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Jour sélectionné:
27/12/2024
Portion biblique:
Romains 14:6-20
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Chapitre 14

Verset 6

D'une manière générale, toute personne normalement constituée n'aime pas trop s'entendre dire comment il devrait agir et où il lui est permis de se rendre. Même un bébé veut en faire à sa tête, et à mesure qu'il grandit ce trait de volonté individuelle ne fait que s'accentuer. Pour ceux qui se disent chrétiens, il est un domaine où les choses sont bien nettes. Dieu nous a donné ses lois morales et on ne peut pas se tromper; c'est blanc ou noir.

Mais parallèlement aux ordonnances divines, il y a tout un champ d'actions possibles qui ne sont pas abordées par les Écritures. C'est là où les choses sont floues et grises que les divergences d'opinions sont vives et les possibilités de conflit entre chrétiens bien réelles. L'apôtre Paul a le souci de préserver l'unité des croyants et les exhorte à s'accepter mutuellement sans arrière-pensée. Je ne dois surtout pas condamner celui qui agit différemment de moi.

Versets 7-8

Je continue à lire dans le chapitre 14 de l'Épître aux Romains.

Aucun de nous ne vit pour lui-même et aucun ne meurt pour lui-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, que nous vivions ou que nous mourions, nous appartenons au Seigneur (Romains 14.7-8).

Il faut garder à l'esprit que ce qui est le plus important c'est la responsabilité du chrétien dans chaque domaine de sa vie devant le Seigneur. Mes convictions et mon comportement doivent avant tout être à son service. Je ne vis plus pour moi-même, mais pour le Christ.

Versets 9-12

Je continue.

En effet, le Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. Et toi, pourquoi condamnes-tu ton frère? Ou toi, pourquoi méprises-tu ton frère? Ne devons-nous pas tous comparaître devant le tribunal de Dieu? Car il est écrit: Aussi vrai que je vis, dit le Seigneur, tout genou ploiera devant moi et toute langue me reconnaîtra comme Dieu. Ainsi chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même (Romains 14.9-12).

Maintenant, Paul énonce le fondement théologique de son exhortation comme quoi je ne dois pas juger les autres. Une des raisons de la mort et résurrection du Christ était afin de dominer en tant que l'Homme-Dieu à la fois sur les morts et sur les vivants. Lui seul est Le Juge. Chaque chrétien, aussi bien durant son passage sur terre que dans l'au-delà, est sous l'oeil vigilant de Dieu à qui il devra un jour rendre des comptes. Lors de cet événement, il ne sera pas question de la destinée éternelle des croyants, puisque cela a été réglé lorsqu'ils ont placé leur foi en Christ. Paul confirme la certitude de ce jugement à venir en citant un passage prophétique. En tant que Seigneur, Jésus, assis à son tribunal, passera un jour en revue et évaluera le service de chaque croyant et récompensera ceux qui le méritent. Dans une autre Épître, Paul écrit:

Aussi, que nous restions dans ce corps ou que nous le quittions, notre ambition est de plaire au Seigneur. Car nous aurons tous à comparaître devant le tribunal du Christ, et chacun recevra ce qui lui revient selon les actes, bons ou mauvais, qu'il aura accomplis par son corps (2Corinthiens 5.9-10).

Ce jugement des croyants est appelé indifféremment le tribunal de Dieu ou de Christ selon les passages. Paul ne fait pas de différence entre Jésus et le terme générique Dieu qui se réfère à la fois au Père, au Fils et au Saint-Esprit. Quoi qu'il en soit, ma vie chrétienne ne sera pas mesurée en fonction des aliments qui étaient sur ma table où à ma façon de voir les différents jours de l'année. L'étalon divin mesurera la qualité de mon service pour le Seigneur, et la valeur de ma relation avec le Seigneur et avec mes semblables. Il en ressort que je ne suis pas à ma place si je porte un jugement contre autrui, car je suis tout aussi coupable que mon frère. Lorsque les religieux juifs ont amené la femme pécheresse à Jésus pour qu'il la condamne, il les a vite remis à leur place. Je lis le passage:

Maître, lui dirent-ils, cette femme a commis un adultère; elle a été prise sur le fait. Or, dans la Loi, Moïse nous a ordonné de lapider les femmes de ce genre. Toi, quel est ton jugement sur ce cas? Ils insistaient, répétant leur question. Alors il se releva et leur dit:? Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! Après avoir entendu ces paroles, ils s'esquivèrent l'un après l'autre (Jean 8.4, 5, 7, 9).

