Études bibliques

Un programme d'étude de la Bible entière en cinq ans


28/11/2024

Romains - 1:3

Introduction

Introduction

Je me souviens du temps où je faisais des études supérieures et qu'il me fallait aller dans plusieurs bibliothèques afin de trouver les livres dont j'avais besoin pour écrire ma thèse. En parcourant ces immenses salles dans lesquelles règne un lourd silence, et en consultant les listes de bouquins disponibles, j'étais impressionné par la quantité d'écrits qui existent sur un même sujet. Pareillement, lorsqu'on prend une Bible avec l'intention de voir de quoi il s'agit exactement, on est étonné par son importance, car c'est une véritable bibliothèque composée de 66 livres écrits par une quarantaine d'auteurs différents.

Cependant, tous traitent du même thème: la relation de Dieu avec sa créature humaine. La question qui se pose est alors par où commencer. En général, une bonne idée est de lire un Évangile. Oui, mais après? En ce qui concerne le Nouveau Testament, c'est sans conteste l'Épître que Paul adresse aux Romains, qui est la plus riche, et c'est celle-ci que je suis sur le point de commencer à lire.

Le premier chapitre s'ouvre sur les motifs missionnaires de l'apôtre, la définition de l'Évangile, c'est-à-dire la Bonne Nouvelle que Dieu a pour nous. Ensuite, il parle de la condition désespérée dans laquelle se trouve l'homme qui n'a pas su répondre à la révélation que Dieu a faite de lui-même dans la nature et la création. Mais en premier lieu, Paul commence par les salutations d'usage. Dans l'Antiquité, la formule habituelle d'une lettre comprenait les noms et identités de l'auteur et du destinataire, suivis d'une marque de politesse sous forme de compliment.

Malgré son élan d'enthousiasme caractérisé par une longue digression qui fait suite à sa mention de la Bonne Nouvelle, Paul a suivi la bienséance de son époque dans cette Épître. Tous les auteurs du Nouveau Testament font d'ailleurs de même dans toutes leurs lettres à l'exception de deux Épîtres.

Chapitre 1

Verset 1

Je commence à lire le 1er chapitre de cet ouvrage.

Cette lettre vous est adressée par Paul, serviteur de Jésus-Christ, appelé à être apôtre et choisi pour proclamer la Bonne Nouvelle de la part de Dieu (Romains 1.1).

Paul s'identifie d'abord comme serviteur de Jésus-Christ, littéralement esclave, c'est-à-dire une personne appartenant à une autre. Il faut savoir que plus de la moitié de la population de l'Empire romain était assujettie à l'autre. C'est avec joie que Paul se donne ce titre. Il prend en effet grand plaisir à cette image de l'Ancien Testament où, par amour, un serviteur se liait à son maître pour la vie. Dans une autre de ses lettres, il écrit:

Est-ce la faveur des hommes que je recherche ou celle de Dieu? Si je cherchais encore à plaire aux hommes, je ne serais pas esclave du Christ (Galates 1.10)

Ni Dieu, ni Jésus-Christ ne me force à le servir, je dois venir à lui de mon plein gré. C'est ce qu'a fait Paul qui s'appelait alors Saul de Tarse. Alors qu'il était sur la route poussiéreuse le menant à Damas en Syrie, sa vie a basculé. Le couteau entre les dents, il respirait la haine contre les chrétiens quand tout à coup une voix s'est fait entendre disant:

Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il répondit:? Qui es-tu, Seigneur? Et le Seigneur dit:? Moi, je suis Jésus que tu persécutes (Actes 9.4-5).

Ensuite Saul, tout tremblant et stupéfait, a demandé:

Seigneur que veux-tu que je fasse? (Actes 9.6).

Lorsqu'il a posé cette question, il a choisi de se soumettre à Jésus-Christ, acceptant de devenir son serviteur. Après s'être présenté comme l'esclave de Jésus-Christ, Paul se donne le titre d'apôtre, c'est-à-dire quelqu'un qui est envoyé avec une autorité déléguée. C'était une position à laquelle il avait été appelé par Dieu. Il n'est pas devenu apôtre après avoir suivi un certain enseignement, réussi un concours ou autre accomplissement quelconque.

Pour être apôtre, il fallait avoir vu le Christ ressuscité. Or, Saul de Tarse a eu ce privilège lorsqu'il voyageait en direction de Damas. Il fait d'ailleurs référence à cette expérience pour défendre ce titre et son appel contre les faux frères qui s'étaient infiltrés dans une des Églises qu'il avait fondées et qui l'accusaient de toutes sortes de choses. Je lis ce bref passage:

Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus, notre Seigneur? (1Corinthiens 9.1).

