Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 11
Versets 26-27
Israël est aujourd'hui un tout petit pays, je dirais même minuscule comme il y en beaucoup dans le monde. Mais tandis que la plupart ne font que rarement parler d'eux, à part dans les brochures touristiques, pour la nation juive, c'est tout le contraire; elle fait la une des journaux plus que tout autre. D'ailleurs, beaucoup de gens en ont marre d'entendre sans arrêt parler d'Israël. La raison de ce décalage entre les dimensions du petit état juif et son importance sur la scène internationale nous est donnée dans une prophétie de l'Ancien Testament qui dit ceci:
Voici en ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre très pesante pour toutes les nations et quiconque essaiera de la lever de terre en sera tout meurtri. Tous les peuples du monde uniront leurs efforts pour la combattre (Zacharie 12.3).
Cette prédiction ne s'est pas encore réalisée dans sa totalité, mais on en prend le chemin. Dans l'Épître de Paul aux Romains, l'apôtre parle beaucoup de la place d'Israël non seulement dans le plan de Dieu, mais aussi dans l'histoire de l'humanité. Parce qu'Israël en tant que nation a rejeté son Messie en la personne de Jésus-Christ, l'Éternel l'a mis temporairement sur la touche. C'est ce qui correspond à l'époque où nous vivons aujourd'hui en ce début du 21e siècle, et qui en termes eschatologiques s'appelle le temps de la grâce ou le temps de l'Église. Cette institution fut créée par Jésus-Christ lui-même. J'en rappelle les circonstances. L'apôtre Pierre venait de dire à Jésus:
Tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant (Matthieu 16.16).
Ce à quoi le Seigneur lui a répondu: Et moi, je te déclare: Tu es Pierre (Pétros en grec et qui veut dire: caillou) donc tu es Pétros, et sur ce roc (Pétra en grec) j'édifierai mon Église, contre laquelle les portes de l'enfer ne pourront rien (Matthieu 16.18). Soit dit en passant que malgré le jeu de mots, le roc n'est certainement pas l'apôtre Pierre, qui était plutôt du genre pleutre, mais bien plutôt l'affirmation retentissante qu'il venait de faire, disant que Jésus était le Messie, le Fils de Dieu.
La suite du texte le confirme, puisque tout de suite après cette déclaration fracassante, le Seigneur a interdit à ses disciples de dire à qui que ce soit qu'il était le Messie (Matthieu 16.20).
Donc aujourd'hui, le dessein de Dieu pour l'humanité passe par l'Église. Celle-ci comprend bien sûr quelques Juifs, mais en petit nombre, alors que la majorité de ses membres est constituée de gens d'origine païenne.
Versets 28-29
Je continue à lire dans le chapitre 11 de l'Épître adressée aux Romains.
Si l'on se place du point de vue de l'Évangile, les Israélites sont devenus ennemis de Dieu pour que vous en bénéficiiez. Mais du point de vue du libre choix de Dieu, ils restent ses bien-aimés à cause de leurs ancêtres. Car les dons de grâce et l'appel de Dieu sont irrévocables (Romains 11.28-29).
Paul résume ici les relations de l'Éternel avec Israël et avec les païens selon deux lignes de pensées qui s'opposent. D'une part, et afin d'annoncer la Bonne Nouvelle de Jésus-Christ aux non-Juifs, Dieu a globalement traité Israël comme ennemi. Mais d'autre part, en ce qui concerne l'appel d'Abraham par l'Éternel et son alliance avec lui et les patriarches, dans son choix souverain, Israël est toujours aimé de Dieu, et il accomplira toutes ses promesses envers le peuple qu'il a choisi. La rébellion des Juifs et leur rejet du Messie ne changent rien au plan divin.
Voilà donc une nouvelle preuve que l'endurcissement et la mise à l'écart d'Israël ne sont pas définitifs. Dans le dessein d'élection de Dieu, les dons de sa grâce, ainsi que son appel, sont irrévocables. Lorsqu'il s'engage par des serments inconditionnels, comme il l'a fait envers Abraham, ses promesses sont inscrites dans l'univers avec de l'encre indélébile. Elles deviennent des décrets irréversibles que rien ni personne ne peut changer quoi qu'il arrive ici-bas sur terre.
Versets 30-31
Je continue le texte.
Vous-mêmes, en effet, vous avez désobéi à Dieu autrefois et maintenant Dieu vous a fait grâce en se servant de leur désobéissance. De la même façon, si leur désobéissance actuelle a pour conséquence votre pardon, c'est pour que Dieu leur pardonne à eux aussi (Romains 11.30-31).
