Radio Chrétienne
Un programme pour étudier toute la Bible en quatre ans
Chapitre 9
Versets 23-24
Les gens invoquent pas mal d'excuses différentes pour ne pas croire en Dieu. Certaines sont ridicules, mais d'autres plus sérieuses. Par exemple, il n'est pas évident de réconcilier dans sa tête un Créateur qui aime ses créatures avec la présence sur terre du mal sous toutes ses multiples formes, dont l'injustice et la mort avec son cortège de souffrances gratuites et absurdes. Certes, les Textes Sacrés expliquent l'origine de cette situation malheureuse, mais c'est quand même difficile à gérer.
Dans la série «c'est dur à accepter », l'apôtre Paul écrit aux Romains que dans sa souveraineté, Dieu choisit ceux qu'il veut sauver indépendamment de leurs actions, de leur origine ethnique, ou que sais-je encore. Le point principal de l'apôtre est que Dieu a prédestiné Abraham, puis son second fils Isaac, puis le jumeau cadet Jacob, afin qu'ils deviennent les patriarches d'Israël. Et dans l'histoire, Dieu a continué à désigner ceux qu'il voulait pour lui-même, depuis Moïse jusqu'aux apôtres en passant par David, et ainsi de suite jusqu'au plus petit des croyants. Pour appuyer ses dires, il cite une prophétie.
Versets 24-26
Je continue à lire dans le chapitre 9 du livre des Romains.
C'est nous qui sommes les objets de sa grâce, nous qu'il a appelés non seulement d'entre les Juifs, mais aussi d'entre les non-Juifs. C'est ce que Dieu dit dans le livre du prophète Osée: Celui qui n'était pas mon peuple, je l'appellerai «mon peuple». Celle qui n'était pas la bien-aimée, je la nommerai «bien-aimée». Au lieu même où on leur avait dit: «Vous n'êtes pas mon peuple», on leur dira alors: «Vous êtes les fils du Dieu vivant» (Romains 9.24-26).
Après la destruction de sa capitale Samarie, en 722 av. J-C, les Israélites du Nord furent emmenés en captivité par les Assyriens. Alors, Dieu ordonna au prophète Osée de donner à ses enfants des noms symboliques. Son fils s'appelait: pas mon peuple, et sa fille: pas bien aimée. Ces enfants représentaient le rejet par le Seigneur du royaume du Nord. Cet abandon n'était cependant que provisoire. Selon une interprétation stricte de la prophétie, Dieu promet de reprendre les Israélites comme sa bien-aimée et comme son peuple.
Mais la citation de Paul est plutôt libre puisqu'il inverse l'ordre des propositions afin de pouvoir les appliquer aux chrétiens. Il dit en substance que dans l'Église, des païens et des Juifs ont été appelés de façon souveraine par Dieu à devenir des croyants en Jésus-Christ. C'est ainsi qu'ils constituent son nouveau peuple. Lors du concile de Jérusalem que nous rapporte l'évangéliste Luc, l'apôtre Jacques cite lui aussi une prophétie que je lis:
Après cela, dit le Seigneur, je reviendrai, et je rebâtirai la maison de David qui s'était effondrée, et j'en relèverai les ruines, je la redresserai. Alors, le reste de l'humanité se tournera vers le Seigneur, oui, toutes les nations qui sont appelées à m'appartenir (Actes 15.17).
Jacques nous dit qu'une fois que l'Église sera constituée, Dieu reprendra son programme avec la nation d'Israël. Puis dans sa grâce, il donnera une nouvelle fois l'occasion à toute l'humanité de se tourner vers lui en la personne de Jésus-Christ. Ces événements sont décrits dans le livre de l'Apocalypse. Quand on aborde les prophéties, je reconnais que ça devient un peu compliqué et qu'il faut bien se garder des interprétations à l'emporte-pièce.
Versets 27-29
Je continue le texte.
Et pour ce qui concerne Israël, Ésaïe déclare de son côté: Même si les descendants d'Israël étaient aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer, seul un reste sera sauvé. Car pleinement et de façon décisive, le Seigneur accomplira sa parole sur la terre. Et comme Ésaïe l'avait dit par avance: Si le Seigneur des armées célestes ne nous avait laissé des descendants, nous ressemblerions à Sodome, nous serions comme Gomorrhe (Romains 9.27-29).
À l'origine, cette prophétie était une annonce du rétablissement de ce qui restera d'Israël après leur exil. Paul affirme que Dieu, dans son choix souverain, inclut seulement, mais toujours, une petite minorité de Juifs. C'est ainsi qu'au travers du jugement de l'Israël rebelle, il préserve et sauve un petit nombre. Ces prophéties se sont accomplies avec la captivité et l'exil des royaumes d'Israël et de Juda, ainsi qu'avec la destruction de Jérusalem en l'an 70 après Jésus-Christ. Elles s'accompliront encore une fois à la fin des temps.