De plus, Paul possédait les dons distinctifs des apôtres, ce qu'il rappelle lui-même dans une de ses lettres. Je le cite:

Les marques qui caractérisent un apôtre ont été produites parmi vous: une persévérance sans faille, des miracles, des prodiges, des actes extraordinaires (2Corinthiens 12.12).

Paul était doté de pouvoirs surnaturels: il avait le don de guérir les malades quelles que soient leurs afflictions. Il a même ressuscité des morts. Son apostolat trouve son origine en Jésus et en Dieu. Dans plusieurs de ses autres lettres, il se présente en disant:

Paul, appelé, par la volonté de Dieu, à être un apôtre de Jésus-Christ (1Corinthiens 1.1).

Cette notion d'appel est encore renforcée par le terme choisi, littéralement, «mis à part » pour proclamer la Bonne Nouvelle. La prédication de Paul s'inscrit donc dans la ligne de celle des prophètes de l'Ancien Testament; son enseignement porte le même imprimatur que celui des grands personnages de l'Ancien Testament, ce qui n'est pas peu de chose. Paul jouit donc à ce titre de l'autorité même de l'Éternel lorsqu'il écrit ses Épîtres. Il précise aussi que son appel concernait spécifiquement l'annonce de la Bonne Nouvelle de la part de Dieu .

Cette Bonne Nouvelle n'est pas une idée de Paul ni d'un quelconque être humain, mais elle vient de Dieu lui-même. On ne peut l'améliorer et nul n'a le droit de la modifier. Soit je l'accepte telle quelle, soit je la rejette. Plus loin, Paul va définir cette Bonne Nouvelle de Dieu, disant qu'elle concerne son Fils Jésus-Christ. Saul de Tarse fut donc mis à part pour être un apôtre. Cet appel ne l'empêchait pourtant pas de fabriquer des tentes afin de subvenir à ses besoins physiques ainsi qu'à ceux de ses compagnons. En tant qu'apôtre, Paul ne se considérait pas comme une serviette vis-à-vis des autres, les torchons. Il se sentait très libre de se mêler à toutes les couches de la société païenne romaine.

Son appel était un engagement et une consécration dans le but d'annoncer la Bonne Nouvelle, et non pas en vue d'une séparation de certaines choses comme dans le cas des pharisiens, la secte la plus stricte du judaïsme. Ayant fait partie de ce groupe-là avant de rencontrer le Christ, il savait très bien en quoi cela consistait. D'ailleurs, le mot pharisien signifie séparé, dans le sens d'être isolé et à part des autres. En devenant apôtre de Jésus-Christ, alors qu'il était auparavant un pharisien, Paul a fait une volte-face, sa vie a été chamboulée prenant un virage à 180 degrés. Ce chef religieux pur et dur a été spécialement choisi par Dieu pour aller prêcher aux païens. C'était là son appel spécifique, ce que lui-même confirme à plusieurs reprises dans ses lettres. Je cite deux passages:

Les apôtres ont constaté que Dieu m'avait confié la charge d'annoncer l'Évangile aux non-Juifs comme à Pierre celle de l'annoncer aux Juifs.? Car celui qui a agi en Pierre pour qu'il soit l'apôtre des Juifs a aussi agi en moi pour que je sois celui des non-Juifs.? Ainsi Jacques, Pierre et Jean, qui sont considérés comme «colonnes» de l'Église, ont reconnu que Dieu, dans sa grâce, m'avait confié cette tâche particulière. C'est pourquoi ils nous ont serré la main, à Barnabas et à moi, en signe d'accord et de communion; et nous avons convenu ensemble que nous irions, nous, vers les peuples païens tandis qu'eux se consacreraient aux Juifs. Je désirais raviver vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m'a accordée. En effet, il a fait de moi le serviteur de Jésus-Christ pour les non-Juifs. J'accomplis ainsi le service sacré d'annoncer la Bonne Nouvelle de Dieu aux non-Juifs (Galates 2.7-9; Romains 15.15-16).

Paul a donc été envoyé par Jésus-Christ pour être l'apôtre des païens par excellence.

Verset 2

Je continue le texte du premier chapitre.

Cette Bonne Nouvelle, c'est ce que Dieu a promis il y a bien longtemps par ses prophètes dans les Saintes Écritures (Romains 1.2).