Après le déluge, toute l'humanité a rejeté l'Éternel. Alors, Dieu a choisi Abraham et ses descendants comme peuple spécial pour leur faire miséricorde. Mais les Juifs sont devenus idolâtres et rebelles jusqu'à rejeter leur Messie. Maintenant Israël est donc mis à l'écart ce qui permet à Dieu de faire miséricorde à l'ensemble de l'humanité y compris les Juifs en tant qu'individus et non plus en tant que nation. L'Église de Rome, pour ne citer qu'elle, était composée en grande majorité de païens.
Il ressort de tout cela que l'oeuvre de Dieu en faveur des hommes s'est caractérisée par un renversement de sa grâce. Elle fut tout d'abord accordée au peuple juif et ensuite à toute l'humanité. Paul a ainsi établi un contraste entre d'une part, Israël, le peuple élu, et d'autre part, les nations païennes. Une fois que le but divin sera atteint, c'est-à-dire que tous les non-Juifs seront entrés dans l'Église, Dieu pardonnera à Israël et la boucle sera fermée pour ainsi dire. En effet, le peuple juif qui fut le premier à être élu par Dieu sera le dernier à recevoir le pardon. Mais ensuite, il repassera en tête des nations durant le millénium, le règne des 1 000 ans de Jésus-Christ sur terre.
Verset 32
Je continue le texte.
Car Dieu a emprisonné tous les hommes dans la désobéissance afin de faire grâce à tous (Romains 11.32).
Tout au début de cette Épître, Paul a établi que les uns et les autres, les Juifs et les païens sont également pécheurs, coupables et perdus, devant Dieu. Par conséquent, ils sont tous sauvés de manière identique par la grâce. En fin de compte, le plan de Dieu a toujours été de faire miséricorde à l'humanité tout entière et de se créer un seul peuple qui obéisse à Jésus-Christ.
Verset 33
Je continue.
Combien profondes sont les richesses de Dieu, sa sagesse et sa science ! Nul ne peut sonder ses jugements et ses desseins sont incompréhensibles (Romains 11.33).
En terminant sa discussion sur la révélation de la justice de Dieu dans ses choix souverains, Paul éclate en une doxologie de louange. Le plan divin pour le salut de tous les hommes démontre l'immense grandeur et la sagesse infinie du Créateur. Dieu a révélé quelques-uns de ses jugements et quelques-unes de ses voies afin que les hommes puissent le connaître, mais il est impossible de les comprendre dans toute leur étendue.
Voilà pourquoi vous et moi ne comprenons pas ce qui peut nous arriver. En effet, je peux être frappé par une tragédie que, humainement parlant, je n'ai pas méritée et qui semble être un coup du mauvais sort, un manque de chance. Mais si les circonstances me sont défavorables, je dois me rappeler qu'elles ont pour origine la profondeur de la richesse, de la sagesse et de la science de Dieu. J'avoue que c'est facile à dire, mais pas à vivre parce que nous sommes des êtres rationnels qui ont besoin de comprendre. Or un père de famille qui se fait bêtement écraser par un camion, ça n'a pas de sens, et pourtant ce genre d'accident arrive tous les jours.
De plus, moi je trouve particulièrement dur à digérer les injustices dans le monde ou dans mon quartier. Non seulement, il y a des gens bien qui meurent prématurément et de façon stupide, mais aussi des enfants martyrisés, violés tandis que des êtres perfides et cruels continuent leur partie de plaisir aux dépens des pauvres gens. Quand nos filles étaient enfants et tombaient malades, leur mère et moi les emmenions chez le médecin, ce qui était évidemment la meilleure chose à faire et une preuve d'amour. Mais elles ne voyaient pas du tout les choses comme ça, car elles ne pouvaient pas comprendre pourquoi nous les remettions entre les mains d'un étranger qui les terrorisait.
C'est la même chose en ce qui me concerne vis-à-vis de Dieu. Je ne peux pas saisir ce qu'il est en train d'accomplir, ni dans ma vie ni dans le monde. En parlant au nom de l'Éternel, un des prophètes de l'Ancien Testament a exprimé cet abîme qui existe entre le Créateur et la créature. Je le cite:
Car vos pensées ne sont pas mes pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, déclare l'Éternel; autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et autant mes pensées sont élevées au-dessus des vôtres (Ésaïe 55.8-9).
Dans une autre Épître, l'apôtre Paul dit que muni de sa sagesse naturelle, l'homme ne peut pas accéder à la connaissance de Dieu. Je cite le passage:
L'homme livré à lui-même ne reçoit pas ce qui vient de l'Esprit de Dieu; à ses yeux, c'est «pure folie» et il est incapable de le comprendre, car seul l'Esprit de Dieu permet d'en juger (1Corinthiens 2.14).