Le peu de Juifs qui se convertissent à Jésus-Christ est appelé un peu plus loin par l'apôtre: un reste selon l'élection de la grâce, dont lui, Paul, faisait partie. Sodome et Gomorrhe sont deux villes qui furent surnaturellement détruites par Dieu. Elles symbolisent à la fois la corruption morale et le châtiment divin. Si au gré de la vie, quelqu'un ne s'enfonce pas jusqu'au cou dans le purin du péché, c'est par grâce, et s'il ne tombe pas sous le coup du jugement de Dieu, c'est encore par grâce.
Versets 30-31
Je continue.
Que dire maintenant? Voici ce que nous disons: les païens qui ne cherchaient pas à être déclarés justes par Dieu ont saisi cette justice, mais il s'agit de la justice qui est reçue par la foi. Les Israélites, eux, qui cherchaient sans cesse à être déclarés justes en obéissant à une loi, n'y sont pas parvenus (Romains 9.30-31).
Une fois de plus, l'apôtre Paul pose une question rhétorique à laquelle il va répondre. À cette époque, les païens s'adonnaient à une idolâtrie grotesque qui incluait une immoralité à faire pâlir le marquis de Sade. Aujourd'hui, les non-croyants sont pour la plupart indifférents aux réalités spirituelles, mais par contre ils sont en adoration devant le sexe. Ceux qui du temps de Paul étaient sincères n'avaient pas besoin qu'on leur explique en long en large et en travers qu'ils étaient abominables et pervers, et par conséquent sans aucune espérance devant l'Éternel, le Dieu trois fois saint. C'est pour cela que contrairement aux Juifs qui étaient des gens moraux, bien pensants, bon chic bon genre, les païens se sont sentis interpellés par la grâce que leur offrait l'Évangile. La promesse de salut que Jésus propose aujourd'hui tient toujours. Je la rappelle:
Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et accablés, vous qui êtes déprimés, parce que vous ployez sous un fardeau trop lourd, et je vous donnerai du repos. Tous ceux que le Père me donne viendront à moi, et jamais, non jamais, je ne repousserai celui qui viendra à moi (Matthieu 11.28; Jean 6.37).
La nation d'Israël n'a pas atteint le but auquel devait la conduire la Loi, c'est-à-dire la vie au moyen d'une obéissance sans faille. Le peuple choisi a échoué lamentablement, car il est impossible d'être déclaré juste par le biais de rites et de bonnes oeuvres. Les Israélites ont refusé d'admettre qu'ils étaient incapables d'observer parfaitement la Loi. Ils ont voulu jouer d'égal à égal avec l'Éternel au lieu de s'humilier devant lui, de reconnaître leur banqueroute spirituelle, et de s'en remettre à sa miséricorde.
Malheureusement, les choses en sont toujours au même point aujourd'hui. Les Juifs orthodoxes et les gens religieux, quelle que soit leur affiliation, sont toujours très antagonistes à l'Évangile. À cause de leur pratique, ils s'enorgueillissent, pensant mériter quelque chose de la part de Dieu. En conséquence, ils ne croient pas avoir besoin d'un sauveur.
Versets 32-33
Je finis le chapitre.
Les Israélites qui cherchaient sans cesse à être déclarés justes en obéissant à une loi, n'y sont pas parvenus. Pour quelle raison? Parce qu'ils ont cherché à être déclarés justes non pas en comptant sur la foi, mais comme si la justice pouvait provenir de la pratique de la Loi. Ils ont buté contre la pierre qui fait tomber, celle dont parle l'Écriture: Moi, je place en Sion une pierre qui fait tomber, un rocher qui fait trébucher. Celui qui met en lui sa confiance ne connaîtra jamais le déshonneur (Romains 9.32-33).
Dieu en la personne de Jésus ne s'est pas conformé aux attentes des Juifs, ce qui fait qu'ils l'ont rejeté en masse. Pour montrer que le Seigneur avait prévu cela, Paul combine deux passages prophétiques de l'Ancien Testament qui indiquent les deux réactions contrastantes des hommes à Jésus. Il rappelle que d'une part le Christ est digne de confiance et d'autre part qu'il est la pierre qui fait trébucher ceux qui refusent de croire en lui. Par leur insistance à vouloir à tout prix devenir justes en accomplissant la Loi, les Juifs se sont littéralement retrouvés devant une barrière infranchissable.