Alors qu'il a à peine commencé à écrire ou dicter sa lettre, Paul est porté par un élan d'enthousiasme. Il ouvre déjà une parenthèse concernant la Bonne Nouvelle de l'Évangile, qu'il insère dans la salutation. Paul souligne tout d'abord les fondements de cette Bonne Nouvelle qu'il proclame. Elle n'a pas commencé par lui; son origine n'est pas récente, car dit-il, ce projet divin avait déjà été révélé par les prophètes de l'Ancien Testament.

Ce message est que l'Éternel aime l'homme qu'il a créé malgré ce qu'il est devenu, et qu'il a pourvu à un moyen de le racheter. Paul ne cite aucun des prophètes qui auraient annoncé d'avance cette Bonne Nouvelle. On sait par contre que le diacre Philippe a utilisé un texte d'Ésaïe lorsqu'il a présenté Jésus-Christ à l'eunuque éthiopien dont l'histoire nous est racontée dans le livre des Actes des Apôtres. Je cite ce passage prophétique.

Mais c'est pour nos péchés qu'il a été percé, c'est pour nos fautes qu'il a été brisé. Le châtiment qui nous donne la paix est retombé sur lui et c'est par ses blessures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants, pareils à des brebis, chacun de nous allait par son propre chemin: l'Éternel a fait retomber sur lui les fautes de nous tous (Ésaïe 53.5-6).

Versets 3-4

Je continue le texte de Romains.

La Bonne Nouvelle parle de son fils Jésus-Christ, notre Seigneur qui, dans son humanité, descend de David, et qui a été déclaré Fils de Dieu avec puissance lorsque le Saint-Esprit l'a ressuscité des morts (Romains 1.3-4).

Paul fait sienne une confession de foi existante à son époque et l'intègre dans son texte. Littéralement, le texte dit: La Bonne Nouvelle gravite autour du Fils de Dieu. C'est la petite préposition grecque «peri » qui est utilisée dans cette phrase. On la retrouve dans des mots comme «périscope» ou «périmètre». Elle signifie: ce qui est autour. La Bonne Nouvelle est autour de son Fils; elle gravite autour de lui. Jésus est le Christ, c'est-à-dire le Messie. Ces deux titres, l'un grec et l'autre hébreu, veulent chacun dire: celui qui est oint, un vieux mot signifiant: consacré .

Je ne chipote pas, mais ces mots sont tous importants et comme nous sommes éloignés de la culture et la tradition juive, je vous dois des explications. Paul appelle aussi Jésus, Seigneur. Or c'était ainsi qu'était rendu dans la version grecque de l'Ancien Testament, l'Éternel, qui est le nom personnel de Dieu. Certes, on pourrait objecter qu'à cette époque, le terme Seigneur avait d'autres usages, mais dans ce contexte précis, l'apôtre manifeste bien l'intention d'attribuer à Jésus le titre de l'Éternel. Jésus-Christ étant de la descendance de David, il est qualifié et donc tout désigné pour être le futur roi d'Israël, l'héritier des promesses faites à David par l'Éternel.

La Bonne Nouvelle annoncée par Paul concerne donc le Messie-Roi, pleinement humain et pleinement divin. Le corps est venu de David par l'intermédiaire de Marie, mais l'esprit est celui du Fils éternel de Dieu. Sa divinité a été révélée par le fait que Dieu l'a ressuscité des morts. C'est le Saint-Esprit qui en fut l'agent, qui a servi d'intermédiaire, nous est-il précisé, parce que c'est lui qui donne la vie selon les paroles mêmes de Jésus. Beaucoup d'autres passages du Nouveau Testament attestent que Dieu a ressuscité Jésus d'entre les morts. J'en cite un:

Cette puissance, en effet, il l'a déployée dans toute sa force en la faisant agir dans le Christ lorsqu'il l'a ressuscité d'entre les morts et l'a fait siéger à sa droite, dans le monde céleste. Là, le Christ est placé bien au-dessus de toute Autorité, de toute Puissance, de toute Domination et de toute Souveraineté: au-dessus de tout nom qui puisse être cité, non seulement dans le monde présent, mais aussi dans le monde à venir (Éphésiens 1.19-21).

