon désir est d'être trouvé en Jésus-Christ, non pas avec une justice que j'aurais moi-même acquise en obéissant à la Loi de Moïse, mais avec la justice qui vient de la foi en Christ et que Dieu accorde à ceux qui croient (Philippiens 3.9).

En notre 21e siècle où la tendance est de n'offenser personne en matière religieuse, il est de bon ton de dire qu'il est très bien de croire, d'avoir une foi en quelque sorte, mais peu importe en quoi ou en qui on croit. Il va sans dire que là n'est pas l'avis de l'apôtre Paul, ni des Textes Sacrés et ni de Dieu. L'objet de la foi est des plus importants, encore plus que la foi en tant que telle. Un des textes du Nouveau Testament dit ceci:

Eh bien, sachez-le tous, et que tout le peuple d'Israël le sache: c'est au nom de Jésus-Christ de Nazareth que nous avons agi, de ce Jésus que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts. Il est la pierre rejetée par les constructeurs, par vous, et qui est devenue la pierre principale, à l'angle de l'édifice. C'est en lui seul que se trouve le salut. Dans le monde entier, Dieu n'a jamais donné le nom d'aucun autre homme par lequel nous devions être sauvés (Actes 4.10-12).

C'est la foi en Jésus seul qui sauve, parce que c'est lui qui a porté le châtiment de mes fautes et des vôtres si vous avez mis en lui votre confiance. Plus loin, Paul va expliquer comment cela se fait. En effet, bien que Dieu aime ses créatures, il ne pouvait pas les accepter en sa présence à cause de sa sainteté; il aurait violé son propre sens de justice. Il n'allait donc pas ouvrir la porte de derrière du paradis et laisser entrer les coupables discrètement à la nuit tombante. Il fallait que le châtiment encouru par mes fautes tombe. Cela fut accompli à la croix.

Voilà pourquoi toute foi en quiconque autre que Jésus-Christ mène au jugement et à la perdition. Jésus seul peut me revêtir de la justice dont j'ai besoin pour comparaître devant mon Créateur. Le mot justice est utilisé presque 100 fois dans le Nouveau Testament, dont 28 dans l'Épître aux Romains, alors que le verbe justifier y apparaît 15 fois. C'est dire l'importance que revêt ce concept dans cette lettre. Dans la dernière phrase du passage qui nous occupe, Paul a dit:

Comme il est dit dans l'Écriture: Le juste vivra par la foi (Romains 1.17).

Cette citation se trouve en effet dans les écrits d'un prophète de l'Ancien Testament (Habaquq 2.4). Elle est encore répétée à deux reprises dans le Nouveau Testament. Une autre façon de la traduire est de dire: Celui qui est juste par la foi vivra, ce qui revient au même. Vivra celui qui grâce à sa foi est juste devant Dieu.

En résumé, la justice devant Dieu s'obtient par la foi en Jésus-Christ et en lui seul. Ce concept est très simple, mais difficile à accepter. Pourquoi? Parce qu'il met totalement hors course les accomplissements et les mérites humains, que ce soient des bonnes oeuvres ou des rites religieux, et ça, c'est un grand coup de massue porté à l'orgueil de l'homme. C'est sur ces paroles de l'apôtre: Le juste vivra par la foi, que se termine l'introduction de cette Épître aux Romains.

Paul, apôtre des non-Juifs, veut de tout son coeur annoncer l'Évangile aux Romains et il se sent ennobli par le fait que Dieu lui a confié cette tâche. Pour lui, en effet, la Bonne Nouvelle est la manifestation de la puissance du Créateur pour sauver tous ceux qui se confient en Jésus-Christ, qu'ils soient Juifs ou païens. Ce salut par la foi est pour tous. C'est le moyen par lequel Dieu se constitue un seul peuple par Jésus. Tel est le message que l'apôtre va détailler dans cette lettre pour amener les chrétiens de Rome à vivre leur unité en Christ. C'est grâce à Jésus-Christ que ceux qui étaient coupables devant Dieu ont la possibilité de devenir justes.

Verset 18

À partir d'ici, Paul va commencer une grande dissertation et expliquer pourquoi le jugement divin repose sur tout être humain. Je continue à lire dans le chapitre 1er .

Du haut du ciel, Dieu manifeste continuellement sa colère contre les hommes qui ne l'honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité (Romains 1.18).