Lorsque Paul dit: ses desseins sont incompréhensibles, il utilise un mot grec qui n'apparaît qu'une autre fois dans une autre lettre de Paul où il est alors traduit par insondable et qui se réfère à Jésus-Christ. Je lis le passage:
Oui, c'est à moi, le plus petit de tous ceux qui lui appartiennent, que Dieu a fait cette grâce d'annoncer aux non-Juifs les richesses insondables du Christ (Éphésiens 3.8).
Il en ressort que les desseins de Dieu le Père, tout comme les richesses de Dieu le Fils, sont incompréhensibles pour tout être humain. Cela est somme toute logique puisqu'il y a un seul Dieu tri-unitaire et que les trois personnes sont égales sans pour autant se juxtaposer.
Verset 34
Je continue le texte.
Car, Qui a connu la pensée du Seigneur? Qui a été son conseiller? (Romains 11.34).
Paul cite un petit extrait d'un passage de l'Ancien Testament que je lis en entier:
Qui a mesuré l'océan dans le creux de sa main? Qui a toisé le ciel avec la largeur de sa main? Qui a tassé dans un boisseau la poussière du sol? Qui a bien pu peser les montagnes sur la bascule et les coteaux sur la balance? Qui donc a mesuré l'Esprit de l'Éternel? Qui a été son conseiller et qui son instructeur? De qui Dieu a-t-il pris conseil pour se faire éclairer? Qui lui a enseigné la bonne voie? Qui lui a transmis le savoir et lui a fait connaître le chemin de l'intelligence? (Ésaïe 40.12-14).
Personne ne connaît la pensée du Seigneur ou ne lui donne de conseil. Lorsque le Christ était sur terre, il n'a jamais demandé l'avis de quiconque. Une fois cependant, juste avant de faire le miracle de la multiplication des pains, Jésus posa une question à l'apôtre Philippe, mais en réalité, il ne cherchait pas à obtenir de renseignements. Je cite le passage:
Jésus regarda autour de lui et vit une foule nombreuse venir à lui. Alors il demanda à Philippe:? Où pourrions-nous acheter assez de pains pour nourrir tout ce monde? Il ne lui posait cette question que pour voir ce qu'il allait répondre car, en réalité, il savait déjà ce qu'il allait faire (Jean 6.5-6).
Dieu est donc le seul concepteur de ses sages desseins que l'homme ne peut ni connaître, ni découvrir.
Versets 35-36
Je termine ce chapitre avec une citation très libre de l'apôtre Paul tirée d'un livre poétique, ainsi que sa conclusion sur son exposé concernant les choix souverains de Dieu.
Qui lui a fait des dons pour devoir être payé de retour? En effet, tout vient de lui, tout subsiste par lui et pour lui. À lui soit la gloire à jamais ! Amen (Romains 11.35-36).
Dans ce passage de l'Ancien Testament, l'Éternel dit exactement:
Qui m'a prêté pour que j'aie à lui rendre? Tout est à moi sous l'étendue des cieux (Job 41.3).
En effet, Dieu n'a jamais rien reçu de quiconque; il ne doit donc rien à personne. Au contraire, tout vient de lui . Il est la cause première, efficace et finale de toute chose et de chaque être vivant. Il est le Créateur souverain, la source de tout ce qui a été créé. Paul dit aussi que tout subsiste grâce à lui , c'est-à-dire qu'il pourvoit à tous les besoins de toutes les créatures grandes ou petites. Finalement, tout existe pour lui . Il est le grand patron et à la fin des temps, chaque être humain devra lui rendre des comptes sur ce qu'a été sa vie ici-bas. Il est intéressant de constater que ce que Paul dit de Dieu correspond aussi à ce que lui et l'apôtre Jean disent du Christ. Je lis deux passages:
Tout a été créé par lui; rien de ce qui a été créé n'a été créé sans lui. Car c'est en lui qu'ont été créées toutes choses dans les cieux comme sur la terre, les visibles, les invisibles, les Trônes et les Seigneuries, les Autorités, les Puissances. Oui, par lui et pour lui tout a été créé (Jean 1.3; Colossiens 1.16).
Le Dieu souverain, que ce soit le Père ou le Fils, est le seul qui soit digne d'être glorifié et qui mérite la louange de toutes ses créatures. C'est ainsi que se termine la première section, la partie dite doctrinale de cette Épître.