Aujourd'hui, les Israélites pieux se tapent la tête contre le mur des Lamentations au lieu de mettre leur espérance en Jésus-Christ. En finalité, il n'existe que deux positions possibles face au Christ; soit je l'accepte, soit je le rejette, sachant qu'il y a mille et une façons de le refuser. Ainsi, l'attitude que beaucoup adoptent et qui consiste à se proclamer neutre revient à lui faire un pied de nez. L'incrédulité d'Israël ne remet cependant pas en cause l'action salvatrice de la Parole de Dieu. Car tout Israël n'est pas le peuple de Dieu. Seuls en font partie les enfants de la promesse, ceux que Dieu a librement choisis dans sa souveraineté.
Le Seigneur demeure juste en faisant grâce à certains et en abandonnant les autres à leur péché. Ma petite tête ne peut pas réconcilier l'élection divine avec la responsabilité humaine. Cependant, et comme je l'ai déjà dit auparavant, les bienheureux qui sont sauvés doivent leur salut exclusivement à la grâce de Dieu, tandis que pour les autres qui sont perdus, ils ne peuvent s'en prendre qu'à eux-mêmes parce qu'ils ont librement choisi de rejeter le Christ.
Chapitre 10
Versets 1-2
Nous voici maintenant arrivés au chapitre 10 qui traite plus particulièrement de la responsabilité des Juifs envers Dieu. Je commence à le lire.
Frères, je souhaite de tout coeur que les Israélites soient sauvés, et c'est ce que je demande instamment à Dieu dans mes prières. Car je leur rends ce témoignage: ils ont un zèle ardent pour Dieu, mais il leur manque le discernement (Romains 10.1-2).
Les Juifs du premier siècle étaient très pieux et dévoués aux rites de la Loi. Cependant, cela ne leur a servi à rien, car la religion ne permet pas d'obtenir la justice que Dieu offre uniquement en la personne du Christ. L'apôtre Paul est très affligé de la situation de ses compatriotes. Précédemment, il avait déjà écrit et je le cite:
J'éprouve une profonde tristesse et un chagrin continuel dans mon coeur. Oui, je demanderais à Dieu d'être maudit et séparé du Christ pour le bien de mes frères, nés du même peuple que moi (Romains 9.2-3).
Maintenant, il se répète en disant: je souhaite de tout coeur que les Israélites soient sauvés, et c'est ce que je demande instamment à Dieu dans mes prières. Paul exprime son grand fardeau spirituel et personnel pour le salut de son peuple. Il a sans doute sa propre expérience à l'esprit. Les païens appelaient les Juifs le peuple ivre de Dieu. Certes, ils avaient de lui une connaissance certaine, mais se heurtaient au Christ qu'ils refusaient obstinément d'accepter. Lorsqu'il était sur terre, Jésus a pleuré sur Jérusalem comme je l'ai mentionné dans une étude précédente. Il a aussi prophétisé le jugement terrible qui allait les atteindre en l'an 70 de notre ère. Je cite ses paroles:
Des jours de malheur vont fondre sur toi. Tes ennemis t'entoureront d'ouvrages de siège, t'encercleront et te presseront de tous côtés. Ils te détruiront complètement, toi et les habitants qui seront dans tes murs, et ils ne laisseront pas chez toi une pierre sur une autre. Pourquoi? Parce que tu n'as pas su reconnaître le moment où Dieu est venu pour toi (Luc 19.43-44).
Aujourd'hui encore, au moment où j'enregistre ces paroles, la nation d'Israël est entourée de peuples qui veulent les pousser jusque dans la mer. La vraie raison de leurs difficultés est qu'ils ont rejeté leur Messie. Juifs et païens sont désormais sur un même plan d'égalité; les uns et les autres sont des pécheurs perdus à cause de leurs fautes, et ont besoin du même salut que leur offre le Christ.
Versets 3-4
Je continue le texte.
En méconnaissant la manière dont Dieu déclare les hommes justes et en cherchant à être déclarés justes par leurs propres moyens, ils ne se sont pas soumis à Dieu en acceptant le moyen par lequel il nous déclare justes. Car le Christ a mis fin au régime de la Loi pour que tous ceux qui croient soient déclarés justes (Romains 10.3-4).
Les Juifs demeuraient grandement dans l'erreur en essayant de mériter le salut sur la base de leur conduite. Ils voulaient ignorer que le Dieu de l'univers n'exige rien de moins de la part des hommes qu'une justice infinie égale à la sienne. Méconnaissant les exigences divines, les Israélites ne se sont pas soumis au Christ qui est le seul nom donné à tous, Juifs et païens, par lequel je peux obtenir la vie éternelle. Les Israélites ont trébuché sur lui parce qu'ils l'ont rejeté alors qu'il est la conclusion et le but du régime de la Loi. Tout le système lévitique établi par l'Éternel sous la direction de Moïse tendait vers la venue du Christ. Paul écrit dans une autre Épître:
La loi a été un précepteur (et un pédagogue pour nous conduire) à Christ, afin que nous soyons justifiés par la foi (Galates 3.24).