Cette phrase annonce le sujet de toute cette section. Elle constitue en outre un contraste frappant avec le verset précédent qui disait:

La justice que Dieu accorde est reçue par la foi et rien que par la foi, comme il est dit dans l'Écriture: Le juste vivra par la foi (Romains 1.17).

À peine Paul a-t-il affirmé le moyen par lequel Dieu gracie et justifie le coupable, qu'il passe sans transition à une condamnation sévère et sans appel de toute la race humaine. Il poursuit le raisonnement qu'il a commencé, disant que si les hommes ont besoin du salut c'est parce qu'ils sont sous la colère de Dieu pour avoir réagi négativement à ce qu'ils connaissent de lui.

La colère divine est un thème important dans cette Épître; c'est ce que Dieu ressent à l'égard du péché, et le salut consiste à en être délivré. La mort du Christ sur la croix n'a aucunement rendu l'Éternel plus indulgent envers les fautes des hommes. Il n'a jamais changé à cet égard. Cependant, depuis la mort du Christ sur la croix, l'immense portail qui donne accès au paradis est grand ouvert. La colère sainte dont parle Paul est une expression de la justice personnelle du Créateur. Elle est l'opposé de la justice que Dieu accorde à ceux qui croient en lui au travers du Christ.

L'apôtre a particulièrement en vue le monde païen puisqu'il va faire allusion à des pratiques idolâtres qui n'étaient plus en vogue chez les Juifs depuis leur retour de l'exode babylonien à la fin du 6e siècle av. J-C. Cependant, et en second lieu, Paul a aussi à l'esprit Israël que, dans le passé, les prophètes de l'Ancien Testament ont maintes fois accusé de bien des fautes qui seront évoquées ici, et notamment l'adoration de fausses divinités. Le Créateur est en colère parce que, bien qu'il se soit clairement manifesté aux hommes, il a été rejeté. Dans son indignation, il conteste et s'oppose à chaque être humain. En effet, ceux-ci lui manquent de respect et sont coupables de toutes sortes d'actes vils contre lui.

Les hommes ont bien une connaissance innée de la réalité de Dieu, mais dans leur rébellion, ils tordent, faussent et corrompent cette vérité. Comme ils ont volontairement refusé de se soumettre à leur Créateur, ils mettent un frein au projet bienveillant qu'il avait pour eux. Cette attitude de rejet de la vérité est la première raison donnée par Paul pour expliquer la condamnation divine universelle. Il utilisera le même argument plus loin spécifiquement contre les Juifs.

Versets 19-20

Je continue.

En effet, ce qu'on peut connaître de Dieu est évident pour eux, Dieu lui-même le leur ayant fait connaître. Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses oeuvres quand on y réfléchit. Ils n'ont donc aucune excuse (Romains 1.19-20).

Puisque Dieu est Esprit, toutes ses qualités sont invisibles à mes yeux et ne peuvent être comprises par mon entendement que lorsqu'elles sont reflétées dans ses ouvrages, c'est-à-dire dans la création, ce qu'on appelle la nature. Celle-ci révèle la personne et la puissance du Dieu créateur. Bien qu'il se suffise à lui-même, il a un jour décidé de créer l'univers. C'est pourquoi sa divinité, la somme des caractéristiques qui font que l'Éternel est Dieu, transparaît au travers de tout ce qui nous entoure. Le même enseignement est donné dans des passages de psaumes de l'Ancien Testament que je cite:

Quand je contemple le ciel que tes doigts ont façonné, les étoiles et la lune que tes mains ont disposées? Tous les cieux proclament combien Dieu est glorieux, l'étendue céleste publie l'oeuvre de ses mains. Un jour en informe un autre, une nuit à l'autre nuit en transmet la connaissance. Ce ne sont pas des paroles, ce ne sont pas des discours, ni des voix qu'on peut entendre. Cependant, leur voix parvient jusqu'aux confins de la terre et leurs accents dans tout l'univers. Dieu a dressé dans le ciel pour le soleil une tente (Psaumes 8.4; 19.2-5).

La présence de Dieu est non seulement visible au travers de sa création, mais aussi dans la manifestation de sa bonté. Paul a bien souligné ce concept à la foule de la ville de Lystre où il avait guéri un paralytique de naissance. Je cite le passage:

Dieu n'a jamais cessé de donner des témoignages de sa bonté, car il vous envoie du ciel la pluie et des fruits abondants en leur saison. Oui, c'est lui qui vous donne de la nourriture en abondance et comble vos coeurs de joie (Actes 14.17).