Moi non plus, je ne lui aurais pas jeté la pierre, car je suis très conscient qu'un jour ou l'autre, je comparaîtrai devant mon Créateur; et je dois avouer que cela me dérange un peu. Je ne sais pas trop comment je vais justifier certaines de mes actions. Alors, vous comprenez bien qu'étant déjà suffisamment inquiet en ce qui me concerne, je n'ai pas tellement envie d'être votre juge.

Jusqu'à présent, dans le chapitre 14 de cette Épître, Paul a abordé les problèmes très concrets que connaissent les croyants de Rome. Certains étaient mal affermis dans la foi, ce sont les faibles. Ils pensaient devoir encore se soumettre aux exigences rituelles héritées du judaïsme, relatives aux aliments et aux jours de fête religieuse. Ces chrétiens avaient tendance à juger ceux qui pensaient différemment. D'autres, plus assurés dans leur foi, ce sont les forts, avaient compris qu'en Christ ils n'avaient plus à respecter ces exigences cérémonielles. Malheureusement, ils ne se souciaient guère des scrupules des faibles, leur témoignant peu de compréhension, et allant même jusqu'à les mépriser. Paul les a appelés à un accueil sans réserve des faibles, à l'image même de Dieu qui nous reçoit tous tels que nous sommes.

L'apôtre invite les «forts» à ne pas concevoir de mépris, et les «faibles» à ne pas condamner, car c'est le Seigneur seul qui est le Maître et le juge de chacun. En conséquence, tout croyant devrait chercher à le servir de tout son coeur. Dans le domaine gris et controversé des situations qui ne font l'objet d'aucune recommandation particulière de la part des Écritures, Paul a exhorté les chrétiens à utiliser leur conscience et leur conviction individuelle pour se faire une opinion personnelle et décider la meilleure course d'actions à prendre.

Versets 13-14

Je continue le texte.

Cessons donc de nous condamner les uns les autres. Prenez plutôt la décision de ne rien mettre en travers du chemin d'un frère qui puisse le faire trébucher ou tomber. Pour moi, je sais et je suis pleinement convaincu, en accord avec la pensée du Seigneur Jésus, que rien n'est impur en soi. Cependant, si quelqu'un considère que telle chose est impure, alors elle est vraiment impure pour lui (Romains 14.13-14).

Avant de poursuivre le thème du respect des opinions des autres, Paul résume la conduite qu'il a prônée jusque-là, à savoir: ne continuons pas plus longtemps à nous juger les uns les autres. Il poursuit alors son exhortation, mais sous un angle différent, faisant valoir que dans le domaine controversé des libertés individuelles, chacun doit adapter sa conduite aux opinions de ceux qu'il fréquente. En d'autres mots, c'est l'amour du prochain qui doit motiver mes comportements. L'apôtre exprime sa propre conviction au sujet de la nourriture: rien n'est impur en soi .

Cependant, telle n'était pas la conviction de tous les croyants d'origine juive. Dans la pratique, ils fonctionnaient avec un système éthique différent de celui des chrétiens issus du paganisme qui ignoraient tout de la Loi de Moïse. Paul enseigne que ce serait mal faire de la part de l'un de ces Juifs croyants, mais mal affermis dans la foi d'aller contre ses convictions en imitant un chrétien fort qui n'a pas ses scrupules. En violant ainsi sa conscience, il offenserait Dieu.

Versets 15-16

Je continue.

Si donc, à cause d'un aliment, tu fais du tort à ton frère, tu ne te conduis pas selon l'amour. Ne va pas, pour un aliment, causer la perte de celui pour qui le Christ est mort. Que ce qui est bien pour vous ne devienne pas pour d'autres une occasion de dire du mal de vous (Romains 14.15-16).

Paul appelle les forts en la foi à une autocritique afin qu'ils éliminent tout obstacle, toute attitude pouvant faire spirituellement tomber celui qui est faible, mal affermi dans sa foi à cause de son attachement à la Loi. Paul envisage des conséquences dramatiques pour celui qui violerait ses convictions; sa conscience blessée anéantirait son utilité en tant que serviteur du Christ. L'exercice de la liberté chrétienne est comme le maniement de l'épée; c'est un art qui s'apprend avec le temps. Il faut d'abord se débarrasser des mauvaises habitudes, des bagages culturels et religieux qui nous encombrent. Cette liberté engage aussi ma responsabilité vis-à-vis de tous ceux que je fréquente et qui me voient vivre.