La Loi ne pouvait pas offrir une justice personnelle devant Dieu parce que nul n'était en mesure de l'accomplir parfaitement. Seul Jésus a mené une vie sans faute pour ensuite s'offrir lui-même en sacrifice pour expier les péchés. Un Juif pieux, qui aurait mis sa confiance en l'Éternel et suivi le système lévitique de l'Ancien Testament, y compris les interminables sacrifices d'expiation prescrits par la Loi, aurait répondu à l'appel du Christ par la foi et reçu ainsi la justice de Dieu. Inversement, un Juif cherchant par ses oeuvres à établir sa propre justice n'aurait pas pu reconnaître en Jésus-Christ la fin de la Loi et se serait donc heurté à lui. Dans une autre Épître, Paul proclame haut et fort:
Vous êtes séparés de Christ, vous qui cherchez à être justifiés dans la loi; vous êtes déchus de la grâce (Galates 5.4).
Verset 5
Je continue le texte.
Voici, en effet, comment Moïse définit la justice qui procède de la Loi: Celui qui se soumettra aux exigences de la Loi vivra grâce à cela (Romains 10.5).
Paul énonce le principe qui permet d'être en règle avec Dieu sous le régime de la Loi de Moïse. Ce n'est jamais qu'une amplification du contrat d'obéissance que l'Éternel a passé avec Adam au moment de la création, lorsqu'il lui a dit:
Mange librement des fruits de tous les arbres du jardin, sauf du fruit de l'arbre du choix entre le bien et le mal. De celui-là, n'en mange pas, car le jour où tu en mangeras, tu mourras (Genèse 2.16-17).
L'obéissance à Dieu devait conduire à l'épanouissement d'Israël dans le pays promis, tandis que sa rébellion entraînerait la malédiction et l'exil.
Versets 6-7
Je continue le texte.
Mais voici comment s'exprime la justice reçue par la foi: Ne dis pas en toi-même: Qui montera au ciel? Le Christ n'en est-il pas descendu? Ou bien: Qui descendra dans l'abîme? Le Christ n'est-il pas ressuscité des morts? (Romains 10.6-7).
Comme il le fait assez souvent, Paul cite très librement certaines propositions tirées ici et là de plusieurs passages des livres de Moïse. Ces paroles font partie du discours qu'il a adressé aux Israélites sur le point d'entrer dans le pays de Canaan et dans lequel Dieu promet que la bénédiction accompagnerait l'obéissance et la foi en l'Éternel. Paul applique ce même principe d'obéissance et de foi à ses lecteurs. Il répond à la question suivante: Jusqu'à quelles extrémités dois-je aller afin de satisfaire la justice de Dieu? La réponse est: Aucune, parce que Jésus-Christ a tout fait. Il est descendu du ciel et est remonté des antres de la terre lorsqu'il est ressuscité. Il a parfaitement accompli les exigences de toute la Loi. Il suffit donc de lui faire confiance.
Verset 8
Je continue.
Que dit donc la justice reçue par la foi? La Parole de Dieu est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton coeur. Cette Parole est celle de la foi, et c'est celle que nous annonçons (Romains 10.8).
L'Évangile que Paul annonce est la Parole de Dieu et doit être reçue dans le coeur par la foi. Déjà dans l'Ancien Testament, les Juifs pieux étaient ceux qui avaient placé leur confiance en l'Éternel.
Versets 9-11
Je continue.
En effet, si de ta bouche, tu déclares que Jésus est Seigneur et si dans ton coeur, tu crois que Dieu l'a ressuscité des morts, tu seras sauvé, car celui qui croit dans son coeur, Dieu le déclare juste; celui qui affirme de sa bouche, Dieu le sauve. En effet, l'Écriture dit: Quiconque met en lui sa confiance ne sera jamais déçu (Romains 10.9-11).
Paul énonce le contenu du message de l'Évangile. Cette formule reprend sans doute les paroles d'une ancienne confession de foi que les baptisés prononçaient et qui étaient: Je déclare solennellement que Jésus est le Seigneur et je crois dans mon coeur que Dieu l'a ressuscité des morts ! La résurrection du Christ est le coeur de l'Évangile et c'est par la foi en lui qu'on obtient le salut. Par ailleurs, la vie d'un croyant doit être conforme à ce qu'il dit être; la bouche et le coeur doivent être en harmonie et proclamer le même message. L'hypocrisie n'a aucune place dans la foi chrétienne. À chaque individu qui met sa confiance en Jésus-Christ, Dieu répond en lui accordant le don de sa justice et la vie éternelle.
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