Le Christ ressuscité est assis à la droite de Dieu dans les cieux. De là, il intercède pour tous ceux qui se confient en lui comme le précisera Paul plus loin dans cette Épître. Je cite ce passage:

Qui accusera encore les élus de Dieu? Dieu lui-même les déclare justes. Qui les condamnera? Le Christ est mort, bien plus: il est ressuscité ! Il est à la droite de Dieu et il intercède pour nous (Romains 8.33-34).

C'est cette résurrection de Jésus-Christ qui décide tout. Elle est la preuve qu'il était bien le Serviteur de l'Éternel, que son enseignement venait de Dieu et que lui en tant que personne est le Fils éternel du Père. Les Évangiles mettent en lumière aussi bien sa divinité que son humanité. Alors qu'il était ici-bas marchant sur les chemins poussiéreux de la Palestine, on le voit fatigué, s'asseoir près d'un puits ou qui dort du sommeil du juste dans un bateau, alors que celui-ci est fortement secoué par une violente tempête. Finalement, comme cela peut arriver à tout homme, il est trahi, torturé et mis à mort en tant que criminel. Cependant, il est revenu à la vie exactement comme il l'avait prédit, et ça, personne ne peut le faire. Son triomphe sur la mort prouve qu'il était la résurrection et la vie, qu'il disait vrai lorsqu'il affirma à ses disciples:

Vous, vous êtes d'ici-bas; moi, je suis d'en haut. Vous appartenez à ce monde-ci; moi, je ne lui appartiens pas (Jean 8.23).

La résurrection est également la garantie du retour en puissance et en gloire du Christ en tant que Juge de toute la terre. C'est l'apôtre Paul lui-même qui l'a affirmé aux Athéniens sophistiqués et arrogants. Je cite le passage:

Ainsi, puisque nous sommes de descendance divine, nous ne devons pas imaginer que la Divinité puisse se représenter par des statues en or, en argent ou en pierre, sculptées par les mains d'un artiste au gré de son imagination? Mais Dieu, dans sa bonté, ferme les yeux sur ces temps d'ignorance où les hommes ne savaient rien de lui. Aujourd'hui, par contre, il fait annoncer à tous les hommes, en tous lieux, qu'ils doivent se repentir. Car il a fixé un jour où il jugera le monde entier en toute justice, par un homme qu'il a désigné pour cela, ce dont il a donné à tous une preuve certaine en le ressuscitant d'entre les morts (Actes 17.29-31).

Ceci est une vérité solennelle: aussi vrai que Jésus est ressuscité des morts, il me faudra un jour comparaître devant lui. Le choix ne tient qu'à moi cependant de le rencontrer, soit comme Sauveur, soit comme Juge. S'il est votre juge, alors vous devrez lui faire face, revêtu de votre propre justice. Qui que vous soyez, et quelle qu'ait pu être votre vie, laissez-moi vous dire que votre vêtement est noir encre, déchiré et troué de partout. Devant la sainteté divine, les bonnes oeuvres que vous avez pu accomplir sont insignifiantes, et elles n'effacent pas les mauvaises. Je cite un passage de l'Ancien Testament:

Nous sommes tous semblables à des êtres impurs, toute notre justice est comme des linges souillés. Nous sommes tous flétris comme un feuillage, nos fautes nous emportent comme le vent (Ésaïe 64.5).

Cette sentence sur l'humanité est particulièrement dure et donc difficile à entendre et accepter. C'est l'équivalent d'une condamnation à mort devant le Dieu trois fois saint. Dans l'Ancien Testament, une fois par an, le Grand Jour des Expiations appelé Yom Kippour, le Grand-Prêtre allait dans la partie du Temple appelée le Saint des Saints pour faire l'expiation des péchés du peuple. Son habit de cérémonie était magnifique, fort complexe et très travaillé. Il portait aussi sur le front un objet en or sur lequel était écrit: Sainteté à l'Éternel ! La nation d'Israël reconnaissait ainsi que la caractéristique première de son Dieu était la sainteté, c'est là sa nature intrinsèque.

Voilà pourquoi, si je comparais devant le Christ, revêtu de mes propres accomplissements, j'apparaîtrais noir encre et j'aurais en face de moi un juge à la justice implacable; la procédure sera expéditive et le verdict aussi. Je serai condamné à tout jamais. Si par contre je choisis la première possibilité et rencontre le Fils de Dieu comme mon sauveur, alors il sera pour moi l'Agneau de Dieu qui ôte toutes mes tâches, je serais alors gracié, le bénéficiaire d'un acte purement gratuit de la part de mon Créateur, et j'obtiendrais alors le salut et la vie éternelle.


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