Il n'y a certes rien de mal à manger une tranche de jambon, mais si me trouve au restaurant à partager un repas avec quelqu'un qui pense le contraire, qu'il soit chrétien ou pas, ce jour-là je choisirai de déguster une bonne cuisse de poulet. Là au moins, je n'offenserai personne et ne serai pas critiqué. Et si c'est un végétarien, je me contenterai d'une salade. Beaucoup de chrétiens sont légalistes sur certains points et sont donc facilement scandalisés par des comportements qui pourtant ne portent pas à conséquence. Certes, c'est une contrainte d'être en leur présence, mais par amour pour eux je ferais tout mon possible pour éviter de les choquer.

Verset 17

Je continue.

Car le royaume de Dieu ne consiste pas à réglementer le manger et le boire, mais, par l'Esprit Saint, à nous rendre justes et à nous donner la paix et la joie (Romains 14.17).

Tout ce qui concerne Dieu n'a rien à voir avec la nourriture qui est somme toute très secondaire. Que je mange de la pizza ou du porc, que je jeûne ou que je sois végétarien, que je boive du vin ou que je fasse partie de la Croix Bleue, ces préférences individuelles n'ont généralement pas d'incidence sur ma relation avec Dieu. Il y a toujours des cas particuliers bien sûr, par exemple un ancien ivrogne qui est devenu chrétien ne devrait pas toucher une goutte d'alcool, c'est évident. Ce qui caractérise le royaume céleste, nous dit Paul, n'est pas l'insistance à user de mes privilèges, mais de me comporter d'une façon juste et droite devant Dieu. Si je suis en compagnie d'un croyant qui parce qu'il était mormon dans le passé, pense encore qu'il est mal de prendre une tasse de café, je m'en abstiendrai, bien que j'aie toute liberté de boire ce qui me plaît. Je cherche avant tout à ne pas l'offenser.

Un véritable chrétien est quelqu'un qui a été déclaré légalement juste devant Dieu après avoir accepté Jésus comme son sauveur. S'il est ferme dans la foi, il n'essaiera pas d'imposer ses propres valeurs ni son style de vie aux plus faibles que lui, mais les acceptera et les aimera tels qu'ils sont. De plus, il manifestera sa considération et sa bienveillance par une moralité exemplaire. Il mènera une vie droite, et cherchera à vivre en harmonie avec les autres chrétiens, partageant avec eux la communion fraternelle et la joie que donne le Saint-Esprit.

Verset 18

Je continue.

Celui qui sert le Christ de cette manière est agréable à Dieu et estimé des hommes (Romains 14.18).

Autant que cela soit possible, le chrétien spirituel que Paul appelle «fort» doit chercher l'approbation du Seigneur, des autres croyants, ainsi que l'estime de ceux qui sont encore en dehors de l'Église. Les non-croyants peuvent très bien dénigrer, maudire et persécuter les chrétiens, mais dans leur for intérieur ils finiront par les respecter, tandis qu'ils n'ont que mépris pour les hypocrites. La conduite du «fort» consiste toujours à faire passer ses libertés individuelles après les intérêts du royaume de Dieu, que ce soit celui qui sera établi sur terre pendant 1 000 ans par le Christ, ou bien l'Église actuelle éparpillée dans le monde.

Les «forts» qui sont bien affermis dans leur foi se soucient du faible et du pauvre. Ils recherchent en priorité la justice, la paix, l'harmonie et la joie de la communion fraternelle. En deux mots, Paul encourage tous les chrétiens à renoncer à eux-mêmes, à accomplir la volonté divine, et à se préoccuper du bien-être d'autrui. Cette exhortation est fréquente dans l'ensemble des Écritures. Jésus a enseigné ce reniement de soi avec beaucoup de vigueur, sans prendre de gants, et a donné l'exemple par sa vie et sa mort en tant que l'Agneau de Dieu. Dans une autre Épître, Paul écrit de lui qu'il s'est dépouillé lui-même, et a pris la condition du serviteur. Il s'abaissa lui-même en devenant obéissant, jusqu'à subir la mort, oui, la mort sur la croix (Philippiens 2.7-8).

Verset 19

Je continue le texte.

Ainsi donc, continuons à rechercher ce qui contribue à favoriser la paix et à nous faire grandir les uns les autres dans la foi (Romains 14.19).

Paul continue toujours dans la même ligne de pensée. Il donne ici une double exhortation. La première consiste à éviter autant que possible, d'offenser l'autre. Il veut que chacun fasse un réel effort au service de la paix entre croyants. En second lieu, il désire l'épanouissement de tous les membres de la communauté. Pour cela, chacun doit manifester les valeurs spirituelles que sont la justice, la joie de la communion fraternelle, et la paix. Paul a en vue une édification mutuelle qui vise non seulement un développement personnel, mais aussi celui de toute l'Église en tant que corps du Christ auquel tous les chrétiens ont le devoir de participer.