Chaque personne a en elle la connaissance innée et intuitive que Dieu a créé tout ce qui est. Quand on explique à un enfant que la nature est l'oeuvre d'un créateur, il trouve cela tout à fait logique et n'a aucune objection. Mais si on lui dit que tout est arrivé tout seul comme ça par hasard, il fronce les sourcils et commence à poser des questions essayant de trouver un sens au non-sens qui lui a été dit. Le psalmiste l'exprime ainsi:

Les insensés disent: «Dieu n'existe pas.» Ils sont corrompus, leurs actions sont dégradantes, et aucun ne fait le bien (Psaumes 14.1).

Un homme qui nie l'existence de Dieu est fou, il a perdu la raison. Ce genre d'affirmation a souvent un mobile caché, celui de vivre comme bon me semble, à la ni Dieu ni diable, de manière corrompue et dégradante. L'apôtre Paul conclut sa description de la révélation naturelle disant: Ils n'ont donc aucune excuse. Cette affirmation est importante. Le témoignage rendu à Dieu dans la nature est si évident et si constant que l'on ne peut pas dire qu'on ne l'a pas vu. Dans ce cas, la condamnation des hommes est fondée non sur leur rejet de Jésus-Christ, dont ils n'ont pas entendu parler, mais sur leur choix délibéré de rejeter, d'éteindre la lumière qu'ils possèdent.

Verset 21

Je continue le texte.

Car alors qu'ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l'honneur que l'on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d'intelligence s'est trouvée obscurcie (Romains 1.21).

Dieu condamne les païens parce qu'ils ont non seulement retenu la vérité captive en rejetant l'évidence manifeste de Dieu comme créateur souverain, mais ils ont aussi perverti cette connaissance de la gloire de Dieu, la transformant en idolâtrie. Les hommes se sont détournés du but même pour lequel l'Éternel les avait créés: lui rendre gloire pour qui il est et le remercier pour ce qu'il fait. L'attitude religieuse de l'humanité est ambiguë. D'un côté, elle connaît Dieu, mais d'un autre, cela ne conduit personne à adopter une attitude juste et sensée face à son Créateur.

Les hommes se laissent essentiellement guider par leur rébellion, ce qui fait qu'il n'est pas étonnant qu'ils se soient sérieusement égarés, devenant vains dans leurs pensées et moralement corrompus. Lorsque la vérité est rejetée, la capacité de la reconnaître et de l'accepter se détériore avec le temps. L'homme ne peut jamais s'améliorer de lui-même sur le plan moral ou spirituel. Au contraire, il empire au fur et à mesure qu'il refuse la lumière qui lui est présentée concernant la réalité de Dieu en tant que créateur souverain. L'homme rebelle, et plus spécialement le Juif, est doublement coupable. Non seulement il commet des actes répréhensibles, mais il a aussi rejeté le Fils de Dieu comme le dit l'apôtre Jean que je cite:

Et voici en quoi consiste sa condamnation: c'est que la lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres, parce que leurs actes sont mauvais. En effet, celui qui fait le mal déteste la lumière, et il se garde bien de venir à la lumière de peur que ses mauvaises actions ne soient révélées (Jean 3.19-20).

Le schéma traditionnel évolutionniste de l'homme commence avec un être poilu vivant au fond d'une caverne dans un état primitif avec très peu de capacité intellectuelle. Au fil des millénaires, il s'améliore à tous les niveaux y compris sur le plan religieux où il finit par embrasser le monothéisme. En réalité, dans les domaines moraux et spirituels, c'est tout le contraire qui se produit. Toutes les tribus, aussi primitives soient-elles, possèdent une tradition qui remonte au temps où leurs ancêtres avaient la révélation nécessaire pour adorer le Dieu unique et développer une culture riche et bienfaisante pour tous les membres de la tribu.

Mais l'ensemble des païens, pour ainsi dire sans exception, a choisi de tourner le dos à la lumière divine pour se donner à fond dans leurs penchants mauvais. C'est de ce choix délibéré qu'est issue toute l'idolâtrie qui a empoisonné notre monde jusqu'au jour d'aujourd'hui où le sexe, le pouvoir et l'argent mènent le bal.


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