Chapitre 12
Introduction
Nous arrivons donc à la dernière section de la lettre, la partie pratique, l'application de l'enseignement dogmatique à la vie de tous les jours où nous vivons tous. Il a déjà été question du caractère du chrétien lorsque l'apôtre a parlé de la sanctification du croyant, mais maintenant il va s'agir de sa conduite. En effet, les privilèges de la grâce doivent se traduire en une consécration à Dieu. Celui qui est déclaré juste par la foi a le devoir de marcher d'une façon digne de son appel et d'accomplir les bonnes oeuvres que Dieu a préparées d'avance pour lui. Dans une autre Épître, Paul écrit:
Endossez l'armure que Dieu donne? Tenez donc ferme: ayez autour de la taille la vérité pour ceinture, et revêtez-vous de la droiture en guise de cuirasse. Ayez pour chaussures à vos pieds la disponibilité à servir la Bonne Nouvelle de la paix. En toute circonstance, saisissez-vous de la foi comme d'un bouclier avec lequel vous pourrez éteindre toutes les flèches enflammées du diable. Prenez le salut pour casque et l'épée de l'Esprit, c'est-à-dire la Parole de Dieu (Éphésiens 6.13-17).
La vie chrétienne est un combat. Nous avons déjà couvert ce qui correspondrait en gros au bouclier de la foi et au casque du salut. À partir de maintenant, l'apôtre va mettre l'accent sur le comportement du chrétien, sur ses obligations en tant que citoyen du ciel. Il doit tenir ferme dans la bataille et courir avec zèle dans le stade de la vie. Sa conduite sainte est marquée par la vérité, la droiture et la disponibilité comme le souligne le passage que je viens de lire.
Cette marche en nouveauté de vie comme l'apôtre l'a appelée précédemment (Romains 6.4) doit se traduire de façon concrète à l'égard de tout mon entourage, que ce soit dans mon Église, dans ma famille, avec mes collègues de travail ou de jeu, ou vis-à-vis des autorités politiques qui me gouvernent. Pourtant, Paul n'énonce pas des règles à suivre genre les dix commandements. Si Dieu m'a sorti de la logique étouffante de la Loi de Moïse, ce n'est pas pour me mettre sous un autre système qui de toute façon sera un joug que je serais incapable de porter. C'est vrai qu'il existe bien des gens qui se disent chrétiens séparés. Ils fonctionnent selon deux listes: une qui dit tout ce qu'ils ne doivent pas faire et qui est particulièrement longue, et une autre qui au contraire couvre tout et leur dicte la conduite juste et appropriée en toute circonstance.
C'est un peu comme une conjugaison à tous les temps et à tous les modes. Ces gens légalistes se croient plus sanctifiés que les autres, ce qui encourage les cancans et la critique vis-à-vis des autres chrétiens moins séparés qu'eux. L'apôtre Paul va nous donner une série de grands principes. C'est comme une carte routière en quelque sorte avec des points de repère et plusieurs itinéraires possibles, mais où les voies sans issue sont clairement indiquées. Pour les détails, c'est à chacun de se laisser diriger par le Saint-Esprit. L'apôtre Paul vient de dire:
Combien profondes sont les richesses de Dieu, sa sagesse et sa science ! En effet, tout vient de lui, tout subsiste par lui et pour lui. À lui soit la gloire à jamais ! Amen (Romains 11.33, 36).
Il est sur les sommets et soudainement redescend sur terre pour l'exhortation de la section pratique du livre.
Verset 1
Je commence à lire:
Je vous invite donc, frères, à cause de cette immense bonté de Dieu, à lui offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et qui plaise à Dieu. Ce sera là de votre part un culte raisonnable (Romains 12.1).
Paul commence son exhortation par la particule donc qui relie tout ce qu'il va dire dans les chapitres suivants, avec l'exposé de l'immense bonté de Dieu qu'il a minutieusement exposée au préalable. Il fonde ses exhortations sur ce que Dieu a fait en Jésus-Christ pour le bénéfice de l'homme.
Pour l'apôtre, il n'y a pas de théologie sans pratique, ni de marche chrétienne digne de ce nom qui ne soit bâtie sur la connaissance de Dieu et de son oeuvre. Il nous dit que l'offrande de soi à Dieu n'a rien d'extraordinaire. C'est le moins qu'un croyant puisse faire, et simplement une réponse logique, raisonnée et raisonnable à cette immense bonté que Dieu lui a manifestée. Cette consécration à laquelle je suis exhorté, n'est pas une pratique religieuse, mais un acte d'amour envers le Seigneur de toute la terre à cause de la miséricorde qu'il m'a faite.
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