Versets 20-21

Je continue.

Ne va pas, pour un aliment, détruire l'oeuvre de Dieu. Tout est pur, c'est vrai. Mais il est mal de manger tel aliment si cela risque de faire tomber quelqu'un dans le péché. Ce qui est bien, c'est de s'abstenir de viande, de vin, bref, de tout ce qui peut entraîner la chute de ton frère (Romains 14.20-21).

Paul insiste lourdement. Le manger et le boire ne doivent en aucune manière devenir une occasion de chute pour mon prochain. Rien de nouveau là-dessus, sinon que l'apôtre juge ce principe de la plus haute importance puisqu'il n'arrête pas de dire la même chose. Les aliments et mes convictions personnelles à leur sujet sont sans importance au regard de la santé spirituelle de ceux que je fréquente et qui me voient vivre. Par conséquent, je ne voudrais surtout pas renoncer à une valeur spirituelle et me vendre pour un morceau de pain comme Ésaü, le frère de Jacob qui a bradé son droit d'aînesse pour un potage aux lentilles. Soi dit pour la petite histoire que dans la littérature ésotérique il est question de gens qui ont cédé leur âme au diable pour une satisfaction terrestre toute passagère.

Je ne voudrais pas vous faire dresser les cheveux sur la tête, mais sachez que la plupart de ces histoires ont un fondement des plus réel. Un pasteur allemand du nom de Kurt Koch a été confronté à quelque 600 cas d'occultisme durant ses longues années de ministère. Il en analyse 120 dans un de ses ouvrages, dont 4 où il est justement question de pacte avec le diable; l'une de ses histoires vécues, je vous le garantis, est à vous glacer le sang et vous empêcherait de dormir pendant toute une semaine. Pour en revenir au texte, j'ai déjà dit que Paul se répète. Mais il ajoute aussi: Ce qui est bien, c'est de s'abstenir de tout ce qui peut entraîner la chute de ton frère. Il élargit sa pensée en incluant n'importe quelle activité autre que la nourriture qui pourrait devenir une source de tensions entre chrétiens. C'est ainsi qu'il me faut parfois, je dirais même souvent, renoncer à ma liberté chrétienne, à mes droits et à mes convictions concernant des questions certes dérisoires, mais qui me tiennent quand même à coeur.

Lorsque quelqu'un commence à débiter avec autorité un point de vue politique ignare, je dois avouer qu'il me faut quelques fois me mordre les lèvres afin de ne rien dire de désobligeant. Si j'ai la présence d'esprit de tourner 7 fois ma langue dans ma bouche avant de parler, alors je me rends compte que le jeu n'en vaut pas la chandelle. Toutes les choses de ce monde passent. Alors, à quoi bon s'énerver? Par contre, je n'apprécie pas qu'un lieu de culte soit utilisé comme plate-forme politique. À mon avis, les prêches devraient être réservés à la Parole de Dieu et non à celle des hommes. Tout ceci pour dire que pour ma part, je suis prêt à renoncer à ma liberté chrétienne afin de ne pas offenser mon frère. Je cherche à suivre les conseils que l'apôtre Paul a donnés à une autre Église et que je cite:

Oui, tout m'est permis, mais tout n'est pas bon pour nous. Tout est permis mais tout n'aide pas à grandir dans la foi. Ce n'est pas un aliment qui peut nous rapprocher de Dieu; en manger ou pas ne nous rendra ni meilleurs, ni pires. Toutefois, faites bien attention à ce que votre liberté ne fasse pas tomber dans le péché ceux qui sont mal affermis dans la foi (1Corinthiens 10.23; 8.8-9).

La loi de l'amour consiste à ne jamais faire ou dire quoi que ce soit qui pourrait blesser mon frère ou ma soeur dans la foi. Nous ne sommes pas des copies carbone les uns des autres, et avons le droit d'avoir des convictions différentes. Mais ce qui compte avant tout est de demeurer en paix avec tous dans la mesure du possible. Les paroles que Paul a écrites ailleurs dans le Nouveau Testament résument bien ce qui est essentiel. Je les cite:

En somme, trois choses demeurent: la foi, l'espérance et l'amour, mais la plus grande d'entre elles, c'est l'amour (1Corinthiens 13.13).

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